Journée mondiale de la vie sauvage : le WWF revient sur les succès de l’année 2016

Pour la première fois dans l'histoire de la protection de l'environnement, le nombre de tigres vivant à l'état sauvage a augmenté<br />© David Lawson / WWF UK

La Journée mondiale de la vie sauvage est l’occasion de célébrer la vie des espèces de faune et de flore sauvages avec lesquelles nous partageons notre planète. Aujourd’hui, à l’occasion du troisième anniversaire de cette journée, le WWF revient sur cinq des plus beaux succès pour la vie sauvage de l’année 2016.

 

Cinq success stories pour la vie sauvage en 2016:

  • L’augmentation du nombre de tigres vivant à l’état sauvage pour la première fois dans l’histoire de la protection de l’environnement

  • Les pandas ne sont plus classés comme une espèce « en danger »

  • Le commerce du pangolin, animal le plus braconné au monde, est maintenant illégal

  • Une mobilisation pour les sites classés au Patrimoine mondial et les espèces emblématiques qu’ils abritent : les éléphants, les rhinocéros, les dauphins et les tortues marines

  • La Chine, qui abrite le plus grand marché domestique légal d’ivoire au monde, annonce sa fermeture d’ici la fin de l’année 2017

Le 27 octobre 2016, le WWF a révélé dans son rapport Planète Vivante 2016 que 67 % des espèces de poissons, d’oiseaux, de mammifères, d’amphibiens et de reptiles pourraient disparaître d’ici 2020.

Entre 1970 et 2012, 58 % d’entre elles ont déjà  disparu. En surexploitant les ressources de la planète, l’Homme pousse progressivement les espèces vers l’extinction.

Margaret Kinnaird, Responsable de l’initiative Vie Sauvage au WWF:
 

« Nous sommes à un tournant pour un grand nombre des espèces les plus fragiles, menacées par l’activité humaine et notamment la crise actuelle du braconnage, les impacts du changement climatique et la destruction des habitats. Toutefois, malgré ces menaces, l’année 2016 a été marquée par de beaux succès pour la vie sauvage, succès qui resteront dans l’histoire de la protection de l’environnement. Le chemin est encore long mais les petites victoires, certes importantes, ne tiennent qu’à un fil. Il est primordial d’aller plus loin que les progrès réalisés ces douze derniers mois et de faire en sorte que cet élan soit partagé par le monde entier. L’édition 2018 de la Journée mondiale pour la vie sauvage devra faire écho à des progrès encore plus grands ! »
 

Les success stories de 2016 et 2017:

1/ Pour la première fois dans l’histoire de la protection de l’environnement, le nombre de tigres vivant à l’état sauvage a augmenté

En avril dernier, le nombre de tigres vivant à l’état sauvage enregistré s’élevait à 3 890 animaux, une augmentation record dans l’histoire de la préservation de cette espèce. En 2010, les estimations indiquaient qu’ils n’étaient que 3 200 à l’état sauvage.

​2/ Les pandas ne sont plus classés comme espèce « en danger »

En septembre dernier, l’UICN a annoncé que le panda géant passerait du statut « en danger » à « vulnérable » suite à une augmentation de 17 % en 10 ans de sa population. Cette évolution a souligné comment les efforts entrepris par les gouvernements et les communautés locales pouvaient contribuer à la préservation de la biodiversité. 

3/ Le commerce du pangolin, animal le plus braconné au monde, est maintenant illégal

A l’occasion de la conférence des parties sur le commerce illégal d’espèces sauvages (CdP17 de la CITES) qui a eu lieu en septembre dernier, les pays se sont mis d’accord pour renforcer la protection de l’animal le plus braconné au monde, le pangolin. Tout commerce légal de cette espèce a désormais pris fin grâce à un accord international qui permettra de protéger plus largement les espèces en danger critique d’extinction.
 
4/ Les sites classés au Patrimoine Mondial

La moitié des sites classés au Patrimoine mondial sont menacés par des activités industrielles telles que l’exploitation minière, le dragage ainsi que le forage pétrolier et gazier. Ces sites uniques abritent des espèces emblématiques menacées.

En octobre dernier, la barrière de corail du Belize qui abrite des dauphins et des tortues marines a obtenu un sursis concernant le projet de prospection sismique qui y était prévu et qui avait pour objectif d’explorer le pétrole en mer.

Le WWF reste mobilisé pour mettre un terme au braconnage des éléphants dans la réserve de gibier de Selous, l’une des plus grandes réserves sauvages en Afrique. En moins de 40 ans, elle a perdu environ 90 % de ses éléphants. A travers sa campagne, le WWF souhaite atteindre l’objectif zéro braconnage des éléphants à Selous d’ici 2018.
 
