À partir du 15 mai, les blaireaux subiront à nouveau la violence de la vènerie sous terre. En dévoilant la « carte de France 2020 du déterrage », et en appelant les citoyens à participer aux 17 consultations publiques en cours, l’ASPAS souhaite alerter massivement sur une pratique interdite presque partout ailleurs en Europe… et toujours légale en France.
Rien ne justifie cet acharnement contre des animaux sensibles et intelligents. Le blaireau n’est pas classé « espèce susceptible d’occasionner des dégâts », et pourtant, c’est tout comme : en période de chasse, à partir de la mi-septembre, il peut être tiré jusqu’à la fin du mois de février, et déterré jusqu’au 15 janvier. Sur simple volonté du préfet, le déterrage peut être étendu au-delà de la période légale de chasse, dès le 15 mai, sans aucune justification… Or Il n’existe pas de comptage national des blaireaux en France, ni d’étude permettant de connaître directement ou indirectement leurs effectifs au niveau national.
Les dégâts aux cultures qui seraient commis par les blaireaux sont rarement chiffrés, et quand ils le sont, ils sont très exagérés. Ces dégâts sont souvent confondus avec ceux, beaucoup plus nombreux, commis par des sangliers. Pour empêcher les dégâts, des solutions de protection efficaces des cultures existent. Les dégâts éventuels des blaireaux sont à relativiser avec ceux, réels, provoqués sur la faune par les déterreurs. En effet, le déterrage n’impacte pas que les blaireaux : la présence de multiples cavités que les blaireaux n’utilisent pas toutes dans des terriers complexes et anciens permet une cohabitation avec d’autres animaux, dont certaines espèces protégées (chat forestier, loutre, chauves-souris).
En 2020, l’État français se doit de quitter les couloirs de l’obscurantisme cynégétique pour écouter la demande sociale et les arguments étayés des scientifiques. La tuberculose bovine est souvent brandie par les chasseurs comme prétexte pour pratiquer le déterrage des blaireaux, or cette maladie d’origine agricole est extrêmement localisée, et surtout, les experts ne recommandent nullement le déterrage pour contenir la maladie, au contraire ! Selon l’ANSES, la vénerie ne ferait que la disperser davantage.
Dans le monde de l’après-Covid19, il n’est plus concevable de continuer la guerre contre la vie sauvage, ni de brutaliser des animaux sensibles ! L’urgence est de préserver ce qui peut encore l’être, et lorsque la faune occasionne une gêne pour certaines activités humaines, la priorité doit être de réfléchir à des solutions alternatives de « gestion » qui respectent le vivant sous toutes ses formes.
Pour appuyer sa demande d’interdiction du déterrage, l’ASPAS tient à disposition de la presse un dossier d’expert de 44 pages (en PDF), élaborée à partir de nombreuses sources scientifiques.
Contact presse : presse@aspas-nature.org
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