Publication du premier rapport de suivi des tortues marines de la Roche Percée

Tortue Grosse Tête<br />© Isaac VEGA / WWF

La Nouvelle-Calédonie abrite deux sites de ponte majeurs du pacifique Sud pour les tortues marines: les îles éloignées (atolls d’Entrecasteaux et Chesterfield, sous juridiction gouvernementale) pour les tortues vertes, et le site de la Roche Percée pour les tortues grosses têtes, le plus important site de ponte du territoire connu ce jour pour cette espèce.

 

La nature ne sélectionnera qu’un bébé sur 1000 qui atteindra l’âge adulte, d’où l’importance de protéger les tortues qui viennent pondre !

Aujourd’hui, les 7 espèces de tortues marines existantes dans le monde sont considérées comme menacées d’extinction.

 

L’association locale Bwärä Tortues Marines, avec notamment le soutien de la province Sud, assure depuis 2006 le suivi exhaustif de la zone de la Roche Percée durant la saison de ponte, participe activement à la protection de ce site et à la sensibilisation du public lors de la saison de ponte (octobre – avril). Ce suivi est d’autant plus important que contrairement aux îles éloignés, le site de la Roche Percée est soumis à différentes pressions pouvant impacter à court ou moyen terme les tortues grosse têtes (fréquentation, aménagement du littoral, chiens errants, braconnage…).

 

C’est pourquoi depuis 2012, le WWF apporte son soutien financier et technique à cette association. Afin de valoriser les données récoltées durant les 8 années de suivi, Bwärä Tortues Marines (Kevin Fournière / Dominique Lafage) et le WWF (Théa Jacob) ont publié en juillet 2015 le 1er rapport d’analyse du site de la Roche Percée. Ce document apporte notamment des éclairages sur l’évolution de la population nidifiant, propose des recommandations protocolaires et souligne des points de vigilance quant à la conservation de ce site d’importance. A ce jour, ce type d’analyse n’a été réalisé pour aucun autre site de ponte (suivi de façon exhaustif) en Nouvelle-Calédonie.

 

Quelques chiffres clés du rapport sur les tortues grosses têtes de la Roche Percée :

  • une tortue pond environ 112 œufs par nid,
  • en moyenne elle reviendra pondre 4 fois au cours d’une même saison.
  • la tortue grosse tête migre ensuite vers son aire d’alimentation, en Australie notamment, puis elle ne reviendra pondre que tous les 3 ans en moyenne.
  • 182 pontes en moyenne sont comptabilisées à la Roche Percée par saison de ponte (de novembre à mars).
  • 280 tortues ont été baguées par l’association depuis 2006.

 

La maturité sexuelle (l’âge pour se reproduire) de la tortue grosse tête étant tardive (entre 15 et 20 ans), 8 ans de suivi ne sont pas suffisants pour dresser un bilan de santé de la population. Les analyses présentées dans ce rapport offrent cependant un état des lieux des données récoltées depuis 2006, et présentent les premières caractéristiques de la population étudiée. Un suivi sur vingt ans minimum est recommandé afin de pouvoir tirer des conclusions. Il est donc indispensable de continuer la collecte des données effectuée tous les ans par les bénévoles et éco-gardes de l’association.

 

Pour l’anecdote, une lettre d’un soldat néo-zélandais adressée à son épouse a été retrouvée dans les archives de la seconde guerre mondiale. Celle-ci témoigne de la venue d’une importante population de tortues marines sur la plage de la Roche Percée. A cette époque, il semble que l’on pouvait observer près d’une cinquantaine de tortues grosses têtes et vertes chaque nuit pendant la saison de ponte. A l’heure actuelle, ce ne sont plus qu’une cinquantaine de tortues grosses têtes qui sont comptabilisées lors d’une saison entière. Depuis 2006, aucune tortue verte n’a été observée sur ce site.

Réaction du WWF suite à la présentation par Barack Obama et l'Agence de Protection de l'Environnement du Plan américain pour une énergie propre

Logo WWF<br />© WWFA quatre mois de la Conférence Paris Climat 2015 (COP21), le Président américain Barack Obama présente aujourd’hui, avec l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA), la version finale du Plan américain pour une énergie propre – America’s Clean Power Plan – visant à lutter contre le dérèglement climatique par la réduction du charbon et le déploiement des renouvelables.

Ce plan comprend une série de mesures ayant pour objectifs de réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur électrique, de 32% en 2030 par rapport à 2005 – notamment par la mise en place de normes plus strictes sur les centrales à charbon – et d’augmenter de 30% la production d’électricité issue des renouvelables.

Selon Lou Leonard, vice-président en charge du Changement climatique au WWF US, « Le Clean Power Plan peut potentiellement changer la donne en s’attaquant au secteur de l’électricité, premier émetteur de gaz à effet de serre aux Etats-Unis. Les mesures présentées aujourd’hui aideront à l’accélération de la transition énergétique déjà en marche à travers le pays grâce aux énergies renouvelables. Il permet également d’assoir l’influence des Etats-Unis sur la scène des négociations climatiques vers la Conférence Paris Climat 2015, où les pays auront l’opportunité de fournir un véritable effort collectif nécessaire à la lutte contre le changement climatique. »

Selon Pierre Cannet, responsable du Programme Climat, Energie et Infrastructures durables au WWF France, « Aujourd’hui, les États-Unis démontrent qu’ils peuvent passer à l’action chez eux, avec un plan clair et crédible. Ils donnent ainsi des gages à la communauté internationale sur la poursuite de leur transition énergétique à moyen-terme. Création d’emplois, lutte contre les pollutions locales, amélioration de la santé publique : cet engagement marque aussi les bénéfices potentiels à tirer d’un avenir vers plus d’énergies renouvelables. C’est politiquement et techniquement fort. Mais il reste encore bien du chemin avant de contenir le dérèglement climatique et d’aller vers plus d’équité, notamment sur la base des préconisations de la science et du retard pris dans l’action climatique mondiale. La conférence de Paris devra répondre à ce défi. »

« Notre ambition ne peut s’arrêter là. Les pays doivent encore rattraper le retard entre le niveau d’ambition de leurs contributions en vue de la COP21 et celui que les scientifiques préconisent pour éviter un dérèglement climatique hors de contrôle », selon Lou Leonard, vice-président en charge du Changement climatique au WWF US.