Le retour du bison en Europe

Bison d'Europe dans le Parc Naturel de Bialowieza en Pologne<br />© Wild Wonders of Europe /Stefano Untherthiner / WWF

Après 200 ans de désertion, le bison d’Europe revient à la charge dans les Carpates en Roumanie. Il y a quelques mois, une dizaine d’animaux élevés dans des réserves, a été relâchée dans la nature. L’objectif ? Restaurer une population viable de bisons en Europe orientale.

 

Une espèce éteinte à l’état sauvage

Animal atypique rescapé des temps préhistoriques, le bison peuplait autrefois les forêts européennes. Mais à cause de l’expansion de l’agriculture, de vastes étendues de son habitat ont disparu et la répartition de ce mammifère emblématique s’est massivement restreinte dans nos contrées.

Egalement persécutée par la chasse, l’espèce a finalement disparu à l’état sauvage en 1927. Si durant les 50 dernières années, un large programme d’élevage et de réintroduction a été mis en place, (notamment dans la forêt de Bialowieza en Pologne), l’un des principaux problèmes est l’isolement des populations réintroduites.

Les troupeaux sauvages actuels vivent éloignés les uns des autres dans de petits territoires et ne peuvent se rencontrer. Il en résulte des problèmes de consanguinité et une perte irréversible de la diversité génétique.
 

Le WWF se mobilise

Le WWF et Rewilding Europe sont à l’origine de la réintroduction du bison européen dans le sud des Carpates, plus précisément dans le site Natura 2000 des montagnes roumaines de Tarcu, qui s’étend sur 59 000 ha.

Le principe est simple : des bisons élevés dans des réserves sont ensuite relâchés dans la nature après avoir passé quelques temps en semi-liberté, histoire de se réhabituer en douceur à la vie sauvage. En 2014, les premiers individus ont ainsi été remis en liberté, puis, en 2015, un deuxième troupeau composé de 14 bisons a été relâché.

En fait, la réintroduction des bisons dans les Carpates s’intègre dans un plan de conservation plus vaste qui vise à protéger la vie sauvage de cette région, l’une des plus riches d’Europe. A terme, le but sera d’établir un réseau de zones naturelles reliées entre elles par des corridors où l’écosystème naturel sera protégé.

10 nouveaux bisons en liberté

L’émotion était perceptible lorsque les experts en faune sauvage réunis sur les pittoresques monts de Tarcu ont rendu leur liberté à une dizaine de bisons d’Europe venus repeupler cette région du sud-ouest de la Roumanie. 200 ans après leur extinction ici même et au terme d’un périple de plus de 3000 kms depuis la Pologne, les animaux ont pris leurs nouveaux quartiers sereinement.

Cette dizaine vient compléter les troupeaux réintroduits depuis 2 ans afin de restaurer une population viable avec des effectifs suffisamment élevés pour survivre aux variations de l’environnement. Concrètement, l’objectif est de parvenir à une population d’au moins 193 bisons d’ici 2020, puis de 300 au minimum en 2024.

Au-delà de l’aspect symbolique qu’incarne le retour d’une espèce aussi emblématique que le bison, l’animal va jouer un rôle important dans la restauration de l’écosystème forestier des Carpates, car en se nourrissant de feuilles, de pousses et de fruits, il participe activement à la vie de la forêt. La présence du bison devrait également renforcer l’attractivité de la région, profitant ainsi à l’économie locale.

 

Élections législatives 2017 : Invitons les candidats à s’engager pour les animaux !

Après l’élection présidentielle, auront lieu les élections législatives, les 11(1) et 18 juin 2017. Pour rendre les engagements des femmes et des hommes politiques plus lisibles auprès des électeurs, et […]

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G7 : premier test climatique pour Emmanuel Macron

Le WWF France appelle Emmanuel Macron à se saisir du G7 pour honorer ses engagements et positionner la France comme un acteur incontournable de la lutte mondiale contre le changement climatique.<br />© Global Warming Images / WWF

Le G7 qui se tiendra en Italie du 26 au 27 mai 2017 constitue la première occasion pour Emmanuel Macron, président de la République, d’asseoir le leadership de la France en matière de lutte contre le changement climatique sur la scène européenne et internationale.

