#CaféPanda : Le challenge est lancé !

Les étudiants au rendez-vous dès les premiers jours du défi de mobilisation contre le changement climatique.<br />© WWF France

Lundi 26 octobre, pas moins de 20 écoles et 500 étudiants étaient sur la ligne de départ virtuelle du dispositif #CaféPanda, prêts à faire entendre leur voix et prendre part à la Panda-révolution à travers des actions de lutte contre le dérèglement climatique, dès le premier jour du challenge.

 

Point de rencontre entre l’univers 2.0 et les actions terrains, le challenge #CaféPanda a pour objectif de mobiliser et impliquer les étudiants sur la question du changement climatique, leur rappeler que dès maintenant ils peuvent concrètement faire bouger les lignes sur leurs campus et prendre des engagements pour demain !

Destiné aux établissements supérieurs français et organisé en partenariat avec le REFEDD, ce challenge vise une mobilisation dépassant la COP21 et se tiendra d’ailleurs jusqu’en mars 2016.

Le Challenge #Café Panda en 3 étapes : 

  • une conférence-débat par école sur une thématique au choix : Climat & Biodiversité, Climat & Entreprises, Climat & Villes durables, Climat & Politiques publiques et gouvernance internationale
  • le challenge inter-écoles matérialisé sur la plateforme cafepanda.fr
  • un livret regroupant les engagements des étudiants pour le climat remis à la Présidence de la COP21.

Bataille de tweets, conférences en live, engagement terrain… les  étudiants d’Audencia, Sciences Po Paris, l’ESC Clermont, ENTPE, Grenoble Ecole de Management, Sciences Po Aix, Paris School of Business, HEC, l’IESEG, l’Université de Marne la Vallée, l’ISE, l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, Sciences Po Lyon, l’ESSCA, l’Ecole des Métiers de l’Energie, Centrale Lille et bien d’autres écoles et universités se préparent depuis plus d’un mois à défendre leurs couleurs et à se challenger pour une même cause : la lutte contre le dérèglement climatique.
 

«Nous nous préparons depuis deux mois et planifions déjà deux événements pour sensibiliser les étudiants de l’école aux enjeux climatiques. Nous présenterons des actions très diverses, ponctuelles ou plus durables pour optimiser leurs impacts. Nous avons également contacté notre administration et obtenu son soutien et son aide pour le challenge. Notre tout prochain événement se déroulera sur la mezzanine de l’école le 2 novembre. Son objectif attirer l’attention sur les enjeux climat et mobiliser encore plus de gémiens ! », explique Anaïs Segonds, étudiante en deuxième année à Grenoble Ecole de Management.
 

« Les étudiants d’Audencia se mobilisent de plus en plus pour les enjeux environnementaux et sociaux. Pour nous, les Café Panda sont un moyen d’accélérer cet élan, de l’étendre à l’ensemble de l’école, mais surtout de montrer qu’Audencia s’investit déjà dans ces problématiques. Beaucoup de projets ont déjà été réalisés sur le campus, notamment grâce à l’association Eidos qui sensibilise et promeut le développement durable au sein de la vie étudiante. Les Café Panda démarrent à peine, mais déjà de nombreuses idées prennent forme et se concrétisent. Tri des déchets, alimentation, cafeteria durable, gobelets réutilisables… La mobilisation est forte, nous sommes fiers de notre école, de l’importance qu’elle accorde à ces enjeux et nous voulons le prouver ! », témoigne Albane Pascale, présidente de l’association Eidos à Audencia Nantes.
 

« Il m’apparaît absolument nécessaire de comprendre mais surtout de faire comprendre à l’ensemble des citoyens qu’ils doivent être acteurs dans la lutte contre le dérèglement climatique. Etant amené à travailler dans le secteur de la physique des Matériaux et de l’Energie, j’essaie de me mobiliser pour devenir un jeune actif engagé au sein de mon école. Ma participation à ce type d’événement encouragera, je l’espère, certains de mes camarades de promotion à se familiariser avec les enjeux vitaux que sont ceux de la COP21. De plus, le challenge des Café Panda me motive à me déplacer et discuter avec des étudiants d’autres horizons que le mien (commerce, communication …) dans l’espoir de voir germer des compléments de solutions pour limiter le réchauffement climatique », ajoute Quentin Catinot, étudiant en deuxième année à PHELMA – Grenoble INP.

