L’ASPAS a filmé des moutons il y a quelques jours en zone de tirs de loups. Le résultat est sans appel : beaucoup trop d’éleveurs ne font pas leur boulot. Des brebis offertes en pâture aux loups, c’est le meilleur moyen de favoriser la prédation… et d’ordonner l’abattage des loups ! Et là, ce sont les loups qui trinquent aussi…
La vidéo a été prise fin octobre 2015, sur les communes de Veynes, Saint-Julien-en-Beauchêne et Dévoluy (Hautes-Alpes).
Dans ce secteur où des loups s’en prennent parfois au bétail, deux loups ont été légalement abattus en août/septembre, ce qui n’a pas empêché la prédation de continuer et le préfet d’ordonner le tir d’un autre loup.
L’État considère que les éleveurs ont « mis en place des moyens de protection », et que les tirs de loups sont ordonnés « en l’absence d’autre solution satisfaisante ». Vraiment ?
La vidéo montre la facilité avec laquelle n’importe quel prédateur peut atteindre ces brebis placées derrières des clôtures dérisoires. Ces filets électrifiés, utilisés par la plupart des éleveurs, sont hauts de 80 cm à 1 m, quand ça n’est pas beaucoup moins s’ils sont mal installés. Ils sont pratiques pour contenir les ovins, mais n’importe quel canidé peut sauter par dessus ! Nos observateurs ont pu très facilement atteindre le cœur des troupeaux sans être inquiétés par le moindre chien de protection, car il n’y en avait pas.
Ni berger, ni protection efficace : ces moutons sont littéralement livrés à la prédation, dans un secteur où des loups sont présents depuis plus de dix ans !
Les éleveurs aiment-ils leurs brebis et leurs agneaux (par ailleurs destinés à l’abattoir), pour les offrir ainsi aux prédateurs ? Il ne s’agit pas d’accuser tel ou tel éleveur, mais de dénoncer un système insensé qui conduit à des tirs de loups alors que rien n’est fait pour protéger le bétail. Subventions sans contrepartie, indemnisations systématiques en cas de prédation… L’ASPAS demande que les éleveurs qui ne protègent pas leurs troupeaux ne soient plus indemnisés. Les Français, qui subventionnent les éleveurs par leurs impôts, sont très majoritairement favorables à la protection des loups. Il est insupportable que les loups soient sacrifiés pour pallier les carences d’un élevage qui refuse d’évoluer.