Emmanuel Macron s’est engagé à plusieurs reprises à poursuivre les efforts de la France en matière de transition énergétique. L’Accord de Paris a d’ailleurs été au cœur des premiers échanges diplomatiques avec les présidents Donald Trump et Xi Jinping ou encore le président du Conseil européen Paolo Gentiloni.

Le WWF France appelle Emmanuel Macron à se saisir de ce premier grand rendez-vous international pour honorer ses engagements et positionner la France comme un acteur incontournable de la lutte mondiale contre le changement climatique.

« Le temps où les Etats-Unis pouvaient dicter le tempo de l’action climatique est révolu. 42 pays ont ratifié l’Accord de Paris depuis l’élection de Donald Trump et une cinquantaine ont déjà annoncé qu’ils iraient au-delà des engagements pris à la COP21. Les émissions de CO2 liées à la consommation énergétique ont stagné pour la 3ème année consécutive. Emmanuel Macron doit saisir l’opportunité du G7 pour se positionner comme un leader de cette action climatique mondiale notamment en réaffirmant comme président de la République l’annonce faite comme candidat : interdire tout nouveau permis d’exploration et d’exploitation d’hydrocarbures en France. Pour cela, il devra confirmer l’interdiction qui existe déjà aujourd’hui pour les eaux françaises en Méditerranée et sur la façade Atlantique et l’étendre aux eaux d’Outre-mer et notamment en Guyane. »
Pascal Canfin, directeur général du WWF France

Le WWF attend des membres du G7 qu’ils réaffirment l’engagement de mettre en œuvre l’Accord de Paris et appelle Emmanuel Macron à former une « coalition de l’ambition », avec l’Allemagne et la Chine notamment, pour qu’ils aillent au-delà de cet engagement afin de maintenir la hausse de la température mondiale bien en-dessous de 2°C voire 1,5°C.
 

L’accord de Paris pour le climat est accepté ! #COP21 pic.twitter.com/8MReNnLHVB

— WWF France (@WWFFrance) 12 décembre 2015

Le G7 devra aussi fixer un cap clair vers une économie décarbonée et la fin des soutiens aux énergies fossiles et aboutir à des objectifs ambitieux en termes de financement de l’action climatique et un appui aux pays les plus vulnérables.

Léopards des neiges sous haute surveillance

Le léopard des neiges, Panthera uncia, est l'un des principaux prédateurs de l'écosystème montagneux de Mongolie et d'Asie centrale.<br />© Klein & Hubert / WWF

Au Népal, dans l’aire protégée de Kanchenjunga, un quatrième léopard des neiges vient de se faire poser un collier GPS. Ces satellites devraient permettre d’améliorer nos connaissances sur l’espèce et donc, de mieux la protéger.

 

Espèce traquée

Le léopard des neiges, Panthera uncia, est l’un des principaux prédateurs de l’écosystème montagneux de Mongolie et d’Asie centrale. On le surnomme le « fantôme des montagnes » car il se laisse rarement approcher par les humains. Et pour cause ! L’homme demeure son principal ennemi.

Présent dans 12 pays, le félin est menacé dans chacun d’entre eux. On estime que l’espèce ne compte pas plus de 4 000 individus à l’état sauvage et leur nombre ne cesse de décroître. C’est à l’attrait de sa fourrure, ainsi qu’à celui de ses os, utilisés en médecine chinoise, que le fauve doit son déclin. Mais aussi, de façon plus générale, à la dégradation de son habitat naturel sur lequel l’homme empiète de plus en plus et à l’accroissement des conflits avec les communautés locales. Comme ses proies sont de moins en moins nombreuses sous l’effet du braconnage, le léopard des neiges attaque les animaux d’élevage et est tué à son tour par des éleveurs contraints de protéger leurs bêtes.

 

Protéger le félin en préservant son habitat naturel

En 2013, avec la Déclaration Bichkek en faveur de la protection du léopard des neiges et du programme global de protection du léopard des neiges, les représentants de 12 Etats de l’Asie centrale et de l’Asie du Sud ont pris l’engagement historique de protéger le félin tacheté ainsi que son habitat, les massifs montagneux de l’Asie.

