J -30 avant Earth Hour : envie d'éteindre la Tour Eiffel ?

Passez en mode action et éteignez la Tour Eiffel sur earthhour.paris<br />© Earth Hour ParisDans 30 jours pour Earth Hour, des centaines de milliers de personnes dans le monde éteindront leurs lumières ou regarderont le monument emblématique de leur ville se plonger dans le noir. Sans attendre ce grand moment de mobilisation pour la planète, le WWF France lance le site earthhour.paris sur lequel les internautes pourront ensemble éteindre virtuellement la Tour Eiffel.

L’an dernier pour sa première édition, earthhour.paris a permis à plus de 10000 internautes d’éteindre le symbole de la capitale française depuis leur ordinateur, leur tablette ou leur smartphone.

Illustration digitale de l’engagement des citoyens en matière de lutte contre le changement climatique et de protection de la planète, ce site sera dès demain l’occasion de rappeler aux Etats, aux collectivités, aux entreprises que la société civile est plus que jamais mobilisée.

Comment participer ?

  1. A partir du 19 février et jusqu’au 19 mars, je me rends sur earthhour.paris et je clique sur « Participer »
  2. Je choisis l’ampoule que je veux éteindre sur la Tour Eiffel digitale
  3. Je me connecte et je donne mon nom à l’ampoule
  4. Je partage au plus grand nombre sur les réseaux sociaux

En 2015, 12300 ampoules ont été éteintes. Le compte à rebours est lancé pour 2016 !

earthhour.paris a été élu « Site Of The Day » le lundi 9 mars 2015 par le site AWWWARDS.

Pour suivre toutes les actualités d’Earth Hour
Site événementiel earthhour.paris
Site officiel earthhour.fr
Page officielle Facebook Earth Hour France
Twitter #EarthHour

 

[Tribune] Deux mois après la COP21, les nouvelles batailles du climat en 2016

Pascal Canfin, directeur du WWF France, revient sur l'évolution de la loi sur la biodiversité<br />© Sherif Scouri / WWF France

Après des mois de suivi médiatique intense, la COP21 a largement disparu des radars. Pourtant de nouvelles batailles pour le climat ont commencé à se jouer en coulisses.

Le premier grand sujet porte sur la façon de renforcer et d’accélérer l’action climatique dès maintenant, alors que l’Accord de Paris n’entre en vigueur qu’en 2020 et que les opportunités trouvées à Paris pour une potentielle revue à la hausse des ambitions restent à préciser. 

L’addition des contributions déposées par les États en amont de la COP21 nous fait passer d’une trajectoire de réchauffement à + 4 degrés à une trajectoire à +3 degrés. C’est mieux mais cela ne nous permet pas de passer en dessous des 2 degrés, objectif pourtant fixé par l’accord lui-même. Or, rien n’est encore garanti pour rehausser les engagements des États. Résultat : le risque existe de rester prisonnier d’une trajectoire de 3 degrés puisqu’il sera trop tard en 2025 pour espérer pouvoir nous mettre bien en-dessous du seuil des 2 degrés considéré comme un point de non-retour par les scientifiques.

D’où l’importance des décisions et initiatives politiques qui doivent être prises à court terme par le maximum de gouvernements pour rehausser leurs engagements pour 2020 et enclencher une réelle dynamique mondiale en ce sens. Le président de la République a montré la voie dans son discours de clôture de la COP21 en annonçant « [qu’il ferait] la proposition que les pays voulant aller plus vite puissent réactualiser avant 2020 tous leurs engagements». D’autres pays comme la Suède ou le Luxembourg semblent aller dans ce sens. 

Le WWF va engager une campagne auprès des leaders européens pour qu’ils viennent signer l’accord de Paris le 22 avril à New York avec un engagement plus ambitieux pour 2020. L’idéal serait bien sûr de pouvoir rouvrir le paquet européen lui-même. Mais l’opposition de la Pologne et de quelques autres pays encore très largement dépendants du charbon rend ce scénario peu probable. Comme sur beaucoup d’autres sujets européens, le temps est sans doute venu d’avancer plus vite à un nombre restreint de pays qui représenteront l’essentiel des émissions de l’Union.

