Pêche illégale : les ONG appellent à une meilleure mise en œuvre de la législation européenne

Entre 11 et 26 millions de tonnes de poissons sont capturés de façon illégale chaque année dans le monde<br />© PEW / Mike MarkovinaLe règlement de l’Union européenne (UE) destiné à prévenir, à contrecarrer et à éliminer la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) a porté ses fruits, mais sa mise en œuvre doit être renforcée de façon à garantir qu’aucun poisson capturé illégalement n’entre sur le marché communautaire, comme l’indique une étude publiée ce jour par Environmental Justice Foundation, Oceana, Pew et le WWF.
 
Le rapport démontre en effet que le règlement de 2010 a fait ses preuves  en en matière de lutte contre la commercialisation de poissons issus de la pêche illégale dans l’UE et a impulsé de réels changement dans les standards de gestion des pêches dans les pays tiers, d’où proviennent plus de 60 % des produits de la mer consommés en Europe.

Les ONG soulignent cependant que certains États membres peuvent mieux faire en ce qui concerne l’application de la loi ou les dispositifs de lutte contre l’accès des opérateurs illégaux au marché européen. L’analyse appelle ainsi les États membres à davantage de cohérence et d’efficacité lorsqu’ils contrôlent les documents sur les captures (« certificats de capture ») et les cargaisons (en particulier celles provenant de pays considérés à haut risque), s’ils veulent s’assurer que les poissons ont bien été capturés de façon légale.

Alors que la déclaration des captures et des échanges commerciaux est essentielle dans une gestion moderne de la pêche, le potentiel du règlement INN est affaibli par l’utilisation d’un système d’identification papier pour les importations de produits de la mer. Cela ne permet pas aux différentes agences de contrôle aux frontières de l’UE de recouper les informations dont elles disposent.

Eszter Hidas, chargée de la politique de l’UE sur la pêche illégale pour le WWF, déclare que la Commission doit honorer son engagement d’adopter une base de données électronique sur les produits de la mer importés en 2016, afin de prévenir d’éventuels abus. « Ce système ne peut être efficace sur le long terme que si les informations sur les importations de produits de la mer peuvent être échangées en temps réel entre les 28 États membres, ce qui permettra d’effectuer des recoupements, des vérifications et, en fin de compte, d’adopter une approche coordonnée pour l’identification et le blocage des cargaisons suspectes. »

« A ce jour, les captures résultant de la pêche illégale représentent dans le monde entre 13 et 31% de la pêche déclarée. Dans certaines régions, ce chiffre peut monter à 40%. L’objectif final de ce combat consiste en la protection des stocks de poissons et des communautés qui en dépendent. Il ne peut être atteint que si les produits d’origine illégale n’ont aucune chance de pénétrer sur le territoire européen. Cette lutte est par ailleurs cruciale pour l’avenir des pêcheurs car l’effondrement des stocks de poissons ne sera pas sans conséquence pour leur activité», ajoute Pascal Canfin, directeur général du WWF France.

Le rapport insiste par ailleurs sur la nécessité pour  les États membres d’imposer des sanctions sévères à leurs ressortissants impliqués dans le commerce des produits de la pêche illégale, comme l’exige le règlement. Les ONGs demandent ainsi une réforme des textes législatifs pertinents afin de s’assurer que les navires de l’UE qui pêchent dans des eaux étrangères opèrent en toute légalité.

Isabelle Autissier, présidente du WWF France confirme que « l’Union européenne a déjà fait preuve de sa détermination à stopper l’entrée de produits issus de la pêche illégale sur son territoire. Pour demeurer crédible, un effort similaire doit maintenant être fait pour s’assurer que des mesures rigoureuses soient mises en place pour empêcher les opérateurs européens d’exercer toute activité de pêche illégale en dehors des eaux européennes ».

Maria Jose Cornax, responsable des questions de pêche chez Oceana, indique : « Cette analyse montre de quelle manière des pays comme l’Espagne s’efforcent de sanctionner les ressortissants de l’UE dont la participation à des activités de pêche illégale a pu être prouvée, quelle que soit la région du monde. Cette approche doit être adoptée de façon uniforme par l’ensemble des États membres. Qui plus est, la mise en place de nouvelles règles rigoureuses sur la flotte de pêche en eaux lointaines de l’UE permettra d’obtenir une réelle transformation de la pêche dans le monde, pour que celle-ci soit plus transparente et plus durable. »

Steve Trent, directeur exécutif d’Environmental Justice Foundation, affirme que l’UE devrait également soutenir l’adoption de mesures internationales visant à assurer des pratiques de pêche transparentes et durables. « L’UE a démontré qu’elle a la volonté d’améliorer les normes des pratiques de pêche à l’échelle mondiale, en aidant de nombreux pays à renforcer leurs mesures de lutte contre la pêche illégale et en dénonçant ceux qui ne font pas preuve de coopération. Dans les années à venir, il sera nécessaire de mettre l’accent sur l’engagement d’autres marchés clés du monde entier aux côtés de l’UE. »

Tony Long, responsable du projet de Pew pour la fin de la pêche illégale, déclare : « L’UE est le plus grand marché au monde pour les importations de produits de la mer. Elle joue donc un rôle central dans la réforme du commerce international des produits issus de la pêche. Cette évaluation montre que le règlement de l’UE relatif à la pêche illégale a rehaussé les normes de gestion des pêches à l’échelle internationale. Nous soutenons la Commission et les États membres dans leurs efforts permanents visant à maximiser l’efficacité du règlement. »
 

Marée noire du « Prestige » : capitaine, proprietaire et assureur du navire enfin jugés responsables par la justice espagnole

Presque 15 ans après le naufrage du « PRESTIGE » en novembre 2002 dans l’Atlantique au large de la Galice, la Cour Suprême d’Espagne vient de condamner le capitaine grec, l’armateur et propriétaire libérien et l’assureur britannique du cargo pétrolier qui battait pavillon des Bahamas !