5/ La Chine, qui abrite le plus grand marché domestique légal d’ivoire au monde, annonce sa fermeture d’ici la fin de l’année 2017

En décembre dernier, la Chine est entrée dans l’histoire en annonçant sa volonté d’interdire le commerce intérieur de l’ivoire, s’engageant à fermer tous les marchés légaux d’ici fin 2017.  Il s’agira de la fin du premier marché mondial légal d’ivoire et constituera un tremplin pour davantage de mobilisation au niveau international. L’objectif étant de mettre un terme au braconnage de l’éléphant en Afrique où environ 20 000 éléphants sont tués illégalement chaque année.

Schweighofer exclu de la certification FSC suite à une plainte du WWF

Le WWF salue la décision du FSC de ne plus certifier la société Holzindustrie Schweighofer (HS).<br />© Chris Martin Bahr / WWF

Le WWF salue la décision du FSC de ne plus certifier la société Holzindustrie Schweighofer (HS). Il demande à présent à l’entreprise de prendre de véritables mesures contre le commerce illégal du bois et de remédier aux faiblesses identifiées dans sa gestion des forêts.

« Depuis plusieurs années, le WWF et d’autres ONG ont mis en évidence les liens existants entre Holzindustrie Schweighofer (HS) et l’exploitation forestière illégale en Roumanie. Les allégations sont si graves que la décision du FSC était la seule envisageable », déclare Johannes Zahnen, en charge du programme Forêt au WWF Allemagne.

« Bien qu’il ait eu l’opportunité de reconnaître les faits et de mettre en œuvre des mesures concrètes pour changer ses pratiques, Holzindustrie Schweighofer n’a pas reconnu sa responsabilité concernant les irrégularités et les pratiques illégales observées dans sa chaîne d’approvisionnement. Il n’a pas souhaité non plus convenir d’un engagement formel avec l’ensemble des parties prenantes. Il s’agissait pourtant des deux pré-conditions du FSC pour donner une chance à Schweighofer de se rattraper ».

L’enquête du FSC sur Holzindustrie Schweighofer – l’une des plus importantes entreprises de l’industrie du bois en Europe – a été déclenchée par la plainte du WWF déposée en novembre 2015. Les conclusions du groupe indépendant nommé par le FSC en 2016 pour enquêter sur les allégations faites contre HS, sont les suivantes : l’entreprise est impliqué dans un commerce illégal de bois et ses pratiques sont contradictoires avec les objectifs du FSC. Au cours de la période de probation imposée à Holzindustrie Schweighofer par le FSC, le WWF a demandé au FSC d’étudier plus avant les questions de légalité et de fausse mesure du bois entrant, soulevées dans la plainte initiale du WWF en 2015.

Tout ceci ainsi que les nouvelles allégations dégagées au cours de l’enquête préliminaire, ont conduit le Conseil du FSC à conclure que les pratiques de la société étaient incompatibles avec une extension de la période de probation.

« Nous espérons que HS prendra la décision du FSC comme une occasion d’apporter des changements fondamentaux à ses pratiques et de se concentrer sur l’approvisionnement légal et durable en bois. Nous recommandons à l’entreprise de développer rapidement un plan d’action clair et transparent qui la placerait sur la voie de la durabilité », ajoute Johannes Zahnen.

Le WWF recommande que HS mette en œuvre des mesures immédiates qui serviront de base pour engager un dialogue transparent et constructif avec les acteurs environnementaux et sociaux sur un plan clair de mesures correctives :

  • Publier une politique claire d’approvisionnement en bois dans laquelle elle s’engage à sécuriser le bois acheté et certifié FSC par une chaine de traçabilité efficace (Chain of Custody, CoC) et à fournir une déclaration explicite sur l’exclusion du bois illégal comme étant de sa responsabilité expresse ;
  • Proposer une consultation transparente et structurée des parties prenantes sur ses résultats et progrès, afin d’élaborer un plan d’action valable pour remédier aux faiblesses de la gestion du bois d’œuvre telle que définie à ce jour (par exemple, faire en sorte d’améliorer son système de diligence raisonnée, comme il est indiqué dans le rapport de la plainte);
  • Se soumettre aux audits requis par le FSC et publier les résultats.

Pour le WWF, la transparence est un élément crucial de la lutte contre l’abattage illégal et l’introduction de bois illégal sur le marché légal. En Roumanie, nous pouvons parvenir à davantage de transparence en renforçant le système national de suivi du bois et les contrôles. La Roumanie a cette année intensifié ses efforts en ce domaine.