En Chine, la publication du nouveau plan quinquennal en mars 2016 sera peut être suivi d’une annonce forte : l’anticipation du pic d’émissions du premier pollueur au monde non en 2030 comme prévu aujourd’hui mais en 2025. Évidemment une avancée de cinq ans (de 2030 à 2025) serait un message fort au reste du monde indiquant la volonté de la Chine d’accélérer la réduction de ses émissions adossée à un changement progressif de son modèle économique et de son mix énergétique. Après la diminution de combustion de charbon de 2014, la Chine vient de confirmer une nouvelle chute de 2,8% en 2015.

Aux États-Unis, la décision récente de la Cour suprême concernant les règles mises par l’administration Obama sur les centrales à charbon ne remet pas en cause l’engagement américain. En effet, elle ne porte que sur une question de procédure et non de fond et n’empêchera pas la signature américaine le 22 avril. Mais elle démontre une nouvelle fois le caractère très polarisé du débat climatique aux Etats-Unis et le risque que constitue l’élection à la fin de l’année d’un président climato-sceptique.

A côté de l’accord lui même, 10 000 engagements ont été pris à Paris par les entreprises, les collectivités locales et le secteur financier dans lesquels on retrouve par exemple 53 entreprises qui se sont engagés à acheter 100 % de leur consommation d’électricité à base de sources renouvelables dans le monde entier ; ou encore 119 entreprises qui se sont donnés deux ans au plus pour travailler à une feuille de route permettant de définir ce que signifie un monde se posant la limite d’un dérèglement climatique à 2 degrés en terme de d’investissements, de R&D, de métiers… Autant d’engagements qu’il faut maintenant déployer et suivre. Côté collectivités, plus de 400 villes ont maintenant rejoint le Pacte des maires dont Paris, Bordeaux ou encore Nice. Plus de 700 maires du monde entier ont aussi soutenu dans la déclaration de la Maire de Paris, un horizon 100% renouvelables pour 2050 sur leurs territoires.

Enfin, le secteur financier français commence à intégrer sa nouvelle obligation, traduite par un décret adopté le 31 décembre dernier, de rendre public leurs stratégies pour diminuer leur exposition aux risques climatiques et leurs investissements dans la transition. Comme la France est le premier pays au monde à avoir instauré ce reporting obligatoire, la façon dont il est mis en œuvre est scruté par les autres pays, notamment par le groupe de travail présidé par Michael Bloomberg, l’ancien maire de New York qui doit cette année faire des propositions sur la façon dont le secteur financier mondial doit rendre public son exposition au risque climat.

On le voit les batailles du climat ont déjà repris et les lobbies n’ont pas désarmé. Si la COP21 marque un tournant ce n’est pas le moment de baisser la garde !

Pascal Canfin

Directeur général WWF France

 

 

Le WWF et le MSC associés pour la pêche durable en Méditerranée

Bateau à moteur pêchant sur les côtes méditerranéennes<br />© Isaac VEGA / WWF

Le WWF et le MSC (Marine Stewardship Council) lancent aujourd’hui le projet Medfish. Cette initiative commune a pour objectif d’analyser en profondeur des pêcheries méditerranéennes françaises et espagnoles en utilisant le Référentiel Pêcheries du MSC pour évaluer leur durabilité. Ce projet s’inscrit dans les engagements de WWF et MSC pour la pêche durable en Méditerranée et a pour ambition d’inspirer des initiatives similaires dans d’autres pays.

Destiné dans un premier temps à cartographier 100 pêcheries représentatives de la Méditerranée  en France et en Espagne, le projet entend rassembler les données existantes à leur sujet pour en évaluer leur durabilité. Destination touristique de premier choix en Europe, la Méditerranée constitue une importante réserve de biodiversité, puisqu’elle abrite entre 4 et 18 % de toutes les espèces marines connues*. Elle fait vivre, de surcroît, une communauté de pêcheurs particulièrement dynamique, composée d’une multitude de petites flottes de pêche artisanale ciblant des espèces variées. 70% des 2760 navires de pêche espagnols et 90% des 1400 navires français pratiquent une pêche artisanale.

