Un LIFE « MAMMAQ » pour sauvegarder le Vison d’Europe

Le Vison d’Europe, classé en danger critique d’extinction en Europe, est l’une des trois espèces de mammifères les plus menacées en France. Sa préservation constitue un des principaux enjeux de conservation du patrimoine naturel au niveau national. Un programme européen LIFE coordonné par la LPO débute en septembre pour tenter d’enrayer son déclin.

Assises de la mobilité : le WWF France demande aux participants de s’engager clairement pour un avenir sans carbone

Mobilité durable pour page crowdacting<br />© Katrin Havia / WWF-Finland

Le gouvernement ouvrira ce 19 septembre les Assises nationales de la mobilité pour un travail qui devrait se dérouler jusqu’en décembre. Elles constituent pour le WWF France un moment charnière pour accélérer enfin la cadence de la transition écologique nécessaire en France dans les transports, avec les Français et l’ensemble des parties prenantes concernées. 

Cinq priorités ont été identifiées par le WWF France :

  • Faire passer à 30% les ventes de véhicules à faibles et très faibles émissions d’ici la fin du quinquennat
  • Viser l’instauration progressive et concertée de zones à faibles émissions dans les territoires de plus de 100 000 habitants
  • Imaginer de nouveaux partenariats réunissant les acteurs de la mobilité, de l’énergie et du numérique pour repenser les déplacements dans les zones rurales et périurbaines
  • Déployer les solutions financières innovantes et ciblées aux différents enjeux de la mobilité durable
  • Poser les bases d’un dialogue inclusif pour que l’ensemble des acteurs du secteur embraye la transition écologique et avance vers la loi d’orientation de la mobilité

 

Les priorités identifiées par le WWF France : 

Première source d’émission de gaz à effet de serre en France, la mobilité pèse lourd dans notre bilan carbone avec près de 33% de notre consommation annuelle énergétique et 29% de nos émissions de gaz à effet de serre. Le secteur est aussi l’une des principales causes de dégradation de la qualité de l’air. En ce sens, le trafic routier constitue un fardeau pour la santé des citoyens en étant l’origine de la moitié des émissions d’oxydes d’azote et un tiers des particules, et, de fait responsable de près d’un tiers des 48 000 morts prématurées par an en France dues à la pollution atmosphérique.

Dans le même temps, la mobilité représente un enjeu fondamental de cohésion et d’intégration sociale de nos territoires, vecteur essentiel du développement social. Les Français parcourent au quotidien, en un peu moins d’une heure, 25 kilomètres en moyenne, en direction des bassins d’emplois, des services et des commerces. Enfin, le secteur est inscrit au cœur de l’économie avec près de 152 milliards d’euros dépensés par les Français par an pour se déplacer, soit 13% de leurs dépenses de consommation. Le secteur des transports emploie (hors intérim) 1,3 millions de personnes et pèse pour près de 9% du PIB.
 

Cinq objectifs majeurs doivent guider les Assises nationales de la mobilité :

1. Relever le défi de la transition vers une mobilité décarbonée

Dans son nouveau Plan Climat, le gouvernement a avancé d’ici 2040 la fin de la vente des véhicules thermiques. Le WWF appelle maintenant à ce que cette annonce puisse être concrétisée par un plan d’action dédié à court terme, pour accélérer la transition vers les véhicules à faibles et très faibles émissions, avec un point intermédiaire de rendez-vous national d’ici la fin du quinquennat pour faire le bilan et préparer la suite. Le WWF France estime que la part de ces véhicules devrait passer à 30% des ventes d’ici à 2022 pour honorer cet engagement. Pour ce faire, des synergies, aussi bien locales que nationales, doivent être renforcées entre les secteurs de l’énergie et des transports, et renvoient aux enjeux du développement des énergies renouvelables, de stockage et de gestion intelligente de l’électricité et de l’avènement du numérique.

