Luc Hoffmann : disparition d'un père fondateur du WWF

Luc Hoffmann<br />© WWF-Intl / WWFSi le WWF pleure la perte du Dr Luc Hoffmann qui s’est éteint ce jeudi à l’âge de 93 ans, il rend hommage au soutien extraordinaire qu’il a apporté, sa vie durant, à la protection de la nature et au travail mené à ses côtés.

Luc Hoffmann a été l’un des premiers membres du Conseil d’administration du WWF international et son premier vice-président jusqu’en 1988. Il a non seulement aidé les fondateurs du WWF International à établir l’organisation au niveau global, mais il a aussi fondé le WWF France et le WWF Grèce. Jusqu’à ce jour, il était vice-président d’honneur du WWF.

Passionné par l’ornithologie depuis sa petite enfance, le Dr Luc Hoffmann a obtenu un doctorat en zoologie à l’Université de Bâle et fut l’auteur de plus de 60 livres et publications sur les oiseaux et leurs habitats. Au cours de sa vie, le Dr Hoffmann s’est consacré à la conservation dans le cadre de son travail personnel mais aussi son implication dans de nombreux instituts et fondations.

Outre son action pour soutenir le WWF, Luc Hoffmann a été directeur de Wetlands international, vice-président de l’UICN et a créé la Fondation Internationale du Banc d’Arguin en Mauritanie. Il a joué un rôle-clé dans les premiers efforts pour sauver le Coto Doñana en Espagne, et a été un pilier dans la création de la Convention de Ramsar sur les zones humides.

Afin de rendre un hommage à long terme au travail de visionnaire de Luc Hoffmann, le WWF et la Fondation Mava ont créé, en 2012, l’Institut Luc Hoffmann. Il a pour objectif de répondre par des solutions durables et scientifiques aux défis environnementaux les plus complexes de la planète. En 1998, Luc Hoffmann a reçu la plus haute distinction du WWF International, la Médaille de la Conservation du Duc d’Edimbourg. La France lui a également remis la Légion d’honneur en 2010, et son travail de protection de la biodiversité a été récompensé par le prix de la Fondation Prince Albert II de Monaco en 2016.

Le fils de Luc, André Hoffmann est actuellement vice-président du WWF International.

« Luc Hoffmann était un visionnaire de la cause environnementale et a réussi, à titre individuel, à accroître l’attention du public quant à la nécessité de protéger l’environnement. Il a consacré son existence à la protection de la nature par son travail sur le terrain et sa philanthropie. Sans Luc Hoffmann, il n’y aurait pas de WWF et nous lui serons à jamais reconnaissants pour ses contributions à notre environnement. Au nom du WWF, j’exprime toute ma sympathie à toute la famille de Luc Hoffmann en ces moments difficiles. »
Yolanda Kakabadse, Présidente du WWF International

« Peu de personnes auront autant compté que Luc Hoffmann pour la conservation de la nature en France et dans le monde. Le WWF France pleure non seulement l’homme dont la détermination et l’engagement restent un modèle pour tous, mais aussi celui qui lui a permis de voir le jour en 1973. Il a consacré – en toute humilité – son existence, son énergie, sa force de persuasion, à la protection d’espèces et d’espaces emblématiques notamment de Camargue, de Brenne et des Alpes. »
Pascal Canfin, directeur général du WWF France

« Luc était un véritable pionnier de la conservation moderne de la nature et a inspiré toute une génération de jeunes amoureux de la nature qui agissent désormais pour préserver les habitats et les espèces en danger. Je suis moi-même un produit de l’inspiration qu’il a insufflé. Merci Luc ! »
Marco Lambertini, directeur général du WWF International

« C’est un privilège pour moi de diriger un institut qui honore le travail de conservation de Luc Hoffmann. Il a été l’un des pionniers du mouvement moderne de conservation et l’Institut Luc Hoffmann entretiendra cette innovation et réflexion avant-gardiste. »
Jonathan Hutton, directeur de l’Institut Luc Hoffmann

« Le décès de Luc Hoffmann marque la fin d’une véritable époque de conservation. C’était un homme incroyable, un véritable pionnier et un très bon ami qui a inspiré tellement d’entre nous grâce à sa passion unique pour la nature. Nous lui sommes très reconnaissants pour avoir fondé le WWF-Grèce, et personnellement je me souviendrai toujours de sa sagesse et des moments précieux passés ensemble au service de cette cause durant de nombreuses années. Il va vraiment, vraiment nous manquer. »
Demetres Karavellas, directeur général du WWF Grèce

 

Loi sur la biodiversité : de réelles avancées, malgré des occasions manquées

 <br />© naturepl.com  / Laurent Geslin / WWFCe mercredi 20 juillet 2016, 40 ans après sa grande sœur dite « Loi de protection de la nature », la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages est enfin adoptée par l’Assemblée nationale.