L’activité de 8 300 pêcheurs en Espagne et 2 300 en France reposent sur la pêche en Méditerranée. Or, un accès limité aux données et ressources empêche bien souvent ces pêcheries d’améliorer leur durabilité. Selon les rares informations disponibles, 88 % des stocks de poissons évalués en Méditerranée sont surexploités**.

Deux partenaires, deux pays pour une seule mer

Le WWF et le MSC travaillent en partenariat à des projets de conservation des ressources marines dans le monde entier. Pour procéder à une analyse rigoureuse et complète de pêcheries méditerranéennes de France et d’Espagne, les deux organisations à but non lucratif feront appel à des organismes de certification indépendants dans chacun des pays pour mener une pré-évaluation  selon les critères de durabilité du Référentiel Pêcheries du MSC.

Si le projet Medfish se concentre tout d’abord sur la France et l’Espagne, l’ambition est d’inspirer d’autres pays méditerranéens à s’engager dans cette voie. Il consistera, dans un premier temps, à cartographier 100 pêcheries dans les deux pays. Quatorze d’entre elles feront l’objet d’une pré-évaluation selon les critères de pêche durable du MSC, et des plans d’action seront élaborés pour remédier aux points de progrès constatées et guider l’amélioration de ces pêcheries. Le projet se donne aussi pour but de collaborer avec les entreprises du secteur de la pêche et de la chaîne d’approvisionnement afin d’accroître la demande en produits de la mer durables  et d’assurer la durabilité du marché des produits de la mer méditerranéens.

Pour certaines pêcheries, ce projet pourra mener à une évaluation complète en vue d’obtenir la certification MSC, pour d’autres, il donnera l’occasion de formaliser des plans d’action clairs et précis permettant de prendre le virage de la durabilité.

Edouard Le Bart, Directeur de Programme MSC France : « La pêche et les produits de la mer font partie intégrante du mode de vie méditerranéen mais l’état actuel des ressources suscite de réelles inquiétudes. Le projet Medfish a pour objectif de contribuer à inverser cette tendance en commençant par un diagnostic de la pêche méditerranéenne en France et en Espagne jusqu’à la mise en place de plans d’actions pour une sélection de pêcheries. Une pêche durable sur des ressources abondantes et respectueuses des écosystèmes est une condition indispensable pour la préservation des communautés qui dépendent de cette activité». 

Isabelle Autissier, présidente du WWF France : « Aux yeux du WWF, les petites pêcheries ont un rôle clé à jouer en matière de lutte contre la surpêche qui menace actuellement l’équilibre de la vie en Méditerranée. La surpêche touche lourdement les communautés côtières, dont les moyens de subsistance reposent sur la pêche. C’est pourquoi nous œuvrons pour l’adoption de méthodes de pêche durable, la préservation des stocks halieutiques, la sauvegarde et le renforcement des moyens d’existence des communautés côtières. Ce n’est qu’en faisant des efforts concertés pour rendre les pêcheries, mais aussi plus largement l’industrie des produits de la mer au niveau mondial, complètement transparentes et durables, que nous pourrons mettre un terme à la surexploitation des océans ».

Un appel aux pêcheries de Méditerranée

Pour que le projet tienne ses promesses, il est important que pêcheries, ONG, instituts scientifiques, administrations publiques, entreprises commerciales et distributeurs puissent y contribuer. C’est la raison pour laquelle nous invitons toute personne intéressée par la gestion des pêcheries en Méditerranée à s’investir dans ce projet.

Les étapes de cartographie et de pré-évaluation seront confiées à deux organismes de certification accrédités indépendants, épaulés par des experts locaux : SAI Global en France et Acoura Marine en Espagne.

Le Projet Medfish a été rendu possible grâce au généreux soutien de la Fondation Daniel & Nina Carasso, du Resources Legacy Fund et de la Fondation Adessium.

* Source : Coll, M. et coll., The biodiversity of the Mediterranean Sea: Estimates, patterns, and threats. PLoS ONE 2010, 5, e11842

**Source : Commission européenne, AFFAIRES MARITIMES ET PÊCHE, 2013

Vers un véritable engagement de la France sur les renouvelables ?