Cet objectif appelle à une vraie transition industrielle en France, qui pourrait créer d’ici 2030 plus de 60 000 emplois, réduire la sortie de capitaux de l’économie française en allégeant la facture pétrolière du pays de quelques 6 milliards d’euros. Cette transition doit être accompagnée des deux autres leviers majeurs de la mobilité durable : la réduction de notre besoin de déplacement et le développement des autres modes et usages de déplacements à moindre impact environnemental.
 

2. Retrouver un air sain dans nos territoires

Il est impératif que la France rattrape son retard dans ce domaine, au regard des 200 villes en Europe qui ont déjà mis en place des zones de circulation restreintes, de Londres à Barcelone en passant par Berlin. Les Assises sont l’occasion pour les territoires de se saisir de l’enjeu crucial de la qualité de l’air en favorisant les collaboration multipartites autour des instruments de la loi sur la transition énergétique, mis à disposition des acteurs locaux (zones de circulation restreinte, élaboration des Plan Climat-Air-Energie Territoriaux, etc).

Face aux pics de pollution chroniques, le WWF invite le gouvernement à inscrire cet enjeu au cœur des Assises, en visant la généralisation progressive et concertée de zones à faibles émissions dans les territoires de plus de 100 000 habitants, pour trouver un second souffle en France sur cet enjeu qui, pour l’instant, reste trop marginal ou conflictuel dans son traitement.
 

3. Rendre compatible mobilité et transition énergétique dans les territoires périurbains et ruraux

4 français sur 10 vivent en dehors de grands pôles urbains, en milieu périurbain ou rural, où la voiture est rendue indispensable dans la mobilité quotidienne. La mobilité durable ne peut-être pensée sans une approche urbanistique des enjeux et des réponses adaptées à l’ensemble des Français. Les Assises sont pour le WWF l’opportunité de se consacrer aux mobilités dans les territoires ruraux, en imaginant de nouveaux partenariats entre les collectivités et les acteurs de la mobilité, de l’innovation numérique, de l’économie de plateforme et du développement des énergies renouvelables décentralisées. Les nombreuses initiatives locales qui ont vu le jour localement demandent à être amplifiées pour le bien-être des habitants et leurs besoins en mobilité.
 

4. Repenser les façons de financer et d’investir dans les infrastructures pour la mobilité durable

L’accompagnement des acteurs du secteur dans la transition écologique doit pouvoir être développé grâce à de nouveaux instruments financiers pour l’avènement de services et d’infrastructures durables de transports. Le WWF compte sur les Assises pour identifier les priorités à dégager pour le prochain plan d’investissement, les instruments innovants pour financer les nouveaux services de la mobilité durable quotidienne (mécanismes de financement participatif, outils de tiers-financement, obligations vertes, fiscalité environnementale…).
 

5. Poser les bases d’un dialogue inclusif, constructif et pérenne vers la mobilité durable

Après le traumatisme du Dieselgate, du fait de la fracture sociale observée dans les territoires liée aux mobilités, après la recrudescence des pics de pollution, les Assises doivent poser les bases saines d’un dialogue inter-acteurs pour avancer plus vite la transition du secteur. La France a les moyens et le potentiel de s’inscrire dans l’avenir pour devenir championne d’une mobilité à faible impact environnemental et accessible à tous, à condition qu’elle sache poser les jalons dans cette direction et avancer un dialogue inclusif, constructif et pérenne.

Assises de la mobilité : le WWF France demande aux participants de s’engager clairement pour un avenir sans carbone

Mobilité durable pour page crowdacting<br />© Katrin Havia / WWF-Finland

Le gouvernement ouvrira ce 19 septembre les Assises nationales de la mobilité pour un travail qui devrait se dérouler jusqu’en décembre. Elles constituent pour le WWF France un moment charnière pour accélérer enfin la cadence de la transition écologique nécessaire en France dans les transports, avec les Français et l’ensemble des parties prenantes concernées. 

