La moitié des sites du Patrimoine mondial sont menacés par des activités industrielles

Le Grand trou bleu fait partie du Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize<br />© naturepl.com / Brandan Cole / WWFSelon le dernier rapport du WWF, 114 des 229 sites naturels et mixtes inscrits au Patrimoine mondial sont menacés par des activités industrielles néfastes. Concessions pétrolière, minière ou gazière, surpêche, exploitation forestière illégale, surexploitation des ressources en eau, infrastructures de transport ou de tourisme : les menaces sont nombreuses.

Reconnus par l’UNESCO pour leur valeur universelle exceptionnelle, c’est-à-dire leur beauté naturelle, leur biodiversité, leurs caractéristiques géologiques ou écologiques, ces sites incarnent la notion d’aire protégée par excellence. Il n’existe pas de plus haut niveau de protection de l’environnement

En sauvegardant de vastes aires d’habitat, plus de 279 millions d’hectares au total, les sites contribuent également au développement économique et social. S’ils sont gérés soutenablement, ils assurent aux communautés locales des moyens de subsistance pérennes et renforcent la résilience aux catastrophes naturelles et climatiques. Plus de onze millions de personnes, l’équivalent de la population du Portugal, dépendent des 114 sites menacés pour subvenir à leurs besoins, se loger, se soigner, travailler.

Sur la base des recommandations du rapport, le WWF exhorte également les gouvernements nationaux à interdire toute activité industrielle pouvant avoir un impact sur la valeur universelle exceptionnelle des sites du Patrimoine mondial. Ils doivent notamment soumettre les multinationales aux normes les plus strictes en matière de responsabilité sociale des entreprises (RSE).

Le WWF appelle également le secteur privé à prendre ses responsabilités : les entreprises doivent s’engager à ne plus exercer d’activité susceptible de dégrader les sites du Patrimoine mondial et les investisseurs à cesser de financer tout projet ou toute entreprise impliquant une activité de ce type. 

« Nous devons prendre conscience du fait que ce ne sont pas seulement les Hommes qui protègent les sites du Patrimoine mondial mais aussi les sites qui protègent les Hommes. Ce que nous attendons des gouvernements et des entreprises, c’est qu’ils privilégient la création de valeur à long terme à une quête de profits à court terme et respectent le statut de ces lieux magiques. Il est indispensable de se détourner des activités industrielles néfastes pour s’orienter vers des alternatives durables qui nous permettront à la fois de valoriser et de préserver ces sites qui sont sources de bénéfices économiques et non-économiques pour les populations locales mais aussi et plus largement pour nous tous. »
Marco Lambertini, directeur général du WWF International

« Les sites inscrits au Patrimoine mondial occupent 0,5 % de la surface de la Terre. La beauté et la richesse des paysages naturels et de la biodiversité qu’ils abritent en font les joyaux de la couronne. Si nous ne sommes pas capables de protéger cette toute petite partie de notre planète, qui peut penser que nous serons capables de protéger le reste ? Le temps est venu de reconquérir notre capital naturel qui est la base de notre économie car il n’y a pas d’un côté les enjeux de la biodiversité et d’un autre les enjeux économiques. »
Pascal Canfin, directeur général du WWF France

Les sites du Patrimoine mondial ont un rôle déterminant à jouer pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) de l’Agenda 2030 pour le développement durable adopté en septembre 2015 par les États de l’ONU.

Le WWF sensibilise consommateurs et professionnels 
à l'impact d'une pêche irraisonnée sur les pays du Sud

Affiche du projet Fish Forward<br />© WWF

« Horrible ? Rien n’est plus horrible que la surpêche. Faites le bon choix : optez pour du poisson durable »

A travers une campagne européenne déployée en France à partir d’aujourd’hui, le WWF interpelle citoyens et entreprises sur l’impact de la consommation des pays du Nord sur les pays producteurs du Sud.

La campagne du projet Fish Forward, financé par l’Union européenne, vise surtout à  souligner en quoi notre consommation de poisson peut changer le monde ou, plus précisément, en quoi chaque consommateur a les moyens de contribuer à une économie mondiale plus responsable en achetant des produits soutenables.

Si le spot vidéo et les visuels du dispositif de communication apostrophent chaque acteur de la société, le site web www.fishforward.eu ainsi que les comptes Facebook, Twitter, Linkedin et Instagram du WWF se feront à la fois guide et relais des messages de la campagne.
 

L’initiative tire sa raison d’être d’un constat : nos mers sont surexploitées. A l’échelle du globe, la consommation de poisson a presque doublé en 50 ans pour atteindre les 19,2 kg par personne (35kg par habitant chaque année en France). Les secteurs de la pêche et de l’aquaculture cherchent à satisfaire cet appétit grandissant. Mais face à une ressource qui n’est pas illimitée et à des impacts qui peuvent s’avérer dévastateurs, il est important d’agir au niveau du consommateur.

Même si des mesures ont été mises en œuvre ces dernières années, l’état de la ressource halieutique reste préoccupant dans certaines zones du globe. Cette situation est parfois aggravée par un système de gestion défaillant ou absent qui favorise les pratiques de pêche illégale et met en danger les écosystèmes et les populations qui en vivent.

