On a beau tenter de se consoler avec le « baby-boom » ursin révélé cette année (pas moins de 6 portées d’oursons ont été constatées !), 2020 restera une année noire pour les ours, avec la mort de 3 adultes dans les Pyrénées, toutes provoquées par l’homme.
Le premier (nommé Cachou), un mâle âgé de 6 ans au patrimoine génétique précieux, a été retrouvé décédé le 9 avril sur la commune de Les, en Espagne. L’enquête suit son cours, mais vendredi 20 novembre nous apprenions via la presse espagnole qu’un agent de l’environnement, chargé du suivi des ours, serait volontairement responsable de la mort de l’ours Cachou (par empoisonnement…).
Le second, également mâle, a été retrouvé tué par balles le 9 juin, en Ariège. Cet attentat contre une espèce protégée, passible de 3 ans de prison et de 150 000 € d’amende, a généré une onde de choc immense, partout en France. L’ASPAS fait partie des 20 associations à avoir déposé plainte. Cinq mois plus tard, l’omerta règne et le coupable court toujours.
La troisième, Sarousse, a elle aussi été tuée par balles, le 29 novembre dans la vallée de Bardaji en Aragon, lors d’une battue… aux sangliers. Impossible à ce stade de savoir si le chasseur a vraiment tiré en état de légitime défense comme il l’affirme, mais ce qui est sûr c’est que Sarousse serait encore en vie si la chasse (totalement inutile !) était interdite en haute montagne…
Suite à ces 3 tragédies, l’ASPAS enjoint les autorités françaises et espagnoles de respecter les engagements du plan ours 2018-2028, qui stipule que tout ours « mort prématurément de cause anthropique » doit être remplacé.
Avec une cinquantaine d’individus, la population d’ours demeure très fragile dans le massif pyrénéen. Pour mener à bien sa politique d’actions de la sauvegarde de la biodiversité, l’Etat serait bien avisé de suivre les recommandations des scientifiques, dont plusieurs études démontrent les bienfaits de la présence de grands prédateurs dans l’équilibre des milieux naturels.
Végétarien à plus de 80%, l’ours est finalement responsable de peu de prédations sur le bétail domestique*, d’autant que les solutions de protections des troupeaux existent et qu’ils sont efficaces. Encore faut-il accompagner davantage les éleveurs pour les mettre en place. La délégation ariégeoise de l’ASPAS enquête régulièrement sur le terrain pour faire un bilan de ces mesures et parler avec les éleveurs.
Contact presse : Alain Marek / delegation09@aspas-nature.org
* Le 16 novembre dernier, les associations membres de Cap Ours ont diffusé l’information selon laquelle les dégâts imputés à l’ours ont été très largement revus à la baisse pour l’année 2019, avec 562 animaux finalement indemnisés, contre 1173 annoncés lors du premier bilan…
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