Alors qu’ils sont protégés dans la plupart des pays européens, en France les blaireaux sont les victimes du déterrage, appelé aussi « vènerie sous terre ». Cette chasse loisir est autorisée dès le 15 mai dans la plupart des départements. L’ASPAS demande l’interdiction de cette pratique de chasse cruelle et incompatible avec la reconnaissance des animaux comme êtres sensibles.
Le déterrage : un loisir sanglant
Le déterrage consiste à acculer les blaireaux dans leur terrier à l’aide de chiens. Quand le ou les blaireaux sont bloqués à « l’accul » et « tenus au ferme » par les chiens, les veneurs creusent la galerie en aplomb. Le terrassement peut prendre des heures. Des heures de terreur pour les animaux piégés au fond du terrier, mordus par les chiens, parfois dévorés vivants pour les plus jeunes ! Une fois mis à jour, ils sont extirpés avec d’énormes pinces métalliques qui leur infligent de terribles blessures. Enfin, ils sont « servis ». Entendre : ils sont mis à mort, par arme à feu ou arme blanche. Parfois, graciés… mais relâchés dans un état qui laisse peu d’espoir sur leur survie.
Persécutés huit mois sur douze
Cette traque cruelle est autorisée du 15 septembre au 15 janvier en France. Dans la plupart des départements c’est en ce moment, époque sensible de l’élevage des petits, qu’une période complémentaire est autorisée dès le 15 mai par simple arrêté préfectoral. Cette période complémentaire de chasse est catastrophique, pour cette espèce au faible taux de reproduction. Elle est autorisée alors que les blaireautins sont vulnérables, en plein sevrage, et que leur dépendance au groupe social se prolongera jusqu’à l‘été.
Chassés en France, mais protégés ailleurs en Europe
Alors qu’en Belgique, Angleterre, Irlande, Pays-Bas, Danemark, Portugal, Espagne, Italie et Grèce, le blaireau est protégé, la France s’illustre une fois de plus comme un contre-modèle de protection de la biodiversité. Dans notre pays le blaireau est classé comme « gibier » alors que personne ne le mange et qu’il joue un rôle essentiel dans les écosystèmes. Mais ce statut ambigu permet aux amateurs de plaisirs barbares de continuer de se livrer à leur loisir durant la période de fermeture générale de la chasse.
L’ASPAS demande l’interdiction du déterrage des blaireaux, une pratique de chasse brutale, injustifiable et incompatible avec la reconnaissance des animaux comme êtres sensibles.
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