En phase avec son objectif de mobilisation à long terme, le challenge fonctionne sur un système de points donnant plus de poids aux actions pérennes et mobilisatrices.  A titre d’exemple, sur le terrain de l’alimentation durable, faire évoluer les pratiques de son campus vers un approvisionnement responsable apportera plus de points à l’équipe que l’organisation d’une disco soupe.
 

Les établissements mobilisés seront également attendus sur leur capacité à mobiliser pour les grands rassemblements citoyens pour le climat qui se tiendront les 28 et 29 novembre et le 12 décembre prochains dans toute la France.
 

De nouvelles écoles et groupes d’étudiants peuvent encore s’inscrire sur cafepanda.fr et relever le défi ! Qui seront les 3 meilleurs campus récompensés lors de la cérémonie de remise de prix organisée à l’occasion de l’événement Earth Hour le 19 mars 2016 ?

Fin de la session de négociations sur le climat à Bonn : le relai est passé aux décideurs

Fin de la session de négociations sur le climat à Bonn :  le relai est passé aux décideurs<br />© Mike Eames / WWF-UKAlors que prend fin la dernière session de négociations avant la COP21, le relai est passé aux décideurs politiques qui doivent maintenant lever les blocages qui persistent sur les sujets clefs et entravent la finalisation d’un nouvel accord climatique.
 
Les négociateurs quittent Bonn pour Paris avec une vision certainement plus claire sur ce qui est en jeu pour parvenir à un accord climatique équitable et ambitieux, mais des aspects fondamentaux restent encore à éclaircir. Les décideurs politiques du monde entier se retrouveront pour des réunions informelles d’ici le 30 novembre, date à laquelle s’ouvriront deux semaines de longues négociations où nous espérons les voir se pencher sur ces aspects.
 
 
Tasneem Essop, cheffe de la délégation du WWF sur les négociations climatiques, identifie « trois sujets clés sur lesquels ils devront se pencher avant d’arriver à Paris. Pour parvenir à un nouvel accord à Paris, il faudra trouver un esprit de consensus. Mais aucun compromis ne sera possible sur le niveau d’ambition nécessaire pour faire face à la crise climatique. Les décideurs doivent donner la priorité à un plan capable de rattraper le retard pris dans l’action et revoir régulièrement à la hausse l’ambition climatique. Car si nous allons au-delà de 1,5°C d’augmentation de la température moyenne mondiale, les vies de millions de personnes et des écosystèmes seront affectées. »
 
Le sujet des financements reste une épine dans le pied des négociateurs. « C’est à la fois le financement d’actions climatiques avant et après 2020 que les éléments du nouvel accord qui entrera en vigueur. Les décideurs politiques doivent apporter l’appui nécessaire – en termes de financements et de technologie – qui permettra une transition juste vers les énergies renouvelables et un monde plus sûr. L’appui supplémentaire pour les pays pauvres et vulnérables est un élément primordial du nouvel accord.
 
Les décideurs politiques, représentants des peuples qui, à travers le monde, font face aux impacts dévastateurs du dérèglement climatique, doivent être courageux et déterminés à agir pour sortir le monde de la trajectoire sur laquelle il se trouve.
 
Dans toutes les capitales, nous appelons les citoyens et les législateurs du monde entier à transmettre ce message clair et sans équivoque aux décideurs : le temps presse ! Paris est bien le moment où le monde doit s’unir pour inverser le changement climatique.
 
 
Selon Pierre Cannet, responsable du programme climat et énergie au WWF France, « Cette semaine de négociations a permis de rééquilibrer les discussions sur des sujets fondamentaux vers plus d’ambition en ligne avec l’équité et la science. D’une proposition de projet de texte très lisse mais facile à l’emploi, les négociateurs sont parvenus en fin de semaine à un texte plus large mais intégrant des options plus ambitieuses pour l’action climatique.
 
Avec le passage de relai au niveau politique avant la COP21, la future présidence française doit essayer de faire pencher la balance pour préserver cette ambition, tout en assurant transparence et intégration de tous dans les discussions. La France doit ainsi cultiver le terrain politique qui permettra d’alimenter les négociations, dans l’espoir aussi d’y capter toute la dynamique en cours en dehors du processus.

Changement climatique : le léopard des neiges au bord du précipice

Le changement climatique risque d'exacerber les menaces qui pèsent sur le léopard des neiges.<br />© Klein & Hubert / WWF

Inscrit sur la liste rouge de l’UICN, le léopard des neiges est en danger. On estime que l’espèce ne compte pas plus de 4 000 individus à l’état sauvage et leur nombre ne cesse de décroître. Cherchant à interpeller sur la nécessité d’une action urgente au niveau international pour le préserver, le WWF publie aujourd’hui un rapport inédit sur l’importance du félin et de son habitat naturel pour le monde entier. 

