Dernier round de négociations avant la COP21 : une semaine pour relever l'ambition

Dernier round de négociations à Bonn (Allemagne) avant la COP21.<br />© WWF / Richard Stonehouse

Le dernier round de négociations s’est ouvert aujourd’hui à Bonn (Allemagne) avant la COP21, rencontre historique qui s’ouvrira dans six semaines, et au cours de laquelle devra être adopté un nouvel accord international sur le climat.

 

Selon Tasneem Essop, cheffe de la délégation du WWF sur les négociations climatiques, « Paris devra réussir à construire un lien entre l’ambition climatique et les derniers résultats de la science pour limiter le dérèglement climatique. A Bonn, nous aurons ainsi besoin d’aboutir un projet d’accord qui permette de lever les blocages politiques sur cette question. »

 

Ce projet d’accord devra comprendre : 

  • Des engagements clairs pour que le financement climatique soit relevé autour de cycles réguliers à partir de l’objectif plancher de 100 milliards de dollars dès 2020 ;
  • La bonne prise en compte des enjeux liés à l’équité dans l’ensemble du nouvel accord ;
  • Un mécanisme robuste pour le suivi et la revue à la hausse des objectifs ;
  • Une décision et un mécanisme international permanent dédiés aux enjeux liés aux pertes et dommages dus aux impacts du changement climatique ;
  • L’adoption formelle d’un objectif international solide pour l’adaptation pour mener davantage d’actions dans ce domaine et soutenir les pays qui font déjà face aux impacts inéluctables du changement climatique.

 

Selon Pierre Cannet, responsable du programme Climat et Energie au WWF France, « Sous un format pourtant plus simple à l’emploi pour les négociateurs, le projet d’accord des co-présidents est aujourd’hui sous le feu de critiques car celui-ci manque cruellement d’ambition. Mais la tension peut être diminuée cette semaine si le projet est considérablement renforcé, notamment par l’intégration d’un véritable mécanisme de l’ambition autour de périodes de cinq ans. Cette mécanique pourrait être mise en mouvement par quatre rouages qui doivent, dès cette semaine, être poussés dans les discussions : 

  • renforcer l’expertise dans des secteurs clefs, comme les renouvelables, et la traduire par des programmes concrets de terrains ;
  • obtenir davantage de leadership politique inspiré par plus d’initiatives sectorielles ;
  • amplifier la collaboration notamment financière entre les différents niveaux d’acteurs ;
  • accélérer la mise en œuvre des engagements avant 2020.

Ce mécanisme contribuerait à la revue à la hausse des engagements avant 2020 pour un accord de Paris ambitieux qui permette de limiter la hausse du thermomètre mondial bien en-dessous de la barre des 2°C voire 1,5°C. »

 

Selon les experts, pour parvenir à cet objectif de limitation de la hausse de la température mondiale, les émissions mondiales doivent atteindre un pic avant 2020. Les actions à mettre en place avant 2020 doivent constituer un socle solide à l’ambition, d’autant plus que les engagements des pays présentés à travers leurs intentions de contributions (iNDCs) ne sont pas à la hauteur pour l’après-2020.

 

« Le projet de texte dont nous disposons actuellement contient un grand nombre de bons éléments pour l’action avant 2020. « Si nous voulons rattraper le retard pris dans l’action, nous devons maintenant passer à la mise en œuvre en augmentant les efforts via le développement des énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et la protection des forêts et des terres. » souligne Tasneem Essop.

 

« Alors que la mobilisation rejointe par la société civile, les entreprises ou encore les groupes religieux ne cesse de se renforcer à l’extérieur des négociations, les progrès au sein même des négociations sont encore trop lents et doivent maintenant passer à la vitesse supérieure. » ajoute Samantha Smith, directrice de l’initiative mondiale Energie et Climat au WWF.

International Food Waste Coalition : la première approche collaborative du champ à l'assiette pour lutter contre le gaspillage alimentaire

Aujourd'hui, plus de 30% de la nourriture produite n'est jamais consommée alors que 800 millions de personnes souffrent de la faim. <br />© WWF Canon / Richard Stonehouse

Avec une approche sur l’ensemble de la chaîne de valeur, Ardo, McCain, PepsiCo, SCA, Sodexo, Unilever Food Solutions et le WWF unissent leurs forces et leurs expertises, afin de lutter contre le gaspillage alimentaire dans le secteur des services de restauration à travers l’Europe. Le but ultime des membres fondateurs de l’International Food Waste Coalition (IFWC) est d’inspirer d’autres entreprises et organisations dans des programmes efficaces de réduction du gaspillage alimentaire.

 

Aujourd’hui, nous vivons dans un monde où plus de 30% de la nourriture produite n’est jamais consommée alors que 800 millions de personnes souffrent toujours de la faim. Avec une population mondiale en constante augmentation (de 7 à 9.6 milliards d’ici 35 ans), les ressources naturelles vont devenir de plus en plus rares. Il est donc inacceptable de gaspiller de la nourriture pouvant être consommée. Au vu de son envergure, le secteur des services de restauration peut jouer un rôle important dans la réduction du gaspillage alimentaire.

