L'AFD et le WWF renforcent leur collaboration pour la préservation de la biodiversité et la lutte contre le changement climatique

AFD<br />© AFDPhilippe Germa, directeur général du WWF France et Anne Paugam, directrice générale de l’Agence Française de Développement (AFD), ont signé aujourd’hui deux conventions pour le financement d’un projet de réduction de la consommation de produits en corne de rhinocéros au Vietnam, et d’un projet de préservation des mangroves à Madagascar.

Ces deux conventions s’inscrivent dans la continuité du nouvel accord de partenariat signé par l’AFD et le WWF en décembre 2014 et destiné à renforcer, pour les 5 ans à venir, leur collaboration pour la gestion et la valorisation durable de la biodiversité et des ressources naturelles, mais aussi pour la lutte contre le dérèglement climatique, afin d’améliorer les conditions de vie des populations les plus défavorisées.

Le braconnage et commerce illégal d’espèces sauvages, 4ème plus grand trafic mondial

Le braconnage d’espèces menacées a pris une ampleur sans précédent ces dernières années. Le commerce illégal d’espèces sauvages serait le  4ème plus grand trafic mondial (en valeur) et l’un des plus grands trafics organisés transnationaux. Il est ainsi estimé à plus ou moins 20 milliards de dollars par an (hors produits de la pêche et du bois).
Victimes de croyances entretenues par les trafiquants prêtant à leur corne des vertus médicinales infondées ou symboles d’un certain statut social, les rhinocérossont particulièrement concernés par la recrudescence du braconnage et font l’objet d’une forte demande en Asie. En 2014, 1215 rhinocéros ont ainsi été tués sur la seule zone sud-africaine.

Anne Paugam, directrice générale de l’AFD : « Pour enrayer le déclin des populations de rhinocéros, il est essentiel de lutter contre le grand braconnage,  de lutter contre ce trafic illégal, qui alimente la corruption, mais aussi de parvenir  à une réduction de la demande dans les pays asiatiques. La mobilisation de la société civile et du secteur privé en faveur de la réduction de la consommation de corne de rhinocéros au Vietnam contribuera ainsi à la sauvegarde des rhinocéros. »

Le projet du WWF co-financé par l’AFD a pour objectif de réduire la consommation de produits en corne de rhinocéros au Vietnam de 25% d’ici 2018 et de 50% à horizon 2020.
 

Les mangroves, des écosystèmes essentiels pour lutter contre le dérèglement climatique à Madagascar

Les mangroves font partie des écosystèmes les plus productifs au monde. Elles jouent un rôle important dans la protection des côtes et fournissent des services essentiels (maintien de la qualité des eaux côtières, zone de reproduction et nourricerie pour les ressources marines, stock de carbone, etc.) et permettent de lutter contre le dérèglement climatique (adaptation et atténuation). Les mangroves situées sur le littoral Ouest de Madagascar, dans la région de Mélaky, subissent des pressions d’origine anthropique, liées à des modes d’exploitation non durables de leurs ressources (pêche, bois de chauffe, construction, collecte de crabes, etc.) et sont aussi impactées par le changement climatique.

Philippe Germa, directeur général du WWF France : « Le WWF souhaite à travers ce projet mettre en place des filières poissons et crabes plus durables, compatibles avec la préservation des mangroves et génératrices de revenus pour les populations locales ».
 

L’AFD et le WWF, des partenaires de longue date pour la biodiversité

L’AFD et le WWF collaborent pour la préservation de la biodiversité depuis plus de dix ans. Tout d’abord centré sur la gestion durable des forêts du Bassin du Congo, ce partenariat a été élargi en 2007 à d’autres écosystèmes (Océan indien, Afrique de l’Ouest et Pacifique Sud) et a permis le financement de projets emblématiques et innovants, comme l’appui au parc national des Quirimbas au Mozambique.

 

L'interdiction de dépôt des boues de dragage pourrait convaincre l'Unesco de ne pas modifier le statut de la Grande Barrière de corail

L'interdiction de dépôt des boues de dragage pourrait convaincre l'Unesco de ne pas modifier le statut de la Grande Barrière de corail<br />© Troy Mayne 
Tandis qu’approche le jour de la décision du statut de la Grande Barrière de corail, le WWF et l’Australian Marine Conservation Society (AMCS) annoncent que le gouvernement australien devrait légiférer sur une interdiction de tout dépôt des boues de dragage à échelle industrielle sur ce site fragile inscrit au patrimoine de l’Unesco. 
 
L’année dernière, le comité du patrimoine mondial de l’Unesco s’était avoué inquiet de la pratique qui consiste à déposer des millions de tonnes de boues de dragage dans les eaux du récif. En juin, le comité décidera ou non de classer la Grande Barrière de corail sur la liste du patrimoine mondial en péril.
 
