Pour la 4ème fois, le tribunal administratif de Toulon vient, à la demande des associations ASPAS, Ferus et One Voice, de suspendre un arrêté du préfet du Var qui ordonnait, jusqu’en mai 2016, l’abattage de 3 loups sur 12 communes dans le secteur du plateau de Canjuers, dans le nord du Var.
Dans ce même secteur, la justice avait en effet déjà sanctionné les décisions similaires du préfet à trois reprises en décembre 2013, février 2015 et fin septembre 2015. Moins d’un mois après cette dernière décision de justice, le préfet adoptait un nouvel arrêté, tout aussi injustifié que les précédents.
En toute logique, le juge administratif relève aujourd’hui* les mêmes irrégularités : le risque de déstabilisation de l’espèce par le tir de 3 loups dans cette zone, compte tenu de l’incertitude totale affectant le nombre d’animaux réellement présents, et le non respect des conditions préalables à un tir de prélèvement requises par le protocole ministériel du 30 juin 2015 : survenance de dommages importants et récurrents malgré la mise en œuvre de mesures de protection des troupeaux et de tirs de défense préalables.
La justice réaffirme donc le « doute sérieux » qui affecte la légalité de cet arrêté préfectoral.
Cette décision confirme ce que nos associations constatent depuis des années à Canjuers où certains éleveurs irresponsables laissent toute l’année leurs troupeaux sans surveillance ni protection, à la merci des prédateurs. Une vidéo réalisée en novembre par l’ASPAS sur une des communes concernées par cet arrêté illustre l’insuffisance ou l’absence totale de mesures de protection efficaces.
* dans son ordonnance du 21 décembre 2015