Les pièges posés dans nos campagnes ne font pas la différence entre les animaux cibles et les espèces protégées. Or, les préfets sont tenus de délimiter des zones sans instrument mortel pour épargner les loutres et les castors. Tous ne le font pas : l’ASPAS leur met la pression…
Les animaux concernés par ces piégeages sont les espèces non autochtones, comme le ragondin et le rat musqué. Ils peuvent être détruits toute l’année sur l’ensemble du territoire par différents instruments de capture, y compris les pièges mortels non sélectifs, ce qui soulève déjà des questions sur la souffrance animale et sur la protection de la nature.
Ces animaux piégeables fréquentent les mêmes milieux naturels que les loutres et les castors, qui sont des espèces strictement protégées par la loi. Pour éviter que ces dernières ne soient victimes de « dégâts collatéraux », les préfets doivent, depuis une réglementation de 2012, délimiter les secteurs où leur présence est avérée et dans lesquels l’utilisation des pièges tuants (de catégorie 2 et 5) est alors interdite.
Trois ans plus tard, de nombreuses préfectures n’ont toujours pas délimité ces zones, alors qu’elles sont connues : La présence des loutres est suivie par des associations naturalistes locales coordonnées par la SFEPM (Société française pour l’étude et la protection des mammifères), et celle des castors est suivie notamment par l’ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage).
L’ASPAS a donc demandé aux préfets ne l’ayant pas fait de délimiter d’urgence ces zones à préserver. Quelques arrêtés ont d’ores et déjà été adoptés.
Après avoir été menés au seuil de l’extinction, les loutres et les castors d’Europe recolonisent lentement notre pays. Il est inadmissible que ces espèces emblématiques de notre patrimoine naturel soient ainsi menacées par l’apathie de l’administration.
D’autres espèces pâtissent de l’utilisation de ces pièges aveugles, comme le campagnol amphibie, qui malgré son récent statut protégé et sa présence dans les mêmes milieux, ne bénéficie pas de ces restrictions de piégeage.
L’ASPAS demande donc à ce que les maigres mesures de protection des espèces en danger soient réellement mises en œuvre, et mène plus largement campagne contre les pièges tuants dont sont victimes de nombreuses espèces, sauvages et domestiques.
Télécharger le dépliant NON aux pièges tuants !