Selon une nouvelle étude, abattre des loups fait souvent augmenter le nombre d'attaques

Portrait loup gris (Canis lupus)<br />© naturepl.com  / Edwin Giesbers / WWFL’abattage des grands prédateurs fait augmenter ou reste sans effet sur le nombre d’attaques du bétail dans plus de 70% des cas : c’est ce que démontre l’étude publiée jeudi dans la revue Frontiers in Ecology and the Environment. A l’inverse, les méthodes préservant la vie du loup, comme la protection des troupeaux, permet de réduire le nombre d’attaques sur le bétail dans 80% des cas étudiés.

Dans le monde entier, autorités, chasseurs et éleveurs recourent par réflexe à la solution de facilité, qui consiste à abattre les prédateurs tels que les ours, les loups ou les grands félins, pour éviter les dommages aux troupeaux. Les nouveaux résultats qui viennent d’être publiés montrent toutefois qu’en agissant ainsi, ils créent souvent plus de problèmes qu’ils n’en règlent.

L’équipe internationale de recherche a analysé les résultats et la pertinence de diverses études réalisées en Amérique et en Europe. Les résultats relevés en Afrique et en Asie confirment également ces conclusions.

Si les résultats principaux de l’étude ne sont pas nouveaux, la base de données internationale et complète sur laquelle ils reposent les rendent plus clairs que jamais :

  • Les méthodes mortelles (comme la chasse, les appâts empoisonnés ou les pièges) ne sont pas une solution aux problèmes des éleveurs mais ont souvent pour effet d’aggraver les problèmes existants : elles ne permettent de réduire les attaques sur le bétail que dans seulement 29% des cas. L’abattage des grands prédateurs fait augmenter ou reste sans effet sur le nombre d’attaques du bétail dans plus de 70% des cas.
  • Les méthodes épargnant les animaux (comme les mesures de protection des troupeaux ou les systèmes de dissuasion visuels tels que rubans répulsifs) sont au contraire efficaces. Dans 80% des cas, les attaques sur le bétail ont nettement diminué.

Sur la base des connaissances actuelles, les chercheurs recommandent aux autorités et aux décideurs de renoncer à abattre les prédateurs pour éviter les attaques.
 

Pertinence dans le contexte d’augmentation des abattages de loups en France…

Pour la période juillet 2016 – juin 2017, les abattages de loups sont autorisés par dérogation sur arrêté préfectoral, jusqu’à un nombre maximum de 36 individus dans 20 départements français. Chaque année, ce plafond est révisé à la hausse. L’estimation du nombre de loups en France par les services de l’Etat montre une stagnation des effectifs, alors que le nombre d’attaques continue de progresser significativement ces dernières années (+5% en 2015). A longue échéance, les tirs ne sont pas la solution. Seuls la mise en place avérée et le suivi de mesures de protection des troupeaux pourront permettre une cohabitation pérenne entre l’Homme et l’animal.
 

…et de révision de la loi fédérale suisse sur la chasse

Le 24 août, le Conseil fédéral suisse a ouvert la procédure de consultation pour la révision de la loi sur la chasse. La proposition de loi prévoit que les loups puissent bientôt être abattus à titre préventif dans le but d’éviter les dégâts aux troupeaux. Dans un premier temps, seul le loup, prédateur protégé, doit figurer sur la liste des animaux à abattre. Mais le lynx et d’autres espèces protégées pourraient bien le rejoindre prochainement.

Il ne faut pas non plus oublier que les grands prédateurs vivant dans l’espace alpin transfrontalier sont des espèces fortement menacées de disparition. Les expériences décidées à la hâte n’ont pas leur place dans ce contexte. Dans le cas du loup en particulier, la décimation de sa population consiste, dans la pratique, à des tirs non spécifiques. Dans pareil cas, le danger est grand que des individus jouant un rôle essentiel dans la structure familiale et la recherche de nourriture soient tués. Le risque d’aggraver la situation au lieu de l’améliorer est trop important.