Cinq priorités ont été identifiées par le WWF France :

  • Faire passer à 30% les ventes de véhicules à faibles et très faibles émissions d’ici la fin du quinquennat
  • Viser l’instauration progressive et concertée de zones à faibles émissions dans les territoires de plus de 100 000 habitants
  • Imaginer de nouveaux partenariats réunissant les acteurs de la mobilité, de l’énergie et du numérique pour repenser les déplacements dans les zones rurales et périurbaines
  • Déployer les solutions financières innovantes et ciblées aux différents enjeux de la mobilité durable
  • Poser les bases d’un dialogue inclusif pour que l’ensemble des acteurs du secteur embraye la transition écologique et avance vers la loi d’orientation de la mobilité

 

Les priorités identifiées par le WWF France : 

Première source d’émission de gaz à effet de serre en France, la mobilité pèse lourd dans notre bilan carbone avec près de 33% de notre consommation annuelle énergétique et 29% de nos émissions de gaz à effet de serre. Le secteur est aussi l’une des principales causes de dégradation de la qualité de l’air. En ce sens, le trafic routier constitue un fardeau pour la santé des citoyens en étant l’origine de la moitié des émissions d’oxydes d’azote et un tiers des particules, et, de fait responsable de près d’un tiers des 48 000 morts prématurées par an en France dues à la pollution atmosphérique.

Dans le même temps, la mobilité représente un enjeu fondamental de cohésion et d’intégration sociale de nos territoires, vecteur essentiel du développement social. Les Français parcourent au quotidien, en un peu moins d’une heure, 25 kilomètres en moyenne, en direction des bassins d’emplois, des services et des commerces. Enfin, le secteur est inscrit au cœur de l’économie avec près de 152 milliards d’euros dépensés par les Français par an pour se déplacer, soit 13% de leurs dépenses de consommation. Le secteur des transports emploie (hors intérim) 1,3 millions de personnes et pèse pour près de 9% du PIB.
 

Cinq objectifs majeurs doivent guider les Assises nationales de la mobilité :

1. Relever le défi de la transition vers une mobilité décarbonée

Dans son nouveau Plan Climat, le gouvernement a avancé d’ici 2040 la fin de la vente des véhicules thermiques. Le WWF appelle maintenant à ce que cette annonce puisse être concrétisée par un plan d’action dédié à court terme, pour accélérer la transition vers les véhicules à faibles et très faibles émissions, avec un point intermédiaire de rendez-vous national d’ici la fin du quinquennat pour faire le bilan et préparer la suite. Le WWF France estime que la part de ces véhicules devrait passer à 30% des ventes d’ici à 2022 pour honorer cet engagement. Pour ce faire, des synergies, aussi bien locales que nationales, doivent être renforcées entre les secteurs de l’énergie et des transports, et renvoient aux enjeux du développement des énergies renouvelables, de stockage et de gestion intelligente de l’électricité et de l’avènement du numérique.

Cet objectif appelle à une vraie transition industrielle en France, qui pourrait créer d’ici 2030 plus de 60 000 emplois, réduire la sortie de capitaux de l’économie française en allégeant la facture pétrolière du pays de quelques 6 milliards d’euros. Cette transition doit être accompagnée des deux autres leviers majeurs de la mobilité durable : la réduction de notre besoin de déplacement et le développement des autres modes et usages de déplacements à moindre impact environnemental.
 

2. Retrouver un air sain dans nos territoires

Il est impératif que la France rattrape son retard dans ce domaine, au regard des 200 villes en Europe qui ont déjà mis en place des zones de circulation restreintes, de Londres à Barcelone en passant par Berlin. Les Assises sont l’occasion pour les territoires de se saisir de l’enjeu crucial de la qualité de l’air en favorisant les collaboration multipartites autour des instruments de la loi sur la transition énergétique, mis à disposition des acteurs locaux (zones de circulation restreinte, élaboration des Plan Climat-Air-Energie Territoriaux, etc).

Face aux pics de pollution chroniques, le WWF invite le gouvernement à inscrire cet enjeu au cœur des Assises, en visant la généralisation progressive et concertée de zones à faibles émissions dans les territoires de plus de 100 000 habitants, pour trouver un second souffle en France sur cet enjeu qui, pour l’instant, reste trop marginal ou conflictuel dans son traitement.
 