L’objectif de cette initiative : protéger une vingtaine de zones contenant plus d’une centaine d’adultes reproducteurs tout en faisant la promotion d’activités économiques compatibles avec la présence du léopard des neiges.

Si depuis plusieurs années, le WWF soutient un ensemble de projets visant à sauvegarder le félin en Asie centrale, et lutte plus particulièrement contre le fléau du braconnage, en 2015 il adopte un plan d’action spécifique définissant sa propre contribution à l’initiative mondiale approuvée par les pays où vivent les léopards des neiges pour sauver l’espèce et préserver les écosystèmes de haute montagne dont elle dépend.

 

 

Connectés donc mieux protégés

En 2013, le WWF apporte son soutien au gouvernement du Népal pour équiper le tout premier léopard des neiges d’un collier satellite. L’objectif ? Suivre les déplacements du félin pour permettre une surveillance à court terme de l’animal et contribuer à long terme à la protection de son habitat.

Evoluant dans des milieux peu accessibles, les léopards des neiges sont des créatures insaisissables, particulièrement difficiles à observer. Cette technologie devrait permettre de récolter des données précieuses sur les comportements de l’animal et ainsi mieux orienter nos stratégies de conservation à destination de l’espèce. Fort de ce constat, ce sont trois autres félins qui ont été équipés de colliers GPS, dont le dernier, tout récemment, au début du mois de mai. Il s’agit d’une femelle de 2 ans, Yalung, surnommée ainsi par les populations locales en hommage à un site naturel tout proche affublé du même nom et qui devrait bientôt devenir un site d’écotourisme où les visiteurs pourront observer le félin dans son milieu naturel sans nuire ni à l’espèce ni à son habitat.
 

La session de Bonn sur le climat : des bases encourageantes vers la COP23

Les négociateurs se sont ici engagés dans des discussions techniques nécessaires pour pouvoir avancer à la COP23 sur les règles d'application  de l'Accord de Paris.<br />© WWF / Richard Stonehouse

La session de Bonn sur le climat se termine aujourd’hui, traçant un chemin vers la COP23 de novembre prochain. Malgré les spéculations sur de potentielles annonces politiques des États-Unis, les négociateurs sont restés concentrés sur la mise en œuvre de l’Accord de Paris dans les discussions à Bonn.

Selon les observations de Manuel Pulgar-Vidal, directeur international Climat & Énergie au WWF, « il est encourageant de voir que le débat ne s’est pas transformé autour de la légitimité ou non de l’Accord de Paris mais s’est bel et bien tourné sur les détails de son application. Cela envoie un signal fort que les négociations sur le climat n’ont pas été paralysées par les incertitudes politiques actuelles. Les négociateurs se sont ici engagés dans des discussions techniques nécessaires pour pouvoir avancer à la COP23 sur les règles d’application de l’Accord de Paris. »

Manuel Pulgar-Vidal a mis l’accent sur l’urgence que tous les pays relèvent équitablement l’ambition climatique, avec la mobilisation des villes, des entreprises et du public pour l’action climatique. « Les mois à venir sont cruciaux pour assurer l’élan politique nécessaire sur l’ambition climatique. Les dirigeants sont attendus aux prochaines échéances internationales du G7 et du G20 pour faire preuve de leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Paris et à accélérer l’action climatique. »

Si nous n’attendions pas pour cette session un rythme élevé des discussions, les sujets techniques doivent maintenant progresser plus rapidement. « Avec seulement 18 mois pour finaliser toutes les règles d’application de l’Accord de Paris, il va falloir accélérer la cadence » ajoute Manuel Pulgar-Vidal.

La COP23 se déroulera à Bonn entre le 6 et le 17 novembre 2017, sous la présidence des Fidji. C’est la première fois qu’un État insulaire va mener les négociations. « La future présidence fidjienne de la COP23 a fait forte impression à Bonn et est désireuse d’assurer le succès de la prochaine COP. »