Tollé sur les réseaux sociaux. Lors d’un Facebook live accordé à un média chasse pendant le confinement, le président des chasseurs Willy Schraen, rêve tout haut : « On va finir par devoir agir sur le chat (…) Le piégeage du chat à plus de 300 mètres de toute habitation, ce serait une bonne chose »… Ce rêve est déjà un cauchemar quotidien pour les propriétaires de chiens et de chats tués ou blessés, qui appellent quotidiennement l’ASPAS à l’aide.
Rappelons d’abord à M. Schraen que le code rural précise déjà qu’est « considéré comme en état de divagation tout chat non identifié trouvé à plus de 200 mètres des habitations ou tout chat trouvé à plus de 1000 mètres du domicile de son maître ». Tout animal divagant est ainsi susceptible d’être conduit à la fourrière… non pas par un chasseur, mais un agent de la force publique.
« Un petit lièvre, 3 petits perdreaux… »
La prédation des chats sur la petite faune (oiseaux, petits mammifères, lézards…) est une réalité observable, s’il est laissé à lui-même, le chat étant mu par un instinct de chasseur, même s’il est bien nourri. Mais la « biodiversité » que Willy a en tête, et qu’il évoque dans la même interview (« un petit lièvre, 3 petits perdreaux »), ne réside évidemment pas dans les rouges-gorges ou les hamsters d’Alsace, mais avant tout le « petit gibier » des chasseurs… En effet, tout concurrent aux chasseurs humains est considéré par eux comme un « nuisible », quelle que soit sa place dans l’écosystème. C’est ainsi que les chasseurs ont obtenu depuis la nuit des temps le droit de massacrer de façon illimitée les renards par tir, piégeage ou déterrage. Et ce n’est un secret pour personne que les chats divagants sont l’autre bête noire des « premiers écolos de France » en ce qu’ils seraient susceptibles de compromettre leurs « plans de repeuplement du gibier » en s’attaquant aux bébés faisans, perdrix, lapins, lièvres ou autres petits d’animaux d’élevage incapables de se défendre dans la nature.
Face au déferlement de réactions à l’encontre des dires de Willy Schraen, les chasseurs ont tenté de rattraper le coup en précisant quelques jours plus tard que « le président de la FNC (Fédération Nationale des Chasseurs) a évoqué la principale méthode utilisée partout à ce jour qui consiste à capturer les animaux errants avec des cages pièges dont la caractéristique est de ne faire aucun mal à l’animal. Cela permet ensuite de relâcher ces animaux dans un autre secteur lorsqu’ils sont sauvages ou de les remettre à un refuge d’une des fondations de protection animale s’il s’agit d’un chat ou d’un chien errant. »
« Ne faire aucun mal à l’animal »… On aimerait tellement que ce soit vrai ! Hélas, la réalité est loin d’être aussi rose, si l’on se réfère aux nombreuses plaintes déposées par l’ASPAS ces dernières années pour atteinte aux animaux domestiques causées par la chasse ou le piégeage… « Mon chat a été amputé d’une patte ! », « Ma chatte a été retrouvée morte affamée dans une cage-piège ! », « J’ai trouvé des pièges à mâchoire au fond de mon jardin ! », etc. Il ne passe pas un jour sans que l’ASPAS soit sollicitée par mail ou téléphone, par des personnes meurtries par des actes de cruauté volontaire ou involontaire envers leur animal de compagnie, ou d’autres nous demandant aide et conseil juridique sur la présence légale ou non de pièges autour de chez eux.
Les pièges tuants, ça tue tout !
Parmi tous les pièges autorisés en France, certains sont conçus pour tuer les animaux. Théoriquement destinés aux espèces classées malgré elles « susceptibles d’occasionner des dégâts » (renards, fouines…), ces pièges éliminent avec la même radicalité des espèces protégées et des animaux domestiques. L’ASPAS dénonce depuis des années ces pièges non sélectifs et barbares, et demande l’interdiction définitive de leur utilisation.
Et certains de ces pièges soi-disant tuants ne tuent pas à chaque fois ! C’est le cas notamment des pièges en X ou des pièges à mâchoires qui, de part de leur technique de déclenchement, peuvent blesser et générer d’atroces souffrances aux animaux qui en sont victimes. Pas plus tard que le 8 mai dernier, une renarde pleine a été retrouvée avec la moitié de la tête coincée dans un piège en X !
Pour en savoir plus sur ces pièges tuants, et comprendre pourquoi il est urgent de les interdire, découvrez / diffusez notre campagne « Non aux pièges tuants ! »
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