Depuis sa création en 1998, France générosités sensibilise et mobilise les plus nombreux à l’acte de don. Dans un contexte difficile, les associations et fondations recherchent le soutien des citoyens pour faire face aux besoins croissants de solidarité et à la baisse de financements publics afin de financer et mettre en place leurs actions d’intérêt général. La LPO est devenue membre de France générosités en 2015 et soutient ses campagnes de communication.
En avril 2016, le WWF France publiait la liste des 25 entreprises françaises ayant les plus forts impacts sur les écosystèmes mondiaux. Quatorze de ces entreprises sont concernées du fait, notamment, de leur approvisionnement en pâte à papier, papier et carton. Il semblait ainsi important de porter une attention toute particulière à l’analyse de leurs politiques papiers.
Evaluant la politique papier des grandes entreprises, collectivités ou institutions dans le but de les inciter à améliorer leurs performances environnementales, le Baromètre PAP50, réalisé par le WWF France et Riposte Verte sous mécénat de PAPREC, s’est ainsi concentré cette année sur l’analyse des pratiques de 53 grandes entreprises françaises dans la grande distribution, l’agroalimentaire, le conseil, la beauté et le luxe, la distribution de fournitures de bureau, la gestion du courrier et les télécommunications ou encore des secteurs de l’énergie et de la chimie. Le baromètre prend en compte les consommations de papier, la responsabilité des papiers utilisés (selon la classification WWF 2016) et les actions mises en place pour optimiser la collecte des papiers usagés.
Les résultats du Baromètre PAP50 2016 sont encourageants car, parmi les 22 entreprises ayant répondu de façon complète, certaines montrent de très bonnes performances. Ainsi, La Française des Jeux, Yves Rocher, Engie, Carrefour, La Poste présentent des performances à la hauteur. Certaines entreprises, pourtant mal ou moyennement notées lors de la première évaluation en 2010, ont par ailleurs constamment progressé depuis.
Plus décevant est cependant le taux de participation de 41 % révélant un manque transparence de certains. Ces entreprises sont pourtant toutes concernées, consommant beaucoup de papier de bureau et publiant des volumes parfois très conséquents de documents institutionnels, promotionnels et éditique. Elles sont aussi directement responsables, sous leurs propres marques, de la mise sur le marché de produits papiers.
A titre d’exemple, parmi les 14 entreprises présentant les plus forts impacts sur les écosystèmes, notamment par leurs approvisionnements en papier et pâte à papier, seules 4 entreprises ont répondu, avec un score variable allant de « Excellent » (Carrefour) à « Insuffisant » (Les Mousquetaires) en passant par « Moyen à bon » (Auchan, L’Oréal). Ces organisations de stature mondiale ont un poids certain sur les écosystèmes et, par leurs engagements, choisissent de faire partie de la solution. Les sept autres restent suspicieusement silencieuses sur leurs performances (Casino, Leclercq, Système U, Danone, Lactalis, Sodiaal, Savencia). Le secteur de l’agro-alimentaire, qui engloutit une part importante de produits papetiers pour ses emballages, apparaît le secteur le plus en retard de l’échantillon.
« En 2016, les résultats du Baromètre PAP50 démontrent qu’il est possible d’avoir une politique exemplaire en matière de papiers recyclés et certifiés sans déforestation ainsi que dans l’optimisation de l’usage du papier. Nous félicitons La Française des Jeux pour son leadership en la matière. Et nous demandons aux entreprises qui n’ont aucune transparence ou aucun engagement sur l’utilisation responsable du papier de sortir de cette attitude irresponsable pour la planète alors que toutes les solutions sont disponibles », conclut Pascal Canfin, directeur général du WWF France.
La LPO vous donne rendez-vous à Ménigoute pour la 32e édition du Festival international du film ornithologique.
La 17e Conférence des Parties de la CITES – Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction – vient de prendre fin à Johannesbourg. En présence d’un nombre record de pays, 181 au total, cette rencontre aura permis d’aboutir à des décisions fortes pour mieux protéger les nombreuses espèces menacées et d’intensifier les efforts pour combattre l’augmentation croissante du braconnage et du trafic d’espèces sauvages.
