COP21 : à la veille de l’ouverture le Président de la République reçoit les ONG de la coalition climat

Le Président de la République, accompagné par le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, et la ministre en charge de l’écologie, Ségolène Royal, a reçu hier les ONG (notamment le WWF, le RAC, Greenpeace, Care France, Coordination Sud, Action contre la faim, le Secours Catholique, la Fondation Nicolas Hulot, France Nature Environnement, Humanité et Biodiversité et la LPO). Retour sur les temps forts de cette réunion.

Ouverture de la COP21 en présence de 150 chefs d'Etats

Conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique<br />© WWF France / JOB

Avec leurs discours d’ouverture, ces décideurs ont apporté aux discussions l’impulsion politique et donc donné aux négociateurs le mandat de quitter Paris avec un plan clair qui permette de rattraper le retard pris dans l’action climatique, de protéger les plus vulnérables et de mobiliser des financements à la hauteur des enjeux.

 

Selon Samantha Smith, directrice de l’Initiative mondiale Climat et Énergie du WWF, « Plus important encore, nous avons entendu de la part des chefs d’Etats des paroles fortes et claires rappelant les attentes des pays les plus vulnérables aux impacts du changement climatique doivent être au cœur de l’accord sur lequel la COP21 devra aboutir. Aujourd’hui, pratiquement tous les pays en développement ont souligné que la question de l’équité et de justice seront des points clefs pour débloquer le processus de négociation qui doit mener à l’accord ».

 

Aujourd’hui, c’est l’Inde qui a fait l’annonce la plus forte et pouvant changer la donne en présentant ses plans pour une nouvelle alliance solaire capable de donner accès aux plus démunis à l’énergie solaire. Cette collaboration, qui devrait inclure près de 100 pays et impacter des milliards de personnes, prouve bien que l’on peut à la fois lutter contre le changement climatique et la pauvreté.

 

En bref, l’accord de Paris doit accélérer la transition énergétique qui est en marche grâce au développement des énergies renouvelables, aux engagements pris par le monde économique et à la mobilisation des villes, des territoires et des citoyens.

Le monde est prêt à avancer. Alors que des centaines de manifestations ont réuni des milliers de personnes dans le monde ce weekend, les gouvernements peuvent se sentir soutenus et aller de l’avant. Les choses sérieuses commencent maintenant. »

COP21 : pour un accord mondial juste et ambitieux qui réponde à l'urgence climatique

UN Climate Change Conference<br />© Paris Climat 2015Dès ce dimanche 29 novembre, les décideurs de 195 pays seront réunis à Paris pour parvenir à un accord mondial sur le climat qui soit aligné sur la science et qui permette de réduire suffisamment les émissions de gaz à effet de serre afin de contenir le réchauffement climatique bien en-dessous de 2°C voire 1,5°C. Au-delà de ce seuil, la survie de nombreuses communautés et écosystèmes est menacée et plus particulièrement les récifs coralliens, les glaces arctiques et les îles du Pacifique.

Des études récentes soulignent que la température moyenne mondiale a augmenté de 1°C par rapport à l’ère préindustrielle. Dans le même temps, 2015 est déjà annoncée comme étant l’année la plus chaude jamais enregistrée dans l’histoire.  Ces signaux nous rappellent l’urgence climatique.

Selon Marco Lambertini, directeur général du WWF International, « La science nous alerte sur l’urgence d’agir sur le changement climatique. Nous attendons de la COP21 qu’elle aboutisse à un plan climatique ambitieux pour réduire les émissions de GES, promouvoir les énergies renouvelables, mobiliser les financements annoncés par les pays et protéger les écosystèmes tels que les forêts et les océans qui sont des puits de carbone importants. Sans un tel plan, nous ne pourrons pas faire face au changement climatique et donc assurer un avenir plus sûr pour nous tous. »

Selon Samantha Smith, directrice de l’Initiative mondiale Climat et Énergie du WWF, « Nous sommes désormais dans une course contre la montre et contre la logique implacable du changement climatique. Face à ce constat unanime, nous avons le sentiment que tous les Pays veulent parvenir à un accord à Paris. Ces derniers doivent maintenant s’attaquer aux sujets clés et prendre des décisions concrètes, équitables et alignées sur la science. Si nous voulons maintenir la hausse de la température moyenne mondiale en-dessous de 1,5° C, nous devons agir avant 2020 – en particulier en développant les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, en mobilisant les appuis financiers et technologiques pour le climat. »

Selon Tasneem Essop, cheffe de la délégation du WWF pour la COP21, « Aucun compromis n’est possible sur le niveau d’ambition nécessaire pour faire face à la crise climatique. Depuis la COP15 qui a eu lieu à Copenhague en 2009, la COP21 constitue un rendez-vous décisif pour le climat. Nous devons donc dès maintenant penser à la suite. Les décisions de Paris doivent acter que le niveau actuel des efforts est le niveau minimum d’ambition à partir duquel l’action climatique devra sans cesse et régulièrement être renforcée pour rattraper notre retard. »

Selon Pierre Cannet, responsable du programme Climat et Energie au WWF France, « La première moitié du chemin a été fait. La question est maintenant de savoir comment les pays, dès la COP21, comptent s’y prendre pour accomplir au plus vite l’autre moitié, dans les délais impartis par la science et l’équité. Relève des objectifs de réduction, mobilisation des financements, reconnaissance de l’adaptation et des dommages : une réponse collective efficace et rapide doit être apportée au niveau mondial pour le climat à Paris. Car la fenêtre d’action se referme à toute vitesse, elle est de 5 à 10 ans.