La naissance fut difficile : il a fallu quatre ans pour que ce texte soit enfin approuvé, après un parcours gouvernemental et parlementaire semé d’embûches, sous la pression constante des lobbies agricoles, agrochimiques, industriels, cynégétiques, sans oublier celui de la pêche maritime. Si elle ne remet pas en cause un modèle économique à courte vue qui hypothèque l’avenir de la biodiversité et donc de nos sociétés modernes, cette loi contient de réelles avancées.

Depuis 1976, nombre de politiques publiques françaises et européennes sont venues conforter les actions de protection et de restauration de la biodiversité. Pourtant force est de constater que l’érosion continue, et s’accélère même pour un trop grand nombre d’espèces.

La loi-cadre sur la biodiversité, promise par le candidat François Hollande et actée par la feuille de route pour la transition écologique de septembre 2012, a logiquement généré une attente forte de la part de tous ceux qui suivent, étudient, combattent cette perte majeure pour la planète et pour l’humanité. Ainsi seule la refondation des politiques sectorielles intégrant la préservation de la biodiversité peut permettre une réelle transition écologique. Cette loi n’y répond pas.

Précédé de trois mois de débats régionaux et d’une cinquantaine de réunions de concertation, le projet présenté en conseil des ministres le 26 mars 2014 aura été discuté pendant 27 mois. Malgré ses manques, la nouvelle loi votée aujourd’hui comporte suffisamment d’éléments novateurs, de nouveaux principes et de mesures concrètes pour que nos organisations soulignent les progrès obtenus.

Cette nouvelle loi, avec ses avancées et malgré ses limites, doit permettre d’ancrer davantage les objectifs de protection du vivant dans la culture publique et la pratique, que ce soit au niveau national ou dans les territoires.

Le cadre législatif est une chose, mais ce sont les politiques publiques, les budgets et les décisions quotidiennes qui diront si la France est capable de relever dans la durée, ces enjeux essentiels pour l’avenir. Une étape importante est franchie aujourd’hui grâce aux nouveaux cadres et outils fournis par cette loi sur la biodiversité. Mais il reste encore beaucoup à faire pour reconquérir la biodiversité, la nature et les paysages. Nos organisations seront toujours là pour porter cette ambition au service de l’intérêt général.

[Tribune] Le charbon européen tue et détruit le climat

Pascal Canfin, Directeur Général du WWF France<br />© F.StijepovicPrès de 10 milliards d’euros d’argent public viennent encore, chaque année, subventionner l’industrie du charbon. Comment justifier que le contribuable soutienne cette industrie qui à la fois pollue l’environnement et contribue aux décès de plusieurs milliers d’Européens ?

Le 5 juillet, le WWF, le CAN, l’Alliance pour la santé et l’environnement (HEAL) et Sandbag publiaient le tout premier rapport révélant le véritable coût humain du charbon en cartographiant le déplacement des poussières de charbon émanant des centrales européennes et l’impact de cette dispersion de pollution atmosphérique sur notre santé.

La pollution atmosphérique liée au charbon et ses impacts sur la santé ne s’arrête pas en effet aux frontières des pays qui l’exploitent. Il est désormais impératif et urgent que chaque pays de l’Union européenne prenne ses responsabilités et renonce à cette énergie polluante datant d’un autre siècle.

En 2013, leurs émissions étaient responsables de plus de 22 900 décès prématurés et de dizaines de milliers de problèmes de santé allant des maladies cardiaques aux bronchites. Ce qui représente au total des coûts sanitaires évalués à plus de 62,3 milliards d’euros chaque année, qui ne sont bien sûr pas payés par les entreprises charbonnières mais par tous les contribuables !

Parmi les pays les plus impactés par la pollution issue des centrales à charbon figurent l’Allemagne avec 3 630 décès prématurés, l’Italie avec 1 610 décès prématurés, et la France où 1 380 personnes sont décédées en 2013 en raison des particules liées à l’exploitation de charbon.

Sortir du charbon rapidement est donc une priorité de santé publique. C’est aussi une priorité climatique car le charbon est la source de production d’électricité la plus émettrice de gaz à effet de serre.