Pour n’en citer que quelques-unes, les pays ont voté pour le maintien de l’interdiction en vigueur du commerce international d’ivoire d’éléphants et de cornes de rhinocéros. Ils ont également acté le classement en Annexe 1, c’est-à-dire l’interdiction du commerce international, du perroquet gris d’Afrique et des pangolins. Et ils se sont aussi entendus sur la mise en place de règles plus strictes sur le commerce du requin soyeux, des requins renard, des raie « diable de mer » et du bois de rose.
Parmi les nombreux sujets qui étaient à l’ordre du jour, les pays se sont aussi mis d’accord sur des mesures fortes visant à apporter une réponse globale au commerce croissant illégal et insoutenable des espèces sauvages. S’ils ont appelé à la fermeture des marchés domestiques de l’ivoire qui contribuent au commerce illégal, les pays ont aussi réaffirmé leur soutien au dispositif des Plans d’action nationaux pour l’ivoire (PANI). Ce dispositif est au cœur de la lutte contre le trafic d’ivoire et identifie les pays qui sont les maillons faibles. Par ailleurs, la CITES a appelé le Vietnam et le Mozambique à prendre dès que possible des mesures significatives pour lutter contre le trafic de cornes de rhinocéros sous peine de sanctions.
Les pays ont aussi adopté des mécanismes de traçabilité pour permettre une pêche durable des requins et des raies et mieux encadrer les fermes d’élevage de tigres et plus largement l’élevage d’animaux en captivité. L’objectif est ici de mieux prévenir le blanchiment d’animaux capturés dans la nature.
Pour la première fois, la CITES a officiellement débattu et adopté des résolutions sur des enjeux transversaux concernant le commerce illégal d’espèces sauvages, notamment la corruption et la réduction de la consommation d’espèces sauvages menacées.
« Alors que de nombreuses espèces sauvages sont chaque jour plus menacées par le braconnage et le commerce illégal, les pays se devaient de prendre des mesures fortes à Johannesbourg. Et ils l’ont fait. Cette conférence est une réussite majeure pour la protection des espèces sauvages.
Si interdire le commerce international des espèces fait souvent les gros titres, c’est bien l’application de cette interdiction qui fait la différence. Les pays n’ont plus aucune excuse : ils disposent maintenant d’un large panel d’outils et d’un mandat clair. Ils se doivent maintenant de passer à l’action et de faire face à leurs responsabilités. »
Theressa Frantz, co-cheffe de la délégation du WWF à la CdP17 de la CITES
Sur les traces des baleines à bosse, les scientifiques du WWF, de l’IRD et d’Opération Cétacés sont revenus de leur seconde campagne MARACAS à bord de l’Amborella. Grâce à cette opération consistant notamment à la pose de balises sur les baleines aperçues dan la région, il est désormais possible de suivre les cétacés par internet en temps réel.
Lancé en 2016, le projet WHERE explore la distribution spatiale et l’habitat des baleines à bosse sur l’ensemble de l’espace maritime de la Nouvelle-Calédonie.
Ce projet s’intéresse en particulier aux régions éloignées du parc naturel de la mer de Corail, une des plus grandes zones marines protégées au monde, créée par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie en 2014.
Menées par les équipes du WWF, de l’IRD et d’Opération Cétacés, avec le soutien de l’équipage de l’Amborella, le navire océanographique du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, les deux premières campagnes de cette étude (MARACAS 1 et 2) viennent de s’achever.
La campagne MARACAS 1 s’est déroulée du 22 août au 4 septembre dans l’ouest de la mer de Corail. Elle avait pour but d’échantillonner les grands complexes récifaux de Chesterfield et Bellona, lesquels s’étendent sur plus de 300 km de long.
Au cours des deux semaines de mission, quelques groupes de baleines ont pu être observés et étudiés. Bien que la météo ventée n’ait pas facilité le travail de l’équipe, il est surprenant de n’avoir pas rencontré plus d’animaux sur cette zone pourtant connue pour être un des hauts lieux de la chasse baleinière du 19ème siècle, alors même que la mission s’est déroulée au pic de la saison de reproduction.
Les membres de l’expédition se gardent néanmoins de toute conclusion hâtive. La saison 2016 semble en effet avoir enregistré un faible nombre de baleines sur les différents sites de reproduction de l’hémisphère sud. Une nouvelle campagne menée dans cette zone en 2017 apportera de plus amples informations.
La campagne MARACAS 2 vient quant à elle tout juste de s’achever. Elle s’est déroulée pendant 3 jours dans la région de Walpole toujours à bord de l’Amborella. Cette fois, une météo très favorable a permis d’acquérir de nombreuses informations sur la présence de baleines à bosse dans cette zone du parc naturel de la mer de Corail. Une trentaine d’animaux a été observée. Parmi eux, de nombreuses mères accompagnées de baleineaux. Comme lors de la première campagne, des clichés photographiques et des échantillons de peau ont été collectés et permettront d’en apprendre plus sur la connectivité au sein du parc.
L’équipe a pu équiper quatre baleines adultes de balises satellitaires.
Les données recueillies permettront de suivre leur déplacement, mais également d’en savoir davantage sur la manière dont ces animaux utilisent leur habitat. En effet, en plus de la localisation géographique, les balises utilisées fourniront des profils de plongée permettant d’obtenir des informations sur le comportement des animaux.
Le public est invité à suivre les déplacements de ces baleines sur l’explorateur cartographique en ligne du gouvernement.
Le programme WHERE est réalisé en partenariat avec :
L’Union européenne devrait ratifier de manière imminente l’Accord de Paris permettant ainsi l’entrée en vigueur du texte avant la COP22 qui s’ouvrira à Marrakech le 7 novembre.
Le Parlement européen vient de donner son feu vert pour une ratification accélérée de l’Accord de Paris, confirmant l’annonce des ministres européens de l’environnement vendredi 30 septembre. Grâce à cette procédure, la ratification de l’UE sera acquise sans attendre que chacun des Vingt-Huit ait ratifié le texte dans son propre pays.
C’est un tour de force juridique puisque pour l’UE, ratifier un accord international comme l’Accord de Paris suppose normalement de le faire en tant qu’Union, mais aussi par chaque Etat membre. A ce jour, seuls quelques pays membres l’ont déjà ratifié au niveau national : Allemagne, Autriche, France, Hongrie, Slovaquie, Malte et Portugal.
Pour entrer en vigueur, l’Accord de Paris doit être ratifié par au moins 55 pays, représentant au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Avec la ratification de l’Union européenne, ces seuils seront atteints avant le 7 octobre. Le texte entrant en vigueur le 30e jour suivant l’atteinte de ces seuils, l’ouverture de la COP22 le 7 novembre marquera donc aussi l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris.
« L’Union européenne a été l’un des leaders climatiques dans les années 1990 et 2000. Prendre des décisions à 28 lui a ensuite fait perdre son avance plutôt que de la tirer vers le haut. En ratifiant de manière accélérée l’Accord de Paris, l’UE permet à la fois au texte d’entrer en vigueur plus tôt que prévu, avant la COP22, et revient aussi dans la course. Il faut s’en réjouir et saluer l’action de la France qui a joué un rôle clé dans cette décision. Après le temps de la ratification, vient maintenant le temps de l’action pour l’UE et les pays du monde entier. »
Pascal Canfin, directeur général du WWF France
Les pays Parties à la CITES, réunis à Johannesbourg pour la 17e Conférence des Parties depuis le 24 septembre, viennent tout juste de rejeter les propositions de la Namibie et du Zimbabwe visant à vendre leur ivoire à l’étranger ainsi que la proposition visant à classer en Annexe 1 les populations d’éléphants du Botswana, de Namibie, d’Afrique du Sud et du Zimbabwe.
« Ces décisions ferment la porte à toute possibilité de rouvrir le commerce international d’ivoire, donnant au monde l’opportunité de faire front contre son commerce illégal.
La population des éléphants d’Afrique connaît un rapide déclin sur le continent en raison du braconnage pour leur ivoire. Ouvrir le marché de l’ivoire aurait compromis les efforts pour les conserver.
Plutôt que de voter pour la réouverture du commerce, les pays réunis à la 17e Conférence des Parties à la CITES ont fait le bon choix. Ils ont choisi de renforcer l’interdiction, déjà en vigueur, du commerce international de l’ivoire en appelant, dans le même temps, à la fermeture des marchés domestiques de l’ivoire et en renforçant le dispositif des plans d’action nationaux pour l’ivoire.
Ces actions sont fondamentales pour sécuriser le futur des éléphants d’Afrique. Aucune de ces propositions n’aurait permis de mieux préserver cette espèce du braconnage. La proposition consistant à classer en Annexe 1 les populations d’éléphants d’Afrique du Botswana, de Namibie, d’Afrique du Sud et du Zimbabwe aurait au contraire ouvert la porte à un commerce légal de l’ivoire.
