Charbon : déplacement de Manuel Valls en Nouvelle-Calédonie

Vue aérienne d'une des îles de la Nouvelle Calédonie<br />© Roger Leguen / WWF

A partir de demain et jusqu’à dimanche, le premier ministre Manuel Valls sera en Nouvelle-Calédonie dans la perspective de préparer l’avenir institutionnel du territoire et évoquer la situation économique de l’île, marquée par la forte baisse des cours du nickel. A cette occasion, il devrait annoncer un soutien de 300 millions d’euros pour « sauver » la Société Le Nickel (SLN) qui exploite pour le Groupe Eramet les mines de nickel en Nouvelle-Calédonie.

La SLN a pour projet de remplacer l’actuelle centrale au fuel, qui date des années 1970, par une centrale plus moderne fonctionnant au charbon afin d’alimenter l’usine de traitement de nickel du site de Doniambo dans l’agglomération de Nouméa. La défiscalisation nationale demandée au titre de cet investissement s’élèverait à 184 millions d’euros, montant auquel s’ajouterait 75 M€ de défiscalisation au niveau local.

Si ce projet de centrale à charbon voit le jour, la Nouvelle-Calédonie deviendrait le 4e émetteur de CO2 par habitant au monde, après le Qatar ou les Emirats arabes unis, dans un contexte où le Pacifique Sud est particulièrement touché par le dérèglement climatique (enchaînement de phénomènes météorologiques extrêmes, érosion du littoral qui oblige certains pays voisins à déménager des villages côtiers comme à Fiji, blanchiment de 93% des récifs de la Grande barrière de corail australienne…).

Quatre mois après la COP21 et l’adoption de l’Accord de Paris visant à maintenir la hausse de la température mondiale bien en-dessous de 2°C, le WWF appelle la France à faire preuve de cohérence en :
 

  • n’envisageant le soutien financier public qu’à la condition d’un choix énergétique réduisant drastiquement les émissions de CO2 du nouveau projet de centrale :

    Un soutien financier de l’Etat irait à l’encontre de toutes les décisions prises par la France sur la fin des soutiens au charbon à l’international via l’AFD ou les crédits exports. Le gouvernement peut-il apporter un financement public à une centrale à charbon en France après avoir supprimé ces soutiens lorsqu’il s’agit de projets dans les pays en développement ?
     

  • lançant l’étude de faisabilité d’un autre choix énergétique :

    Le choix du charbon, préféré à celui du gaz ou des énergies renouvelables pour des raisons avant tout financières, a été validé par un rapport d’inspection mené en 2013 à la demande de Delphine Batho, ministre en charge de l’écologie à l’époque (rapport qui n’avait pas sérieusement étudié les alternatives au charbon). Le contexte post-COP21, les progrès réalisés ces 3 dernières années, obligent à rouvrir le dossier du choix énergétique de cette centrale.

En clôture de la Conférence environnementale le 26 avril, Manuel Valls a dit « Nous avons enfin mis un terme aux aides à l’exportation pour les centrales à charbon. Cela doit avoir valeur d’exemple pour nos voisins (…) Je suis fier d’être à la tête du gouvernement sans doute le plus écologiste qui ait jamais existé. » Cette belle formule doit maintenant se traduire sur le terrain par des choix cohérents !

Les émissions de CO2 de la Nouvelle-Calédonie ne s’expliquent pas seulement par la combustion d’énergie fossile : les feux de forêt, contre lesquels la sécurité civile n’a pas les moyens de lutter, constituent une part importante. Ils ont aussi un impact intolérable sur une biodiversité unique au monde. Le WWF en appelle à la solidarité nationale pour que la Nouvelle-Calédonie bénéficie de rapport métropolitains.

Economie d'énergie, gestion des déchets, alimentation, transport… je vote pour la ville la plus ambitieuse !

Votez dès maintenant pour votre ville coup de coeur<br />© We Love Cities / WWF

Du 26 avril au 22 juin, dans le cadre de sa campagne We Love Cities, le WWF appelle les citoyens du monde entier à voter pour la ville qui, selon eux, est la plus exemplaire en matière de lutte contre le changement climatique. Pendant huit semaines, sur les réseaux sociaux, ils auront ainsi l’opportunité de soutenir les actions menées par les 46 villes en compétition en matière d’économie d’énergie, de gestion des déchets, d’alimentation, de transport et de bâtiment durable.

Les villes du monde représentent près de la moitié des émissions de gaz à effet de serre et accueillent la moitié de l’humanité. Elles doivent donc avancer concrètement sur le terrain pour proposer un avenir plus durable à leurs habitants. L’objectif de la campagne We Love Cities consiste à encourager ces acteurs locaux à mettre en place des actions ambitieuses en valorisant les initiatives existantes et en mettant les citoyens au cœur de cette démarche. 

Pendant les huit prochaines semaines, tout citoyen vivant en ville ou à la campagne pourra ainsi voter pour sa ville coup de cœur sur welovecities.org, poster photos et vidéos pour l’illustrer sur Instagram , Facebook et Twitter #WeLoveCities mais également encourager sa ville en lui soumettant de nouvelles idées à mettre en place.

« L’importance de l’implication des usagers dans la ville est évidente pour toute collectivité prenant sérieusement en main son développement durable. Sans le soutien de leurs habitants, les villes ne peuvent mener d’actions climatiques ambitieuses. Alors qu’aujourd’hui les citoyens sont de plus en plus connectés et veulent trouver des solutions pour améliorer leur quotidien et protéger les lieux où ils vivent, la campagne We Love Cities permet, via les réseaux sociaux, de les mettre en relation avec leurs élus locaux. Objectif : travailler ensemble pour penser et construire des villes résilientes au changement climatique. » Barbara Evaeus, responsable de la campagne We Love Cities.

 

« Le travail à l’échelle du quartier que nous menons dans le cadre de l’initiative Réinventer les villes nous permet d’observer que les usagers ne manquent pas d’idées. Les citadins ont plein de « trucs et astuces » pour se déplacer autrement, réduire les consommations électriques de leur logement et donc leur facture énergétique, moins gaspiller en utilisant par exemple leurs déchets par le compostage, ou encore manger mieux et soutenir l’agriculture durable de proximité.  La campagne We Love Cities permet à tout le monde, depuis son lieu de travail ou son canapé, de donner ses idées et de voter pour la collectivité qui lui semble la plus engagée pour le climat. C’est maintenant aux citoyens de donner leur avis ! » Canddie Magdelenat, chargée de programme villes durables.

 
We Love Cities : 46 villes en compétition
 
Brésil: Belo Horizonte, Recife, Rio de Janeiro
Canada: Edmonton, Saanich, Vancouver
Chine: Shenzhen
Colombie: Bogotá, Cali, Monteria
Equateur: Quito
Finlande : Lappeenranta
France : Bordeaux, Paris, Toulouse
Inde : Coimbatore, Pune, Rajkot
Indonesie : Balikpapan, Bogor, Jakarta
Malaisie : Melaka, Penang Island, Petaling Jaya
Pérou: Miraflores, San Isidro
Philippines: Makati, San Carlos, Santa Rosa
Rwanda: Musanze, Nyagatare, Nyarugenge
Singapour: Singapour
Espagne : Murcia, Palma de Mallorca
Afrique du Sud : Cape Town, Tshwane
Suède: Eskilstuna, Lund, Umeå
Thaïlande: Chiangrai, Thungsong
USA: Boulder, Burlington, Evanston
Vietnam: Hué