C’est pourquoi la réforme actuelle du marché européen du carbone est essentielle car l’introduction d’un prix minimum du carbone autour de 20 à 30 euros la tonne de CO2 aurait comme conséquence de renchérir le coût de production des centrales à charbon et de les rendre moins compétitives rapidement, diminuant ainsi les émissions nocives pour le climat et notre santé.

Le rapport que j’ai remis le 11 juillet à Ségolène Royal, ministre de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer, chargée des Relations internationales sur le climat, avec Alain Grandjean et Gérard Mestrallet va dans ce sens. Il propose un corridor carbone européen qui garantisse que le prix du carbone ne descendra pas en dessous de 2030 euros la tonne dès 2020 pour arriver à un minimum de 50 euros la tonne en 2030.

Sans attendre cette réforme, la France a décidé d’instaurer un prix minimum du carbone sur l’électricité produite à base de charbon dans notre pays. Un tel dispositif proposé dans notre rapport et repris par Ségolène Royal aura pour effet de diminuer fortement la compétitivité des quelques centrales françaises restantes et d’accélérer la fin définitive du charbon en France et son remplacement par des énergies moins carbonées.

Mais le vrai débat se situe bien sûr dans les pays ayant encore massivement recours au charbon et notamment en Allemagne, pays leader dans le monde sur les renouvelables  mais qui demeure en même temps un pays charbonnier. La réforme du marché européen du carbone est l’occasion pour l’Allemagne de prendre les décisions de sortie progressive du charbon. Un sujet politiquement sensible mais qui ne doit pas oublier qu’il y a déjà aujourd’hui cinq fois plus d’emplois dans les renouvelables en Allemagne que dans l’industrie du charbon.

Que ce soit pour protéger notre santé ou pour protéger notre planète, la transition écologique doit s’accélérer. Et le pouvoir citoyen doit prévaloir sur tous les lobbies qui défendent leurs intérêts particuliers !

Pascal Canfin, Directeur Général du WWF France
 

Signature d'un protocole d'accord entre la Mairie de Cayenne, le Conservatoire du littoral, et le WWF France pour la préservation et la valorisation des îlets Dupont.

Dauphins de Guyane<br />© Michel Roggo / WWFL’archipel des îlets Dupont est constitué de trois îlots rocheux en face de la Pointe Montjoyeux sur la commune de Cayenne. Son intérêt est paysager mais aussi écologique. Il offre un reposoir aux oiseaux littoraux (nombreuses sternes et limicoles) et on y compte une colonie nicheuse d’ardéidés. Par ailleurs, ces eaux sont fréquentées par les lamantins notamment durant leur cycle reproducteur.

Au-delà de cette richesse significative, c’est surtout la présence du dauphin de Guyane Sotalia guianensis qui mobilise une attention particulière. Il existe actuellement peu de données sur ce dauphin dont l’habitat est restreint.

Suite aux premiers inventaires menés par le WWF, il apparaît que la zone des îlets Dupont représente un site de fréquentation majeure pour cette espèce, avec une présence quasi-permanente de dauphins entre les mois de juillet et novembre.

Les îlets Dupont représentent aussi un site de découverte privilégié du littoral de Cayenne. A la faveur du déploiement de moyens nautiques légers (paddle, canoé, embarcations diverses…), un nombre croissant de visiteurs est observé sur ces sites.

Afin d’encourager cette fréquentation dans une perspective de valorisation écologique, et afin de renforcer les connaissances sur le dauphin de Guyane, la Mairie de Cayenne, le Conservatoire du littoral et le WWF France s’accordent pour la mise en place d’un partenariat visant à protéger et valoriser les îlets Dupont.

Dans cet objectif partagé, un protocole d’accord a été signé lundi 18 juillet 2016.

Ce protocole permet au Conservatoire, affectataire du site, d’en confier la cogestion à la Mairie de Cayenne et au WWF. Ensemble, les trois partenaires vont pouvoir élaborer un plan de gestion de cet archipel.

La Mairie de Cayenne sera le gestionnaire principal du site, et assurera notamment la garderie conformément aux futures orientations de gestion.

Le WWF France, gestionnaire associé, assurera, en collaboration avec les autres partenaires, la définition des axes de gestion durable, notamment sur les questions relatives à la préservation et à la valorisation du site, via une démarche ouverte aux parties prenantes intéressées.
 

Agissez avec l’ASPAS, Animal Cross, Mille traces et One Voice : protégez les loups en les observant !

Les loups de Savoie sont la cible du préfet depuis quelques jours, et ils ont besoin de vous, de votre présence pacifique sur les lieux qu’ils fréquentent, car ils sont […]

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