L’an dernier le WWF France tirait la sonnette d’alarme lors de la publication du Rapport Planète Vivante Océans. Ce rapport révélait en effet un déclin de 49 % des populations marines en 40 ans et appelait les dirigeants du monde entier à se mobiliser et faire en sorte que la santé des océans et la préservation des habitats côtiers tiennent une place de premier plan dans leurs politiques environnementales.
Le WWF appelle à présent chacun d’entre nous à prendre part à l’action à travers une campagne d’appel à dons proposant de soutenir 5 programmes menés actuellement par ses équipes pour la sensibilisation des populations locales, la création de protocoles de pêche soutenable, le développement et la bonne gestion des aires marines protégées et la préservationdes espèces les plus menacée.
« Aujourd’hui, nos océans sont à bout de souffle et nous sommes tous concernés. Il est encore temps d’agir pour limiter les pressions pesant sur les océans et inverser la tendance : des solutions existent et nous pouvons ensemble les mettre en œuvre ! L’océan est une ressource renouvelable capable de répondre aux besoins de toutes les générations futures si les pressions auxquelles il est exposé sont efficacement atténuées », explique Isabelle Autissier, présidente duWWF France.
Mobilisation contre la surpêche, programme de protection des tortues marines, financement d’un dispositif destiné à limiter les collisions dont sont victimes les cétacés, soutien à la création d’aires marines protégées en Méditerranée, lutte contre les captures accidentelles de dauphins de Guyane, voici les 5 projets présentés sur la plateforme de la campagne : urgence-oceans.wwf.fr et faisant l’objet de cet appel à l’action.
Développer une pêche communautaire à Madagascar pour lutter contre la surpêche
En partenariat avec le secteur privé et public, les organisations gouvernementales et le WWF, notre projet vise à protéger les stocks de pêche au bénéfice des communautés locales vivant essentiellement de cette activité dans une région très vulnérable.
Le programme engage ainsi les communautés dans la gestion et la surveillance des stocks de poissons, favorise le recours à des techniques de pêche alternatives plus respectueuses, incite à la création de coopératives de pêche responsables, assure un accès aux marchés de façon juste et équitable pour tous, et professionnalise la filière pour protéger et intégrer les artisans pêcheurs.
Protéger les tortues marines
De lourdes menaces pèsent aussi sur les milliers de tortues de Nouvelle-Calédonie et leur habitat : prises accidentelles dans les filets de pêche, braconnage des œufs, chasse pour la viande ou la carapace, pollutions diverses, déchets plastiques ingérés, destructions des sites de ponte et d’alimentation à cause du tourisme et de l’urbanisation du littoral… Les protéger c’est d’abord connaître leurs zones d’alimentation, de ponte, leurs routes migratoires et prendre des mesures pour respecter leurs habitats.
Actuellement, le satellite est le système le plus efficace pour suivre ces espèces migratrices qui peuvent parcourir des milliers de kilomètres pour pondre. Poser des balises argos sur les tortues nous permet de mieux les protéger.
Limiter les collisions avec les Cétacés grâce au dispositif REPCET
Les collisions avec les navires représentent la première cause de mortalité non naturelle pour les grands cétacés. 16 à 20 % des rorquals communs retrouvés morts ont été tués à la suite d’une collision, et nombre d’individus vivants présentent des traces de ces accidents.
Notre projet consiste au développement et à l’installation d’un logiciel dédié à la navigation qui vise à limiter les risques de collisions entre les grands cétacés et les grands navires : REPCET.
Chaque observation de grand cétacé réalisée par le personnel de quart depuis un navire utilisateur de REPCET est transmise par satellite à tous les autres utilisateurs, ce qui leur permet de limiter les collisions. L’efficacité du dispositif repose sur la densité du trafic maritime commercial qui en est équipé. Notre objectif est ainsi d’identifier et sélectionner des navires candidats pour la mise en place de REPCET.
Renforcer l’efficacité des aires marines protégées en Méditerranée
La Méditerranée compte 10 % de la biodiversité marine mondiale, dont 25 % d’espèces endémiques. Pour les préserver, nous devons étendre et mieux gérer ses Aires Marines Protégées. Elles représentent actuellement 4,5 % de la Méditerranée : pour assurer un bon niveau écologique et économique, elles doivent atteindre 10 %. Vitales pour la santé, la résilience et la productivité des écosystèmes, elles contribuent au bien-être humain de tous les pays du bassin méditerranéen ! En 10 ou 15 ans, la diversité des espèces y augmente de 20 %. La taille des poissons croît de 30 %, et ils sont deux fois plus nombreux. Comme il n’y a pas de barrières aux réserves, les espèces migrent en dehors de leur territoire, et ensemencent les eaux alentours.
Mais il faut améliorer la gestion des aires marines protégées existantes, notamment les plus grandes pour optimiser grâce à une meilleure surveillance et un meilleur suivi des espèces ou encore des plans de gestion concertée des activités exercées sur l’aire marine.
Préserver les dauphins de Guyane des captures accidentelles
Depuis 1977, le WWF intervient sur le milieu marin du plateau des Guyanes. Dans le cadre de ses missions d’observation, le WWF France a pu confirmer la présence régulière de dauphins de Guyane, Sotalia guianensis à des niveaux élevés. Le bureau guyanais du WWF France a procédé à une estimation de la population de ces dauphins dans la région de l’estuaire du Maroni.
A ce jour, le nombre de dauphin sotalis est extrêmement faible : seulement 2 000 individus contre 40 000 grands dauphins sur la même zone. Les sotalis sont menacés par les importantes captures accidentelles, car la flotte surinamaise n’est pas équipée de filets sélectifs et l’effort de pêche comprenant la pêche illégale est plus important.
L’objectif du programme est de former les surinamais aux
techniques de suivi de l’espèce et équiper les crevettiers de filets de pêche adaptés permettant aux gros poissons de s’échapper. Il est aussi essentiel de sensibiliser le grand public pour permettre aux populations locales d’observer les dauphins et les autres espèces de la région.