Par un tour de passe-passe, le Ministère prévoit de retarder d’un an la révision du classement des « espèces susceptibles d’occasionner des dégâts » (ESOD) ! Renards, corneilles, martres et d’autres animaux sauvages considérés comme « nuisibles » pouvaient espérer sortir de cette sordide « liste de la mort » le 30 juin 2022, or l’État veut prolonger l’autorisation de leur massacre jusqu’au 30 juin… 2023 ! L’ASPAS vous invite à donner un avis DÉFAVORABLE à ce projet de décret, en participant à la consultation publique avant le 11 novembre 2021.
Le Ministère justifie cette décision en invoquant la crise sanitaire pendant laquelle « les fédérations de chasseurs n’ont pas été en mesure de mener à bien leurs missions de suivi et de collecte de données sur les dégâts ESOD »…
En France, tel ou tel animal est classé « ESOD » selon la quantité de dégâts qu’il provoque aux activités humaines, à charge pour ceux qui veulent les tuer de rassembler les données nécessaires. Pas de données = pas de classement « ESOD » ? Que nenni ! Par cette décision, le ministère allonge la durée du massacre pour laisser le temps aux chasseurs de rassembler des éléments… pour continuer à justifier le massacre ! Ceci est d’autant plus scandaleux que, depuis que ce classement existe, les données sont récoltées par les chasseurs ( !!) et ne sont soumises à aucune vérification officielle.
D’autre part, s’il y avait eu une explosion des dégâts en période de confinement, cela se serait su, et des actions d’urgence auraient été entreprises.
Pour l’État français, les animaux sauvages sont des présumés coupables : autoriser les tueries une année supplémentaire, c’est « agir en amont d’un risque afin d’empêcher sa réalisation ». En bref, on tue avant de savoir s’il va y avoir des dégâts !
« Nuisibles »… vraiment ?!
Ils sont 10 animaux à voir leur classement comme « nuisibles » revu tous les 3 ans : renard roux, martre des pins, belette, fouine, putois d’Europe, pie bavarde, geai des chênes, corneille noire, corbeau freux et étourneau sansonnet.
Grâce à l’ASPAS et à l’action d’autres associations, ces animaux ne sont plus « nuisibles » partout : depuis notre victoire partielle devant le Conseil d’État, le 7 juillet dernier, le piégeage du putois est suspendu dans les deux départements où il était encore classé « ESOD » (Pas-de-Calais et Loire Atlantique), et le renard est déclassé dans l’Essonne, le Val d’Oise, les Yvelines et certaines zones du département des Vosges. D’autres animaux ont aussi profité de ce jugement : la martre des pins dans l’Ain, la Moselle, les Hautes-Pyrénées, l’étourneau dans la Marne et la pie bavarde dans le Loiret (lire ici).
Pour ces animaux-là, dans quelques ces départements uniquement, retarder d’un an la nouvelle liste des ESOD est bénéfique (même s’ils continuent à être inquiétés par la chasse…), mais pour des centaines de milliers d’autres animaux qui n’ont rien demandé à personne, cette prolongation de la sentence, que le Ministère justifie par la crise du Covid-19 (!), est proprement scandaleuse !
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