Chaque année, à la campagne, l’accaparement de la nature par le loisir de la chasse pourrit la vie de millions de non-chasseurs. À l’occasion de la manif virtuelle anti-écolo du 12 juin (« Laissez respirer les ruraux »*), l’ASPAS souhaite rappeler aux chasseurs que ce sont justement EUX, empêchent les ruraux de respirer !
Morgan Keane abattu au fond de son jardin par un chasseur, balles qui traversent portières et baies-vitrées, sanglier giclant le sang pourchassé jusque dans la cuisine d’un particulier, chats et chiens de compagnie plombés à bout portant, chevaux et ânes confondus avec des chevreuils et des cerfs, ballet incessant de 4×4 et de pick-ups polluants, vacarme abrutissant composé de cris de guerre, d’aboiements, de sons de cor et de balles qui sifflent… Violences, intimidations, sensation pénible pour les villageois et promeneurs de passage d’une campagne prise en otage 7 mois sur 12, vif sentiment d’insécurité pour l’ensemble des usagers de la nature envahie par les armées de gilets oranges (randonneurs, vététistes, cavaliers, ramasseurs de champignons…), etc., etc.
Pratiquée par une minorité d’individus (dont de plus en plus d’urbains), armés et souvent mal formés, la chasse est un loisir dangereux, égoïste et liberticide, qui prive le reste de la population de sérénité et d’un droit à la contemplation d’une faune sauvage diverse et apaisée.
Pendant que le reste de la société était confiné ou contraint par les différents couvre-feu entre 2020 et 2021, les chasseurs sont aussi ceux qui ont obtenu (grâce à leur puissant lobby) le plus de dérogations et de passe-droits pour sortir RESPIRER et TUER des animaux sauvages.
À vous, chasseurs, défenseurs de traditions souvent cruelles et qui accumulez les privilèges au détriment de vos concitoyens : laissez respirer les ruraux* !
Pour une réforme en profondeur de la chasse
Face aux dangers que représente la chasse pour les 98 % de Français non-chasseurs, l’ASPAS a écrit en 2017 au Président Emmanuel Macron pour lui exhorter de procéder à une réforme majeure et en profondeur de la pratique. La généralisation du port de gilets fluorescents, la pose de panneaux « chasse en cours » et la remise à niveau décennale obligatoire portant sur les règles élémentaires de sécurité sont désormais des mesures nationales entrées en vigueur par arrêté ministériel le 5 octobre 2020. C’est mieux que rien, mais c’est largement insuffisant ! Les Français attendent une réforme beaucoup plus ambitieuse, d’autant plus que M. Macron a opté pour des évolutions favorables aux intérêts des chasseurs : autorisation des silencieux sur les armes, prix du permis national divisé par 2, nouveaux pouvoirs accordés aux Fédérations de chasse…
Dans notre démocratie, il est inacceptable qu’autant de pouvoir et de privilèges soient accordés à un loisir qui concerne moins de 2% de la population, et qui est sujet à tant de polémiques !
Sur le volet insécurité, l’ASPAS demande notamment : l’interdiction de la chasse le dimanche, la mise en place d’une réglementation nationale sur la sécurité à la chasse, l’établissement d’un taux maximal d’alcool dans le sang autorisé en action de chasse, l’instauration d’un contrôle régulier des capacités physiques et psychiques des chasseurs, la protection des enfants, sans oublier, bien entendu, la mise en place d’un périmètre de sécurité autour des habitations.
* Le 12 juin 2021, une manif virtuelle anti-écolos est organisée par ceux qui se disent incarner « la ruralité », et qui refusent de voir la société évoluer vers plus de respect du vivant sous toutes ses formes. En tête d’affiche, le président de la Fédération Nationale des Chasseurs (Willy Schraen), le président de la Fédération Nationale des Pêcheurs (Jeremy Grandiere), et la Présidente de la FNSEA (Christiane Lambert). Leur mot d’ordre, égoïste et provocateur : « Laissez respirer les ruraux ! ».
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