3. Rendre compatible mobilité et transition énergétique dans les territoires périurbains et ruraux

4 français sur 10 vivent en dehors de grands pôles urbains, en milieu périurbain ou rural, où la voiture est rendue indispensable dans la mobilité quotidienne. La mobilité durable ne peut-être pensée sans une approche urbanistique des enjeux et des réponses adaptées à l’ensemble des Français. Les Assises sont pour le WWF l’opportunité de se consacrer aux mobilités dans les territoires ruraux, en imaginant de nouveaux partenariats entre les collectivités et les acteurs de la mobilité, de l’innovation numérique, de l’économie de plateforme et du développement des énergies renouvelables décentralisées. Les nombreuses initiatives locales qui ont vu le jour localement demandent à être amplifiées pour le bien-être des habitants et leurs besoins en mobilité.
 

4. Repenser les façons de financer et d’investir dans les infrastructures pour la mobilité durable

L’accompagnement des acteurs du secteur dans la transition écologique doit pouvoir être développé grâce à de nouveaux instruments financiers pour l’avènement de services et d’infrastructures durables de transports. Le WWF compte sur les Assises pour identifier les priorités à dégager pour le prochain plan d’investissement, les instruments innovants pour financer les nouveaux services de la mobilité durable quotidienne (mécanismes de financement participatif, outils de tiers-financement, obligations vertes, fiscalité environnementale…).
 

5. Poser les bases d’un dialogue inclusif, constructif et pérenne vers la mobilité durable

Après le traumatisme du Dieselgate, du fait de la fracture sociale observée dans les territoires liée aux mobilités, après la recrudescence des pics de pollution, les Assises doivent poser les bases saines d’un dialogue inter-acteurs pour avancer plus vite la transition du secteur. La France a les moyens et le potentiel de s’inscrire dans l’avenir pour devenir championne d’une mobilité à faible impact environnemental et accessible à tous, à condition qu’elle sache poser les jalons dans cette direction et avancer un dialogue inclusif, constructif et pérenne.

Le l&#233;opard des neiges au c&#339;ur d’un d&#233;bat

Le WWF oeuvre pour atteindre cet objectif, en s'appuyant sur l'expertise d'autres organisations qui étudient les léopards des neiges et leurs habitats.<br />© David Lawson / WWF-UK

Le débat autour du léopard des neiges met en lumière la réelle nécessité d’études approfondies sur ce félin insaisissable. Tout le monde s’accorde sur un point néanmoins : les léopards des neiges sont menacés et font face à un risque d’extinction élevé.

De récents débats ont émergé autour du léopard des neiges ; suite à la réévaluation des espèces, l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) a annoncé que le léopard des neiges serait déclassé de « En danger » à « Vulnérable » sur la Liste rouge des espèces menacées.
Certains scientifiques contestent cette décision, les données récoltées étant selon eux plus révélatrices d’une espèce « En danger ». Ce débat n’est pas une surprise puisque la plus grande partie de la population de léopard des neiges n’a pas été encore recensée. Cela met en exergue le besoin urgent d’études approfondies sur les populations de léopards des neiges vivant dans ces montagnes isolées.

« Il ne doit pas y avoir de tergiversation sur la la vulnérabilité du léopard des neiges sauvage. Contrairement à d’autres succès de conservation, cette déclassification de « En danger » à « Vulnérable » est dûe à une réévaluation des espèces, et non – pour l’instant en tout cas – à un accroissement du nombre d’individus. La liste rouge des espèces menacées de l’UICN n’est malheureusement réservée qu’aux espèces faisant face à un risque élevé d’extinction. » 
Margaret Kinnaird, Responsable du programme Vie Sauvage au WWF

Cependant, il est important de noter que les scientifiques s’accordent à dire que les léopards des neiges sont bel et bien menacés et qu’ils font face, à minima, à un « risque élevé d’extinction dans la nature ». Les menaces sont évidentes et diverses : augmentation du conflit avec l’homme, braconnage, développement de gigantesques infrastructures qui empiètent sur leur habitat, et le dérèglement climatique qui a déjà commencé à profondément affecter l’espèce.