« Le gouvernement fédéral australien va devoir faire un effort en matière de protection de la Grande Barrière. S’il ne signe pas d’engagements majeurs, parmi lesquels des lois interdisant le dépôt des boues de dragage, le classement du récif au patrimoine mondial de l’Unesco est menacé » a déclaré le directeur du WWF Dermot O’Gorman.
 
Le mois dernier, le gouvernement fédéral australien a exprimé à l’Unesco ses craintes quant à  l’avenir de l’écosystème de la Grande Barrière. D’ici la fin du mois, on s’attend à ce que le gouvernement présente à l’Unesco les actions qu’il envisage d’entreprendre afin d’inverser cette tendance.
 
Dans un courrier commun adressé à l’Unesco, le WWF et l’AMCS déclarent que « la Grande Barrière fait face à des menaces majeures à sa survie à long terme » et qu’ « à ce jour, la réponse de l’Australie à cette sombre réalité a été plus qu’inadéquate ».
 
Un recensement gouvernemental officiel publié l’année dernière a montré que de très nombreuses espèces vivant aux abords du récif, comme les coraux, les prairies marines et les dugongs, mammifères rares sont en danger et font désormais partie des espèces menacées. Dans les deux tiers méridionaux de la Grande Barrière de corail, la population de dugongs a lourdement souffert : elle est passée de 3000 individus en 1987 à seulement 600 en 2011.
 
Ce recensement a également indiqué que les tortues marines étaient elles aussi victimes de cette détérioration. Le récif abrite six des sept espèces de tortues marines existant sur notre planète ; trois d’entre elles sont menacées ou en danger critique d’extinction.
 
Comme l’a publié un analyste du WWF en janvier dernier, le dragage et le dépôt des fonds marins liés à la croissance d’immenses unités portuaires a eu des impacts dévastateurs sur la Grande Barrière. « Le dragage et le dépôt des boues détruit le corail, les prairies marines et les habitats du plancher océanique. Ses conséquences sur la vie marine sont immenses », indique son rapport.
 
Plus de 120 000 personnes ont signé la pétition du WWF qui demande à l’Australie de cesser la destruction industrielle de cet écosystème marin très riche.
 
En plus de légiférer sur l’interdiction fédérale de tout dépôt de boues de dragage dans les eaux de la Grande Barrière de corail classées au patrimoine mondial de l’Unesco, le WWF demande au gouvernement australien :

  • d’éviter tout dragage inutile sur le site de la Grande barrière de corail classé au patrimoine mondial de l’Unesco, et de minimiser l’impact du dragage d’entretien.
  • d’inverser le déclin de la qualité des eaux dans les 10 ans à venir grâce à des réformes et des investissements majeurs pour réduire la pollution terrestre et rétablir les bassins versants.
  • de tenir ses engagements en tant que partie à la Convention du patrimoine mondial en entretenant et en protégeant pleinement la valeur universelle exceptionnelle de la Grande Barrière.

Pour un tiers des Français, le WWF est l'ONG la plus impliquée en France pour l'environnement

 <br />©  Près d’un Français sur deux cite spontanément WWF lorsqu’il s’agit de désigner toutes les ONG, associations ou fondations impliquées dans la protection de la nature, des espèces animales en voie de disparition et de l’environnement qu’ils connaissent (45%), ce qui en fait l’ONG la mieux identifiée par les Français.

En assisté, près de 9 Français sur 10 (88%) déclarent connaitre WWF, devançant de 3 points Greenpeace.

Si, de façon générale, les associations ou fondations impliquées dans la protection de la nature, des espèces animales en voie de disparition et de l’environnement bénéficient toujours de jugements particulièrement favorables de la part de l’opinion (82% des Français interrogés ont une bonne opinion à leur égard dont 16% ont même une « très bonne opinion », une perception stable depuis plusieurs années), WWF sort à nouveau du lot avec 92% des interviewés déclarent en avoir une bonne opinion (+10 points par rapport à la moyenne) et parmi eux, 36% en ont une très bonne opinion (+ 20 points).
 
Outre cette bonne image globale, dans le détail également les traits d’image qui sont associés à WWF sont révélateurs du ressenti bienveillant que lui adresse l’opinion. Ainsi on relèvera notamment que 90% des personnes interrogées jugent son action utile pour l’environnement et la nature, 89% l’estiment « digne de confiance », 86% y voient une institution qui fait référence, ou encore 80% lui reconnaissent son indépendance. Sur ces différents traits d’images, et de nombreux autres, le WWF est, en outre, nettement mieux évalué que Greenpeace.

L’opinion est, enfin, majoritairement favorable au développement de partenariats entre WWF et différents types d’acteurs, que ce soit avec les pouvoirs publics (81% d’adhésion) ou avec des entreprises (73% d’adhésion). D’ailleurs, plus des trois quarts des Français seraient favorables à ce que le WWF signe un partenariat avec des groupes de la grande distribution pour que l’on trouve des produits de grande consommation portant le logo du WWF.