J-50 avant la 10e édition d'Earth Hour

Logo Earth Hour<br />© WWF InternationalCette année, Earth Hour (« Une heure pour la planète ») aura lieu samedi 19 mars 2016, trois mois après la COP21 au cours de laquelle 195 pays ont adopté un accord mondial pour lutter contre le changement climatique.

Pour la première fois, tous les Etats s’engageaient à limiter la hausse de la température mondiale bien en-dessous de la barre des 2°C, 1 000 collectivités annonçaient un objectif commun de réduction de 3,7 gigatonnes d’émissions annuelles de gaz à effet de serre dans les zones urbaines d’ici 2030, 114 entreprises alignaient leurs politiques d’émissions sur la base des recommandations scientifiques du GIEC.

Organisée par le WWF, la plus grande mobilisation internationale pour la planète, sera donc cette année l’occasion de rappeler ces engagements et de démontrer que la société civile est plus que jamais mobilisée.

« La succession des « records » climatiques et des catastrophes à travers le monde nous rappellent sans cesse l’urgence d’agir pour le climat. La pire des choses serait que la parenthèse COP21 se referme et que l’on continue comme avant. Les engagements doivent être tenus et rapidement consolidés pour faire de 2016 l’année de la cohérence. Citoyens, collectivités locales, entreprises…à travers Earth Hour, nous appelons tous les acteurs à accélérer et amplifier l’action sur le terrain. » souligne Pascal Canfin, directeur général du WWF France.

WWF France et Marriott International France désormais partenaires pour la promotion des produits de la mer durables

Signature de l'accord du partenariat<br />© Sherif Scouri / WWF France

WWF France et Marriott International France ont signé le 18 décembre 2015 un accord de partenariat en France afin d’intégrer la pêche responsable au cœur de la politique d’approvisionnement des hôtels de la marque sur le territoire et guider les consommateurs vers une alimentation durable.

Les deux acteurs travailleront tout d’abord, en France, à sensibiliser les clients des restaurants Marriott (établissements JW Marriott, Renaissance, Marriott, Courtyard et AC by Marriott) à la pêche responsable en s’appuyant sur le programme Fish Forward mené depuis quelques années par le WWF. Soutenu par l’Union européenne, Fish Forward alerte les consommateurs sur les liens entre actes de consommation dans les pays du Nord et impacts sur les pays producteurs du Sud. Il a également pour vocation de guider les choix du consommateur vers une alimentation en produits de la mer responsable en lui apportant les outils nécessaires.

Ce partenariat s’inscrit dans une démarche qui vise à améliorer la qualité des informations disponibles en restaurant replaçant ainsi le consommateur en véritable acteur de sa consommation.

A travers cet accord, Marriott s’engage par ailleurs à intégrer pleinement les critères de pêche responsable dans sa politique d’approvisionnement. Sur la base d’une démarche volontaire, chaque hôtel Marriott sur le territoire français peut ainsi s’associer au programme, imposer les labels MSC, ASC et les espèces classées bio à sa propre politique d’approvisionnement en produits de la mer et proscrire les techniques de pêche dévastatrices pour l’environnement.

« A ce jour une douzaine d’hôtels Marriott ont déjà adhéré au programme sur l’ensemble du territoire et d’autres seront certainement intéressés par cette cause qui correspond parfaitement aux valeurs du groupe. Nous sommes très fiers de ce partenariat, nous espérons contribuer à l’essor d’une pêche et d’une alimentation de plus en plus responsables » explique Solveig Herth, directeur de l’hôtel Courtyard by Marriott Paris Arcueil, en charge du Développement Durable pour Marriott en France.

« Nous nous félicitons de l’engagement d’un acteur tel que Marriott à nos côtés. Chaque année, l’approvisionnement en poissons des hôtels Marriott en France représente un volume de plus de 83 tonnes. Si notre objectif premier réside dans la sensibilisation des clients de la chaîne hôtelière, il s’agit également de donner un signal, une nouvelle impulsion aux politiques d’approvisionnement du secteur. Notre partenariat est un premier pas en ce sens », ajoute Marie-Christine Korniloff, Responsable des Relations avec le Monde Economique chez WWF France.

Liste des premiers hôtels signataires :

  • Paris Marriott Champs Elysées Hotel
  • Paris Charles de Gaulles Airport Marriott Hotel
  • Renaissance Le Parc Trocadéro
  • Renaissance Arc de Triomphe
  • Courtyard by Marriott Paris Arcueil
  • Courtyard by Marriott Paris Saint Denis
  • Courtyard by Marriott Toulouse Airport
  • Courtyard Boulogne
  • Hotel AC Paris Le Bourget Airport
  • AC Hotel Nice
  • Riviera Marriott Hotel La Porte de Monaco
  • Renaissance Paris La Defense Hotel