Léopards des neiges sous haute surveillance

Le léopard des neiges, Panthera uncia, est l'un des principaux prédateurs de l'écosystème montagneux de Mongolie et d'Asie centrale.<br />© Klein & Hubert / WWF

Au Népal, dans l’aire protégée de Kanchenjunga, un quatrième léopard des neiges vient de se faire poser un collier GPS. Ces satellites devraient permettre d’améliorer nos connaissances sur l’espèce et donc, de mieux la protéger.

 

Espèce traquée

Le léopard des neiges, Panthera uncia, est l’un des principaux prédateurs de l’écosystème montagneux de Mongolie et d’Asie centrale. On le surnomme le « fantôme des montagnes » car il se laisse rarement approcher par les humains. Et pour cause ! L’homme demeure son principal ennemi.

Présent dans 12 pays, le félin est menacé dans chacun d’entre eux. On estime que l’espèce ne compte pas plus de 4 000 individus à l’état sauvage et leur nombre ne cesse de décroître. C’est à l’attrait de sa fourrure, ainsi qu’à celui de ses os, utilisés en médecine chinoise, que le fauve doit son déclin. Mais aussi, de façon plus générale, à la dégradation de son habitat naturel sur lequel l’homme empiète de plus en plus et à l’accroissement des conflits avec les communautés locales. Comme ses proies sont de moins en moins nombreuses sous l’effet du braconnage, le léopard des neiges attaque les animaux d’élevage et est tué à son tour par des éleveurs contraints de protéger leurs bêtes.

 

Protéger le félin en préservant son habitat naturel

En 2013, avec la Déclaration Bichkek en faveur de la protection du léopard des neiges et du programme global de protection du léopard des neiges, les représentants de 12 Etats de l’Asie centrale et de l’Asie du Sud ont pris l’engagement historique de protéger le félin tacheté ainsi que son habitat, les massifs montagneux de l’Asie.

L’objectif de cette initiative : protéger une vingtaine de zones contenant plus d’une centaine d’adultes reproducteurs tout en faisant la promotion d’activités économiques compatibles avec la présence du léopard des neiges.

Si depuis plusieurs années, le WWF soutient un ensemble de projets visant à sauvegarder le félin en Asie centrale, et lutte plus particulièrement contre le fléau du braconnage, en 2015 il adopte un plan d’action spécifique définissant sa propre contribution à l’initiative mondiale approuvée par les pays où vivent les léopards des neiges pour sauver l’espèce et préserver les écosystèmes de haute montagne dont elle dépend.

 

 

Connectés donc mieux protégés

En 2013, le WWF apporte son soutien au gouvernement du Népal pour équiper le tout premier léopard des neiges d’un collier satellite. L’objectif ? Suivre les déplacements du félin pour permettre une surveillance à court terme de l’animal et contribuer à long terme à la protection de son habitat.

Evoluant dans des milieux peu accessibles, les léopards des neiges sont des créatures insaisissables, particulièrement difficiles à observer. Cette technologie devrait permettre de récolter des données précieuses sur les comportements de l’animal et ainsi mieux orienter nos stratégies de conservation à destination de l’espèce. Fort de ce constat, ce sont trois autres félins qui ont été équipés de colliers GPS, dont le dernier, tout récemment, au début du mois de mai. Il s’agit d’une femelle de 2 ans, Yalung, surnommée ainsi par les populations locales en hommage à un site naturel tout proche affublé du même nom et qui devrait bientôt devenir un site d’écotourisme où les visiteurs pourront observer le félin dans son milieu naturel sans nuire ni à l’espèce ni à son habitat.
 

La session de Bonn sur le climat : des bases encourageantes vers la COP23

Les négociateurs se sont ici engagés dans des discussions techniques nécessaires pour pouvoir avancer à la COP23 sur les règles d'application  de l'Accord de Paris.<br />© WWF / Richard Stonehouse

La session de Bonn sur le climat se termine aujourd’hui, traçant un chemin vers la COP23 de novembre prochain. Malgré les spéculations sur de potentielles annonces politiques des États-Unis, les négociateurs sont restés concentrés sur la mise en œuvre de l’Accord de Paris dans les discussions à Bonn.

Selon les observations de Manuel Pulgar-Vidal, directeur international Climat & Énergie au WWF, « il est encourageant de voir que le débat ne s’est pas transformé autour de la légitimité ou non de l’Accord de Paris mais s’est bel et bien tourné sur les détails de son application. Cela envoie un signal fort que les négociations sur le climat n’ont pas été paralysées par les incertitudes politiques actuelles. Les négociateurs se sont ici engagés dans des discussions techniques nécessaires pour pouvoir avancer à la COP23 sur les règles d’application de l’Accord de Paris. »

Manuel Pulgar-Vidal a mis l’accent sur l’urgence que tous les pays relèvent équitablement l’ambition climatique, avec la mobilisation des villes, des entreprises et du public pour l’action climatique. « Les mois à venir sont cruciaux pour assurer l’élan politique nécessaire sur l’ambition climatique. Les dirigeants sont attendus aux prochaines échéances internationales du G7 et du G20 pour faire preuve de leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Paris et à accélérer l’action climatique. »

Si nous n’attendions pas pour cette session un rythme élevé des discussions, les sujets techniques doivent maintenant progresser plus rapidement. « Avec seulement 18 mois pour finaliser toutes les règles d’application de l’Accord de Paris, il va falloir accélérer la cadence » ajoute Manuel Pulgar-Vidal.

