Depuis quelques mois, on assiste à une déferlante d’arrêtés préfectoraux ordonnant toujours plus de destruction de blaireaux. Déterrage en période de reproduction, piégeage, tir de nuit… Sous couvert de tuberculose bovine ou de protection des cultures, tous les moyens sont bons pour détruire un maximum de blaireaux… et satisfaire les amateurs de loisirs barbares. L’Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS) et MELES demandent l’interdiction du déterrage et l’arrêt de cet acharnement contre une espèce encore victime de préjugés.
Le déterrage est un loisir qui consiste à acculer les blaireaux au fond de leur terrier, à creuser en les terrorisant pendant des heures, et à les extirper avec des pinces métalliques pour les achever ou les jeter en pâture aux chiens. Cette pratique d’un autre âge est autorisée du 15 septembre au 15 janvier en France. En plus, les préfets peuvent autoriser une « période complémentaire » à partir du 15 mai, alors que les jeunes blaireautins sont encore dépendants de leurs parents.
Ces derniers mois, les préfets multiplient les arrêtés autorisant non seulement cette « période complémentaire », mais aussi des destructions par tous les moyens : collets non sélectifs à l’entrée des terriers, tirs de nuits avec fusils à silencieux…
La tuberculose bovine est une maladie due à une bactérie hébergée en particulier par les bovins domestiques. Cette bactérie peut être transmise à la faune sauvage, notamment les cerfs, sangliers et blaireaux qui peuvent alors la véhiculer selon un fonctionnement biologique encore mal connu. Si des analyses doivent être faites sur des cadavres de blaireaux pour étudier ce problème d’origine agricole, il serait plus raisonnable de privilégier par exemple le ramassage des blaireaux morts sur la route : plusieurs milliers sont tués chaque année par les voitures !
Quant aux soi-disant dégâts aux cultures causés par les blaireaux, ils sont généralement insignifiants, souvent confondus avec ceux des sangliers, et peuvent être évités simplement en protégeant les cultures.
Alors pourquoi un tel acharnement contre le blaireau ? Les raisons scientifiques sont clairement dépassées par la volonté de faire payer un animal sauvage qu’il est facile d’accuser de tous les maux, tout en faisant croire au règlement de problèmes agricoles.
L’ASPAS et MELES en appellent à la raison des pouvoirs publics et demande l’arrêt de ces destructions de blaireaux organisées pour des motifs aberrants. Nos associations demandent que l’étude et le règlement des problèmes sanitaires d’origine agricole soient faits sans sacrifier la faune sauvage. L’ASPAS et MELES demandent enfin l’interdiction de la « période complémentaire » de déterrage du blaireau, et à terme la fin de ce loisir cruel.