Lors de l’examen du projet de loi sur la création de l’Office français de la biodiversité, les 11 et 12 avril 2019, les sénateurs sous influence du lobby chasse ont jugé bon de faire une avalanche de cadeaux aux chasseurs. Sanctuarisation des chasses traditionnelles, prolongation des périodes de chasse… des mesures dont on se demande bien quel rapport elles ont avec la protection de la biodiversité !
La mesure choc qui a le plus fait réagir et qui scandalise le plus les Français (très majoritairement opposés à la chasse, rappelons-le), est le nouveau délit d’entrave à la chasse, qui prévoit jusqu’à un an d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende ! Une mesure qui semble directement adressée aux militants anti-chasse à courre du collectif AVA, qui ne cherchent pourtant, de manière pacifique, qu’à documenter le loisir barbare des veneurs, directement sur le terrain…
… et qui agite d’autres associations qui ont eux aussi choisi l’action de terrain pour se faire entendre, comme ces 4 militants alsaciens du Vegan Bastard Krew, convoqués récemment par la justice parce qu’ils ont tenté, le 15 décembre 2018, d’empêcher la tenue d’une battue aux sangliers en jouant de la musique en pleine forêt. Qu’ils soient rassurés (pour ce coup-ci) : la loi n’est pas votée, et même si elle l’était demain, elle ne pourrait s’appliquer de façon rétroactive. Cependant, l’adoption de cet amendement particulièrement grave pour les libertés individuelles soulève beaucoup d’interrogations pour l’avenir ; sur l’usage partagé de la nature, le sentiment de toute puissance des chasseurs… et surtout l’interprétation au cas par cas des actes considérés comme de véritables « délits d’obstruction à la chasse »…
> Lire l’article de France Bleu, du 15 avril 2019 : « Bas-Rhin : des militants anti-chasse convoqués par la justice pour avoir joué de la musique pendant une battue »
Cet article Jouer de la musique pour éloigner les sangliers : délit d’entrave à la chasse ? est apparu en premier sur ASPAS : Association pour la Protection des Animaux Sauvages.