800 millions de personnes dépendent en outre de la capture, de la transformation, de la production et de la vente de produits de la mer et souffrent tout autant de la surexploitation des océans.  Seule une pêche et une aquaculture responsables pourront assurer leurs moyens de subsistance mais également  la sécurité alimentaire de 3 milliards d’individus sur la planète pour qui le poisson couvre les besoins quotidiens en protéines.

Premier importateur mondial de poisson et fruits de mer (23% des volumes), l’Union européenne se place également au premier rang des acteurs pouvant initier le mouvement vers de meilleures pratiques et peser sur la demande. La mobilisation de l’ensemble de ses parties prenantes est donc cruciale.

Parallèlement à cette campagne de sensibilisation à destination des consommateurs, Fish Forward s’attachera à encourager les acteurs de la distribution à davantage intégrer et à élargir leurs gammes de  produits de la mer  soutenables. Le WWF poursuit par ailleurs à travers ce programme son travail quotidien d’incitation des institutions européennes à renforcer les dispositifs de soutien à la production légale et soutenable.

 

 

 

WWF et Caudalie dressent le bilan de leur mission de protection de la forêt de Sumatra

Petit producteur d'huile de palme<br />© James Morgan / WWF International

En juin 2012, WWF et Caudalie lançaient un programme sur 3 ans visant à la protection de la biodiversité sur l’île de Sumatra. En effet, l’Indonésie est un joyau de biodiversité détenant la plus haute concentration au monde de plantes et une faune très riche, mais il s’agit également de l’un des pays les plus touchés par la déforestation : 1,8 million d’hectares de forêts sont coupés chaque année.

À l’origine de cette déforestation phénoménale, le commerce illégal du bois et la conversion massive des terres agricoles pour la culture du palmier à huile.

Le WWF mène depuis plusieurs années un programme de développement d’alternatives économiques durables sur l’île de Sumatra pour lutter contre la déforestation, notamment sur le parc de Tesso Nilo. Caudalie a choisi en 2012 d’accompagner WWF dans ses actions de protection et contribuer ainsi à la préservation de la forêt primaire du parc de Tesso Nilo (province de Riau) et d’un corridor écologique indispensable à la survie des éléphants, des orang-outans et des tigres de Sumatra aujourd’hui en voie de disparition.

Les équipes ont choisi d’agir sur 2 des principales menaces pesant sur l’écosystème de Tesso Nilo : la culture extensive de l’huile de palme et le braconnage. Pour ce faire, plusieurs leviers d’actions ont ainsi été identifiés :
 

  • améliorer le niveau de revenus  des populations locales et ainsi souligner l’intérêt écologique mais également économique de préserver l’environnement

    Près de 200 petits producteurs d’huile de palme ont pu être formés à l’amélioration de la productivité de leur culture et à des pratiques moins impactantes sur les écosystèmes, notamment à travers l’utilisation de fertilisants biologiques et des actions de promotion l’huile de palme issue de l’agriculture durable (RSPO). 

    Autant d’actions permettant de freiner l’extension des cultures d’huile de palme et de lutter contre la déforestation.

     

  • proposer des activités alternatives à l’huile de palme (comme la culture du miel) 

    90 foyers se sont convertis à l’apiculture et ont de surcroît pu accroître leurs revenus. Ces revenus sont ainsi passés, pour la communauté, de 500 à 3 millions de roupies indonésiennes (IDR) depuis la mise en place du programme.

    Les populations n’ont ainsi plus besoin de prélever des ressources naturelles de la forêt via l’abattage illégal de bois ou le grignotage de la forêt par la culture extensive du palmier à huile. Ces apiculteurs sont en outre devenus des défenseurs du parc de Tesso Nilo. 
     

  • renforcer la protection du corridor écologique grâce à des dispositifs de surveillance renforcés

    Le WWF Indonésie a pu financer un dispositif de patrouille à dos d’éléphant et former  de nombreux éco gardes. Plus  de 8 000 villageois ont également été sensibilisés à l’importance de la préservation de leurs écosystèmes.

    Ces actions ont ainsi permis la quasi-disparition du braconnage d’espèces sauvages dans la région. Un seul cas a ainsi été enregistré en 2015. Le nombre de conflits hommes/animaux a également diminué tout comme l’abattage illégal de bois dans le parc. 

Malgré les pressions accrues sur les écosystèmes de la région, les équipes du WWF Indonésie sont parvenues à préserver 35 000 hectares de forêts et poursuivent leurs actions auprès des populations et des autorités locales.

Les équipes du WWF assurent ainsi un contrôle du corridor avec l’aide de l’unité de protection des tigres et le service Forêts et Plantations de la province, facilitent le travail de la brigade volante pour la médiation des conflits et la mise en place d’actions de sensibilisation à Tesso Nilo. Les organisations ou individus susceptibles de vouloir empiéter sur ces espaces protégés savent désormais que la zone est très surveillée.