J-1 avant le 1er tour de l’élection présidentielle : quels sont les programmes environnementaux des candidats ?

#PandaLive<br />© Marco Illuminati

Transition énergétique, pollution de l’air, OGM, nucléaire, disparition de la biodiversité, pesticides, alimentation, Notre-Dame des Landes… La communauté du WWF France a interpelé plusieurs candidats à l’élection présidentielle sur les enjeux environnementaux qui sont au cœur des préoccupations des Français.

En tant qu’acteur de la société civile, le WWF France s’est donné pour objectif de faire exister les enjeux environnementaux dans les débats vers l’élection présidentielle et d’influencer les visions et programmes des candidats.

L’ONG a donc imaginé les #PandaLive, un dispositif innovant qui, pour la première fois, a permis à sa communauté d’interpeler les candidats pendant près d’une heure, en direct sur Facebook et Twitter, sur leur seul programme environnemental.

Au total, les #PandaLive ont été vus près de 590 000 fois.

A un jour du 1er tour de l’élection présidentielle, le WWF France invite les citoyens à retrouver les engagements des candidats qui se sont prêtés à l’exercice :

Emmanuel Macron, le candidat d’En Marche ! (le 9 février)

 
Yannick Jadot, le candidat d’Europe Écologie Les Verts (le 22 février)

 
Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France Insoumise (le 27 mars)

 
Nicolas Dupont-Aignan, candidat de Debout la France (le 7 avril)

 
Benoît Hamon, candidat du Parti socialiste (le 13 avril)

François Fillon, candidat Les Républicains, et Marine Le Pen, candidate du Front national, ont décliné l’invitation du WWF France.

Un rhino du Népal transloqué avec succès

Un rhino du Népal transloqué avec succès<br />© Akash Shrestha-Simrika  Sharma  - WWF-Nepal

L’opération fut délicate mais rondement menée. Un Rhinoceros unicornis de deux tonnes a été relocalisé dans le nouveau parc national de Shuklaphanta pour repeupler l’espèce dans cette zone adaptée, à l’abri des braconniers.

 

Le rhino de plus en plus convoité

Outre la disparition de leur habitat, les rhinocéros sont tués massivement pour leurs cornes, vendues au marché noir asiatique car on leur prête des vertus dans la guérison du cancer et comme aphrodisiaque.

La demande ne cesse de croître et les braconniers se font de plus en plus inventifs.

Le rhinocéros unicorne, Rhinoceros unicornis, n’est pas épargné. Si à l’origine sa zone de répartition couvrait toutes les plaines alluviales situées au pied des contreforts de l’Himalaya, le rhinocéros indien a aujourd’hui totalement disparu du Pakistan et du Bangladesh et se fait de plus en plus rare en Inde et au Népal.

 

Mettre un terme au braconnage

Le WWF est l’une des toutes premières organisations à s’être engagée dans la lutte contre le braconnage des rhinocéros, luttant sur tous les fronts.

D’abord, combattre le braconnage en s’attaquant à l’ensemble des acteurs de la filière : braconniers évidemment mais aussi intermédiaires, exportateurs, transporteurs et consommateurs.

Le WWF lutte également contre les organisations criminelles, les fausses thérapies basées sur les soi-disant vertus de la corne de rhino, la faiblesse des peines sanctionnant un commerce très lucratif.

Pour ce faire, le WWF se mobilise pour faire appliquer la loi par le renforcement de la coopération internationale, l’élaboration d’une base de données d »ADN (pour confondre les braconniers), par une meilleure capacité d’action et par un contrôle renforcé aux frontières.

 

Mission réussie

Afin de protéger les rhinocéros à une corne qui avaient presque disparu dans certaines de ses régions, le Népal a entrepris depuis les années 1980 d’en relocaliser dans des parcs nationaux, à l’abri des braconniers. En trente ans, 87 d’entre eux ont été ainsi déplacés.

Mais déménager une bête d’une telle puissance est une opération pleine d’imprévus qui requiert une logistique importante.

La dernière en date, qui remonte au 4 avril, a mobilisé plus de cent personnes et s’est révélée plus que délicate !