 

Des études démontrent que le gaspillage alimentaire intervient à toutes les étapes de la chaîne de valeur, de la production à la consommation (récolte, stockage, transport, préparation, service, consommation, etc.). L’approche collaborative de l’IFWC invite chaque acteur à prendre ses responsabilités dans la lutte contre le gaspillage alimentaire et à adopter une stratégie globale. Ensemble, les membres de l’IFWC ont la plus grande empreinte géographique du secteur des services de restauration, et interviennent à chaque stade de la chaîne de valeur.

 

De nombreuses organisations et initiatives luttent déjà contre le gaspillage alimentaire. L’IFWC veut faire la différence avec une approche globale de la chaîne de valeur et en se concentrant sur des actions concrètes afin de maximiser l’impact collectif. L’objectif est de rassembler le meilleur des initiatives déjà existantes, d’y ajouter de nouveaux éléments, et de les fédérer à travers toute la chaîne de valeur.
 

La coalition travaille actuellement sur un projet pilote dans des écoles de plusieurs pays de l’Union Européenne. Nous cherchons à identifier où se situe le gaspillage aux différentes étapes de la chaine afin de trouver des solutions efficaces, et en fin de chaine sensibiliser les élèves et les enseignants à cette question.

 

La coalition a aussi pour objectif d’étudier les législations qui aident ou entravent la  lutte contre le gaspillage alimentaire. Par exemple, il n’existe pas actuellement de législation uniforme au sein de l’Union Européenne permettant le transfert de responsabilité entre donneurs et acteurs qui réceptionnent les dons alimentaires.

 

« Nous avons de grandes ambitions pour la coalition. Nous sommes persuadés que le collectif que nous sommes en train de créer est la solution efficace au défi du gaspillage alimentaire. Un défi dont il ne faut pas sous-estimer l’impact sur le climat et sur les ressources naturelles, mais également sur la grande question de ‘comment allons-nous nourrir le monde en 2050 ?’. » Damien Verdier, Président de l’International Food Waste Coalition.
 

Le WWF France et ses partenaires se mobilisent depuis un an pour la restauration de l'hydraulique naturelle des étangs et marais des salins de Camargue

Première zone humide de France par sa superficie, la Camargue est également le 2ème plus grand delta de Méditerranée derrière celui du Nil.<br />© Roger Leguen / WWF

Depuis 2014, le WWF France, le Parc Naturel Régional de Camargue, la Tour du Valat, la Société Nationale de Protection de la Nature et Coca-Cola France travaillent ensemble à la restauration de l’hydraulique des étangs et marais des salins de Camargue, propriété du Conservatoire du Littoral, couvrant plus de 6 500 hectares. 

 

Un projet commun sur trois ans : la restauration d’une zone humide en Camargue

Plantes, insectes, crustacés, mollusques, amphibiens, poissons, oiseaux, mammifères… les zones humides comptent parmi les milieux naturels les plus riches. Première zone humide de France par sa superficie, la Camargue est également le 2ème plus grand delta de Méditerranée derrière celui du Nil. Site emblématique en France et en Europe, la Camargue a été façonnée au fil des siècles par la nature et les hommes, développant une forte identité culturelle et un patrimoine naturel unique. 
 

Au cœur de la Camargue, le site des étangs et marais des salins était, avant son rachat par le Conservatoire du Littoral, entièrement aménagé pour une production salicole industrielle. Cela impliquait un fonctionnement entièrement artificiel, de la mer vers les terres, des flux d’eau.
 

C’est pourquoi le WWF et ses partenaires ont monté un programme visant à recréer et à améliorer les échanges hydrauliques et biologiques entre le vieux Rhône, les lagunes et la Méditerranée afin de rétablir un fonctionnement hydrologique plus naturel des écoulements d’eau douce dans le territoire, à mettre en place des suivis scientifiques, et à sensibiliser les habitants des territoires aux enjeux et intérêts de cette restauration.

 

Les travaux d’hydraulique, activité essentielle du projet, se sont achevés à la mi-août et l’eau douce circule désormais jusqu’à l’étang du Fangassier.

 

Ce programme va permettre de rendre à la nature  un milliard deux cent millions de litres d’eau par an en moyenne. 

« Le premier objectif de notre projet consistait à reconnecter le Canal du Japon à l’étang du Fangassier abritant la principale zone de nidification des flamants roses. Ce flux d’eau supplémentaire dans la zone humide permet notamment de maintenir le niveau des eaux durant la période critique de reproduction des flamants roses et ainsi de protéger le site de nidification des prédateurs », explique Christine Sourd, Directrice adjointe Biodiversité du WWF France.

 

Soutenu par la Fondation Coca-Cola, le projet s’inscrit dans un partenariat international entre The Coca-Cola Company et le WWF en faveur de la préservation des ressources en eau douce de la planète.

Imad Benmoussa, Président de Coca-Cola France déclare : « Parce que l’eau est essentielle à la nature, il est de notre devoir de soutenir des projets ayant pour vocation de protéger cette ressource. La collaboration avec le WWF nous permet de mettre en place un programme ambitieux et constitue une réponse concrète à notre objectif : restituer, d’ici 2020, 100% de l’eau que nous utilisons. »

 

Les actions entreprises dans ce mécénat sont complémentaires aux activités prévues dans le cadre du plan de gestion, élaboré par les gestionnaires locaux. Pour les prochaines années du mécénat, l’objectif des partenaires sera d’augmenter la prise de conscience sur la nécessité de préserver la qualité de l’eau, ainsi que de faire découvrir les services socio-économiques rendus par ces espaces préservés.