Paris 2024 signe un partenariat stratégique avec WWF France et vise l'organisation de Jeux à impact environnemental positif

Logo Paris 2024<br />© Paris 2024En signant un accord stratégique avec le WWF France, le Comité Paris 2024 vient de franchir une étape décisive dans le cadre de sa candidature pour l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024.

Au travers de cet accord, le WWF France et le Comité Paris 2024 partagent une ambition commune : organiser des Jeux à impact environnemental positif. Un objectif qui démontre l’importance de la durabilité pour le comité Paris 2024 et qui s’inscrit dans la démarche de l’Agenda 2020 du Comité International Olympique (CIO). 

Le travail engagé entre la Fondation et le Comité visera à faire des Jeux un laboratoire d’innovations qui contribuera à réinventer les villes de demain – notamment via le village olympique et paralympique – en profitant de cette opportunité unique pour changer les comportements et impliquer le grand public dans une démarche responsable.

Cet accord a été signé par les coprésidents du Comité de candidature Paris 2024, Bernard Lapasset et Tony Estanguet (également membre de la Commission « Durabilité et Héritage » du CIO), et par Isabelle Autissier, Présidente du WWF France et scientifique, qui après avoir été la première femme à réaliser le tour du monde à la voile en compétition (1991), est aujourd’hui une personnalité internationalement reconnue dans le domaine de l’environnement.

Après être intervenu sur le thème de « L’innovation du sport français pour le climat » au cours de la COP21, puis s’être engagé sur le sujet de la mobilité durable lors de l’opération « 11 Tricolore – Euro 2016 », Tony Estanguet souligne l’enjeu majeur de ce partenariat : « Le développement durable est depuis le début de notre engagement au cœur de notre projet. Ce n’est pas un objectif, c’est l’ADN même de la candidature que nous construisons avec les athlètes, les Français dans le cadre de concertation, et l’ensemble de nos partenaires.

Cet accord avec le WWF France va nous permettre de nourrir et de proposer un projet global intégrant des avancées en matière d’infrastructures nouvelles, temporaires ou existantes, de Smart Cities, d’énergies renouvelables, de transport et de mobilité durables, de gestion des déchets, d’alimentation durable ou de préservation de la biodiversité.

Nous avons l’ambition de proposer des Jeux qui changent positivement le quotidien des Français en matière d’environnement. En rendant possible, par exemple, la baignade dans la Seine pour les décennies à venir, les Jeux joueront pleinement leur rôle d’accélérateur de progrès que nous entendons leur donner. L’enjeu environnemental est une priorité pour notre planète. C’est également la nôtre. »

Ce partenariat se déclinera notamment par la création d’un Comité de l’Excellence Environnementale présidé par Isabelle Autissier. Ce Comité, dévoilé prochainement, sera composé de 24 personnalités qualifiées – scientifiques, membres d’ONG, représentants d’associations, athlètes, entrepreneurs, toutes engagées pour la durabilité et le respect de l’environnement.

Isabelle Autissier : « Forts de l’expérience du WWF Royaume Uni avec les Jeux de Londres de 2012, nous savons que les Jeux peuvent être une opportunité exceptionnelle d’accélérer le changement au profit de modes de vie associant mieux-vivre et durabilité. Le comité de candidature Paris 2024 partage cette vision ambitieuse. C’est pourquoi j’ai accepté, en tant que présidente du WWF France, de présider le Comité de l’Excellence Environnementale de Paris 2024. Notre mission sera de faire en sorte que l’ambition environnementale de la candidature de Paris pour 2024 soit au rendez-vous et se traduise en actions concrètes, et en solutions innovantes au bénéfice de tous. Il s’agit d’un critère essentiel de notre soutien. »

Au-delà de la présidence du Comité de l’Excellence Environnementale, le WWF France apportera toute son expérience pour faire des Jeux 2024 un nouveau modèle durable et pour que ce projet serve à la transition énergétique et écologique, selon une démarche basée sur une économie circulaire.

Charbon : déplacement de Manuel Valls en Nouvelle-Calédonie

Vue aérienne d'une des îles de la Nouvelle Calédonie<br />© Roger Leguen / WWF

A partir de demain et jusqu’à dimanche, le premier ministre Manuel Valls sera en Nouvelle-Calédonie dans la perspective de préparer l’avenir institutionnel du territoire et évoquer la situation économique de l’île, marquée par la forte baisse des cours du nickel. A cette occasion, il devrait annoncer un soutien de 300 millions d’euros pour « sauver » la Société Le Nickel (SLN) qui exploite pour le Groupe Eramet les mines de nickel en Nouvelle-Calédonie.

La SLN a pour projet de remplacer l’actuelle centrale au fuel, qui date des années 1970, par une centrale plus moderne fonctionnant au charbon afin d’alimenter l’usine de traitement de nickel du site de Doniambo dans l’agglomération de Nouméa. La défiscalisation nationale demandée au titre de cet investissement s’élèverait à 184 millions d’euros, montant auquel s’ajouterait 75 M€ de défiscalisation au niveau local.

Si ce projet de centrale à charbon voit le jour, la Nouvelle-Calédonie deviendrait le 4e émetteur de CO2 par habitant au monde, après le Qatar ou les Emirats arabes unis, dans un contexte où le Pacifique Sud est particulièrement touché par le dérèglement climatique (enchaînement de phénomènes météorologiques extrêmes, érosion du littoral qui oblige certains pays voisins à déménager des villages côtiers comme à Fiji, blanchiment de 93% des récifs de la Grande barrière de corail australienne…).

Quatre mois après la COP21 et l’adoption de l’Accord de Paris visant à maintenir la hausse de la température mondiale bien en-dessous de 2°C, le WWF appelle la France à faire preuve de cohérence en :
 

  • n’envisageant le soutien financier public qu’à la condition d’un choix énergétique réduisant drastiquement les émissions de CO2 du nouveau projet de centrale :

    Un soutien financier de l’Etat irait à l’encontre de toutes les décisions prises par la France sur la fin des soutiens au charbon à l’international via l’AFD ou les crédits exports. Le gouvernement peut-il apporter un financement public à une centrale à charbon en France après avoir supprimé ces soutiens lorsqu’il s’agit de projets dans les pays en développement ?
     

  • lançant l’étude de faisabilité d’un autre choix énergétique :

    Le choix du charbon, préféré à celui du gaz ou des énergies renouvelables pour des raisons avant tout financières, a été validé par un rapport d’inspection mené en 2013 à la demande de Delphine Batho, ministre en charge de l’écologie à l’époque (rapport qui n’avait pas sérieusement étudié les alternatives au charbon). Le contexte post-COP21, les progrès réalisés ces 3 dernières années, obligent à rouvrir le dossier du choix énergétique de cette centrale.

En clôture de la Conférence environnementale le 26 avril, Manuel Valls a dit « Nous avons enfin mis un terme aux aides à l’exportation pour les centrales à charbon. Cela doit avoir valeur d’exemple pour nos voisins (…) Je suis fier d’être à la tête du gouvernement sans doute le plus écologiste qui ait jamais existé. » Cette belle formule doit maintenant se traduire sur le terrain par des choix cohérents !

Les émissions de CO2 de la Nouvelle-Calédonie ne s’expliquent pas seulement par la combustion d’énergie fossile : les feux de forêt, contre lesquels la sécurité civile n’a pas les moyens de lutter, constituent une part importante. Ils ont aussi un impact intolérable sur une biodiversité unique au monde. Le WWF en appelle à la solidarité nationale pour que la Nouvelle-Calédonie bénéficie de rapport métropolitains.