Orpaillage illégal : situation catastrophique dans le Parc amazonien de Guyane

Orpaillage illégal en Guyane française<br />© Michel Gunther  WWFLa pression de l’orpaillage illégal ​exercée sur le Parc amazonien de Guyane n’a jamais été aussi importante depuis sa création. C’est le résultat du bilan sur le suivi de l’orpaillage illégal présenté ​cette semaine par le parc qui fêtera ses 10 ans dans trois mois.
 
Réalisés trois fois par an, grâce à des survols en hélicoptère et en présence des inspecteurs de l’environnement du Parc, les derniers recensements du parc montrent une pression record de l’orpaillage illégal sur cet espace protégé. Sur l’ensemble de l’année 2016, la pression liée à l’orpaillage illégal au sein du Parc a augmenté de 24%. En novembre 2016, 139 sites actifs ont été recensés.
 
Si toutes les communes sont concernées par la poursuite maintien de l’orpaillage illégal​, le constat le plus terrible concerne la commune de Maripasoula, frontalière avec le Suriname, et lieu de vie de nombreuses communautés locales. Sur celle-ci, une hausse de 100% du nombre de chantiers illégaux actifs est recensée depuis six mois, avec 91 sites observés en novembre 2016. Cette « explosion » du nombre de sites actifs illégaux est ​à mettre en relation avec ​la diminution récente du nombre de gendarmes mobilisés sur cette même zone.

​La commune de Saül enregistre une légère baisse de pression grâce à la présence maintenue de forces de l’ordre. En 2009, jusqu’à 90% des habitants de cette commune avait souffert de paludisme essentiellement véhiculé par les chercheurs d’or. La situation s’est aujourd’hui stabilisée sans pour autant revenir à la normale. Les communes de Papaïchton et de Camopi montrent aussi une légère baisse de pression qui malheureusement ne compense pas la nette hausse enregistrée sur Maripasoula dans le même temps.
 
Pour le WWF, le maintien d’un dispositif de lutte permettant de juguler les flux logistiques illégaux, et bénéficiant d’effectifs suffisants dans l’intérieur de la Guyane est le préalable indispensable à toute baisse réelle de l’orpaillage illégal au sein du Parc Amazonien, et pour l’ensemble de la Guyane. En complément, la mise en place réelle d’une coopération avec les pays voisins reste indispensable pour amorcer une diminution de la pression d’orpaillage illégal sur les populations et la biodiversité uniques du Sud de la Guyane.

LOUP : suspension d’un arrêté de tir de prélèvement dans les Vosges

Le Tribunal administratif de Nancy, dans son ordonnance n°1603519 du 16 décembre 2016, suspend en urgence l’arrêté du 1er décembre 2016 par lequel les préfets des Vosges et Meurthe-et-Moselle ont […]

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Clôture de la CBD : WWF salue une prise de conscience mais rappelle que le temps est compté

Le WWF dresse un bilan mitigé mais teinté d'optimisme au sortir de la COP13<br />© WWF Spain

Après avoir été sous les feux des projecteurs lors des récents accords internationaux sur le climat, les délégations sont arrivées à Cancun pour la CBD (Conférence des Parties sur les Diversité Biologique) avec le double défi d’inverser le déclin dramatique de la biodiversité et de respecter leurs promesses d’Aïchi.

Le WWF dresse un premier bilan

Nous pouvons retenir un point très positif de cette conférence : la décision audacieuse  d’aller encore plus loin dans l’intégration de la biodiversité dans les politiques sectorielles, comme nous le demandions. Les délégués se sont également accordés sur un processus clair jusqu’en 2020. La prochaine COP Biodiversité qui se tiendra en Égypte en 2018 prendra ainsi en considération l’impact des activités des secteurs de l’énergie (gaz, pétrole…), l’exploitation minière, le développement d’infrastructures, l’industrie et la santé.

Il ne faut toutefois pas oublier que le temps nous est compté, il ne reste plus que 4 ans pour atteindre les objectifs d’Aïchi et inverser le déclin de la biodiversité. Notre attention doit être intensément concentrée sur la voie à suivre et le travail qui doit être accompli jusqu’en 2020″, explique Adrian Dellecker, directeur des politiques internationales au WWF.
 
« Les gouvernements ont commencé à réellement prendre conscience du fait que la biodiversité et le climat sont les deux faces d’une même pièce, que pour atteindre un modèle de développement soutenable, les questions de climat et de préservation des écosystèmes naturels sont intimement liés.

Face aux constats et à l’urgence, les États semblent afficher la volonté de changer de  trajectoire. Nous les saluons et les encourageons dans cette voie. Il faut à présent que cela se traduise dans les faits et ce, dès aujourd’hui », ajoute Pascal Canfin, directeur général du WWF France.

En plaçant notamment l’énergie et les infrastructures à l’agenda des prochaines discussions internationales, les pays donnent une autre dimension à la COP14. Cette décision permettra également de mieux relier les conventions initiales de Rio sur le climat et la biodiversité.
 
« La protection de la biodiversité est un élément essentiel pour un développement durable. Cela doit définitivement être intégré à nos modes de pensée. La présidence mexicaine a donné le ton lors de la COP13 en se concentrant sur l’intégration de la biodiversité aux prises de décisions sectorielles. Il est très encourageant de constater que cette approche fondamentale se construit et a trouvé son rythme.
Il est extrêmement important que cet élan se poursuive et prenne de plus en plus d’ampleur à mesure que nous nous rapprochons de la Conférences des parties en Chine en 2020″, conclut Adrian Dellecker.