 

Évoluant avec aisance sur les pentes glaciales des massifs d’Asie centrale, le léopard des neiges est passé maître dans l’art du camouflage. Selon la saison et l’altitude, il chasse markhors et bouquetins, moutons et marmottes. Rares sont les humains à l’avoir vu, si bien qu’on le surnomme le fantôme des montagnes. Montagnes dont il est devenu l’icône, avec leur beauté à couper le souffle et qui, en plus d’héberger une multitude d’espèces endémiques, procurent d’immenses bénéfices aux populations,  à commencer par des services écologiques essentiels tel que l’approvisionnement en eau. Plus de 330 millions de personnes dépendent en effet directement des rivières de la région pour leur ration quotidienne en eau. 

 

La dégradation et le recul de son habitat, le braconnage et les conflits avec les populations ont contribué au déclin de la population de léopards des neiges de 20% depuis les 16 dernières années. Le changement climatique risque d’exacerber les menaces qui pèsent sur cette espèce et pousser vers un seuil fatidique d’individus.

 

Le WWF poursuit ses actions et notamment son travail d’observation réalisé grâce à des caméras pièges et colliers GPS. Mais le temps presse et la population des léopards des neiges poursuit son déclin.

 

Rapport WWF : Le charbon à bout de souffle et des énergies renouvelables en expansion

L'industrie du charbon est face à un déclin structurel inéluctable.<br />© WWF US / Julie Pudlowski

Dans son nouveau rapport Global coal : the acceleration of market decline, le WWF indique qu’au niveau international, les industries du charbon sont au bord de la crise financière et que les projets de centrales à charbon avortés sont plus nombreux que ceux qui voient le jour.

 

  • Les énergies renouvelables, toujours plus accessibles, attirent plus d’investisseurs que le charbon. En 2014, 59% des capacités de production supplémentaires venaient des énergies renouvelables – environ 80% en Europe.

 

  • Un peu partout dans le monde, le secteur financier est en train de retirer ses soutiens au charbon. Des investisseurs majeurs tels que AXA, Aviva, les fonds de pension de l’Etat de Californie ou de la ville d’Oslo ou encore le Norwegian Sovereign Wealth Fund s’en désinvestissent. Les banques telles que le Crédit agricole et la Bank of America sont également en train de réduire les soutiens au charbon.

 

  • Les inquiétudes quant à son impact sur le changement climatique, sur l’environnement et la santé incitent de plus en plus les gouvernements à mettre en place des mesures quant à son exploitation. Le rapport montre que le charbon est dans une impasse.

 

Pour résumer, l’industrie du charbon est face à un déclin structurel inéluctable. Pour contenir la hausse de la température moyenne mondiale bien en-dessous de la barre des 2°C, comme le recommande la science, ce déclin devra être le plus rapide possible.

Selon Samantha Smith, directrice de l’initiative mondiale Energie et Climat au WWF, « L’exploitation du charbon est largement responsable du changement climatique. Nous devons en sortir si nous souhaitons atteindre n’importe lequel des objectifs qui sont en discussion à Bonn cette semaine.  L’argent public des pays développés ne doit pas soutenir le charbon que ce soit par des credits à l’export ou la soi-disant finance climat. Les gouvernements et les institutions financières tournent de plus en plus le dos à cette industrie en déclin. Les gouvernements les plus riches doivent soutenir les solutions et mettre leurs efforts sur dans le financement d’une transition juste et rapide vers les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.

 

Jan Vandermosten chargé des politiques au bureau des politiques européennes du WWF, « Nous sommes témoins de la transition énergétique. La compétitivité accrue des énergies renouvelables a largement ébranlé l’attractivité des soutiens au charbon jusqu’à un point de non-retour. En 2014, la consommation en charbon de la Chine a chuté pour la première fois, les Etats-Unis ferment leurs centrales à charbon et des géants de l’énergie tels que E.ON et RWE se tournent vers les renouvelables. Ces signaux insufflent une dynamique vers la COP21 qui aura lieu en décembre à Paris et l’adoption d’un nouveau régime climatique. »

 

Activités illégales d'Holzindustrie Schweighofer dans les forêts roumaines, le WWF porte plainte pour violation du Règlement Bois de l'Union européenne

Le WWF porte ainsi plainte auprès du Bureau Fédéral des Forêts à Vienne pour violations du Règlement Bois de l'Union européenne (RBUE).<br />© Chris Martin Bahr / WWF

L’ONG américaine EIA (Environmental Investigation Agency) apportait aujourd’hui une nouvelle preuve des pratiques illégales de la société autrichienne Holzindustrie Schweighofer en Roumanie. EIA démontre que l’entreprise autrichienne intègre dans ses exploitations industrielles de grandes quantités de bois illégal provenant de Roumanie qu’elle met ensuite sur le marché de l’Union européenne sous la forme de produits finis ou de bois-énergie. « Schweighofer est l’un des plus grands acteurs de l’industrie du bois en Europe et malheureusement un acteur majeur de l’abattage illégal de bois en Roumanie » souligne Alexander von Bismarck, directrice de l’EIA. 