Margaret Kinnaird ajoute : « Le léopard des neiges devra faire face à des menaces grandissantes qui mettront en péril sa survie dans les années à venir. Nous sommes déterminés à assurer un futur dans lequel les léopards des neiges pourront évoluer dans des habitats sains et voir leur population augmenter . »

Le léopard des neiges est un indicateur clé d’un écosystème unique et complexe alliant prairies reculées et sommets enneigés qui s’étend de la Sibérie du Sud au Nord jusqu’aux Himalayas au Sud.
Ces régions de hautes altitudes n’abritent pas seulement une faune sauvage unique qui permet aux communautés locales de vivre, elles stockent aussi plus de neige et de glace que n’importe où sur Terre, exception faite des pôles. Ce « troisième pôle » est la source des plus grandes rivières d’Asie dont bénéficient des milliards de personnes en aval.

Selon les dernières études, on estime que d’ici 2070, 70% de l’habitat naturel des léopards des neiges pourrait être perdu. En cause : le dérèglement climatique. Les peuples d’Asie font déjà face à de profonds dérèglements : conditions météorologiques extrêmes de plus en plus fréquentes, réchauffement trop rapide et précipitations imprévisibles ont dévasté leur habitat, détruit leurs récoltes et entraîné une exode urbaine.
Ces changements accroissent la pression sur ces communautés, ces écosystèmes et les populations de léopard des neiges.

Le WWF interpelle les gouvernements afin qu’ils redoublent d’efforts pour lutter contre le braconnage et apaiser les conflits homme-animal. Un rapport récent publié par TRAFFIC estime que près de 450 léopards des neiges sont tués illégalement chaque année – ce même trafic qui décime les éléphants, les rhinocéros et les tigres à travers l’Asie et l’Afrique.

L’augmentation des conflits entre les hommes et les léopards est en partie dûe à la diminution du nombre de proies sauvages et à la réduction de leur habitat, engendré par le surpâturage et aggravé par la hausse des températures. Le manque de proies sauvages pousse malheureusement les léopards à chasser le bétail, ce à quoi es habitants répondent e plus souvent en les tuant ou en les empoisonnant.
Qu’ils soient « Vulnérables » ou « En danger », la question ne pose pas quant à l’urgence de trouver des solutions face à ces menaces, qui mettent en péril leur survie. Il faut envisager des alternatives durables dont les communautés rurales pourront bénéficier et qui viendront en soutien à la sauvegarde de la biodiversité.

Pour atteindre cet objectif, le WWF s’appuie sur l’expertise d’autres organisations qui étudient les léopards des neiges et leurs habitats.

Le léopard des neiges au cœur d’un débat

Le WWF oeuvre pour atteindre cet objectif, en s'appuyant sur l'expertise d'autres organisations qui étudient les léopards des neiges et leurs habitats.<br />© David Lawson / WWF-UK

Le débat autour du léopard des neiges met en lumière la réelle nécessité d’études approfondies sur ce félin insaisissable. Tout le monde s’accorde sur un point néanmoins : les léopards des neiges sont menacés et font face à un risque d’extinction élevé.

De récents débats ont émergé autour du léopard des neiges ; suite à la réévaluation des espèces, l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) a annoncé que le léopard des neiges serait déclassé de « En danger » à « Vulnérable » sur la Liste rouge des espèces menacées.
Certains scientifiques contestent cette décision, les données récoltées étant selon eux plus révélatrices d’une espèce « En danger ». Ce débat n’est pas une surprise puisque la plus grande partie de la population de léopard des neiges n’a pas été encore recensée. Cela met en exergue le besoin urgent d’études approfondies sur les populations de léopards des neiges vivant dans ces montagnes isolées.

