Le tigre revient au Kazakhstan 70 ans après sa disparition

Le programme de réintroduction du tigre au Kazakhstan est unique et sans précédent<br />© naturepl.com / Edwin Giesbers / WWF

La république du Kazakhstan a annoncé aujourd’hui un projet de réintroduction du tigre dans son habitat historique d’Ili-Balkhash et a signé avec le WWF un accord pour mettre en œuvre un programme conjoint de réintroduction du tigre.

« Le Kazakhstan progresse sur la voie du développement vert. Nous sommes honorés d’être le premier pays d’Asie centrale à mettre en œuvre un projet d’aussi grande envergure, qui ne se contentera pas de réintroduire le tigre dans son habitat historique, mais protégera également l’écosystème unique de la région d’Ili-Balkhash », a relevé Askar Myrzakhmetov, ministre de l’agriculture de la République du Kazakhstan.

La cérémonie de signature a eu lieu dans le pavillon de l’ambassade néerlandaise du Kazakhstan, dans le cadre de l’EXPO 2017, avec la participation du ministre de l’agriculture de la République du Kazakhstan Askar Myrzakhmetov, du directeur général de WWF International, Marco Lambertini et du directeur de WWF Russie, Igor Chestin

« Je suis fier d’être le témoin de la signature de cet accord entre le ministère de l’agriculture de la République du Kazakhstan et le WWF, ici, dans le pavillon néerlandais de l’EXPO 2017. Les Pays-Bas ont été parmi les premiers soutiens et sponsors de ce projet novateur et de grande envergure, et nous sommes extrêmement heureux de participer à cette étape historique », a souligné Dirk Jan Kop, ambassadeur du Royaume des Pays-Bas en République du Kazakhstan, lors de l’ouverture de la cérémonie de signature

Le programme de réintroduction du tigre au Kazakhstan contribuera au Tx2, l’objectif mondial de doubler le nombre de tigres d’ici à 2020, un engagement pris les gouvernements de plusieurs pays abritant le tigre lors du Sommet du tigre de Saint-Pétersbourg, en 2010.

En cas de succès, le Kazakhstan sera le premier pays au monde à réintroduire le tigre dans une région entière d’où il a disparu pendant plus d’un demi-siècle. Jusqu’ici, des projets de déplacements du tigre ont uniquement été réalisés à l’intérieur de frontières nationales et dans des régions considérées comme des habitats actuels du tigre. Le programme de réintroduction du tigre au Kazakhstan est unique et sans précédent, et exige la restauration d’une vaste forêt ripicole faisant partie de l’habitat historique du tigre.

« Nous félicitons la République du Kazakhstan pour sa vision et le leadership dont elle fait preuve en s’impliquant dans un projet de préservation ambitieux et passionnant, destiné à réintroduire ce majestueux prédateur dans le pays. C’est là une contribution majeure pour l’avenir du tigre dans son milieu naturel et un pas décisif pour la protection de la région d’Illi-Balkhash pour sa biodiversité unique et les systèmes naturels qui assurent la subsistance des populations locales », a ajouté Marco Lambertini, directeur général de WWF International.

Afin de préparer le retour du tigre, le gouvernement du Kazakhstan délimitera une nouvelle réserve naturelle dans le sud-ouest d’Ili-Balkhash, de manière à restaurer l’habitat unique constitué par la forêt ripicole du lac Balkhash. Cela comprendra la protection de la faune existante et la réintroduction d’importantes espèces servant de proie au tigre comme le kulan (âne sauvage) et le cerf de Bactriane, deux espèces originaires d’Asie centrale, mais actuellement disparues du Kazakhstan en raison du braconnage et de la perte d’habitat.

La restauration du tigre contribuera également à protéger le lac Balkhash – l’un des plus grands lacs d’Asie et une importante réserve d’eau du bassin de la rivière Ili – et à lui éviter le destin de la mer d’Aral, autrefois le quatrième plus grand lac du monde, aujourd’hui réduit à 10 pour cent de sa superficie initiale.

« Grâce aux années d’étroite collaboration entre les spécialistes en conservation de la nature du Kazakhstan et de la Russie, nous avons identifié le meilleur territoire possible dans la région d’Ili-Balkhash pour la réintroduction d’une population sauvage prospère de tigres. La poursuite de notre coopération sera la clé du succès pour la création de cette nouvelle réserve naturelle, la repeuplement d’espèces indigènes rares et, dans quelques années, le déplacement transnational sans précédent du tigre en Asie centrale », a estimé Igor Chestin, directeur de WWF Russie

Depuis le début du XXe siècle, les tigres ont perdu plus de 90 pour cent de leur habitat ancestral, qui comprend l’Asie centrale (de la Turquie moderne et l’Iran au nord-ouest de la Chine). Le tigre a complètement disparu de la région depuis la fin des années 1940 en raison du braconnage et de la perte des plaines d’inondation et des habitats côtiers.

« Le plus gros travail reste à faire. Nous devons accroître nos efforts pour préparer cette région à accueillir le tigre et, pour cela, impliquer toutes les parties prenantes. Dans ce but, nous devons lutter contre le braconnage et les activités illégales, disposer de gardes formés et bien équipés, maintenir une population de proies dynamique et engager les communautés locales », a encore précisé Ekaterina Vorobyeva, directrice du programme de WWF Russie en Asie centrale.

Un nouveau rapport l&#232;ve le voile sur les march&#233;s d’ivoire en Afrique centrale

Au cours des dernières années, l'Afrique centrale a été l'une des principales sources d'approvisionnement illégal en ivoire du commerce national d'ivoire non réglementé dans les pays de la sous-région, dans toute l'Afrique de l'Ouest et dans les destinations étrangères, en particulier en Asie.<br />© WWF / James Morgan

TRAFFIC publie aujourd’hui la première étude complète sur le commerce illégal d’ivoire dans cinq pays d’Afrique centrale depuis près de 20 ans. Selon ce rapport, trois facteurs compromettent gravement la lutte contre le trafic d’ivoire en Afrique centrale : la faible gouvernance, la corruption et de l’évolution changeante du commerce.

Le rapport présente les résultats des enquêtes de terrain réalisées sur les marchés d’ivoire dans les principales villes de cinq pays d’Afrique centrale (Cameroun, République centrafricaine, Congo, République démocratique du Congo et Gabon) en 2007, 2009 et 2014/2015.

Au cours des dernières années, l’Afrique centrale a été l’une des principales sources d’approvisionnement illégal en ivoire du commerce national d’ivoire non réglementé dans les pays de la sous-région, dans toute l’Afrique de l’Ouest et dans les destinations étrangères, en particulier en Asie.
Le rapport révèle qu’en Afrique centrale les marchés domestiques ouverts d’ivoire disparaissent principalement en raison des efforts d’application de la loi et de la concurrence avec les réseaux criminels souterrains. A leur place, un commerce international sophistiqué s’installe, favorisé par un haut niveau de corruption et une faible gouvernance.

Corruption, collusion et faible pression politique

Si la législation actuelle interdit le commerce domestique de l’ivoire dans tous les pays d’Afrique centrale, à l’exception du Cameroun, le rapport souligne cependant que l’interprétation de la loi dans chaque pays est vague et ambiguë, non seulement de la part des autorités chargées de l’application de la loi, mais aussi de nombreux autres acteurs. Son application est entravée par la corruption, impliquant souvent des responsables gouvernementaux, des ressources humaines et financières insuffisantes, une mauvaise gestion et un manque de volonté politique.

Les marchés ouverts à la vente d’ivoire deviennent souterrains

Tout au long de l’enquête, les recherches de terrain ont montré que les marchés ouverts à la vente illégale d’ivoire en Afrique centrale disparaissaient ou deviennent souterrains, souvent face à la pression croissante des autorités qui mènent des opérations fréquentes d’application de la loi. Les enquêteurs de TRAFFIC ont enregistré moins de 1 kg de produits en ivoire exposés publiquement en 2014/2015 en RCA, au Congo, au Gabon et au Cameroun, contre environ 400 kg en 2007 et plus de 900 kg en 1999 parmi les quatre pays.

Le marché de l’ivoire à Kinshasa, en RDC, reste la seule exception, avec plus de 400 kg de produits en ivoire enregistrés en 2015. Cependant, la RDC s’est récemment engagée à renforcer l’application de la loi contre le marché illégal de l’ivoire à Kinshasa, une étape importante soutenue par TRAFFIC et le WWF.

L’étude révèle également une évolution des groupes d’acheteurs d’ivoire travaillé : les acheteurs chinois ont remplacé les expatriés et les touristes européens, qui étaient auparavant les principaux acheteurs. Les commerçants de l’Afrique de l’Ouest ont également été mentionnés comme des acheteurs secondaires, achetant de l’ivoire brut et travaillé pour approvisionner les marchés de l’Afrique de l’Ouest et internationaux.

Renforcement des réseaux criminels internationaux

L’étude souligne également le passage d’un commerce ouvert d’ivoire travaillé à un commerce souterrain alimentant l’exportation d’ivoire brut sur les marchés étrangers, en particulier la Chine.
L’étude révèle en effet que les réseaux criminels organisés, notamment de citoyens chinois, opèreraient dans la sous-région et deviendraient désormais des acteurs clés du commerce d’ivoire. Cette exportation d’ivoire brut, principalement vers l’Asie, a également contribué à réduire la disponibilité d’ivoire sur les marchés locaux, et pourrait donc expliquer la forte augmentation du prix de l’ivoire brut au niveau local au cours des dernières années.

Parmi les autres questions clés identifiées, l’étude souligne un manque de systèmes solides et transparents, nécessaires pour assurer une gestion efficace des stocks dans tous les pays cibles. À Kinshasa, en RDC, les chercheurs ont trouvé des défenses brutes et des pièces en ivoire travaillé dans des bureaux gouvernementaux non sécurisés – signalant un risque fort de fuite sur le marché local.

« De véritables efforts concertés sont nécessaires pour remédier au grave déclin des populations d’éléphants dans toute l’Afrique centrale : ce n’est plus seulement un problème de faune sauvage, mais une catastrophe écologique, fortement dictée par des organisations criminelles ultra-organisées. Les criminels impliqués dans le commerce international de l’ivoire exploitent régulièrement la faiblesse de la gouvernance de l’État ainsi que la collusion, la confusion et la corruption des autorités ».
Sone Nkoke, chargé de projet faune sauvage de TRAFFIC en Afrique centrale, et auteur principal du rapport

« Il est scandaleux que des personnes chargées de protéger ces pays en Afrique centrale – des responsables gouvernementaux, les armées et même des gardiens de la paix de l’ONU – soient complices de la destruction de leurs populations d’éléphants (par leur implication présumée dans le commerce de l’ivoire). L’ampleur de la crise du braconnage en Afrique est dévastatrice: on estime qu’environ 20 000 éléphants meurent chaque année en raison de leurs défenses en ivoire. L’Afrique centrale est l’une des plus grandes sources mondiales d’ivoire illégal et la corruption et la faiblesse de la gouvernance contribuent à faire sortir des grandes quantités d’ivoire par rapport à celles qui sont saisies dans les pays de la sous-région.
Des actions doivent donc être prises sur l’ensemble de la chaine commerciale, dans les pays sources d’Afrique centrale (lutte contre le braconnage, les marchés noirs et la corruption, renforcement de la gouvernance…), aux niveaux régional et international pour lutter contre les organisations criminelles liées à la faune sauvage, et dans les pays consommateurs en Asie pour réduire la demande. Tant que ces faiblesses et menaces seront bien en place, les éléphants seront menacés. Il est urgent que les pays d’Afrique centrale intensifient leurs efforts pour mettre effectivement en œuvre leurs engagements pris en la matière à l’occasion de nombreux forums internationaux».
Stéphane Ringuet, responsable du Programme Commerce des Espèces Sauvages au WWF France et co-auteur du rapport

La France, 1er pays &#224; interdire l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures

Le projet de loi transforme le moratoire instauré en février 2017 par Ségolène Royal sur l'exploration dans les eaux françaises en Méditerranée et sur la façade atlantique en une interdiction définitive pour tout le territoire français.<br />© Michael Sutton / WWF

Le WWF France salue la présentation aujourd’hui en Conseil des Ministres du projet de loi qui marquera la fin de la production des hydrocarbures d’ici 2040 sur l’ensemble du territoire français, marin comme terrestre.

Annoncé par Nicolas Hulot, ministre de la Transition Ecologique et Solidaire dans le cadre du Plan climat de la France le 6 juillet 2017, ce projet de loi concerne les hydrocarbures conventionnels (comme le pétrole, le gaz, le charbon) comme non-conventionnels (comme le gaz de schiste).

Le projet de loi transforme le moratoire instauré en février 2017 par Ségolène Royal sur l’exploration dans les eaux françaises en Méditerranée et sur la façade atlantique en une interdiction définitive pour tout le territoire français. Il interdit tout nouveau permis d’exploration ; les nouvelles concessions* et renouvellement de concessions devront prendre fin au plus tard en 2040. En Guyane, là où les enjeux sont les plus forts, deux des trois permis devraient normalement être concernés.

La France est ainsi le premier pays au monde à prendre une telle décision dont l’enjeu est à la fois local et global. Elle vise à mettre en oeuvre la recommandation de l’Agence Internationale de l’Energie – laisser deux tiers des ressources fossiles connues dans le sol pour maintenir la hausse de la température moyenne mondiale en-dessous de 2°C – et à mettre fin aux autres pollutions engendrées par la production d’hydrocarbures. La production off-shore étant concernée par l’interdiction, il s’agit aussi de limiter les risques de marées noires.

Cette future loi, dont les premières lignes avaient été annoncées par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle lors d’un PandaLive organisé par le WWF France le 9 février 2017, témoigne de la volonté du président de la République de mettre notre pays en cohérence avec les objectifs de l’Accord de Paris et de lancer une dynamique au niveau international.

« Le projet de loi que Nicolas Hulot présente aujourd’hui vise à interdire l’ensemble de la production d’hydrocarbures sur tout le territoire d’ici 2040. La France est ainsi le premier pays au monde à prendre cette décision et à donner un cap clair pour en finir avec la production d’énergies fossiles. Si cette décision est essentiellement symbolique – seulement 1% de la consommation pétrolière et gazière en France est couverte par cette production – elle n’en est pas moins importante puisqu’elle peut avoir un effet d’entrainement sur d’autres pays. Les jours des énergies fossiles sont désormais comptés, c’est une nouvelle page qui se tourne ! Nous attendons maintenant du gouvernement qu’il prenne, à l’occasion des prochaines échéances comme les Assises de la mobilité, des mesures pour réduire notre consommation d’hydrocarbures.»
Pascal Canfin, directeur général du WWF France

* Le projet de loi laisse la possibilité d’octroyer de nouvelles concessions : cet octroi à l’issue d’un permis d’exploration étant une obligation légale, son interdiction aurait entrainé de nombreuses indemnisations financées par le contribuable.

Un nouveau rapport lève le voile sur les marchés d’ivoire en Afrique centrale

Au cours des dernières années, l'Afrique centrale a été l'une des principales sources d'approvisionnement illégal en ivoire du commerce national d'ivoire non réglementé dans les pays de la sous-région, dans toute l'Afrique de l'Ouest et dans les destinations étrangères, en particulier en Asie.<br />© WWF / James Morgan

TRAFFIC publie aujourd’hui la première étude complète sur le commerce illégal d’ivoire dans cinq pays d’Afrique centrale depuis près de 20 ans. Selon ce rapport, trois facteurs compromettent gravement la lutte contre le trafic d’ivoire en Afrique centrale : la faible gouvernance, la corruption et de l’évolution changeante du commerce.

Le rapport présente les résultats des enquêtes de terrain réalisées sur les marchés d’ivoire dans les principales villes de cinq pays d’Afrique centrale (Cameroun, République centrafricaine, Congo, République démocratique du Congo et Gabon) en 2007, 2009 et 2014/2015.

Au cours des dernières années, l’Afrique centrale a été l’une des principales sources d’approvisionnement illégal en ivoire du commerce national d’ivoire non réglementé dans les pays de la sous-région, dans toute l’Afrique de l’Ouest et dans les destinations étrangères, en particulier en Asie.
Le rapport révèle qu’en Afrique centrale les marchés domestiques ouverts d’ivoire disparaissent principalement en raison des efforts d’application de la loi et de la concurrence avec les réseaux criminels souterrains. A leur place, un commerce international sophistiqué s’installe, favorisé par un haut niveau de corruption et une faible gouvernance.

Corruption, collusion et faible pression politique

Si la législation actuelle interdit le commerce domestique de l’ivoire dans tous les pays d’Afrique centrale, à l’exception du Cameroun, le rapport souligne cependant que l’interprétation de la loi dans chaque pays est vague et ambiguë, non seulement de la part des autorités chargées de l’application de la loi, mais aussi de nombreux autres acteurs. Son application est entravée par la corruption, impliquant souvent des responsables gouvernementaux, des ressources humaines et financières insuffisantes, une mauvaise gestion et un manque de volonté politique.

Les marchés ouverts à la vente d’ivoire deviennent souterrains

Tout au long de l’enquête, les recherches de terrain ont montré que les marchés ouverts à la vente illégale d’ivoire en Afrique centrale disparaissaient ou deviennent souterrains, souvent face à la pression croissante des autorités qui mènent des opérations fréquentes d’application de la loi. Les enquêteurs de TRAFFIC ont enregistré moins de 1 kg de produits en ivoire exposés publiquement en 2014/2015 en RCA, au Congo, au Gabon et au Cameroun, contre environ 400 kg en 2007 et plus de 900 kg en 1999 parmi les quatre pays.

Le marché de l’ivoire à Kinshasa, en RDC, reste la seule exception, avec plus de 400 kg de produits en ivoire enregistrés en 2015. Cependant, la RDC s’est récemment engagée à renforcer l’application de la loi contre le marché illégal de l’ivoire à Kinshasa, une étape importante soutenue par TRAFFIC et le WWF.

L’étude révèle également une évolution des groupes d’acheteurs d’ivoire travaillé : les acheteurs chinois ont remplacé les expatriés et les touristes européens, qui étaient auparavant les principaux acheteurs. Les commerçants de l’Afrique de l’Ouest ont également été mentionnés comme des acheteurs secondaires, achetant de l’ivoire brut et travaillé pour approvisionner les marchés de l’Afrique de l’Ouest et internationaux.

Renforcement des réseaux criminels internationaux

L’étude souligne également le passage d’un commerce ouvert d’ivoire travaillé à un commerce souterrain alimentant l’exportation d’ivoire brut sur les marchés étrangers, en particulier la Chine.
L’étude révèle en effet que les réseaux criminels organisés, notamment de citoyens chinois, opèreraient dans la sous-région et deviendraient désormais des acteurs clés du commerce d’ivoire. Cette exportation d’ivoire brut, principalement vers l’Asie, a également contribué à réduire la disponibilité d’ivoire sur les marchés locaux, et pourrait donc expliquer la forte augmentation du prix de l’ivoire brut au niveau local au cours des dernières années.

Parmi les autres questions clés identifiées, l’étude souligne un manque de systèmes solides et transparents, nécessaires pour assurer une gestion efficace des stocks dans tous les pays cibles. À Kinshasa, en RDC, les chercheurs ont trouvé des défenses brutes et des pièces en ivoire travaillé dans des bureaux gouvernementaux non sécurisés – signalant un risque fort de fuite sur le marché local.

« De véritables efforts concertés sont nécessaires pour remédier au grave déclin des populations d’éléphants dans toute l’Afrique centrale : ce n’est plus seulement un problème de faune sauvage, mais une catastrophe écologique, fortement dictée par des organisations criminelles ultra-organisées. Les criminels impliqués dans le commerce international de l’ivoire exploitent régulièrement la faiblesse de la gouvernance de l’État ainsi que la collusion, la confusion et la corruption des autorités ».
Sone Nkoke, chargé de projet faune sauvage de TRAFFIC en Afrique centrale, et auteur principal du rapport

« Il est scandaleux que des personnes chargées de protéger ces pays en Afrique centrale – des responsables gouvernementaux, les armées et même des gardiens de la paix de l’ONU – soient complices de la destruction de leurs populations d’éléphants (par leur implication présumée dans le commerce de l’ivoire). L’ampleur de la crise du braconnage en Afrique est dévastatrice: on estime qu’environ 20 000 éléphants meurent chaque année en raison de leurs défenses en ivoire. L’Afrique centrale est l’une des plus grandes sources mondiales d’ivoire illégal et la corruption et la faiblesse de la gouvernance contribuent à faire sortir des grandes quantités d’ivoire par rapport à celles qui sont saisies dans les pays de la sous-région.
Des actions doivent donc être prises sur l’ensemble de la chaine commerciale, dans les pays sources d’Afrique centrale (lutte contre le braconnage, les marchés noirs et la corruption, renforcement de la gouvernance…), aux niveaux régional et international pour lutter contre les organisations criminelles liées à la faune sauvage, et dans les pays consommateurs en Asie pour réduire la demande. Tant que ces faiblesses et menaces seront bien en place, les éléphants seront menacés. Il est urgent que les pays d’Afrique centrale intensifient leurs efforts pour mettre effectivement en œuvre leurs engagements pris en la matière à l’occasion de nombreux forums internationaux».
Stéphane Ringuet, responsable du Programme Commerce des Espèces Sauvages au WWF France et co-auteur du rapport

La France, 1er pays à interdire l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures

Le projet de loi transforme le moratoire instauré en février 2017 par Ségolène Royal sur l'exploration dans les eaux françaises en Méditerranée et sur la façade atlantique en une interdiction définitive pour tout le territoire français.<br />© Michael Sutton / WWF

Le WWF France salue la présentation aujourd’hui en Conseil des Ministres du projet de loi qui marquera la fin de la production des hydrocarbures d’ici 2040 sur l’ensemble du territoire français, marin comme terrestre.

Annoncé par Nicolas Hulot, ministre de la Transition Ecologique et Solidaire dans le cadre du Plan climat de la France le 6 juillet 2017, ce projet de loi concerne les hydrocarbures conventionnels (comme le pétrole, le gaz, le charbon) comme non-conventionnels (comme le gaz de schiste).

Le projet de loi transforme le moratoire instauré en février 2017 par Ségolène Royal sur l’exploration dans les eaux françaises en Méditerranée et sur la façade atlantique en une interdiction définitive pour tout le territoire français. Il interdit tout nouveau permis d’exploration ; les nouvelles concessions* et renouvellement de concessions devront prendre fin au plus tard en 2040. En Guyane, là où les enjeux sont les plus forts, deux des trois permis devraient normalement être concernés.

La France est ainsi le premier pays au monde à prendre une telle décision dont l’enjeu est à la fois local et global. Elle vise à mettre en oeuvre la recommandation de l’Agence Internationale de l’Energie – laisser deux tiers des ressources fossiles connues dans le sol pour maintenir la hausse de la température moyenne mondiale en-dessous de 2°C – et à mettre fin aux autres pollutions engendrées par la production d’hydrocarbures. La production off-shore étant concernée par l’interdiction, il s’agit aussi de limiter les risques de marées noires.

Cette future loi, dont les premières lignes avaient été annoncées par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle lors d’un PandaLive organisé par le WWF France le 9 février 2017, témoigne de la volonté du président de la République de mettre notre pays en cohérence avec les objectifs de l’Accord de Paris et de lancer une dynamique au niveau international.

« Le projet de loi que Nicolas Hulot présente aujourd’hui vise à interdire l’ensemble de la production d’hydrocarbures sur tout le territoire d’ici 2040. La France est ainsi le premier pays au monde à prendre cette décision et à donner un cap clair pour en finir avec la production d’énergies fossiles. Si cette décision est essentiellement symbolique – seulement 1% de la consommation pétrolière et gazière en France est couverte par cette production – elle n’en est pas moins importante puisqu’elle peut avoir un effet d’entrainement sur d’autres pays. Les jours des énergies fossiles sont désormais comptés, c’est une nouvelle page qui se tourne ! Nous attendons maintenant du gouvernement qu’il prenne, à l’occasion des prochaines échéances comme les Assises de la mobilité, des mesures pour réduire notre consommation d’hydrocarbures.»
Pascal Canfin, directeur général du WWF France

* Le projet de loi laisse la possibilité d’octroyer de nouvelles concessions : cet octroi à l’issue d’un permis d’exploration étant une obligation légale, son interdiction aurait entrainé de nombreuses indemnisations financées par le contribuable.

Le WWF et Picture présentent une collection capsule de vêtements éco-responsables

Le WWF et Picture présentent une collection capsule de vêtements<br />© Picture Organic ClothingParce que le respect de la Nature et la création de produits éco-responsables font partie de son ADN, la marque Picture Organic Clothing soutient le WWF France dans son engagement pour la protection de la planète.

Avec un réseau actif de 6 millions de membres dans plus de 100 pays, le WWF œuvre pour construire un avenir où les humains évolueront en harmonie avec la Nature.

Parmi les nombreux projets menés par l’association, Picture Organic Clothing est fière de soutenir le programme Arctique du WWF en fournissant les vêtements techniques des équipes de terrain qui luttent pour préserver l’habitat de trois espèces animales : le narval, la baleine boréale et l’ours polaire

Dans le cadre de ce partenariat de deux ans, Picture lance une collection capsule pour hommes et femmes, composée de vêtements et d’accessoires conçus à partir de matériaux recyclés ou de coton biologique.

Le slogan du WWF France résume parfaitement l’esprit de cette collaboration : « Ensemble, nous sommes la solution ».

Cette capsule sera disponible début septembre sur l’e-shop de la marque et dans le réseau de magasins Picture.

Le WWF et Picture pr&#233;sentent une collection capsule de v&#234;tements &#233;co-responsables

Le WWF et Picture présentent une collection capsule de vêtements<br />© Picture Organic ClothingParce que le respect de la Nature et la création de produits éco-responsables font partie de son ADN, la marque Picture Organic Clothing soutient le WWF France dans son engagement pour la protection de la planète.

Avec un réseau actif de 6 millions de membres dans plus de 100 pays, le WWF œuvre pour construire un avenir où les humains évolueront en harmonie avec la Nature.

Parmi les nombreux projets menés par l’association, Picture Organic Clothing est fière de soutenir le programme Arctique du WWF en fournissant les vêtements techniques des équipes de terrain qui luttent pour préserver l’habitat de trois espèces animales : le narval, la baleine boréale et l’ours polaire

Dans le cadre de ce partenariat de deux ans, Picture lance une collection capsule pour hommes et femmes, composée de vêtements et d’accessoires conçus à partir de matériaux recyclés ou de coton biologique.

Le slogan du WWF France résume parfaitement l’esprit de cette collaboration : « Ensemble, nous sommes la solution ».

Cette capsule sera disponible début septembre sur l’e-shop de la marque et dans le réseau de magasins Picture.

Etats G&#233;n&#233;raux de l’Alimentation : Aides &#224; l’agriculture biologique, le gouvernement &#224; l’heure des choix

Champs agricole<br />© Pixabay

Le gouvernement a affiché clairement lors du lancement des Etats Généraux de l’Alimentation (EGA) l’ambition d’engager la transition écologique de l’agriculture française. Alors que l’agriculture biologique, qui connaît un développement sans précédent (21 nouvelles fermes bio par mois et 20 % de progression de la consommation de produits bio en 2016), répond aux défis environnementaux, économiques et sociaux soulevés dans le cadre des EGA, les aides à la bio sont menacées. Premier renoncement du gouvernement en matière de transition des modèles agricoles ?