 

Le WWF porte ainsi plainte auprès du Bureau Fédéral des Forêts à Vienne pour violations du Règlement Bois de l’Union européenne (RBUE) et appelle à une enquête approfondie sur les pratiques de l’entreprise.  

 

Une preuve de plus

Il y a quelques années, Agent Green fournissait également la preuve d’une série de pratiques illégales et non durables d’abattage sur la zone du Parc National de Roumanie. Cette année, deux nouvelles vidéos sont venues étayées ces soupçons. Ces vidéos montraient un camion sortant d’un parc national de Roumanie chargé de bois non référencé et à destination de l’entreprise Schweighofer. Malgré les dénégations de la société, son responsable achat acceptant en toute connaissance de cause ce bois d’origine douteuse.

 

Si le rapport actuel de l’EIA, réalisé sur la base de deux années d’enquête, ajoute une nouvelle pièce à charge contre Schweighofer, le document montre pour la première fois l’étendue des dégâts causés par les grands volumes de bois  illégaux approvisionnant les usines de Schweighofer en Roumanie. « Il faut savoir que 50% du bois abattu en Roumanie est illégal : bois provenant de parcs nationaux, de coupes rases, de sur-exploitation, usage de faux permis ou encore abattage sur des propriétés volées » explique Jean Bakouma, directeur adjoint Production & Consommation Durable du WWF France.

 

Gabriel Paun, Directeur d’Agent Green, ajoute « Les organisations du crime organisé facilitent le transit de bois illégal de Roumanie vers l’Europe. Jusqu’à présent, la législation nationale et européenne n’a pas été capable d’endiguer les activités illégales du secteur. Il existe ainsi de grands risques pour les consommateurs de l’Union. Notons également que les deux tiers de la forêt dont nous parlons abritent de grandes populations d’ours, de loups ou de lynx »

 

Des actions menaçant les efforts de protection de la forêt roumaine 

Le dépôt de plainte du WWF s’inscrit dans une démarche continue de protection des dernières forêts vierges de la région des Carpates. La Roumanie abrite en effet environ 218 000 hectares de forêts anciennes à haute valeur écologique. « Nous aimerions dans l’absolu que 25000 hectares de la forêt vierge de la région soit inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Mais aujourd’hui nous appelons tout d’abord à une enquête approfondie basée sur toutes les preuves fournies par le rapport de l’EIA. Nous ne voulons pas laisser les dernières forêts sauvages d’Europe se transformer en pellets ou en bois de chauffage au bénéfice des grandes multinationales » alerte Andrea Johanides, Directrice générale du WWF Autriche. « Le RBUE n’est malheureusement pas efficacement transposé aux niveaux nationaux, contient  quelques faiblesses et prévoit par exemple des pénalités trop faibles pour toute violation du dispositif » ajoute Jean Bakouma. 

 

Chantage aux emplois contre impunité

Un récent rapport du gouvernement roumain estimait à 80 millions de m3 le volume de bois illégalement abattu sur les 20 dernières années. Un phénomène représentant un manque à gagner de plus de 5 milliards d’euros pour l’économie nationale. Le rapport de l’EIA souligne notamment les dégâts causés par Schweighofer, à travers ses pratiques, sur l’industrie du meuble en Roumanie. En tirant les prix vers le bas et en rachetant les stocks de bois, l’entreprise serait responsable de la perte de 50 000 emplois selon Doina Pana, ancienne Ministre de l’Environnement en Roumanie.

 

Afin de protéger ses activités, Schweighofer est également intervenu dans le but d’empêcher la mise en place d’une nouvelle loi Forêt destinée à limiter les monopoles d’exploitation sur la région. Dans une lettre adressée au Premier Ministre, Gérald Schweighofer menaçait ainsi de poursuivre la Roumanie auprès de la Cour Internationale et de licencier ses salariés roumains si la loi n’était pas retirée.