Deux randonneurs tués par des chasseurs et au moins 13 autres victimes ne pratiquant pas la chasse blessées. Des balles et des plombs qui finissent leur course dans des voitures en circulation, ou des habitations. Le bilan de cette saison de chasse au tir est une nouvelle fois lourd. Et malgré la fermeture générale, il n’est pas terminé ! En effet, les battues administratives et autres destructions brutales continuent toute l’année. Les promeneurs ne sont pas à l’abri.
Si la chasse à tir est fermée depuis lundi, cette clôture ne concerne en fait que certaines espèces de la faune sauvage. Renard ou chevreuil sont tirés dès le mois de juin, les oiseaux d’eau dès le mois d’août ou encore les dits « nuisibles » toute l’année. Le climat d’insécurité et les nuisances liés à la chasse au tir ne se limitent donc pas à la période d’« ouverture et fermeture générale ».
En France, aucune véritable mesure ne garantit la sécurité des non-chasseurs, qui souhaiteraient profiter de la forêt et des chemins de campagne en toute sécurité. Chaque année, en moyenne 150 accidents de chasse sont recensés et impliquent régulièrement des non-chasseurs. Cette saison, l’ASPAS a recensé* 15 victimes de la chasse alors qu’elles pratiquaient une activité de pleine nature (randonnée, vtt…) ou qu’elles se trouvaient tout bonnement chez elles. Un bilan alourdi par le décès de deux randonneurs…
Les mesures les plus élémentaires pour faire cesser ce climat d’insécurité seraient d’imposer des contrôles de la vue et de la santé des pratiquants, des contrôles d’alcoolémie et bien sûr de partager l’espace avec les autres utilisateurs de la nature, qui sont des millions et qui souhaitent majoritairement une trêve de la chasse le dimanche (Sondage IFOP Janvier 2016).
Car c’est le dimanche que sont à déplorer plus de la moitié des accidents. Notre pétition « Pour l’arrêt de la chasse le dimanche » connaît un fort succès .
L’ASPAS fait également partie d’un collectif pour le dimanche sans chasse qui regroupe plus de 800 organismes d’usagers de la nature.
Le nombre constant d’accidents de chasse ne suffit pas à faire réagir les pouvoirs publics. Combien faudra-t-il de blessés et de morts pour que la France s’aligne sur les autres pays européens ?