La préfecture de la Somme publie son traditionnel projet d’arrêté pour autoriser des lieutenants de louveterie à “détruire” 1 500 blaireaux dans le département cet été – du 22 juin au 15 septembre 2019 (voir le détail ici).
Parmi les arguments mis en avant par la Préfète de la Somme Muriel Nguyen, celui des “problèmes de sécurité publique posée par la présence de cette population de blaireaux et les risques d’accidentologie qui y sont liés”
En d’autres termes : parce que les blaireaux traversent la route et provoquent des collisions, il faudrait les tuer avant qu’ils ne s’engagent sur les voies, directement au terrier… Imaginez les conséquences si on extrapolait cette ingénieuse logique à toute la faune susceptible de traverser les routes : épargnera-t-on au moins ceux qui sont à la recherche d’un emploi ?
Notre communication arrive tard, mais il vous reste quelques heures (jusqu’à 23h59 ce lundi 6 mai) pour participer à la consultation publique et émettre un avis négatif à ce projet d’arrêté en écrivant à ddtm-sel@somme.gouv.fr !
Pour vous aider à rédiger votre texte de désapprobation, vous pouvez vous inspirer par ailleurs de ces quelques arguments :
Une espèce fragile dont on ne connaît pas les populations
Aucune donnée scientifique précise relative à la population de blaireaux n’est fournie, et les recensements de terriers, lorsqu’ils ont lieu, ne distinguent pas terriers principaux et secondaires, ce qui augmente artificiellement les effectifs estimés.
Un véritable acharnement !
L’espèce, par ailleurs chassable jusqu’à fin février, subit déjà une forte pression de régulation par des déterrages barbares et acharnés, qui peuvent avoir lieu du 15 mai au 15 janvier, ce qui ne lui laisse que 2 mois et demi de répit. De plus, de nombreux individus sont retrouvés tués par le trafic routier. Ce projet d’arrêté vient ajouter de nouvelles causes de mortalité pour cette espèce.
Des dégâts faibles et évitables
Les informations concernant les dégâts causés par les blaireaux ne sont pas précises. Les dégâts agricoles imputés à cette espèce sont très localisés (essentiellement en lisière de forêt), et sont souvent confondus avec les dégâts, autrement plus importants, provoqués par les sangliers. Ils peuvent être évités par des mesures de protection des cultures ou d’effarouchement, comme l’installation d’un fil électrique ou l’utilisation d’un produit répulsif.
Une espèce protégée ailleurs en Europe
Cette décision porte une atteinte supplémentaire à une espèce pourtant garante d’une biodiversité riche et d’une nature préservée. Elle est protégée chez nos voisins anglais, belges et néerlandais, et fait l’objet d’une attention particulière par la Convention de Berne, qui interdit le recours aux sources lumineuses. La France a d’ailleurs été récemment sommée de n’autoriser cet instrument que de manière très restrictive.
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