Encore engourdi par le trajet en camion, le rhinocéros à une corne a soudainement chargé les éléphants montés de cornacs qui encadraient son transfert dans une réserve de l’ouest du Népal. Ce mâle ronchon est le premier à être déménagé dans le parc national de Shuklaphanta, qui ne comptait plus que huit de ses congénères. Il y sera bientôt rejoint par quatre femelles en âge de procréer.

Grâce à ces efforts, en 2008, le rhino du népal est passé du statut d’espèce « en danger » à celui d’espèce « vulnérable » selon la classification de l’UICN…

Rapport WWF : 30% des sites Unesco menacés par le trafic d’espèces sauvages

Mondialement connus pour la richesse de leur biodiversité, les sites classés au Patrimoine mondial de l'Unesco abritent des milliers de plantes et d'espèces rares.<br />© naturepl.com / John Downer / WWF

Bien qu’ils soient reconnus pour leur beauté naturelle, leur biodiversité, leurs caractéristiques géologiques et écologiques, près de 30 % des sites classés au Patrimoine mondial sont menacés par le braconnage, l’exploitation forestière et la pêche illégale. Ces activités destructrices mettent à la fois en péril les espèces qui vivent sur ces sites et les communautés locales dont les moyens de subsistance en dépendent.

Ce sont les conclusions du rapport « Pas à vendre » publié aujourd’hui par le WWF qui appelle à une meilleure collaboration entre les organes de gouvernance de la CITES* et de la Convention du patrimoine mondial pour mettre fin au commerce illégal sur les sites classés.

Mondialement connus pour la richesse de leur biodiversité, les sites classés au Patrimoine mondial de l’Unesco abritent des milliers de plantes et d’espèces rares. Par exemple, près d’un tiers des tigres à l’état sauvage et 40% de tous les éléphants d’Afrique vivent dans ces sites. Ils constituent parfois les derniers habitats pour des espèces menacées : c’est le cas pour le rhinocéros de Java en Indonésie ou le marsouin de Californie, espèce endémique du Golfe du Mexique.

« Les sites du Patrimoine mondial ont une valeur universelle. Et pourtant celle-ci ne semble pas reconnue de tous puisque ces espaces naturels sont encore menacés par des activités industrielles destructrices. Notre dernier rapport montre que les espèces qui y vivent sont aussi victimes du commerce illégal et de surexploitation des ressources qui ont lieu sur ces sites. Nous risquons de les perdre à jamais si elles ne sont pas protégées efficacement. Les gouvernements doivent redoubler d’efforts pour contrôler le commerce illégal des espèces sauvages avant qu’il ne soit trop tard. Cela passe par le renforcement de la collaboration entre la CITES*, la Convention du patrimoine mondial et les pouvoirs publics pour mener ensemble une étude sur toute la chaîne de fonctionnement de ce commerce – depuis le prélèvement illégal des espèces dans leur habitat naturel jusqu’aux ventes sur le marché – et y mettre un terme. »
Marco Lambertini, directeur général du WWF International

Si le prélèvement illégal des espèces entraîne une dégradation de l’environnement, il met aussi en péril l’économie locale. Plus de 90 % de ces sites fournissent du travail grâce au tourisme, et cela dépend beaucoup de la présence sur les sites des espèces inscrites à la CITES*.

« Le rapport propose un éventail d’options pour renforcer la coopération entre la CITES* et la Convention du Patrimoine mondial et donc mieux protéger les sites classés. Il est essentiel que la CITES* soit pleinement appliquée et que ces sites soient entièrement protégés. Nous pourrons profiter de notre héritage naturel, nous pourrons assurer la sécurité des habitants et de leurs lieux de vie, et nous soutiendrons l’économie locale ainsi que les communautés locales qui en dépendent. »
John Scanlon, secrétaire général de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES)

« Le commerce illégal des espèces sauvages vole à la planète son héritage naturel, menace les communautés locales et entrave les efforts mondiaux contre la pauvreté. Cette étude nous rappelle que les crimes organisés peuvent aller aussi loin que pénétrer les sites protégés mondialement, et cette menace mondiale ne peut être affrontée qu’à travers des actions collectives et internationales. »
Inger Anderson, directeur général de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN)

*CITES : Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction