Prise d’otages, agressions, saccages et autres exactions sont désormais les façons de revendiquer des éleveurs. L’État cède à leurs exigences, mais refuse d’écouter la grande majorité des Français qui voudraient sauvegarder les loups. Faut-il en venir à la force et à la menace pour se faire entendre ?
Depuis juillet : préfecture de Gap murée, agents du Parc national de la Vanoise pris en otage, écologiste agressée sur son lieu de travail et brebis mourante maltraitée en public à Briançon, cadavres d’ovins régulièrement jetés sur la voie publique en toute illégalité, dégradations habituelles aux frais du contribuable, appels à tuer « les loups et les écolos »… Ces éleveurs voyous, qui agissent en toute impunité, ont déjà obtenu l’abattage officiel de 20 loups depuis juillet. Cette tuerie ne solutionne rien, puisque la prédation continue tant que des éleveurs ne veulent pas protéger leurs troupeaux.
Les méthodes de l’État ne sont pas plus reluisantes : rétention d’information par les préfectures, comme celle des Alpes-Maritimes nous affirmant ne pas être au courant de tirs effectués trois jours plus tôt par des agents de l’État, abattages délégués sans aucun contrôle à des milliers de chasseurs incompétents au point de blesser des loups allant agoniser lentement, argent public pour embaucher une brigade anti-loups au lieu de lutter contre le braconnage, aucune vérification du bon usage des subventions données pour la protection du bétail, indemnisation systématique des éleveurs même s’ils ne protègent pas leurs troupeaux… L’État est au garde-à-vous des lobbies agricoles et cynégétiques.
Les associations de CAP Loup agissent sur tous les plans : suivi des loups sur le terrain, aide aux bergers volontaires, suivi des pratiques douteuses de la filière ovine (des alpages aux abattoirs), recours juridiques et plaintes aux niveaux local, national et européen pour tenter d’empêcher les tirs, ce que souhaite l’immense majorité des Français. CAP Loup compte plus de 100 000 adhérents directs et remettra très bientôt une pétition recueillant autant de signatures à la ministre de l’écologie qui refuse de nous recevoir.
Contrairement aux éleveurs extrémistes, nous restons évidemment pacifistes, non-violents et dans la légalité, prônant un dialogue que nous refuse obstinément l’État. Mais la colère des citoyens choqués par cette politique du carnage se fait de plus en plus entendre. Des manifestations auront lieu avant la fin de l’année. Faut-il que cette colère s’exprime plus directement ?
Les associations de CAP Loup