Le WWF poursuivra la lutte contre l’exploitation forestière illégale et maintiendra son appel à toujours plus de transparence sur le marché du bois. Le WWF considère le FSC comme le système de certification le plus solide actuellement et encourage le FSC à renforcer sa présence en Roumanie et dans la région pour s’assurer que ses principes et critères soient mis en œuvre efficacement.

« Les cas de gestion forestière irresponsable en Roumanie peuvent être considérés comme des problèmes locaux, mais ils ne le sont pas. Le trafic de bois est une problématique mondiale qui ne pourra être résolue qu’avec une coopération internationale. Le cas de Schweighofer est un très bon exemple de la façon dont la coopération transfrontalière peut résoudre des problèmes importants lorsque des outils de vérification volontaires et crédibles sont appliqués. Il démontre également comment l’expertise d’une ONG de protection de l’environnement peut aller de pair avec l’engagement de la société civile. La décision du FSC est un signal fort rappelant que les forêts ne sont pas une ressource gratuite pour une exploitation irresponsable et un profit immédiat, mais doivent être préservées pour notre avenir », affirme Magor Csibi, directeur du WWF Roumanie.

Chasse : « Fermeture », mais pas fin des bavures !

La chasse tue chaque année 30 millions d’animaux, mais aussi des humains (15 cette année). On déplore également des non-chasseurs blessés, des balles qui finissent leur course dans des habitations, […]

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L’Afrique du Sud continue à perdre 3 rhinocéros par jour

Des rhinocéros en Afrique du Sud<br />© Brent Stirton / Getty Images / WWF-UK

Si les actions menées pour lutter contre ce braconnage semblent payer, il reste essentiel de redoubler d’efforts puisqu’à l’heure actuelle trois rhinocéros en moyenne sont encore tués chaque  jour en Afrique du Sud.

Selon les statistiques présentées hier par le ministère sud-africain en charge de l’environnement, le braconnage du rhinocéros en Afrique du Sud est en légère baisse pour la deuxième année consécutive.

Si les actions menées pour lutter contre ce braconnage semblent payer, il reste essentiel de redoubler d’efforts puisqu’à l’heure actuelle trois rhinocéros en moyenne sont encore tués chaque jour en Afrique du Sud. 

En 2016, 1 054 rhinocéros ont été tués dans le pays contre 1 215 en 2014 et 1 175 en 2015.

Ce déclin s’explique notamment par le renforcement des efforts de contrôle dans le Parc national Kruger, qui avec ses 19 500 km2 constitue l’une des plus grandes réserves fauniques d’Afrique et abrite la plus grande population au monde de rhinocéros blancs.

Le braconnage des rhinocéros a chuté de 826 en 2015 à 662 en 2016 malgré une augmentation du nombre d’intrusions dans le parc.

​Dr Jo Shaw, responsable du programme Rhinocéros au WWF Afrique du Sud:

« Cela fait dix ans que le braconnage ne cesse d’augmenter en Afrique du Sud. De grands efforts ont été entrepris pour la protection des rhinocéros mais les enjeux se présentant face à ceux qui travaillent pour cela sont trop importants. Les interventions militarisées représentent un danger pour les individus vivant aux abords des zones protégées, malgré le fait qu’elles soient efficaces à court terme. En définitive, il est nécessaire d’avoir une approche plus globale pour s’attaquer aux facteurs de la criminalité liée à la faune sauvage. »

Malgré plusieurs indicateurs de progrès, les populations de rhinocéros ont donc atteint un seuil critique. D’autant plus que les organisations criminelles ont adapté leurs pratiques aux actions de lutte contre le braconnage : les populations de rhinocéros situées à KwaZulu-Natal ont ainsi été les principales victimes du braconnage avec 161 rhinocéros tués dans cette province en 2016 soit une hausse de 38% par rapport à l’année dernière.

Dr Margaret Kinnaird, Responsable biodiversité au WWF International:
 

« Nous ne pouvons pas gagner la lutte contre le braconnage sans s’attaquer à la question de la demande illégale de la corne de rhinocéros. L’absence d’action au niveau mondial pour contrôler le commerce illégal transnational d’espèces sauvages freine l’action de terrain. Au-delà des efforts en cours de lutte contre le braconnage menés à l’échelle des pays, il faut renforcer les mesures d’application de la loi et les poursuites judiciaires des personnes impliquées dans le commerce illégal et l’usage de la corne de rhinocéros, notamment dans les pays consommateurs tels que le Vietnam. »