La justice vient de donner raison à l’ASPAS et ses partenaires associatif Ferus et One Voice qui demandaient la suspension d’un arrêté de tirs de loups dans les Alpes-de-Haute-Provence, considérant qu’il était illégal. Décision illégale stoppée, loups sauvés !
À la demande de nos associations, le tribunal de Marseille vient de suspendre l’arrêté du 9 juin qui ordonnait le tir d’un nombre indéterminé de loups sur la commune de Seyne.
Dans son ordonnance du 19 juin, le juge des référés estime ainsi que cet arrêté ne respecte pas le protocole fixé par l’arrêté ministériel du 15 mai 2013. En particulier il relève l’illégalité de l’absence de précision du nombre de loups à tuer, et l’absence de « dommage exceptionnel » pouvant seul justifier le recours aux tirs de prélèvement. Ces tirs avaient en effet été ordonnés à la suite de deux attaques sur bovins seulement, faisant deux victimes dont l’une n’a été que blessée.
Cette autorisation de tir était manifestement la réponse purement politicienne apportée par la préfète à quelques cas de prédation sur des bovins insuffisamment protégés et surtout à l’histoire fumeuse de l’adolescent qui racontait avoir été attaqué par une meute de 13 loups. Les invraisemblances dans cette histoire n’avaient pas empêché son succès médiatique et sa récupération grossière par les syndicats d’éleveurs anti-loups et par quelques politiciens locaux.
Avant que l’arrêté ne soit suspendu, les chasseurs ont eu le temps de faire plusieurs battues, sans qu’aucun loup n’ait été officiellement tué. En auraient-ils abattu que ça n’aurait rien changé au problème de l’élevage bovin dans cette commune où des veaux pâturent dans des prés dont les clôtures sont de vraies passoires à loups. Depuis une dizaine d’années que des loups sont de retour dans ce secteur, les pouvoirs publics feraient mieux d’inciter enfin les éleveurs à protéger leur bétail, plutôt que chercher à tuer des loups, illégalement ou non.