En savoir plus sur l’étude :
Treves, A., Krofel, M., McManus, J. (equal co-authors) 2016 Predator control should not be a shot in the dark. Frontiers in Ecology and the Environment (September 2016 issue)

Le panda géant est toujours menacé, mais son statut s'améliore : il passe d'en danger à vulnérable

Panda géant mangeant du bambou dans une réserve naturelle en Chine<br />©  WWF China/ Xiang DingqianLe panda géant vient d’être déclassé en tant qu’espèce « en danger » pour rejoindre les espèces dîtes « vulnérables » sur la liste mondiale des espèces menacées d’extinction. Cette bonne nouvelle démontre qu’une approche intégrée peut aider à préserver la biodiversité de notre planète.

L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a annoncé le changement positif du statut officiel du panda géant sur la liste rouge des espèces menacées, précisant une hausse de 17% de leur population en 10 ans, alors qu’un recensement national a estimé à 1.864 le nombre de pandas géants vivant à l’état sauvage en Chine.

« Depuis plus de cinquante ans, en plus d’être le symbole du WWF, le panda géant a été l’espèce emblématique des efforts de conservation dans le monde. Le fait que cet animal s’éloigne encore davantage de l’extinction réjouit tous ceux qui sont engagés dans la protection des espèces sauvages et de leurs habitats dans le monde. Cette bonne nouvelle pour le panda géant prouve que lorsque la science, la volonté politique et l’engagement des communautés locales se réunissent, nous pouvons préserver la faune et la biodiversité », a déclaré Marco Lambertini, directeur général du WWF.
   

Si le statut du panda évolue, d’autres espèces sont, quant elles, de plus en plus menacées.

Il s’agit notamment du cas du gorille de l’Est désormais répertorié en tant qu’espèce « en danger critique d’extinction », dernière étape avant son extinction totale principalement à cause du braconnage.

Le logo panda du WWF a été conçu en 1961 par le Président fondateur de l’ONG, naturaliste et peintre Sir Peter Scott. Vingt ans plus tard, le WWF est devenu la première organisation internationale à travailler en Chine. Le WWF travaille avec le gouvernement sur des initiatives pour sauver les pandas géants et leur habitat, notamment en aidant à établir un réseau intégré de réserves pour les pandas géants et des corridors fauniques pour relier les populations de pandas isolées ainsi qu’en travaillant avec les communautés locales pour développer des moyens de subsistance durables et minimiser leur impact sur les forêts.
 

67 réserves de pandas

Ces efforts ont permis d’accroître le nombre de réserves de pandas. Il en existe à présent 67 ! Ces réserves abritent actuellement près des deux tiers des populations de pandas sauvages dans le monde. Les efforts de protection ont également contribué à préserver de grandes zones de forêts de bambous. Ces forêts abritent de très nombreuses espèces et fournissent des services écosystémiques pour des dizaines de millions de personnes vivant le long des rivières en aval de l’habitat du panda.
 
« Ce reclassement marque des décennies d’efforts du gouvernement chinois en matière de protection portés et démontre que l’investissement dans la protection des espèces emblématiques comme les pandas géants sont à la fois bénéfiques pour les espèces et l’humanité. La victoire n’est toutefois pas totale. Les pandas restent vulnérables et éparses. Une grande partie de leur habitat demeure menacée par des projets d’infrastructures. N’oublions pas qu’il ne reste que 1 864 spécimens à l’état sauvage » , a déclaré Lo Sze Ping, directeur général du WWF-Chine.

Il est à présent évident que seule une approche intégrée sera en mesure d’assurer la survie à long terme des pandas géants de Chine, également victimes du changement climatique. Il faudra encore davantage d’investissement de la part du gouvernement, des partenariats renforcés avec les communautés locales et une plus grande prise de conscience de l’importance que représente pour les Hommes, la protection de la vie sauvage et des écosystèmes.

Ouverture de la chasse : l’ASPAS sort un énorme mini livre

La chasse, ça nous plombe ! À l’occasion de l’ouverture générale, l’Association pour la protection des animaux sauvages sort son livre « Comment se promener dans les bois sans se faire tirer […]

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