Éolienne au Nysted Wind Park, Nysted, Danemark.<br />© National Geographic Stock / Sarah Leen / WWF La Commission européenne vient de présenter ses propositions sur l’avenir énergétique de l’UE dans le cadre de sa stratégie d’Union de l’Energie. Pour répondre à l’un des objectifs de cette stratégie – améliorer la sécurité énergétique de l’Europe – la Commission fait la part belle aux importations de gaz alors que les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique constituent les solutions les plus efficaces.
 
Face à l’émergence au niveau mondial de nouveaux champions des énergies renouvelables, l’Union européenne et ses Etats membres perdent du terrain et doivent clarifier la place qu’ils entendent occuper dans ce domaine. En premier lieu la France, qui au lendemain de la COP21, doit encore démontrer comment elle compte rattraper son retard et jouer un rôle moteur au niveau européen dans ce domaine.
 
Le WWF rappelle que la France est le plus mauvais élève européen dans l’atteinte de ses objectifs en renouvelables fixés pour 2020[1] et avance ses propositions pour que l’Europe reprenne le flambeau mondial des renouvelables.
 
Pour cela, la France doit se mobiliser à plusieurs niveaux ces prochaines semaines :

  • Une programmation pluriannuelle de l’énergie cohérente pour la mise en œuvre de la transition énergétique
    Si des objectifs satisfaisants ont bien été arrêtés dans le cadre de la loi sur transition énergétique en France, les choix d’application restent à clarifier. Le projet de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) attendu d’ici la fin du mois en France est un passage décisif pour atteindre ces objectifs. Le WWF souhaite que ce projet constitue une feuille de route précise de l’énergie, en fonction des montants de consommation et de production par filière.
  • Une identification précise des coûts et des moyens alloués pour mettre en œuvre la transition énergétique
    Le rapport de la Cour des comptes du 10 février[2] sur les centrales nucléaires pointe du doigt le manque d’information et de chiffrage de la transition énergétique. L’Etat doit au plus vite identifier les moyens d’accélérer le déploiement des énergies renouvelables pour honorer ses engagements.
  • Un soutien clair pour les énergies renouvelables au niveau européen
    La France doit soutenir au sein de l’UE une stratégie axée sur les énergies renouvelables face aux autres technologies pour :
    • porter l’objectif de l’UE pour 2030[3] à 40% au lieu de 27%,
    • développer une feuille de route pour un leadership de l’UE au niveau mondial, y compris sur l’efficacité énergétique et la réduction des énergies fossiles,
    • investir 1% du PIB chaque année dans les renouvelables d’ici 2017 (actuellement, entre 0,2 et 0,4% du PIB est investi dans ce domaine) ,
    • doubler ses investissements publics dans la R&D des technologies propres  

Selon Pascal Canfin, directeur général du WWF France « Alors que l’Europe patine en matière d’énergies renouvelables, la France n’est pas sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs. Nous attendons de Ségolène Royal, récemment confirmée dans ses fonctions de ministre de l’écologie, qu’elle démontre que la France peut encore gagner la course aux énergies renouvelables. Neuf français sur 10 encouragent le développement de ces technologies : aujourd’hui, la France n’est pas à la hauteur de cette ambition. »
 
Selon Pierre Cannet, responsable du programme Energie et Climat « Nous avons vu à la COP21 de nouveaux champions gagner du terrain sur les énergies renouvelables au niveau mondial. Alors que l’Europe était précurseur dans ce domaine, elle semble en perte de vitesse. Le WWF appelle l’Union européenne à se positionner clairement en faveur des énergies renouvelables aux prochaines échéances avec à la clef des opportunités d’emploi et économiques majeures. »

 


[3] En octobre 2014, le Conseil européen a fixé pour 2030 un objectif de « au moins 27% » d’énergie renouvelable. Dans la préparation de cet objectif, le Parlement européen avait choisi en février 2014 « au moins 30% ». Pour être en phase avec le scénario 100% d’énergie renouvelable en 2050 pour l’UE, l’étude du WWF réalisée par Ecofys parvenait au besoin d’atteindre 41% de renouvelables d’ici 2030 : http://awsassets.panda.org/downloads/report_eu_2030_re_target.pdf.