Les parcs de chasse ? « Je suis passé par là » dit Willy Schraen, dans une interview sur Facebook accordée à l’association « Les amis des chemins de Sologne » le 3 mars 2021.
Selon le patron des chasseurs de France, ces lieux ont une « vraie fonction de formation », surtout pour un « jeune chasseur de petit gibier du Pas-de-Calais qui n’a jamais vu un sanglier courir de sa vie »…
Autrement dit : c’est super d’élever des sangliers pour les relâcher dans ces lieux fermés, car cela permet de comprendre comment manier des armes et s’entraîner à mieux les tuer !
Quant aux enclos de chasse commerciaux (qui se distinguent des parcs en ce que la chasse y est possible toute l’année) qui proposent aux clients, en plus du choix des trophées, le gîte et le couvert, Willy Schraen les défend avec la même poigne : « s’il y a des gens qui veulent tuer un sanglier d’élevage dans une chasse commerciale, partir avec un morceau de sanglier à la maison pour le manger, ça ne me pose aucun problème ».
C’est donc cela, la réponse tant attendue par l’ASPAS à sa lettre envoyée au président de la Fédération Nationale des Chasseurs le 28 janvier dernier, pour l’exhorter à prendre position sur ces pratiques cruelles et contraires à toute éthique ?…
Plutôt que de répondre à une association de protection de la nature, Willy Schraen a préféré répondre à une association qui vise à terme, à travers sa lutte contre l’engrillagement des grandes propriétés solognotes, à redonner aux chasseurs de nouveaux territoires de chasse et de nouveaux animaux à tuer.
Le « en même temps » spécial Willy
Willy Schraen est contre l’engrillagement, en invoquant les problèmes de « continuum écologique » et de « brassage génétique des animaux », mais en même temps il met en garde contre des propositions de loi qui commencent à voir le jour et qui visent à interdire tous les parcs et enclos de chasse de France !
En réalité, ce dont a peur Willy, c’est sans doute de se voir infliger une nouvelle défaite cynégétique : après la suspension de la chasse à la glu, l’interdiction de la chasse aux oies migratrices en mars, la scission survenue entre chasseurs pendant le confinement d’automne, l’interdiction de ces safaris de la mort serait pour le patron des chasseurs de France une avancée pour le bien-être animal difficile à avaler, lui qui a visiblement quelques ambitions politiques à l’approche de 2022…
Carnage derrière le grillage : STOP à la chasse en enclos !
En septembre 2019, l’ASPAS a dévoilé une enquête exclusive avec des images tournées en caméra-cachée dans un parc de chasse à sangliers en Nouvelle-Aquitaine : les pratiques des chasseurs sont insupportables. Plus de 53 000 citoyens ont déjà signé la pétition en ligne pour demander l’interdiction de la chasse sur des animaux en captivité.
Méconnue, cette pratique n’est pas anecdotique puisqu’elle concerne environ 1 300 parcs et enclos qui détiennent au total 50 000 à 100 000 animaux : cerfs, chevreuils, mouflons, daims, etc.
> Notre enquête complète en infiltration
> Le dépliant de sensibilisation (PDF) à diffuser massivement
> Toutes nos vidéos sur la chasse en enclos
> La lettre de l’ASPAS à Willy Schraen
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