[Tribune] La transition énergétique mondiale est en marche, mais la plupart des décideurs ne le savent pas (encore)

Pascal Canfin, Directeur Général du WWF France<br />© F.StijepovicLa transition énergétique mondiale est en marche mais les faits et les données qui le démontrent sont encore trop peu connus des décideurs et du grand public. Le WWF a publié le 1er septembre à l’occasion du G20 qui se tient en Chine 15 données qui le prouvent même si le mouvement nécessite une accélération certaine.

L’émission par la France des premiers green bonds souverains, la ratification de l’Accord de Paris sur le climat par la Chine et les Etats-Unis et les prochaines ratifications qui ne manqueront d’être annoncées au cours des prochaines semaines sont autant de nouvelles devant contribuer à transformer le cadre de pensée de tous les décideurs.

Lorsque nous demandons à des ministres, à des chefs d’entreprise ou lors de conférences publiques à notre auditoire quelle part les énergies renouvelables ont représenté en 2015 dans la totalité des nouvelles capacités de production d’électricité installées dans le monde, la plupart des réponses se situent entre 5, 20 ou 50 % pour les plus audacieux. La réponse, selon l’agence internationale de l’énergie, est 90 % !

Ce chiffre était de 50 % en 2014 et 90 % en 2016 ! Il a fallu des décennies aux renouvelables pour conquérir les premiers 50 %, et 3 ans pour les seconds.
 

Les représentations des décideurs sont souvent en retard par rapport à la réalité

Voilà un bel exemple « d’ubérisation » d’une industrie entière. Mais si ce chiffre est quasiment inconnu des décideurs c’est parce que leurs représentations sont souvent en retard par rapport à la réalité. Ils regardent et pensent le monde avec les catégories d’hier et non plus celle d’aujourd’hui.

Le premier résultat tangible en matière climatique de cette révolution dans le domaine de l’électricité est que les émissions globales de CO2 provenant du secteur de l’énergie ont stagné pour la seconde année consécutive en 2015 malgré une croissance économique mondiale de 3%. Nous sommes donc sans doute en train de vivre les premiers éléments du découplage entre production de richesses économiques et émissions de CO2.
 

Bonne voie

Même si ce n’est que le tout début du chemin, nous sommes enfin sur la bonne voie. Et les bénéfices en terme d’emplois ne se font pas attendre. L’emploi dans les renouvelables a atteint 8,1 millions en 2015, soit un niveau record. Et lorsque nous accélèrerons la transition les bénéfices économiques et sociaux s’amplifieront.

Selon l’Organisation internationale du travail, qui regroupe les syndicats et  les entreprises, d’ici 2030, il y aura 60 millions d’emplois en plus dans un monde qui lutte vraiment contre le dérèglement climatique que dans un monde qui laisserait se propager le chaos en matière de climat.

Les chefs d’Etat et de gouvernement du monde entier doivent donc poursuivre la voie ouverte par l’Accord de Paris en décembre dernier. Car si cette transition est bien en marche il faut qu’elle accèlère sinon nous perdrons la course contre la montre contre le dérèglement climatique. Bonne élève, la Chine est devenue l’an dernier le leader mondial des renouvelables, comme elle l’est aussi par exemple dans les bus électriques. Sa consommation et sa production de charbon ont sans doute connu leur pic historique en 2014 et ne cessent de baisser depuis, plus de cinq ans avant la date qui était prévue.
 

La Chine est devenue le premier émetteur mondial d’obligations vertes

Ce virage se traduit aussi sur le plan financier. La Chine est devenue cette année le premier émetteur mondial « d’obligations vertes ». C’est une bonne nouvelle même si la promesse « verte » de ces titre financiers doit être mieux contrôlée et tracée pour éviter tout greenwashing. Confrontée à une crise environnementale majeure en matière de pollution de l’air et de l’eau notamment, la Chine peut  faire progresser son ambition de la « civilisation écologique », formellement inscrite dans son plan quinquennal.

Partout dans le monde nous menons la bataille culturelle pour que les représentations changent. Les preuves scientifiques sont incontestables, les technologies sont là, les mesures politiques à prendre sont connues, de plus en plus d’entreprises ont compris l’intérêt de s’engager pleinement dans cette transition. Nous pouvons réussir cet immense défi que l’humanité s’est lancé à elle-même. Et nous sommes même maintenant sur le bon chemin pour gagner la bataille. Alors accélérons.

Pascal Canfin, Directeur général du WWF France

Espagne : activités extractives, dragage et agriculture intensive menacent le site de Doñana

Costa Doñana<br />© Diego Lopez / WWFDoñana, connu comme l’un des sites protégés les plus remarquables en Europe, risque d’entrer sur la Liste du Patrimoine mondial en péril de l’Unesco à cause des activités agricoles et industrielles qui s’y exercent. Après des années de mauvaise gestion et notamment de surexploitation de son eau, le parc national pourrait être totalement asséché si aucune mesure n’est prise au plus vite. C’est ce que révèle la dernière étude du WWF Sauvons Doñana : du danger à la prospérité réalisé par Dalberg.
 
Situé dans le sud de l’Espagne, Doñana abrite plus de 4000 espèces, dont le lynx ibérique qui est en voie de disparition, et accueille six millions d’oiseaux migrateurs. Au-delà de sa richesse environnementale, le site est essentiel à l’économie régionale puisqu’il fournit des emplois aux  200 000 habitants de la région dans le secteur de la pêche, de l’agriculture, de la recherche et de l’écotourisme.
 
Ces trente dernières années, les activités industrielles et notamment l’agriculture intensive ont utilisé plus de 80% de l’eau qui devrait alimenter les marais de Doñana. Très polluées par les pesticides et engrais utilisés par le secteur agricole, les eaux qui continuent à alimenter le site portent également atteinte à sa biodiversité. C’est le cas de la production croissante de fraises qui a un impact important sur la quantité mais aussi la qualité de l’eau de Costa Doñana d’autant que 70% de la production d’Espagne est cultivée sur le site. A elle seule, l’industrie de la fraise représente 400 millions d’euros chaque année.
 
A l’agriculture intensive s’ajoute plus de 1000 puits illégaux, 3000 hectares de fermes illégales, un plan de dragage ainsi que des projets d’extraction et de stockage de gaz. Le gouvernement andalou soutient également la réouverture d’une mine jouxtant le parc, mine connue pour avoir déjà causé l’une des pires catastrophes environnementales qu’ait vécue l’Espagne.
 

Faites-vous entendre

Le WWF appelle les institutions internationales à mettre le gouvernement espagnol face ses responsabilités pour la mauvaise gestion de Doñana. L’Espagne doit au plus vite mettre un terme aux menaces exercées sur le site quelles qu’elles soient, notamment via un plan solide de gestion de l’eau.
 
 « Costa Doñana est à un tournant : soit le gouvernement espagnol respecte au plus vite les engagements internationaux qu’il a adopté, soit il continue à permettre sa surexploitation quitte à ce que la situation devienne irréversible et conduise à son classement sur la liste du patrimoine mondial en péril en juin 2017. La protection de Doñana n’est pas seulement une question d’intérêt local ou national, elle est d’une importance internationale. »
Juan Carlos del Olmo, directeur général du WWF Espagne
 
« Le site de Doñana est protégé par presque tous les niveaux de protection : parc national, site Ramsar, site Natura 2000, réserve de la biosphère de l’Unesco, site classé au Patrimoine mondial de l’Unesco.
Si nous ne sommes pas en mesure de préserver ce site emblématique, comment pouvons-nous espérer préserver notre planète ? Nos actes doivent être à la hauteur de notre ambition ! » 
Pascal Canfin, directeur général du WWF France

Vous aussi interpellez le Président du gouvernement d’Espagne et demandez au gouvernement espagnol d’intervenir concrètement sur le site wwf.fr/faitesvousentendre

#FAITESVOUSENTENDRE

Le WWF France accompagne le Groupe SEB 
pour aller plus loin dans sa démarche environnementale

Le WWF France accompagne le Groupe SEB 
pour aller plus loin dans sa démarche environnementale<br />© WWFLe WWF France et le Groupe SEB avancent ensemble pour réduire l’empreinte carbone du groupe et améliorer l’efficacité énergétique de ses produits.

En 2015, le WWF, le Global Compact, WRI (World Ressource Institut) et le CDP (Carbon Disclosure Project) lançaient l’initiative Science Based Target appelant  les grandes entreprises mondiales à s’engager publiquement en faveur d’objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, sur la base d’une démarche scientifique visant à maintenir le réchauffement climatique bien en dessous des 2°C. C’est désormais chose faite pour le groupe SEB qui, accompagné par le WWF France, a rejoint l’initiative en 2016. La prochaine étape sera de voir l’ensemble des objectifs du groupe validés par l’initiative.

Le WWF France reconnait la pertinence des actions déjà engagées par Rowenta, une des marques du groupe SEB, et l’accompagne pour aller plus loin sur 3 axes clés: l’efficacité énergétique, l’utilisation de plastiques recyclés, et la réparabilité des produits. Dans les mois à venir, le WWF France travaillera enfin avec la marque sur des produits innovants sur le plan environnemental.

« Nous démontrons à travers ce partenariat l’intérêt de porter les enjeux environnementaux au plus haut niveau avec l’engagement du groupe SEB sur une méthodologie robuste telle que Science Based Target. Cette démarche se décline de manière opérationnelle sur des thématiques clés que sont l’efficacité énergétique, la réparabilité ainsi que l’utilisation, d’ici 2020, d’au moins 20% de matériaux recyclés dans tous les nouveaux produits de la marque Rowenta. Un bel engagement en termes de durabilité ! », explique Marie-Christine Korniloff, directrice déléguée au Monde Economique du WWF France.

 « Le groupe SEB a orienté sa stratégie de façon à concevoir des produits et services novateurs, dans le respect de ses exigences éthiques, sociales et environnementales. Dans la lignée de ses démarches en matière de développement durable, le groupe SEB est aujourd’hui ravi d’amplifier son engagement en s’impliquant dans un partenariat majeur avec le WWF France », ajoute Joël Tronchon, Directeur Développement Durable du Groupe SEB.

Vérité 7/10 sur la chasse : Tuer des animaux coincés dans des enclos, c’est légal !

En France, toute l’année, on peut tuer des animaux sauvages coincés dans des enclos. Sans aucune possibilité de fuite, ils n’ont d’autre issue que celle de la mort, traqués par […]

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Espagne : activités extractives, dragage et agriculture intensive menacent le site de Costa Doñana

Costa Doñana<br />© Diego Lopez / WWFCosta Doñana, connu comme l’un des sites protégés les plus remarquables en Europe, risque d’entrer sur la Liste du Patrimoine mondial en péril de l’Unesco à cause des activités agricoles et industrielles qui s’y exercent. Après des années de mauvaise gestion et notamment de surexploitation de son eau, le parc national pourrait être totalement asséché si aucune mesure n’est prise au plus vite. C’est ce que révèle la dernière étude du WWF Sauvons Doñana : du danger à la prospérité réalisé par Dalberg.
 
Situé dans le sud de l’Espagne, Costa Doñana abrite plus de 4000 espèces, dont le lynx ibérique qui est en voie de disparition, et accueille six millions d’oiseaux migrateurs. Au-delà de sa richesse environnementale, le site est essentiel à l’économie régionale puisqu’il fournit des emplois aux  200 000 habitants de la région dans le secteur de la pêche, de l’agriculture, de la recherche et de l’écotourisme.
 
Ces trente dernières années, les activités industrielles et notamment l’agriculture intensive ont utilisé plus de 80% de l’eau qui devrait alimenter les marais de Costa Doñana. Très polluées par les pesticides et engrais utilisés par le secteur agricole, les eaux qui continuent à alimenter le site portent également atteinte à sa biodiversité. C’est le cas de la production croissante de fraises qui a un impact important sur la quantité mais aussi la qualité de l’eau de Costa Doñana d’autant que 70% de la production d’Espagne est cultivée sur le site. A elle seule, l’industrie de la fraise représente 400 millions d’euros chaque année.
 
A l’agriculture intensive s’ajoute plus de 1000 puits illégaux, 3000 hectares de fermes illégales, un plan de dragage ainsi que des projets d’extraction et de stockage de gaz. Le gouvernement andalou soutient également la réouverture d’une mine jouxtant le parc, mine connue pour avoir déjà causé l’une des pires catastrophes environnementales qu’ait vécue l’Espagne.
 

Faites-vous entendre

Le WWF appelle les institutions internationales à mettre le gouvernement espagnol face ses responsabilités pour la mauvaise gestion de Costa Doñana. L’Espagne doit au plus vite mettre un terme aux menaces exercées sur le site quelles qu’elles soient, notamment via un plan solide de gestion de l’eau.
 
 « Costa Doñana est à un tournant : soit le gouvernement espagnol respecte au plus vite les engagements internationaux qu’il a adopté, soit il continue à permettre sa surexploitation quitte à ce que la situation devienne irréversible et conduise à son classement sur la liste du patrimoine mondial en péril en juin 2017. La protection de Costa Doñana n’est pas seulement une question d’intérêt local ou national, elle est d’une importance internationale. »
Juan Carlos del Olmo, directeur général du WWF Espagne
 
« Le site de Costa Doñana est protégé par presque tous les niveaux de protection : parc national, site Ramsar, site Natura 2000, réserve de la biosphère de l’Unesco, site classé au Patrimoine mondial de l’Unesco.
Si nous ne sommes pas en mesure de préserver ce site emblématique, comment pouvons-nous espérer préserver notre planète ? Nos actes doivent être à la hauteur de notre ambition ! » 
Pascal Canfin, directeur général du WWF France

Vous aussi interpellez le Président du gouvernement d’Espagne et demandez au gouvernement espagnol d’intervenir concrètement sur le site wwf.fr/faitesvousentendre

#FAITESVOUSENTENDRE

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