Les associations ASPAS et AVES dévoilent la carte de l’horreur, Cru 2021 : en France, dans une grande majorité de départements, des chasseurs peuvent légalement arracher des familles entières de blaireaux de leur terrier pour les tuer, et ce dès le 15 mai chaque année si le préfet l’autorise.
Le blaireau, pas classé « nuisible » mais persécuté tout autant…
Rien ne justifie cet acharnement contre des animaux sensibles et intelligents. Le blaireau n’est pas classé « espèce susceptible d’occasionner des dégâts » (nouvelle dénomination administrative qui remplace celle des « nuisibles »), et pourtant, c’est tout comme : en période de chasse, à partir de la mi-septembre, il peut être tiré jusqu’à la fin du mois de février, et déterré jusqu’au 15 janvier. Sur simple volonté du préfet, le déterrage peut ensuite être étendu au-delà de la période légale de chasse, dès le 15 mai, sans aucune justification… Or il n’existe pas de comptage national des blaireaux en France, ni d’étude permettant de connaître directement ou indirectement leurs effectifs au niveau national.
Des petites avancées pour 2021-2022
Depuis de nombreuses années, l’ASPAS et AVES se battent contre la pratique moyenâgeuse du déterrage, grâce notamment à un travail de sensibilisation et d’appel à participer aux consultations publiques, arguments scientifiques en faveur des blaireaux à l’appui.
Si une modification de la loi se fait toujours attendre, de petites avancées ont toutefois été obtenues dans certains départements pour réduire les périodes de chasse sous terre de ces animaux. L’Ariège, la Côte d’Or ou la Moselle par exemple, font partie des départements à avoir renoncé à autoriser une période complémentaire de déterrage en 2020-2021, et à maintenir cette interdiction pour 2021-2022.
Mais la « bonne nouvelle » cette année vient de certains préfets qui ont tenu compte de nos arguments en faveur de la protection des blaireautins. En effet, des études révèlent que les petits dépendent de leur mère bien au-delà du 15 mai. Or la loi interdit la chasse sur les animaux juvéniles classés « gibier ». Ainsi, l’Ardèche, la Drôme, le Cantal, la Corrèze, l’Indre, l’Isère ou encore les Pyrénées Atlantiques ont préféré retarder le début des hostilités à l’encontre des blaireaux, avec des autorisations de vénerie sous terre qui commencent le 1er juin, 1er juillet ou encore le 1er août, suivant les départements.
Aujourd’hui la période complémentaire est autorisée en totalité dans moins de 50 % des départements contre 75% environ il y a cinq ans.
Pour une interdiction totale de la vénerie sous terre
Ces restrictions sont un bon début, mais notre combat ne s’arrêtera pas avant d’avoir obtenu l’interdiction totale des pratiques de chasse traditionnelles qui consistent à déterrer des animaux vivants, dans le but de les abattre.
Dans le monde de l’après-Covid19, il n’est plus concevable de continuer la guerre contre la vie sauvage, ni de brutaliser des animaux sensibles pour le simple loisir. Lorsque la faune sauvage occasionne une gêne pour les activités humaines, la priorité doit être de réfléchir à des solutions de cohabitation plutôt que la destruction !
Contact presse : presse@aspas-nature.org
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