La Namibie a affirmé pendant les débats qu’elle n’aurait pas d’autre option que de formuler une réserve si la proposition était acceptée. Cela l’aurait exemptée des régulations de la CITES concernant l’éléphant et lui aurait permis de commercialiser légalement son ivoire sans que la CITES n’ait de droit de regard. Même si la Namibie peut être fière de la manière dont elle préserve ses espèces sauvages, cette décision aurait été très regrettable.
Maintenant que le débat est clos, les pays du monde entier doivent traduire les annonces faites ici à Johannesbourg en des mesures fortes sur le terrain. »
Ginette Hemley, Cheffe de la délégation du WWF pour la CdP17 de la CITES
Les pays Parties à la CITES, réunis à Johannesbourg pour la 17e Conférence des Parties depuis le 24 septembre, viennent tout de rejeter les propositions de la Namibie et du Zimbabwe consistant à rouvrir le commerce international de l’ivoire. Ce vote devrait donner le coup d’envoi d’une série de décisions sur l’éléphant d’Afrique qui est à l’agenda des discussions ce jour.
La proposition de la Namibie a été rejetée à 73 contre 27. Celle du Zimbabwe à 80 voix contre 21.
« La CITES vient d’acter le maintien de l’interdiction déjà en vigueur du commerce international de l’ivoire. C’était la bonne décision à prendre pour l’éléphant.
Le déclin rapide des éléphants d’Afrique à travers la majeure partie du continent s’explique par le braconnage et le trafic d’ivoire. Rouvrir un quelconque commerce de l’ivoire viendrait compromettre les efforts mis en œuvre pour protéger les éléphants. Cela donnerait aussi aux organisations criminelles l’opportunité de blanchir l’ivoire issu du braconnage, empêchant la bonne application des lois, et ruinerait le travail entrepris pour réduire la demande des consommateurs qui est à l’origine de ce braconnage de masse.
Les pays présents à la 17e Conférence des Parties de la CITES viennent à juste titre d’annoncer leur volonté de fermer les marchés domestiques de l’ivoire et de renforcer les plans nationaux pour combattre le trafic d’ivoire. Ils ont ainsi réaffirmé qu’il s’agissait là du meilleur moyen de sauver les éléphants.
Il est impératif que les pays traduisent maintenant leurs décisions en actes forts. Dans le cas contraire, l’avenir de l’un des animaux les plus emblématiques sera très sérieusement compromis. »
Ginette Hemley, Cheffe de la délégation du WWF pour la CdP17 de la CITES
Le trafic de tigres à travers l’Asie ne baisse pas : entre 2000 et 2015, au moins 1 755 tigres en auraient été victimes soit plus de deux animaux par semaine. C’est le résultat de l’étude menée par TRAFFIC et WWF et présentée aujourd’hui à l’occasion de la 17e Conférence des Parties de la CITES.
Intitulée Reduced to Skin and Bones Re-examined, cette étude met en avant 801 saisies enregistrées de tigres et de leurs produits – de la peau et des os notamment – à travers l’Asie depuis 2000. Bien que le commerce international de tigres et de leurs produits soit interdit depuis des décennies, le braconnage pour le commerce illégal reste la plus grande menace directe pour la survie de l’espèce.
Environ 3 900 tigres à l’état sauvage, seulement
Alors que l’on ne compte plus qu’environ 3 900 tigres à l’état sauvage, des preuves indiquent que les animaux saisis proviennent de plus en plus d’établissements d’élevage en captivité : entre 2012 et 2015, au moins 30% des tigres saisis en étaient issus.
Si la majorité des saisies ont été signalées par l’Inde, il a été prouvé que les trafiquants exploitent encore une voie commerciale déjà identifiée, allant de la Thaïlande jusqu’au Vietnam en passant par le Laos – trois pays où le nombre de fermes d’élevage de tigres a augmenté.
« Cette analyse apporte des preuves concrètes attestant que le commerce illégal du tigre, ainsi que ses parties et produits, persiste et reste une source d’inquiétude majeure de conservation. Malgré les engagements répétitifs des gouvernements pour fermer les fermes d’élevage en Asie, ces établissements sont de plus en plus nombreux et jouent un rôle grandissant dans l’alimentation de ce commerce illégal. » – Steven Broad, directeur exécutif de TRAFFIC.
