Soutiens des pays au charbon : 
8 à 32 milliards de dollars de dommages sur la santé et l'environnement

Les trois principaux responsables de ces dommages dans le monde sont la Corée, le Japon et les Etats-Unis.<br />© Edward Parker / WWF

Alors que le groupe dédié aux crédits d’export à l’OCDE se réunit du 16 au 20 novembre, le WWF rappelle l’urgence de mettre fin aux soutiens aux centrales à charbon. Selon une nouvelle analyse du WWF et de Oil Change International, le soutien actuel des pays riches aux centrales à charbon à l’étranger est responsable chaque année de plusieurs dizaines de milliards de dollars en termes d’impacts locaux sur la santé et d’impacts sur le climat.

Utilisant une méthode novatrice développée par le Fonds Monétaire International (FMI), cette analyse indique que les soutiens financiers aux centrales à charbon par les agences de crédit à l’export des pays de l’OCDE causent de 8 à 32 milliards de dollars de dommages chaque année. Sur les 20 centrales à charbon étudiées dans ce rapport, le montant total des soutiens est dépassé en un an seulement par le montant des coûts sur la santé et l’environnement.
 

Selon certaines hypothèses, chaque dollar dépensé dans le charbon par les agences de crédit à l’export entraînerait plus de 100 dollars de coûts de santé liés à la pollution de l’air, tout au long de la durée de vie de la centrale. Les populations proches de ces centrales sont les premières victimes de ces impacts et de ces coûts, notamment sur place en Inde, en Turquie, en Indonésie ou au Vietnam.
 

Avec des soutiens insensés aux centrales à charbon, les trois principaux responsables de ces dommages dans le monde sont la Corée, le Japon et les Etats-Unis. La Corée, en tête, est responsable des dommages les plus importants. 
 

Selon Pierre Cannet, responsable du programme Climat et Energie au WWF France, « Alors que la COP21 doit amener les pays à accélérer leur action pour éviter un dérèglement climatique hors de contrôle, le rapport démontre que l’incohérence de ces projets est double : contre le climat, et donc l’humanité, et contre les communautés au niveau local avec des dégâts considérables. La France a été exemplaire en annonçant la fin de ses soutiens au charbon. Cette dynamique doit se poursuivre au sein de l’OCDE. » 
 

Selon Sébastien Godinot, économiste au bureau des Politiques européennes du WWF, « A deux semaines de la COP21 à Paris, il est crucial que les pays de l’OCDE actent lors de leur prochaine réunion sur le sujet des limites fortes à leurs soutiens financiers au charbon. Ce rapport montre que les pays de l’OCDE, par ces financements, sont aussi responsables de plusieurs milliards de dollars de dommages sur les communautés locales et le climat chaque année. Cela doit cesser. »

Quels impacts du changement climatique sur les espèces ?

Ours polaire sur la banquise<br />© naturepl.com / Steven Kazlowski / WWFA trois semaines de la COP21 qui se tiendra à Paris en décembre, le WWF revient sur l’impact du changement climatique sur les espèces qui, pour survivre, n’ont d’autres choix que de se déplacer ou de s’adapter. Qu’il s’agisse d’espèces « emblématiques » – panda géant, ours polaire, orang-outan de Sumatra, éléphant d’Afrique, baleine bleue, tortue verte, homme – ou d’espèces moins charismatiques – bourdon, edelweiss, corail corne de cerf – toutes sont impactées par cette menace.
 
Le déclin de la biodiversité sur Terre est considérable et surtout très rapide : le suivi de plus de 10 000 populations de vertébrés – mammifères, oiseaux, poissons, reptiles et amphibiens – montre une diminution de la taille de ces populations de 52% entre 1970 et 2010 (Living Planet Report – 2014). Après la perte et la dégradation de l’habitat, et l’exploitation subie à travers la chasse et la pêche, le changement climatique constitue la troisième cause de ce déclin.
 
Si la responsabilité directe du changement climatique dans la réduction des populations ne représente aujourd’hui que 7,1% des menaces identifiées, il ne faut pas se leurrer : de nombreux scientifiques sont persuadés qu’il sera à l’origine de la sixième crise d’extinction des espèces (Sciences Advances – 2015 et Duke University – 2014).
 
Le phénomène du changement climatique se produit trop vite pour que les espèces puissent s’y adapter. Il aggrave à la fois la situation de celles qui sont déjà en danger, celles qui vivent dans des régions très affectées par les dérèglements climatiques ou celles qui sont plus sensibles en raison de leurs caractéristiques biologiques.
 
Pour éviter les pires impacts du changement climatique qui déjà se profilent sur les espèces, les écosystèmes et sur l’homme, la hausse de la température moyenne mondiale doit être maintenue bien en-dessous de la barre des 2°C d’ici la fin du siècle. C’est bien l’objectif de l’accord qui devra être adopté à la COP21 par 195 pays pour lutter contre le changement climatique tout en protégeant les plus vulnérables.

Des dizaines de milliers de pinsons tués illégalement : Les Landes territoire de non droit ?

Ce matin 9 novembre 2015, dès l’aube, Allain Bougrain Dubourg accompagné de militants de la LPO a une nouvelle fois dû intervenir sur le terrain dans les Landes pour dénoncer le braconnage des pinsons. Après les ortolans -également protégés par la Loi- un peu plus tôt dans la saison, c’est au tour des pinsons d’être massivement victimes de braconnage. Chaque année, ils sont entre 150 000 et 300 000 Pinsons des arbres et 30 000 à 50 000 Pinsons du Nord à être capturés et tués à des fins « culinaires » (en brochette) au mépris de la loi. La France fait partie du petit groupe des mauvais élèves de l’Europe aux côtés de la Grèce, la Croatie et l’Albanie. Des braconniers s’en sont violemment pris au Président de la LPO et son équipe.