En réponse à la récente nomination de Nicolas Hulot au ministère de la transition écologique et solidaire, et pour donner suite au grand colloque sur le renard de ce week-end (1), l’ASPAS propose cinq motions d’urgence à adopter pour une approche plus intelligente, plus saine et plus économique de notre biodiversité. Un bon test pour les responsables de l’écologie fraîchement nommés…
Scientifiques, agriculteurs, juriste, biologiste de l’ONCFS, témoins de pays voisins, toutes les personnes habilitées à parler du renard sont venues rétablir la vérité sur l’animal. Les biologistes de terrain ont démontré de façon irréfutable l’utilité du renard et son rôle sanitaire positif, alors que la chasse et le piégeage ont des conséquences néfastes. L’ASPAS, qui se bat depuis plus de 30 ans pour son animal emblématique, et contre un lobby chasse qui refuse d’évoluer, va prochainement soumettre au nouveau ministre les 5 motions suivantes :
1 – Déclasser le renard de la liste des espèces dites « nuisibles »
Entre 90 à 96 départements classent chaque année le renard sur la liste noire des espèces dites « nuisibles », autorisant son piégeage, son déterrage et son tir toute l’année, sans autre justification que le loisir d’une minorité des citoyens. Au Luxembourg comme dans le Canton de Genève, la chasse au renard est interdite et tout se passe bien.
2 – Arrêter sa chasse en dehors des périodes légales
Par principe, la chasse à tir est ouverte de septembre à fin février, et la chasse en temps de neige est interdite. Mais les préfets peuvent déroger à ces principes et ne s’en privent pas… Pour la saison de chasse 2016-2017 notamment, 93 préfets ont autorisé la chasse à tir du renard dès le 1er juin, soit pendant 9 mois. En France, l’exception est en fait la règle dans l’écrasante majorité des départements…
3 – Abolir la vénerie sous terre
La vénerie sous terre est un mode de chasse brutal consistant à traquer l’animal visé, renard et blaireau en grande majorité, dans son terrier. Les chiens, envoyés dans les galeries, aboient lorsque l’animal est acculé, ce qui permet aux « veneurs » de localiser ce dernier et d’excaver le terrier pour en extraire l’habitant à l’aide de pinces métalliques géantes. Ce mode de chasse moyenâgeux n’existe plus en Europe en dehors de la France.
Les connaissances relatives à la souffrance animale et l’éthique nous obligent à reconsidérer nos modes de chasse antédiluviens, et en premier lieu la vénerie sous terre.
4 – Interdire et réprimer la pratique des primes à la queue
La rage a disparu de France métropolitaine en 1998, mais la pratique des primes à la queue de renard est restée ancrée dans nos territoires. Ces mesures destructrices ne sont plus justifiées au regard des connaissances scientifiques actuelles et sont plus qu’un commerce sans éthique. Aussi, il est urgent que cette pratique soit interdite et réprimée pénalement.
5 – Interdire l’utilisation de la bromadiolone
L’utilisation de la bromadiolone, puissant anti-coagulant, est encore autorisée aujourd’hui pour lutter contre les pullulations de micromammifères ravageurs des récoltes. Cette lutte chimique présente des conséquences néfastes pour l’environnement, et notamment pour les prédateurs naturels des rongeurs qui s’intoxiquent à leur tour (renard mais aussi rapaces).
Tout recours à la bromadiolone et à toute forme de lutte chimique pour pallier le problème lié aux micromammifères doit être prohibé. Les rapaces, les belettes et les renards sont là, ils régulent les rongeurs gratuitement et sans polluer.
(1) En présence de la députée Laurence Abeille
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