Overshoot day 2015 : A partir d'aujourd'hui, nous vivons à crédit sur notre planète…

Earth Overshoot Day 2015<br />© Global Footprint Network

Aujourd’hui, jeudi 13 août, nous avons malheureusement atteint l’Overshoot Day ou « jour de dépassement ». Cela signifie qu’en moins de huit mois, l’humanité a consommé l’ensemble des ressources que la planète peut produire en un an. 

 

Tous les ans, le Global Footprint Network évalue le jour à partir duquel l’empreinte écologique de l’humanité dépasse la capacité écologique de notre planète. Chaque année, cette date butoir avance inexorablement. Il y a 15 ans, en 2000, ce jour à partir duquel les hommes vivaient à crédit était en octobre…

 

Le coût de cette surconsommation est chaque jour plus évidente : pénuries en eau, désertification, érosion des sols, chute de la productivité agricole, surexploitation halieutique, déforestation, disparition des espèces, et enfin augmentation de la concentration de gaz carbonique dans l’atmosphère. Or cette augmentation de la concentration en CO2 dans l’atmosphère amplifie chacun de ces autres constats. Nos sociétés doivent avancer vers de nouveaux modèles à plus faible empreinte, qui présentent d’ailleurs de nombreux co-bénéfices environnementaux, sociaux et économiques.

« A elle seule, l’empreinte carbone a plus que doublé de 1963 à 1970, période à laquelle nous sommes entrés dans une surexploitation des ressources de la planète. Elle demeure l’élément connaissant la plus grande progression dans le calcul de l’écart entre notre empreinte écologique et les capacités de notre planète », explique Mathis Wackernagel, président du Global Footprint Network et co-créateur de la méthode de calcul. « Un accord global vers la sortie des énergies fossiles qui doit être trouvé au cours de la prochaine conférence pour le climat se tenant à Paris pourrait significativement contribuer à infléchir la courbe de notre empreinte écologique, et la réduire à terme. » 

L’empreinte écologique prend en compte l’empreinte carbone, c’est-à-dire la surface de terres nécessaire pour capturer les émissions de CO2 issues des énergies fossiles. Le dépassement de la capacité de stockage des émissions de CO2 entraîne l’augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère, principale cause du changement climatique.

Au rythme actuel, l’absorption de gaz à effet de serre nécessiterait à elle seule 85 % de la biocapacité de la planète. « Il nous faudrait deux fois la biocapacité globale des forêts pour absorber les émissions mondiales de carbone » ajoute Mathis Wackernagel. 

 

Une dernière chance

 « A quatre mois de la fin de la Conférence Paris Climat 2015, le WWF appelle les gouvernements à se mobiliser pour arrêter les modalités et les engagements d’un plan d’urgence pour la période 2015-2020. C’est la seule voie possible s’il on veut contenir le réchauffement en dessous de 2°C et ainsi limiter les impacts du changement climatique sur la planète et l’humanité. » explique Diane Simiu, Directrice des programmes du WWF France.

Pour cela, le pic des émissions de gaz à effet de serre doit être atteint avant 2020 grâce à quatre leviers :

  1. L’accélération du déploiement des énergies renouvelables avec un objectif de 25% de la consommation énergétique mondiale ;
  2. Le renforcement des mesures d’efficacité énergétique avec un doublement du taux d’efficacité énergétique pour atteindre 2,4% par an ;
  3. La protection des forêts et de l’usage des terres ;
  4. Le financement de la lutte contre le changement climatique : une feuille de route claire vers les 100 milliards de dollars et un retrait des soutiens à l’industrie du charbon estimés à 73 milliards de dollars.

 

Business As Usual 

Si nous ne changeons rien et continuons à puiser autant de ressources qu’à ce jour, nous aurons besoin de l’équivalent de 2 planètes en 2030 et notre jour de dépassement sera avancé à la fin du mois de juin… Cette projection suppose que la biocapacité, la croissance démographique et les tendances de consommation restent sur leurs trajectoires. Il n’est cependant pas certain que le maintien d’un tel niveau de consommation de ressources soit possible sans significativement endommager la biocapacité à long terme avec des impacts conséquents sur la consommation et la croissance démographique.

 

Pour en savoir plus :  

Le WWF France pleure Philippe Germa, son Directeur général, et confirme la disparition en mer d'un militant engagé pour l'écologie

Philippe Germa<br />© WWF France

Isabelle Autissier, Présidente du WWF France, les membres du Conseil d’administration, les équipes du WWF et les membres du Cercle des Amis du WWF expriment leur tristesse et leur profond désarroi à l’annonce de la disparition en mer de Philippe Germa, engagé depuis toujours dans la protection de la planète. 
 

En ce jour de deuil, chacun des membres de l’équipe tient à partager ses pensées et à apporter un grand soutien à sa famille, notamment à sa femme et à sa fille.

 

Passionné des océans, Philippe était bien plus qu’un militant de l’écologie. Il était un homme profondément humain, attaché à ses convictions et à sa volonté de léguer aux générations futures une planète vivante.

 

Directeur général du WWF France depuis février 2013, avec énergie et passion, Philippe Germa s’est attelé à donner au WWF France un nouvel élan positif. Il aimait profondément cette structure qu’il avait rejoint en 2008 en tant qu’administrateur, avant de devenir son trésorier en 2012 et de représenter la Fondation dans le cadre du débat sur la transition énergétique. 

 

Dès ses débuts, dans les années 70, il est convaincu que l’écologie sera au 21eme siècle ce que l’économie a été au siècle précédent. Il rejoint l’association « Les Amis de la Terre ». En 1981, il prend activement part à la campagne présidentielle des écologistes. Il est à l’origine du slogan « En vert et contre tous » et participe aux campagnes contre l’implantation des centrales nucléaires en France.

 

En mai 1988, sous le gouvernement Rocard, Philippe Germa est appelé  auprès du Ministre de l’environnement en tant que conseiller technique. Il restera 5 ans à ce poste où il sera en charge de la communication mais aussi de la conduite de dossiers aussi importants que la législation sur l’élimination des CFC, la suppression des phosphates dans les lessives, le décret sur la création des éco-organismes dont Eco-emballages, la mise en place des législations relatives à la qualité de l’eau, des déchets…
 

Trois ans plus tard, Philippe Germa devient l’un des pionniers de l’économie verte en tant que directeur général de Natixis Environnement & Infrastructures, société qu’il a fondée et développée dans le domaine des fonds d’investissement dédiés aux projets d’énergies renouvelables, à la lutte contre l’effet de serre et au développement d’infrastructures orientées vers le développement durable.
 

En 1990, il participe à la création du mouvement Génération Ecologie. Il est ensuite promu Chevalier de la Légion d’Honneur en 2004.

 

Ami de la planète, Philippe nous manque déjà cruellement.