Lors du Conseil Supérieur d’Orientation et de coordination de l’économie agricole et alimentaire (CSO) qui se tiendra jeudi après-midi, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation va rendre un arbitrage sur le transfert d’une partie du budget du 1er pilier vers le 2nd pilier, à l’occasion de la révision à mi-parcours de la programmation de la Politique Agricole Commune (PAC) 2014- 2020. Il pourrait annoncer la fin du co-financement national pour l’aide au maintien en agriculture biologique.

La FNAB et les ONG signataires appellent de leurs vœux un choix stratégique majeur dans l’orientation des aides publiques : elles réclament un transfert maximal* du 1er pilier vers le 2nd pilier de la PAC afin de financer les ICHN (indemnités compensatrices des handicaps naturels), les MAEC (mesures agro-environnementales et climatiques) et les aides conversion et maintien bio. Les enveloppes allouées en début de programmation seront en effet largement insuffisantes pour honorer les engagements pris par l’Etat et financer les nouvelles demandes d’aides (conversion et maintien) sur la 2e partie de la programmation (2017 à 2020). Les budgets des régions et des agences de l’eau, déjà exsangues et promis à des coupes supplémentaires, ne doivent pas pallier un éventuel désengagement de l’Etat.

Pour relever le défi de la transition écologique de notre agriculture, il est indispensable de doter le 2nd pilier de la PAC d’un budget ambitieux. Dans le cadre de ce transfert, il faut flécher a minima 3 % du budget actuel du 1er pilier vers les aides à la bio.

Il s’agit ainsi de pouvoir accompagner le changement de système de tous les producteur(rice)s qui souhaitent passer à la bio (aides conversion). Il s’agit également de reconnaître et d’instaurer concrètement les paiements pour services environnementaux (aides maintien) défendus par le Président de la République dans son programme. La contribution des fermes bio à la protection des biens publics (eau, air, sol, biodiversité, santé…) dans l’intérêt général de tou(te)s les citoyen(ne)s doit être valorisée. L’agriculture biologique suscite des attentes fortes : de la part des consommateurs comme de nombreux agriculteurs qui pourront y trouver une solution d’avenir pour leur ferme. Ces attentes ne doivent pas être déçues.

Les actes doivent être à la hauteur des ambitions.

        
* La réglementation européenne octroie aux Etats membres la possibilité de transférer jusqu’à 15 % du budget du 1er pilier vers le 2nd pilier. L’Etat français a fait le choix en début de programmation d’un transfert à hauteur de 3 %. Un transfert supplémentaire est donc possible

Etats Généraux de l’Alimentation : Aides à l’agriculture biologique, le gouvernement à l’heure des choix

Champs agricole<br />© Pixabay

Le gouvernement a affiché clairement lors du lancement des Etats Généraux de l’Alimentation (EGA) l’ambition d’engager la transition écologique de l’agriculture française. Alors que l’agriculture biologique, qui connaît un développement sans précédent (21 nouvelles fermes bio par mois et 20 % de progression de la consommation de produits bio en 2016), répond aux défis environnementaux, économiques et sociaux soulevés dans le cadre des EGA, les aides à la bio sont menacées. Premier renoncement du gouvernement en matière de transition des modèles agricoles ?

Lors du Conseil Supérieur d’Orientation et de coordination de l’économie agricole et alimentaire (CSO) qui se tiendra jeudi après-midi, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation va rendre un arbitrage sur le transfert d’une partie du budget du 1er pilier vers le 2nd pilier, à l’occasion de la révision à mi-parcours de la programmation de la Politique Agricole Commune (PAC) 2014- 2020. Il pourrait annoncer la fin du co-financement national pour l’aide au maintien en agriculture biologique.

La FNAB et les ONG signataires appellent de leurs vœux un choix stratégique majeur dans l’orientation des aides publiques : elles réclament un transfert maximal* du 1er pilier vers le 2nd pilier de la PAC afin de financer les ICHN (indemnités compensatrices des handicaps naturels), les MAEC (mesures agro-environnementales et climatiques) et les aides conversion et maintien bio. Les enveloppes allouées en début de programmation seront en effet largement insuffisantes pour honorer les engagements pris par l’Etat et financer les nouvelles demandes d’aides (conversion et maintien) sur la 2e partie de la programmation (2017 à 2020). Les budgets des régions et des agences de l’eau, déjà exsangues et promis à des coupes supplémentaires, ne doivent pas pallier un éventuel désengagement de l’Etat.