« Il ne doit pas y avoir de tergiversation sur la la vulnérabilité du léopard des neiges sauvage. Contrairement à d’autres succès de conservation, cette déclassification de « En danger » à « Vulnérable » est dûe à une réévaluation des espèces, et non – pour l’instant en tout cas – à un accroissement du nombre d’individus. La liste rouge des espèces menacées de l’UICN n’est malheureusement réservée qu’aux espèces faisant face à un risque élevé d’extinction. » 
Margaret Kinnaird, Responsable du programme Vie Sauvage au WWF

Cependant, il est important de noter que les scientifiques s’accordent à dire que les léopards des neiges sont bel et bien menacés et qu’ils font face, à minima, à un « risque élevé d’extinction dans la nature ». Les menaces sont évidentes et diverses : augmentation du conflit avec l’homme, braconnage, développement de gigantesques infrastructures qui empiètent sur leur habitat, et le dérèglement climatique qui a déjà commencé à profondément affecter l’espèce.

Margaret Kinnaird ajoute : « Le léopard des neiges devra faire face à des menaces grandissantes qui mettront en péril sa survie dans les années à venir. Nous sommes déterminés à assurer un futur dans lequel les léopards des neiges pourront évoluer dans des habitats sains et voir leur population augmenter . »

Le léopard des neiges est un indicateur clé d’un écosystème unique et complexe alliant prairies reculées et sommets enneigés qui s’étend de la Sibérie du Sud au Nord jusqu’aux Himalayas au Sud.
Ces régions de hautes altitudes n’abritent pas seulement une faune sauvage unique qui permet aux communautés locales de vivre, elles stockent aussi plus de neige et de glace que n’importe où sur Terre, exception faite des pôles. Ce « troisième pôle » est la source des plus grandes rivières d’Asie dont bénéficient des milliards de personnes en aval.

Selon les dernières études, on estime que d’ici 2070, 70% de l’habitat naturel des léopards des neiges pourrait être perdu. En cause : le dérèglement climatique. Les peuples d’Asie font déjà face à de profonds dérèglements : conditions météorologiques extrêmes de plus en plus fréquentes, réchauffement trop rapide et précipitations imprévisibles ont dévasté leur habitat, détruit leurs récoltes et entraîné une exode urbaine.
Ces changements accroissent la pression sur ces communautés, ces écosystèmes et les populations de léopard des neiges.

Le WWF interpelle les gouvernements afin qu’ils redoublent d’efforts pour lutter contre le braconnage et apaiser les conflits homme-animal. Un rapport récent publié par TRAFFIC estime que près de 450 léopards des neiges sont tués illégalement chaque année – ce même trafic qui décime les éléphants, les rhinocéros et les tigres à travers l’Asie et l’Afrique.

L’augmentation des conflits entre les hommes et les léopards est en partie dûe à la diminution du nombre de proies sauvages et à la réduction de leur habitat, engendré par le surpâturage et aggravé par la hausse des températures. Le manque de proies sauvages pousse malheureusement les léopards à chasser le bétail, ce à quoi es habitants répondent e plus souvent en les tuant ou en les empoisonnant.
Qu’ils soient « Vulnérables » ou « En danger », la question ne pose pas quant à l’urgence de trouver des solutions face à ces menaces, qui mettent en péril leur survie. Il faut envisager des alternatives durables dont les communautés rurales pourront bénéficier et qui viendront en soutien à la sauvegarde de la biodiversité.

Pour atteindre cet objectif, le WWF s’appuie sur l’expertise d’autres organisations qui étudient les léopards des neiges et leurs habitats.

40 organisations appellent le secteur privé à mettre fin à la destruction du Cerrado

Entre 2013 et 2015, tous les deux mois, une surface équivalente à la superficie de São Paulo ou de Londres a été perdue.<br />© Juan Pratginestos / WWF

Dans un manifeste publié aujourd’hui, 40 organisations appellent les entreprises et les investisseurs impliqués dans les chaînes d’approvisionnement en soja et en bœuf à s’engager pour empêcher la destruction du Cerrado. Ce biome, qui abrite un tiers de la biodiversité du Brésil, est notamment menacé par l’expansion agricole et la spéculation foncière.

