L’OISEAU MAGAZINE n°127 : parution fin juin

En Inde, le déclin des vautours entre 1997 et 2007 a varié entre 95 et 99,9 % des populations en fonction des espèces. Principal responsable, le diclofénac, un anti-inflammatoire à usage vétérinaire, interdit depuis 2006 dans les pays d’Asie. Aujourd’hui, ce sont les vautours africains qui disparaissent, victimes des carcasses de grands mammifères empoisonnées par les braconniers, les éleveurs, le plomb des munitions ou encore victimes de la croyance populaire.

Retour à la vie sauvage

Le projet Tx2 a pour but de mettre sur pied un plan d'action destiné à protéger le tigre et à doubler sa population d'ici 2022.<br />© naturepl.com / Edwin Giesbers / WWF

Un tigre de Sibérie, Panthera tigris altaica, vient d’être relâché dans la nature, au cœur du parc national de Bikin dans l’Extrême-Orient russe. Surnommé Vladik, en référence à la ville de Vladivostok, où il s’était fait repérer, errant, il retrouve aujourd’hui sa liberté après plusieurs mois de réhabilitation dans un centre dédié.

 

Une espèce en sursis 

Le tigre de Sibérie, également appelé tigre de l’Amour, est le plus grand de tous les tigres. Son nom fait référence au fleuve Amour qui coule en Sibérie et en Chine. Sa fourrure change de couleur selon les saisons et s’éclaircit l’hiver pour mieux se fondre dans la neige. Particulièrement épaisse, elle lui permet de résister aux températures hivernales extrêmes des régions où il évolue.

Autrefois largement répandu, son habitat se résume aujourd’hui à la cordillère du Sikhote-Aline, au cœur des provinces de Primorie et de Khabarovsk dans l’Extrême-Orient russe, ainsi qu’à de petits territoires à la frontière chinoise et peut-être en Corée du Nord.

Et ce sont, une fois de plus, les activités humaines qui sont à l’origine de son déclin. Chassés pour leur fourrure et pour leurs os, prisés par la médecine chinoise, les félins sont également souvent abattus par des éleveurs en représailles aux attaques perpétrées sur leurs troupeaux. Quant à l’exploitation forestière pour le commerce du bois, elle entraîne une diminution de leurs proies, ce qui amène les tigres de Sibérie à abandonner leur territoire et à disparaître peu à peu…

 

Doubler le nombre de tigres d’ici 2022

En 100 ans, la population de tigres sauvages est passée de 100 000 à 3 900 individus, malgré d’importants efforts de conservation entrepris depuis les années 1970. En 2010, alors que le nombre de tigres était au plus bas (3 200 individus), les gouvernements des 13 pays qui abritent encore le félin – le Bangladesh, le Bhoutan, le Cambodge, l’Inde, l’Indonésie, le Laos, la Malaisie, le Myanmar, le Népal, La Russie, la Thaïlande et le Vietnam – ont décidé de mettre sur pied un plan d’action destiné à protéger le tigre et à doubler sa population à l’horizon 2022, la prochaine année chinoise du Tigre.

Cet ambitieux projet, dont le WWF est l’un des principaux acteurs, a pour nom Tx2. Il prévoit une approche stratégique à long terme, basée sur la collaboration transfrontalière.

 

Vladik retrouve sa liberté

En novembre 2016, à Vladivostok, dans l’Extrême-Orient russe, un promeneur plutôt inhabituel est aperçu dans les rues de la ville, mettant les passants en émoi. Il s’agit de Vladik, un jeune tigre de Sibérie, âgé de 2 ans environ et pesant 140 kg, signe d’une santé de fer.

Un groupe d’experts de l’office de la chasse du kraï du Primorié et du Centre pour la réhabilitation et la réintroduction des tigres et autres animaux rares (Centre PRNCO), soutenu par IFAW (Fonds international pour la protection des animaux), se rend aussitôt sur place pour capturer le jeune mâle. Ce dernier est placé en quarantaine, puis étroitement surveillé dans un grand enclos de réhabilitation.

Six mois plus tard, il est relâché au sein du parc national de Bikin (dans la région du Kraï du Primorié). Selon l’enquête menée cet hiver, il n’y a pas de tigres mâles dans la région. Vladik peut donc revendiquer le territoire. D’autant qu’il a conservé sa peur des humains, l’un des principaux critères pour évaluer la possibilité de libérer un tigre adulte dans la nature. Cette réintroduction s’inscrit dans un vaste programme de restauration du tigre de Sibérie. Elle n’est pas la première mais chaque vie compte si nous voulons sauver l’espèce en voie de disparition.
 