Pour relever le défi de la transition écologique de notre agriculture, il est indispensable de doter le 2nd pilier de la PAC d’un budget ambitieux. Dans le cadre de ce transfert, il faut flécher a minima 3 % du budget actuel du 1er pilier vers les aides à la bio.

Il s’agit ainsi de pouvoir accompagner le changement de système de tous les producteur(rice)s qui souhaitent passer à la bio (aides conversion). Il s’agit également de reconnaître et d’instaurer concrètement les paiements pour services environnementaux (aides maintien) défendus par le Président de la République dans son programme. La contribution des fermes bio à la protection des biens publics (eau, air, sol, biodiversité, santé…) dans l’intérêt général de tou(te)s les citoyen(ne)s doit être valorisée. L’agriculture biologique suscite des attentes fortes : de la part des consommateurs comme de nombreux agriculteurs qui pourront y trouver une solution d’avenir pour leur ferme. Ces attentes ne doivent pas être déçues.

Les actes doivent être à la hauteur des ambitions.

        
* La réglementation européenne octroie aux Etats membres la possibilité de transférer jusqu’à 15 % du budget du 1er pilier vers le 2nd pilier. L’Etat français a fait le choix en début de programmation d’un transfert à hauteur de 3 %. Un transfert supplémentaire est donc possible

A partir du 2 août 2017, la planète vivra à crédit

Télécharger le Rapport Planète Vivante ou sa synthèse en cliquant dans © Bjorn Holland / Getty Images / WWF » border= »0″ align= »left » hspace= »4″ vspace= »2″ />

Selon le Global Footprint Network, mercredi 2 août 2017 marquera l’Earth overshoot day – le Jour du dépassement de la Terre en français. A partir de cette date, l’humanité aura consommé l’ensemble des ressources que la planète peut renouveler en une année.

Cela signifie qu’en sept mois, nous aurons émis plus de carbone que ce que les océans et les forêts ne pouvaient absorber en un an, nous aurons pêché plus de poissons, coupé plus d’arbres, fait plus de récoltes, consommé plus d’eau que ce que la Terre aurait pu produire sur cette même période. Pour subvenir à nos besoins, nous avons aujourd’hui besoin de l’équivalent de 1,7 planète.
 

Le coût de cette surconsommation est déjà visible 

Pénuries en eau, désertification, érosion des sols, chute de la productivité agricole et des stocks de poissons, déforestation, disparition des espèces… Vivre à crédit ne peut être que provisoire parce que la nature n’est pas un gisement dans lequel nous pouvons puiser indéfiniment.

Calculé depuis 1986 par le Global Footprint Network, l’Earth overshoot day arrive moins vite dans le calendrier depuis les six dernières années mais continue inexorablement d’avancer : cette journée est passée de fin septembre en 1997 au 2 août cette année.
 

Privilégier des modes de consommation et de production durables

Si la transition écologique repose sur les pays et leurs gouvernements, ce sont aussi aux entreprises, aux collectivités, aux citoyens de privilégier des modes de production et de consommation écologiques.

Le principal levier d’action concerne nos émissions de gaz à effet de serre qui représentent à elles-seules 60% de notre empreinte écologique mondiale. Pour réussir à maintenir la hausse de la température moyenne bien en-dessous de 2°C d’ici la fin du siècle – objectif inscrit dans l’Accord de Paris – l’empreinte carbone de l’humanité doit fortement diminuer ces prochaines années de façon à atteindre un niveau qui pourra être entièrement absorbé par les forêts, les océans et autres puits de carbone d’ici la moitié du siècle.

Limiter notre empreinte écologique implique aussi de limiter notre empreinte alimentaire. Pour cela, il est indispensable de stopper la déforestation, de diminuer notre consommation de produits dérivés des animaux c’est-à-dire la viande et le poisson ou encore de lutter contre le gaspillage alimentaire et les pertes de récolte (30% de la production mondiale est ainsi perdue chaque année).

Toutefois, des signes encourageants indiquent qu’il est possible d’inverser la tendance.

  • En ce qui concerne le climat, les émissions de CO2 liées à l’énergie n’ont pas augmenté en 2016 pour la troisième année consécutive – et ce malgré la croissance de l’économie mondiale. Cela peut s’expliquer en partie par le développement important des énergies renouvelables dans l’électricité : dès 2015, les capacités électriques installées en renouvelables ont dépassé celles du charbon dans le monde.
  • En matière d’alimentation, la croissance des surfaces en agriculture biologique en France (+17% en 2016) et de la consommation de produits bio (+22% en 2016) constituent des signaux positifs. De même, la baisse tendancielle de la consommation de viande en France est une bonne nouvelle si elle se reporte vers de la viande mieux produite, c’est-à-dire issue de l’agro-écologie ou de l’agriculture biologique.