Entre 2013 et 2015, 18 962 km2 de Cerrado ont été détruits au Brésil. Cela signifie qu’au cours de cette période, tous les deux mois, une surface équivalente à la superficie de São Paulo ou de Londres a été perdue. La vitesse de cette destruction fait de cette zone l’un des écosystèmes les plus menacés de la planète. Pour ces raisons, plusieurs organisations environnementales ont décidé de publier de manière conjointe le manifeste « The future of the Cerrado in the hands of the market: the conversion of native vegetation must be stopped » (« L’avenir du Cerrado est entre les mains du secteur privé : il faut mettre fin à la conversion de la végétation naturelle »).

La principale cause de la destruction du biome du Cerrado est l’expansion de l’agro-industrie dans des zones de végétation naturelle. Et la situation est préoccupante. En effet, depuis plus de 10 ans maintenant, le taux de conversion de végétation naturelle dans le Cerrado a été plus élevé qu’en Amazonie. C’est pourquoi, le manifeste demande aux entreprises qui achètent du soja et du bœuf provenant du Cerrado, ainsi qu’aux investisseurs qui travaillent dans le secteur, de commencer à défendre ce biome. Ainsi, il est nécessaire que tous ces acteurs prennent des engagements et adoptent des politiques efficaces pour mettre un terme à la conversion de la végétation naturelle, et qu’ils ne s’approvisionnent plus dans des zones récemment déboisées.

Les organisations signataires demandent également le respect des engagements internationaux pris par le gouvernement, ainsi que la mise en place d’instruments et de politiques pour encourager une production plus responsable dans le Cerrado. Elles alertent sur le fait que le simple respect de la loi n’est pas suffisant, car elle permet encore de convertir plus de 40 millions d’hectares du biome. Les organisations demandent aussi aux gouvernements et au secteur privé de développer des incitations et des instruments financiers afin de rétribuer les producteurs qui préservent la végétation naturelle.

Le manifeste présente 15 arguments justifiant ces demandes, parmi lesquels :

  • Le Cerrado abrite les sources d’eau qui alimentent 8 des 12 bassins hydrographiques du Brésil et un tiers de la biodiversité du pays, dont 44% d’espèces végétales endémiques. Il est toutefois menacé et a déjà perdu environ 50% de sa superficie originelle ;
  • Si les bénéfices issus de la production record de soja en 2017 sont réinvestis dans des activités de déforestation dans un but d’expansion agricole, le taux de conversion du biome du Cerrado pourrait être encore plus élevé que celui observé jusqu’à présent.
  • Si la destruction du Cerrado se poursuit au rythme observé entre 2003 et 2013, 480 plantes et espèces animales auront disparu d’ici 2050, et nous perdrons encore 31 à 34% du Cerrado ;
  • Les émissions de gaz à effet de serre résultant de ce processus empêcheront le Brésil de respecter ses engagements internationaux ;
  • La réduction de la taille du biome pourrait entraîner une modification des régimes de précipitations dans la région, et avoir ainsi un impact sur la productivité agricole ;
  • La conversion du Cerrado menace également les droits des communautés locales, qui ne possèdent pas de titres de propriété et sont donc menacées par l’accaparement des terres et la spéculation foncière ;
  • Les atteintes aux droits des populations vont au-delà de l’utilisation des terres. Celles-ci sont également touchées par la réduction du débit des rivières et leur contamination par des produits agrochimiques, par l’épuisement des ressources naturelles en raison de leur exploitation et par l’urbanisation croissante, qui a notamment des conséquences sur les services de santé publique, d’éducation et d’assainissement ;
  • Il est possible de développer les activités agricoles sans causer autant de destruction. Environ 40 millions d’hectares ont déjà été défrichés, et ils peuvent être utilisés pour la production de soja au Brésil. Cette surface est suffisante pour que la Brésil atteigne ses objectifs d’expansion de la production de soja pour les 50 prochaines années.
  • L’un des arguments du secteur privé justifiant l’absence de suivi des chaînes de production est l’absence d’un programme de suivi de la déforestation dans le Cerrado. Le Ministère brésilien des Sciences, des Technologies, de l’Innovation et de la Communication a déjà publié les données officielles jusqu’en 2015 et a déclaré que le suivi de cette zone se fera maintenant annuellement, comme c’est déjà le cas pour l’Amazonie.