Nos associations le redoutaient, le Préfet de Haute-Savoie l’a fait : contre toute attente il a déclenché ce jeudi 8 octobre 2015 une opération massive d’abattage de 200 à 300 bouquetins dont les cabris nés dans l’année. Couvert, semble-t-il, par les décisions de la ministre officiellement en charge de l’écologie, et par le ministre de l’agriculture, l’abattage indiscriminé du seigneur des Alpes, officiellement protégé par les conventions internationales ratifiées par la France, a commencé. Sombre jour pour l’écologie en France.
Observation de fauvettes en halte migratoire sur le littoral atlantique et méditerranéen.
La LPO trouve ces dispositions aberrantes, prises à l’encontre de l’avis des experts de l’Anses et du CNPN et avant la décision de référé !
A la veille de la COP21, la nouvelle édition de l’enquête menée depuis 2010 par l’IFOP pour le WWF sur les Français et leurs attentes en matière de climat révèle un sentiment d’insécurité climatique grandissant et une forte demande de protection de la part des pays et des gouvernements
Cette étude a été réalisée du 29 septembre au 1er octobre 2015 avant les intempéries ayant frappé le sud-est de la France auprès d’un panel représentatif de 1004 personnes.
Des Français climato-réalistes
Les Français reconnaissent à 79% l’activité humaine comme la cause principale du dérèglement climatique. Témoins de catastrophes naturelles fréquentes et d’effets de saison plus marqués, plus de 7 Français sur 10 partagent en outre le sentiment que le dérèglement climatique représente une menace sérieuse pour eux ou leur mode de vie. Une proportion de la population en progression linéaire depuis 2011, notamment chez les moins de 35 ans, les Franciliens et les plus diplômés.
Parmi les conséquences les plus redoutées figurent le renforcement des phénomènes météorologiques extrêmes (57%), l’augmentation des sécheresses et inondations (42%) ou encore la fonte des glaces et l’élévation du niveau de la mer qui en résulte (39%). Si l’augmentation des périodes de forte chaleur (28%) ou le renforcement des inégalités et le développement des migrations internationales ne figurent parmi le top 3 des principales menaces, elles enregistrent toutefois des progressions de citations respectives de +5 et +4 points depuis 2012. Citée par un Français sur 3 uniquement, la menace de l’accroissement des périodes de forte chaleur enregistre quant à elle une progression constante depuis 2010 (+13 points).
« Depuis la publication de la première étude en 2011, il existe en France un certain consensus sur la réalité du dérèglement climatique et l’impact de l’activité humaine sur notre planète. La nouvelle tendance observée cette année est en revanche l’expression d’une angoisse climatique qui ne cesse d’augmenter.» explique Jacques-Olivier Barthes, directeur de la communication du WWF France.
Pour une prise en main plus sérieuse et urgente des questions climatiques par les pays et les gouvernements
Plus de 8 Français sur 10 se déclarent prêts à changer leur mode de vie (87%). 30% d’entre eux sont même disposés à le faire en profondeur. Une observation stable depuis 2009. La majorité d’entre eux (54%) considèrent cependant que l’échelon national est le plus efficace pour lutter contre le dérèglement climatique. Viennent ensuite, loin derrière, les entreprises, citées par 21% des sondés. Seuls 11% estiment enfin l’initiative individuelle comme la plus pertinente.
Les résultats du sondage révèlent ainsi une volonté de mesures politiques fortes pour lutter contre le dérèglement climatique, d’un véritable engagement de l’Etat sur ce terrain. 72 % des Français considèrent que l’urgence climatique n’est pas sérieusement prise en considération par les gouvernements. Près d’un quart des répondants considèrent même qu’ils ne répondent « pas du tout sérieusement » à l’urgence climatique.
« A ce jour, les Français semblent avoir le sentiment que les gouvernements ne répondent pas à leur demande de protection contre les menaces liées aux dérèglements climatiques», ajoute Jacques-Olivier Barthes. « Il appartient ainsi aux Etats d’être à la hauteur de ces attentes clairement exprimées lors du prochain rendez-vous climat que représente la COP21. »
L’arbre de l’année 2015 a été dévoilé le 29 septembre lors d’une cérémonie organisée à la Maison de la Région Poitou-Charentes à Poitiers.
À mi-parcours de la Stratégie de l’Union Européenne pour la Biodiversité pour 2020, la Commission européenne vient de publier un rapport sur l’état de conservation de la nature dont le bilan apparaît confus et mitigé.
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La 1ère lettre d’information des Refuges LPO à destination des professionnels, bientôt disponible !
La Commission européenne communiquait aujourd’hui les résultats de l’évaluation à mi-parcours de la Stratégie européenne pour la Biodiversité d’ici 2020. Depuis 2011, aucun progrès notable n’a permis d’enrayer la dégradation de la nature en Europe. Les écosystèmes et les espèces européens poursuivent ainsi leur déclin. Le WWF pointe du doigt deux causes principales : une mise en oeuvre insuffisante des réglementations de protection de la nature par les Etats membres – notamment des directives ‘Oiseaux’ et ‘Habitats’ – et l’agriculture industrielle.