La 17e Conférence des Parties de la CITES doit être l’occasion de mettre la pression sur les pays qui ont des fermes d’élevage de tigres – il s’agit notamment de la Chine, du Vietnam, de la Thaïlande et du Laos. Il est impératif que ces pays se fixent des échéances pour progressivement abandonner puis définitivement fermer ces établissements.
La semaine dernière, après avoir été pointé du doigt par la CITES pour son manque de contrôle et de réglementation du commerce d’espèces sauvages, le Laos a d’ailleurs annoncé qu’il était prêt à discuter de la manière d’abandonner cette pratique. La Thaïlande a également adopté des mesures répressives concernant son tristement célèbre Temple du Tigre et promis d’enquêter sur toutes les installations d’élevage de tigres.
« Les réseaux criminels augmentent leur trafic de tigres élevés en captivité à travers l’Asie, compromettant les efforts mis en œuvre pour appliquer la loi et favorisant une plus grande demande. Les pays de l’aire de répartition du tigre doivent rapidement fermer leurs élevages, sans quoi ces tigres verront leur avenir réduit à des peaux et des os. » – Ginette Hemley, cheffe de la délégation du WWF à la CdP17 de la CITES
Hausse des saisies de tigres vivants en Thaïlande et au Vietnam
L’étude a également souligné une hausse manifeste des saisies de tigres vivants, notamment en Thaïlande et au Vietnam, avec 17 animaux saisis entre 2000 et 2004 et 186 animaux au cours des quatre dernières années. On estime généralement que cette hausse est directement liée à la croissance des fermes d’élevage de tigres.
Des saisies récentes ont mis en lumière les points chauds du commerce illégal au Vietnam, pays qui fait d’ailleurs l’objet d’un examen par la CITES pour son manque de progrès dans la lutte contre le commerce illégal de cornes de rhinocéros, d »ivoire et de tigres.
Dans une démarche collaborative de lutte contre le braconnage de tigres, l’Inde a appelé les gouvernements présents à la CdP17 à partager toute preuve photographique de peaux de tigres saisies pour les comparer avec des images de caméras piège de tigres sauvages. A l’instar des empreintes digitales de l’homme, chaque rayure de tigres est unique. Cela devrait donc aider les organismes de contrôle et les biologistes travaillant sur l’espèce à identifier les tigres braconnés et retracer leurs origines.
Dans le cadre de sa 17e Conférence des Parties, la CITES vient de recommander le classement en Annexe I des huit espèces de pangolins – quatre espèces d’Asie et quatre espèces d’Afrique. Le WWF salue cette décision qui devrait permettre de mieux protéger ces espèces particulièrement menacées par le commerce international.
Mammifère insectivore, le pangolin est aussi appelé fourmilier écailleux. S’il est méconnu, il est pourtant le mammifère le plus braconné au monde. Jusqu’à ce jour, les huit espèces de pangolins étaient classées en Annexe II de la CITES. Son classement en Annexe I impliquerait l’interdiction de son commerce international.
« C’est une grande victoire et une nouvelle aussi extraordinaire que rare pour les pangolins, l’une des espèces les plus menacées et les plus braconnées.
Donner aux huit espèces de pangolins une protection totale dans le cadre de la CITES écarte toute question relative à leur commerce légal et rendra la tâche plus difficile aux trafiquants qui seront plus lourdement sanctionnés.
Mais la lutte ne s’achève pas ici. Les pays Parties à la CITES doivent maintenant se mobilier pour que la décision soit appliquée. Le commerce illégal sera toujours une menace pour les pangolins tant que la demande de viande et d’écailles persistera. Nous devons redoubler d’efforts pour combattre le braconnage et le trafic de ces espèces, et réduire la demande de produits illégaux issus de la faune sauvage, notamment en Chine et au Vietnam.
Ce jour marque une belle avancée pour la conservation des espèces sauvages. Mais les pangolins auront une véritable chance de survie si les pays s’engagent et agissent avec la même détermination dont ils ont fait preuve aujourd’hui. Peut-être les pangolins perdront-ils alors le titre de mammifère le plus braconné. » – Ginette Hemley, Cheffe de la délégation du WWF pour la CdP17 de la CITES.