La COP23 se déroulera à Bonn entre le 6 et le 17 novembre 2017, sous la présidence des Fidji. C’est la première fois qu’un État insulaire va mener les négociations. « La future présidence fidjienne de la COP23 a fait forte impression à Bonn et est désireuse d’assurer le succès de la prochaine COP. »

5 motions pour Nicolas Hulot : Vers la protection du renard ?

En réponse à la récente nomination de Nicolas Hulot au ministère de la transition écologique et solidaire, et pour donner suite au grand colloque sur le renard de ce week-end […]

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Nicolas Hulot, ministre d’Etat de la transition écologique et solidaire

Nicolas Hulot, ministre d'Etat de la transition écologique et solidaire<br />© MARGOT LHERMITTE

Le WWF France salue la nomination de Nicolas Hulot, homme de la société civile qui a largement contribué à la prise de conscience écologique en France et a déjà démontré qu’il était capable de faire bouger les lignes, comme ministre d’Etat de la transition écologique et solidaire.

Le WWF France se montrera à la fois constructif et exigeant à l’égard de Nicolas Hulot et du gouvernement qu’il rejoint. L’urgence écologique l’exige, la majorité culturelle le permet. En France, 87% des citoyens se disent préoccupés par la protection de l’environnement, 53% souhaitent une législation plus stricte contre les voitures diesel et 3 sur 4 sont pour la réduction de la part du nucléaire dans la production d’électricité en France de 75% à 50% en 2025.

Le WWF France sera particulièrement attentif à plusieurs grands chantiers qui attendent déjà le ministre et son gouvernement :

  • la mise en œuvre de l’Accord de Paris et la volonté de la France à endosser le leadership sur la scène européenne et internationale;

  • la nomination rapide d’un médiateur sur le dossier Notre Dame des Landes pour analyser les alternatives à la construction de l’aéroport;

  • le maintien des objectifs de la loi sur la transition énergétique et leur mise en oeuvre, qui passe notamment par la mise en place de contrat de transition écologique pour les salariés qui seront concernés par les fermetures de centrales;

  • l’organisation rapide d’un Grenelle de l’agriculture et de l’alimentation car notre alimentation, nos paysages et l’avenir de nos emplois agricoles sont un élément clé de notre contrat social.

En rejoignant le gouvernement d’Emmanuel Macron, Nicolas Hulot fait aujourd’hui le pari de peser de l’intérieur.

Le WWF France espère que ce pari sera payant, le périmètre et l’intitulé de son ministère ainsi que son rang protocolaire le placent au cœur de l’action du gouvernement.

Dernier appel pour sauver les marsouins de Californie !

Le destin du marsouin de Californie, appelé aussi vaquita ou panda des mers, est endémique au golfe de Californie<br />© National Geographic Stock/Flip Nicklin/Minden Pictures / WWF

Dans son dernier rapport, le WWF appelle à une action urgente pour protéger les 30 derniers marsouins qui vivent au nord du Golfe de Californie (Mexique), site classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. Des mesures doivent être prises au plus vite pour protéger à la fois le mammifère marin le plus menacé au monde et le site qui l’abrite et dont les communautés locales dépendent.

Le rapport du WWF intitulé « Le marsouin de Californie : dernier appel pour sauver le mammifère marin le plus menacé » au monde tire la sonnette d’alarme pour le marsouin de Californie dont la population a chuté de 90 % entre 2011 et 2016, tuée accidentellement dans les filets maillants*. Ses chances de survie sont d’autant plus réduites que l’interdiction en vigueur au Mexique sur ces filets qui constituent la principale menace pour cette espèce devrait être levée à la fin du mois de mai 2017.

« Notre seule chance pour sauver le marsouin de Californie et conserver la valeur universelle exceptionnelle de site sur lequel il vit, le haut golfe de Californie, est de lancer une action globale et collective avec les gouvernements mexicain, américain et chinois tout en sensibilisant la communauté internationale. » Margaret Kinnaird, Responsable biodiversité au WWF International

« Nous avons découvert l’existence du marsouin de Californie il y a seulement 60 ans, et pourtant il est déjà en voie d’extinction à cause de l’homme. Constater que sa population est si faible nous rappelle que nos efforts pour le protéger ne sont pas suffisants. Si nous n’agissons pas dès aujourd’hui, ce marsouin disparaîtra à jamais. » Jorge Rickards, directeur général par intérim au WWF Mexique

Le destin du marsouin de Californie, appelé aussi vaquita ou panda des mers, est lié à celui du poisson totoaba, espèce elle aussi menacée et endémique au haut golfe de Californie. Ce poisson fait l’objet d’une pêche illégale croissante : très convoité pour sa vessie natatoire et ses prétendues vertus médicinales, ses produits dérivés sont transportés illégalement à travers le Mexique et les États-Unis pour arriver en Chine.