Retour à la vie sauvage

Le projet Tx2 a pour but de mettre sur pied un plan d'action destiné à protéger le tigre et à doubler sa population d'ici 2022.<br />© naturepl.com / Edwin Giesbers / WWF

Un tigre de Sibérie, Panthera tigris altaica, vient d’être relâché dans la nature, au cœur du parc national de Bikin dans l’Extrême-Orient russe. Surnommé Vladik, en référence à la ville de Vladivostok, où il s’était fait repérer, errant, il retrouve aujourd’hui sa liberté après plusieurs mois de réhabilitation dans un centre dédié.

 

Une espèce en sursis 

Le tigre de Sibérie, également appelé tigre de l’Amour, est le plus grand de tous les tigres. Son nom fait référence au fleuve Amour qui coule en Sibérie et en Chine. Sa fourrure change de couleur selon les saisons et s’éclaircit l’hiver pour mieux se fondre dans la neige. Particulièrement épaisse, elle lui permet de résister aux températures hivernales extrêmes des régions où il évolue.

Autrefois largement répandu, son habitat se résume aujourd’hui à la cordillère du Sikhote-Aline, au cœur des provinces de Primorie et de Khabarovsk dans l’Extrême-Orient russe, ainsi qu’à de petits territoires à la frontière chinoise et peut-être en Corée du Nord.

Et ce sont, une fois de plus, les activités humaines qui sont à l’origine de son déclin. Chassés pour leur fourrure et pour leurs os, prisés par la médecine chinoise, les félins sont également souvent abattus par des éleveurs en représailles aux attaques perpétrées sur leurs troupeaux. Quant à l’exploitation forestière pour le commerce du bois, elle entraîne une diminution de leurs proies, ce qui amène les tigres de Sibérie à abandonner leur territoire et à disparaître peu à peu…

 

Doubler le nombre de tigres d’ici 2022

En 100 ans, la population de tigres sauvages est passée de 100 000 à 3 900 individus, malgré d’importants efforts de conservation entrepris depuis les années 1970. En 2010, alors que le nombre de tigres était au plus bas (3 200 individus), les gouvernements des 13 pays qui abritent encore le félin – le Bangladesh, le Bhoutan, le Cambodge, l’Inde, l’Indonésie, le Laos, la Malaisie, le Myanmar, le Népal, La Russie, la Thaïlande et le Vietnam – ont décidé de mettre sur pied un plan d’action destiné à protéger le tigre et à doubler sa population à l’horizon 2022, la prochaine année chinoise du Tigre.

Cet ambitieux projet, dont le WWF est l’un des principaux acteurs, a pour nom Tx2. Il prévoit une approche stratégique à long terme, basée sur la collaboration transfrontalière.

 

Vladik retrouve sa liberté

En novembre 2016, à Vladivostok, dans l’Extrême-Orient russe, un promeneur plutôt inhabituel est aperçu dans les rues de la ville, mettant les passants en émoi. Il s’agit de Vladik, un jeune tigre de Sibérie, âgé de 2 ans environ et pesant 140 kg, signe d’une santé de fer.

Un groupe d’experts de l’office de la chasse du kraï du Primorié et du Centre pour la réhabilitation et la réintroduction des tigres et autres animaux rares (Centre PRNCO), soutenu par IFAW (Fonds international pour la protection des animaux), se rend aussitôt sur place pour capturer le jeune mâle. Ce dernier est placé en quarantaine, puis étroitement surveillé dans un grand enclos de réhabilitation.

Six mois plus tard, il est relâché au sein du parc national de Bikin (dans la région du Kraï du Primorié). Selon l’enquête menée cet hiver, il n’y a pas de tigres mâles dans la région. Vladik peut donc revendiquer le territoire. D’autant qu’il a conservé sa peur des humains, l’un des principaux critères pour évaluer la possibilité de libérer un tigre adulte dans la nature. Cette réintroduction s’inscrit dans un vaste programme de restauration du tigre de Sibérie. Elle n’est pas la première mais chaque vie compte si nous voulons sauver l’espèce en voie de disparition.
 

Pour que tourisme et biodiversité fassent bon ménage

Dans le cadre du programme européen ERASMUS +, la LPO, partenaire officiel de BirdLife en France, et ses partenaires européens (SEO BirdLife pour l’Espagne, HOS pour la Grèce, LIPU pour l’Italie et BirdLife Malta pour Malte) collaborent pour améliorer les pratiques d’écotourisme, de tourisme de nature et de birdwatching. En effet, malgré des pratiques souvent plus respectueuses que celles du tourisme « classique », des améliorations sont encore possibles afin de réduire leurs effets sur l’environnement, notamment en ce qui concerne les petites îles du sud de l’Europe.

[Tribune] Donald Trump peut-il avoir la peau de l’Accord de Paris ?

Pascal Canfin, Directeur Général du WWF France<br />© F.Stijepovic

Nous saurons (normalement) dans quelques jours si les Etats‑Unis se retirent ou non de l’Accord de Paris sur le climat. Certains voudront voir dans cette décision – si elle est finalement prise – la fin de l’Accord de Paris. Sera-ce vraiment le cas ? Non pour plusieurs raisons.

D’abord, l’Accord de Paris commence en 2020. Il a été décidé en décembre 2015 à Paris puis signé et ratifié tout au long de l’année 2016. Mais il entre formellement en vigueur en 2020. Dès lors, ce qu’une décision de Donald Trump peut faire, une autre peut le défaire. Et si l’actuel Président américain n’est pas réélu, son successeur pourra faire en sorte que les Etats‑Unis reviennent dans l’Accord l’année de son entrée en vigueur, en 2020/2021.
 

Donald #Trump peut-il avoir la peau de l’Accord de Paris ? Pas si sûr… https://t.co/7jJR0rXKjN pic.twitter.com/R4dcHp6j63

— Alter Éco (@AlterEco_) 31 mai 2017

Par ailleurs, si la décision américaine est si difficile à prendre pour le président Trump, c’est que son administration est divisée et que nombre de soutiens des Républicains ne sont pas favorables à ce que les Etats‑Unis sortent de Paris. C’est le cas d’un nombre important de parlementaires mais aussi et surtout de la communauté des affaires américaine. Si la décision de sortir n’a pas encore été annoncée, c’est en grande partie parce que 1 000 entreprises ont lancé un appel il y a quelques semaines pour appeler Donald Trump à rester dans l’Accord. Non par altruisme mais tout simplement parce que les entreprises considèrent de plus en plus qu’agir pour sauver notre climat est une condition de notre prospérité de demain, et parce que si les Etats‑Unis ne sont plus autour de la table pour co-fixer les règles du jeu, les entreprises américaines risquent de voir leur influence sur la fixation de ces règles diminuées d’autant… Or, le reste du monde a envoyé un signal clair depuis l’élection de Trump : l’Accord de Paris s’appliquera avec ou sans les Etats‑Unis.

 

Les Etats-Unis isolés

Près de 50 pays ont depuis lors ratifié l’Accord et une cinquantaine ont pris des engagements additionnels à ceux pris à Paris. Lors du G7 en Italie, il y a quelques jours, les Etats‑Unis se sont retrouvés isolés face à un G6 uni. Et les tentatives diplomatiques américaines pour faire céder ce front ont échoué. Aucun chef d’Etat n’a envie de faire ce plaisir à Donald Trump et le climat est en train au contraire de devenir l’un des piliers de la relation entre l’Europe et les émergents, au premier rang desquels la Chine.

Enfin, les Etats‑Unis sont un pays au moins aussi divers que l’Union européenne. Entre le Dakota du Nord qui vit grâce aux gaz de schiste, les vieux Etats charbonniers, le Texas pétrolier et les côtes progressistes où s’invente une partie de l’économie neutre en carbone de demain, les intérêts et les visions du monde sont différentes, pour ne pas dire concurrentes. Ainsi, si le gouvernement fédéral décide de sortir de l’Accord climat, il y a fort à parier qu’encore plus de villes et d’Etats fédérés prendront comme engagement politique de s’y conformer.

Donal Trump n’aura donc pas la peau de l’Accord de Paris et celui-ci restera encore longtemps en vigueur, bien après que l’actuel Président américain aura quitté la Maison blanche !

Corse : quand les juges viennent au secours des Guêpiers !

La LPO et les associations environnementalistes locales viennent d’obtenir l’annulation du permis d’aménager un lotissement de 43 731 m2 dans un espace naturel remarquable proche du littoral.

Les juges de la Cour administrative d’appel de Marseille confirment que ce projet d’urbanisation est illégal car il menace notamment une colonie de Guêpiers d’Europe, espèce rare, protégée et en déclin en sur le territoire Corse.

G7 : malgré l’indécision des Etats-Unis, les décideurs du monde soutiennent l’Accord de Paris

Lors du dernier G7, les décideurs du monde ont soutenu l'Accord de Paris.<br />© Global Warming Images / WWF

Six des plus grandes puissances économiques, réunies à l’occasion du G7 en Italie, ont réaffirmé leur soutien à l’Accord de Paris et à sa mise en œuvre.

Si les décideurs politiques sont parvenus à un consensus sur la nécessité de tirer parti des opportunités économiques et en matière de création d’emplois qu’offre la transition énergétique et sur le besoin de soutenir les pays en développement, les Etats-Unis ont retardé leur annonce sur la poursuite de leur adhésion à l’Accord de Paris.

I will make my final decision on the Paris Accord next week!

— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 27 mai 2017

« Les décideurs politiques des six plus grandes puissances économiques du monde ont clairement affirmé que le changement climatique reste une priorité mondiale et ont fait part de leur engagement pour mettre en œuvre l’Accord de Paris et accélérer l’action climatique. C’est encourageant même si les Etats-Unis sont toujours indécis. Les pays du G7 ont reconnu les co-bénéfices qu’implique la transition vers un avenir énergétique propre et durable : la création d’emplois, les opportunités en matière d’innovation et de croissance. Leur engagement pour soutenir les pays en développement est critique pour maintenir la hausse du réchauffement climatique sous la barre des 1,5°C. Ils doivent garder cet état d’esprit pour le G20 qui aura lieu en juillet en Allemagne. »
Manuel Pulgar-Vidal, directeur du programme international Climat et Energie au WWF
 

As #G7 ends, world leaders send strong signal on #climateaction despite uncertain US https://t.co/Zv8So1tB0V @manupulgarvidal @WWFitalia pic.twitter.com/4qgE8uweAe

— WWF Climate & Energy (@climateWWF) 27 mai 2017

« Pour son premier déplacement à l’étranger, le président Trump a trouvé un monde uni, des plus grandes puissances économiques au Pape François, pour lutter contre le changement climatique et pour soutenir l’Accord de Paris. Il est profondément troublant que les Etats-Unis ne se joignent pas aux décideurs du monde pour entériner l’Accord de Paris, en particulier à la lumière du soutien massif pour l’Accord exprimé par les acteurs majeurs de l’économie américaine parmi lesquels plus de 1000 petites et grandes entreprises américaines. Il est plus évident que jamais que les entreprises, les Etats, les universités et les villes américaines ont repris le flambeau du leadership sur le climat : 3 millions d’Américains sont employés par le secteur économique de la transition énergétique et que les emplois dans les secteurs du solaire et de l’éolien ont augmenté 12 fois plus vite que la moyenne nationale. Cependant, les dernières solutions aux crises mondiales ont toujours requis un leadership politique clair et nous encourageons fortement l’administration Trump à prendre des décisions pour participer pleinement à la mise en œuvre de l’Accord de Paris. L’avenir de l’économie américaine et la sécurité mondiale ne peuvent pas se permettre que les Etats-Unis fassent marche arrière face aux progrès réalisés ces dernières années. »
Lou Leonard, Vice président du WWF US sur l’énergie et le climat

« Nous reconnaissons le leadership et la détermination de la présidence italienne et des pays européens pour maintenir le climat en haut de l’agenda politique international : le communiqué final du G7 est un signe qu’ils sont parvenus à un consensus sur les réalités et les opportunités de la transition énergétique. L’impact du changement climatique constitue une question plus urgente que jamais. Chaque pays a la responsabilité morale d’agir. Nous saluons le soutien apporté par la présidence italienne et les autres pays à l’Accord de Paris ; ils ont fait preuve d’un esprit de collaboration et n’ont pas renoncé à leurs principes et à leur volonté d’agir maintenant. Désormais, nous appelons le gouvernement italien à faire preuve de courage et de détermination en matière de lutte contre le changement climatique, sur son territoire et au sein de l’UE. C’est un devoir envers les citoyens et les générations futures. »
Gaetano Benedetto, directeur du WWF Italie
 

6/7 #G7Taormina leaders agree that #climatechange is a priority for humanity & the planet. The 7th is beginning to wonder…and rightly so! pic.twitter.com/xJeot6ZpsM

— Marco Lambertini (@WWF_DG) 27 mai 2017

« Le G7 qui vient s’achever en Italie confirme l’isolement des Etats-Unis sur le sujet du climat et démontre que le monde reste uni et continue d’avancer. Les pays n’ont pas rejoint l’Accord de Paris pour faire plaisir à Barack Obama. Ils n’en sortiront pas pour faire plaisir à Donald Trump ! »
Pascal Canfin, Directeur général du WWF France