Annulation des mobilisations sur le climat des 29 novembre et 12 décembre

Marche Climat, Paris, 21 septembre 2014<br />© WWF France / Nina Munn

Le gouvernement français a annoncé que les mobilisations prévues les 29 novembre et 12 décembre prochains à Paris pour la COP21 ne pourraient avoir lieu, compte tenu du contexte actuel.
 

« Même si nous pouvons regretter que les mobilisations prévues en extérieur soient annulées, nous sommes conscients de la situation difficile à laquelle les autorités doivent faire face actuellement. » a déclaré Pierre Cannet, responsable du programme Climat et Energie au WWF France. 
 

« Pour pouvoir peser sur les négociations et faire entendre l’urgence climatique, une voix forte de la société civile est essentielle. 

Nous travaillons actuellement, au sein de la Coalition Climat 21, à d’autres formes créatives pour mobiliser les citoyens avant, pendant et après la COP21 en toute sécurité. 

Aussi, nous nous appuierons sur les mobilisations de la société civile à travers le monde pour faire entendre la voix des citoyens. Près de 57 marches, et plus de 2000 évènements sont prévus pour le weekend du 28 et 29 novembre dans les capitales du monde entier. »

Retrouvez le communiqué de presse de la Coalition Climat 21 en ligne.

Accord de l'OCDE : une restriction insuffisante des soutiens publics au charbon


L'accord a été affaibli à la dernière minute par des pays pro-charbon.<br />© © WWF US / Julie Pudlowski

Hier, à deux semaines de la COP21, les pays de l’OCDE sont parvenus à un accord limitant les soutiens publics aux centrales à charbon à travers leurs agences de crédit à l’export. Cet accord  rend inéligible à ces types de soutiens une très grande partie des projets de centrales à charbon au niveau mondial. C’est un pas important, mais qui est insuffisant  pour contenir la hausse de la température moyenne mondiale en-dessous de 2°C.

 

Cet accord mettra donc fin aux crédits à l’export pour les centrales les moins « performantes » sur le plan technologique et prendra effet au 1er janvier 2017 avec une révision en 2019. Entre 2007 et 2014, les crédits à l’export des pays de l’OCDE pour le charbon ont représenté 34 milliards de dollars – 4,3 milliards de dollars par an – soit presque la moitié des soutiens publics à cette énergie fossile au niveau international. 

 

L’accord des pays de l’OCDE qui a été acté hier après presque deux ans de négociations n’est pas à la hauteur des enjeux puisqu’ il n’impose pas une interdiction totale des soutiens publics aux centrales à charbon et n’inclut pas les mines de charbon et les infrastructures qui y sont liées. Toute nouvelle centrale à charbon, quelle qu’elle soit, ne peut être compatible avec le scénario des 2°C de l’Agence internationale de l’énergie. 

 

L’accord a été affaibli à la dernière minute par des pays pro-charbon tels que l’Australie et la Corée du Sud. Il contient, d’une manière générale, une dérogation pour les soutiens aux centrales à charbon les plus « performantes » et, pour les pays les plus pauvres, la possibilité de soutiens pour les centrales les moins « performantes ».

 

Selon Sébastien Godinot, économiste au bureau des Politiques européennes du WWF, « A cause de divergences internes l’Europe a été incapable de prendre la tête de ces négociations. Nous déplorons notamment le rôle contreproductif joué par l’Allemagne, la République tchèque, la Slovaquie et la Pologne. Le cas de l’Allemagne, qui prétend être un « champion climatique », montre clairement comment les intérêts industriels ont pris le pas sur les engagements climatiques. Il est regrettable que la position de la France n’ait pas été suivie par d’autres pays : en mettant un terme à tout crédit à l’export pour les centrales à charbon, la France est le seul pays aligné sur l’objectif des 2°C. »

 

Selon Isabelle Laudon, responsable des Politiques publiques au WWF France, « Cet accord est un coup dur pour le lobby de l’industrie du charbon et force la main de plusieurs Etats comme l’Australie, la Corée, le Japon ou la Pologne. Il envoie un signal supplémentaire aux investisseurs sur la réduction des soutiens financiers au charbon dans le monde. Le WWF va suivre de près sa mise en œuvre pour obtenir encore quelques améliorations. ».