Avec brutalité, avec acharnement, contre toute logique scientifique mais avec l’appui des autorités, les blaireaux pourront être massacrés par des chasseurs dès aujourd’hui. Alors qu’ils sont protégés dans la plupart des pays européens, en France ils sont les victimes d’un loisir extrêmement barbare : le déterrage, appelé aussi « vènerie sous terre ». L’ASPAS demande l’interdiction de cette pratique de chasse cruelle, incompatible avec la reconnaissance des animaux comme êtres sensibles.
Le déterrage : un loisir sanglant
Le déterrage consiste à acculer les blaireaux dans leur terrier à l’aide de chiens. Quand le ou les blaireaux sont bloqués à « l’accul » et « tenus au ferme » par les chiens, les veneurs creusent la galerie en aplomb.
Le terrassement peut prendre des heures. Des heures de terreur pour les animaux piégés au fond du terrier, mordus par les chiens, parfois dévorés vivants pour les plus jeunes ! Une fois mis à jour, ils sont extirpés avec d’énormes pinces métalliques qui leur infligent de terribles blessures.
Enfin, ils sont « servis ». Entendre : ils sont mis à mort, par arme à feu ou arme blanche.
Parfois, graciés… mais relâchés dans un état qui laisse peu d’espoir sur leur survie.
Persécutés huit mois sur douze
Cette traque cruelle est autorisée du 15 septembre au 15 janvier en France. Dans la plupart des départements c’est en ce moment, époque sensible de l’élevage des petits, qu’une période complémentaire est autorisée dès aujourd’hui, 15 mai, par simple arrêté préfectoral. Cette période complémentaire de chasse est catastrophique, pour cette espèce au faible taux de reproduction. Elle est autorisée alors que les blaireautins sont vulnérables, en plein sevrage, et que leur dépendance au groupe social se prolongera jusqu’à l‘été.
Chassés en France, mais protégés ailleurs en Europe
Mustélidés discrets et nocturnes, les blaireaux jouent un rôle essentiel dans les écosystèmes. Ils participent à la régénération de la flore, par la dispersion des graines qu’ils ingèrent, et creusent des terriers utiles à des espèces protégées (chauves-souris, amphibiens, chat sauvage). La France, en application de la Convention de Berne, doit mettre en place une surveillance accrue des populations de blaireaux afin d’assurer un état de conservation favorable des populations, ce qu’elle ne fait pas.
Alors qu’en Belgique, Angleterre, Irlande, Pays-Bas, Danemark, Portugal, Espagne, Italie et Grèce, le blaireau est protégé, la France s’illustre une fois de plus comme un contre-modèle de protection de la biodiversité.
Dans notre pays le blaireau est classé comme « gibier » alors que personne ne le mange. Mais ce statut ambigu permet aux amateurs de plaisirs barbares* de continuer de se livrer à leur loisir durant la période de fermeture générale de la chasse.
L’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS) demande l’interdiction du déterrage des blaireaux, une pratique de chasse brutale, injustifiable et incompatible avec la reconnaissance des animaux comme êtres sensibles.
* selon l’Association française des équipages de vénerie sous terre : 1 500 équipages (composés de 5 à 6 chasseurs) utilisant 15 0000 chiens.
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