En 2011, les Etats membres approuvaient la Stratégie européenne pour la Biodiversité avec pour but de mettre un terme au déclin de la nature en Europe d’ici 2020. Six grands objectifs étaient fixés:
- Mettre pleinement en œuvre les directives « Oiseaux » et « Habitat »
- Préserver et rétablir les écosystèmes et leurs services
- Renforcer la contribution de l’agriculture et de la foresterie au maintien et à l’amélioration de la biodiversité
- Garantir l’utilisation durable des ressources de pêche
- Lutter contre les espèces allogènes envahissantes
- Contribuer à enrayer la perte de biodiversité à l’échelle mondiale
Pour cinq objectifs sur six, les progrès sont largement insuffisants et ne permettent d’espérer atteindre les objectifs fixés d’ici 2020. Isabelle Laudon, responsable des Politiques publiques du WWF France, souligne : « il y a un véritable manque de volonté politique de la plupart des Etats membres pour mettre en œuvre des solutions. Pourtant, lorsqu’elles ont bien été mises en place, les directives Oiseaux et Habitats ont permis des avancées en matière de conservation pour de nombreuses espèces et habitats. Il en est ainsi pour l’ours brun, le castor ou encore la loutre».
Outre ces apports notables pour la protection des richesses naturelles, le réseau Natura 2000 procure des bénéfices pour l’économie et les populations.
Isabelle Laudon ajoute : « Les pays de l’Union européenne doivent se mobiliser davantage pour arrêter la dégradation de notre environnement. La Commission européenne évalue actuellement les directives ‘Oiseaux’ et ‘Habitats’ ce qui pourrait conduire à leur révision. Pourtant, ces législations ont montré leur pertinence. En revanche, c’est leur mise en œuvre qui devrait être améliorée en France afin de garantir leur efficacité. Lors de la consultation publique de la Commission européenne, plus de 520 000 personnes ont affirmées aux côtés de plus de 200 ONG européennes l’importance de ces règlementations et leur adéquation aux problématiques actuelles. Ne perdons pas de temps avec la remise en question d’un cadre législatif accepté par tous, il faut agir de manière urgente et s’attaquer aux sources du problème, notamment aux pratiques nuisibles à l’environnement telle que l’agriculture industrielle ».
Aujourd’hui, l’Inde, 4e plus grand émetteur de gaz à effet de serre, a présenté son plan climat visant à réduire l’intensité des émissions par rapport au PIB de 33 à 35% d’ici 2030 par rapport à 2005 et, dans le même temps, porter à 40% la part de puissance électrique en énergie non fossile d’ici 2030.
En réaction à cette annonce, Samantha Smith, directrice de l’Initiative globale Energie et Climat du WWF, souligne « l’objectif ambitieux et l’engagement stimulant pour une transition énergétique qui figurent dans le plan indien. Les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, éléments clés pour un avenir bas-carbone durable, constituent un bon point du plan climat de l’Inde. L’objectif relatif aux énergies renouvelables, notamment, peut non seulement mener à une révolution sur le secteur-même mais aussi permettre à 300 millions de personnes d’avoir accès à l’énergie. Parvenir à des objectifs de cette ampleur devrait aussi permettre d’accélérer la transition énergétique dans d’autres pays. Il est maintenant temps, pour la communauté internationale de soutenir cette ambition à travers des moyens technologiques, financiers et de renforcement de capacité. »
Selon Pierre Cannet, responsable du programme climat au WWF France, « A l’instar de la contribution indienne, beaucoup de pays semblent maintenant prêts à aller vers davantage d’énergies renouvelables. L’AIE précise d’ailleurs, dans un nouveau rapport paru aujourd’hui, que la croissance d’approvisionnement en électricité mondial sera essentiellement portée par les énergies renouvelables d’ici 2020, du fait de la baisse des coûts de ces technologies – pour aller même 25% au-delà des plans actuels si les politiques sont renforcées.
Pour enclencher la transition énergétique mondiale qui semble se profiler et lutter contre la pauvreté, la COP21 devra permettre de mobiliser des moyens et des mesures efficaces afin d’accélérer le déploiement des renouvelables au niveau mondial. La COP21 pourrait ainsi enclencher un cercle vertueux pour le déploiement des énergies renouvelables : un moyen d’améliorer l’ambition de ses copies pour le climat encore loin de répondre à l’urgence climatique. »
Ravi Singh, Secrétaire général et directeur général du WWF Inde, a déclaré que « l’objectif du pays de porter à 40% la part de puissance électrique en énergie non fossile d’ici 2030 fait écho à la vision du WWF concernant les énergies renouvelables. Il est maintenant crucial de formuler un plan d’action concret de mise en œuvre permettant d’atteindre ces objectifs. En ce qui concerne l’adaptation, la planification et la mise en œuvre d’actions visant à renforcer la résilience et réduire la vulnérabilité ont bien été identifiées comme prioritaires. C’est une annonce positive qui recouvre à la fois les enjeux liés à l’atténuation, la finance, le transfert technologique, le renforcement des capacités, la recherche et le développement et la création du savoir pouvant impliquer un effort au niveau national comme international des décideurs. »