« Pour un rétablissement à long terme de la population du marsouin de Californie, il faut avant tout lutter contre le commerce illégal du poisson totoaba pêché à l’aide de filets maillants, la plus grande menace pour la survie du marsouin, puisqu’il qui se retrouve prisonnier des filets maillants utilisés pour cette pêche illégale. » Margaret Kinnaird, Responsable biodiversité au WWF International

Le WWF appelle le gouvernement mexicain à interdire de manière définitive les filets maillants – et à détruire les filets perdus dans les eaux au fil du temps – qui capturent de manière accidentelle du marsouin de Californie et à développer des techniques de pêche alternatives en lien avec les pêcheurs locaux.

 

Vous aussi, faites entendre votre voix ! 

Le WWF fait également appel aux institutions internationales telles que la Convention du Patrimoine mondial de l’UNESCO et la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) à tenir le Mexique et les autres gouvernements impliqués comme responsables s’ils ne prennent pas des actions concrètes et immédiates pour protéger le haut golfe de Californie.

Les menaces qui pèsent sur le marsouin de Californie et le poisson totoaba mettent également en péril le site du Golfe de Californie où vivent ces deux espèces. Classé au Patrimoine mondial, ce site abrite une variété incroyablement riche d’espèces : plus d’un tiers des espèces mondiales de mammifères marins, cinq des sept espèces mondiales de tortues marines et près de 900 espèces de poissons. Le site présente aussi un fort potentiel économique : il concentre à lui seul la moitié de l’activité de pêche au Mexique.

* Les filets maillant sont constitués d’une nappe rectangulaire déployée verticalement dans l’eau. Des flotteurs sont fixés sur la partie supérieure, la partie inférieure est lestée pour maintenir les filets en position verticale. Mis bout à bout, ces filets peuvent couvrir des dizaines de kilomètres.

Le retour des antilopes saïga

Portrait d'une antilope Saïga femelle<br />© Wild Wonders of Europe / Igor Shpilenok / WWFGrâce notamment à l’action du WWF en Mongolie, la population d’antilopes saïga, espèce nomade qui peuple les steppes de l’ouest de la Mongolie jusqu’à la partie russe de la mer Caspienne, est passée de 750 en 2002 à plus de 15 000 individus l’année dernière.
 

Une espèce menacée

A la fin du siècle dernier, l’IUCN classe la population du saïga en « danger critique d’extinction » car elle ne compte déjà plus que 50 000 animaux contre près de 2 millions  dans les années 1950. En cause, la perte d’habitat liée à l’extension agricole, les hivers trop rigoureux et les étés sans eau, mais aussi le braconnage. Si les deux sexes sont chassés pour la viande, les mâles sont aussi tués pour la vente de leurs cornes, utilisées principalement dans la médecine traditionnelle chinoise. Les mâles se faisant de plus en plus rares, le nombre de naissances s’effondre et la population globale décline…

 

De la sensibilisation au soutien logistique

Depuis 1994, le WWF se mobilise pour protéger cette espèce emblématique. Après nous être fortement engagés pour la création d’un mémorandum sur la conservation des espèces migratrices, nous travaillons désormais au développement d’alternatives économiques afin d’aider les communautés locales à trouver d’autres sources de revenus que la chasse des antilopes. Enfin, en collaboration avec les gouvernements concernés et d’autres partenaires, nous apportons notre soutien aux habitants des steppes de Betpak-Dala (Kazakhstan) qui luttent contre le braconnage.


© Harmut Jungius / WWF. L’équipe WWF étudiant la répartition des antilopes Saiga à Khusiin Tal dans la région de Altai-Sayan en Mongolie.

Des premiers résultats

Or, ces efforts semblent commencer à porter leurs fruits. En décembre dernier, le WWF de Mongolie a célébré, non sans fierté, le retour de l’antilope saïga dans son aire de répartition historique ! En effet, depuis 2010, grâce aux actions de conservation déployées dans la région, les animaux se sont déplacés vers le nord, occupant de nouveau un espace duquel ils avaient disparu.

Plus précisément, en mars 2013, une étude de terrain menée par les équipes du WWF Mongolie a permis de démontrer que 29 animaux étaient bel et bien établis autour du lac de Sangiin Dalai, dans le désert de Gobi, autour de Khovd, dans les provinces de Uvs et de Zavkhan, tandis que des habitants et des rangers ont confirmé l’augmentation de la population d’antilopes saïga dans les environs. Pour les scientifiques, le fait que l’espèce soit retournée sur un territoire qu’elle avait déserté est particulièrement bon signe mais rien n’est acquis. Les 120 000 antilopes mortes dans la partie centrale du Kazakhstan au cours de l’année dernière, à priori en raison d’une maladie infectieuse, demeure un coup majeur porté aux stratégies de conservation des saïgas.