Le secteur bancaire européen n'intègre pas suffisamment les risques environnementaux et sociaux dans ses opérations

Ready or not?<br />© KPGM / WWFSelon une étude réalisée par KPMG avec le soutien du WWF sur 12 grandes banques européennes, le secteur bancaire n’intègre pas suffisamment, dans ses activités commerciales et d’investissement, les risques qu’impliquent les facteurs environnementaux et sociaux tels que le changement climatique, la rareté de la ressource en eau, la production durable.

Intitulée Ready or not: An assessment of sustainability integration, cette étude indique que les banques ont du mal à évaluer les risques ou les opportunités que ces facteurs peuvent représenter pour leurs entreprises clientes. Ainsi, elles ont une approche étriquée des enjeux de durabilité en se concentrant sur leur volonté de financer certaines activités.

Selon Barend van Bergen, partenaire chez KPMG Sustainability, « Si les banques ont conscience des facteurs environnementaux et sociaux, leur attention porte surtout sur les conséquences potentielles sur leur réputation. De nombreuses banques manquent d’une vision d’ensemble sur les conséquences financières que ces facteurs peuvent avoir à la fois sur leurs opérations et leurs entreprises clientes. C’est un problème parce que, dans les prochaines années, les impacts sur les recettes bancaires risquent d’augmenter alors qu’en parallèle, les banques seront de plus en plus attendues sur leur responsabilité d’entreprise. »

Selon Maria Boulos, directrice Corporate engagement au WWF, « L’étude montre que le secteur bancaire dans son ensemble n’a pas de réponse stratégique pour gérer de manière significative les risques liés aux réalités environnementales et sociales. Cette approche empêche le secteur bancaire d’être proactif et de faire preuve du leadership nécessaire à la transition de la société vers un futur plus durable.»

Selon Philippe Germa, directeur général du WWF France, « Ancrées dans une vision stratégique à court terme, les banques ne sont pas à ce jour véritablement entrées dans la marche vers une économie décarbonée et socialement responsable. Or ce n’est que par la mobilisation massive des acteurs de l’industrie financière que nous pourrons trouver les solutions de financement de la transition énergétique. »

Le Living Planet report du WWF souligne que nous consommons plus de ressources naturelles que la planète ne peut en produire. Les possibles incertitudes économiques et les risques de pénuries que ce mode de consommation implique auront nécessairement un impact sur les portefeuilles d’investissement et le niveau de risques des prêts bancaires. Face à ce constat, les banques doivent saisir l’opportunité de créer de la valeur pour leurs clients mais plus largement pour la société et la planète. Le secteur bancaire peut notamment réduire son soutien aux énergies fossiles au profit des énergies renouvelables, aider les clients à faire des choix d’investissements durables et promouvoir des réglementations environnementales et sociales plus ambitieuses.

L’étude souligne que la manière dont les banques prennent en compte les enjeux environnementaux et sociaux, et font preuve de transparence à ce sujet, a un impact significatif sur leurs bénéfices. Les analystes et investisseurs, par exemple, veulent comprendre les risques auxquels les banques font face et les mesures prises pour les limiter afin de juger de manière avisée la stabilité de la viabilité à long-terme des banques.

La Réserve naturelle de Chérine fête ses 30 ans

Tortues cistudes sur un étang en Brenne<br />© RN ChérineSituée au cœur de la Brenne, la Réserve naturelle de Chérine compte parmi les zones humides françaises d’importance internationale.

Depuis 30 ans, avec le soutien du WWF France, elle abrite un patrimoine naturel remarquable comprenant landes, prairies humides, étangs et bois et des espèces emblématiques de la Brenne telles que la guifette moustac (une petite mouette d’eau douce) et la cistude d’Europe (une tortue aquatique).

Afin que la réserve joue pleinement son rôle de réservoir de biodiversité, le WWF France soutient financièrement le développement d’opérations concrètes de gestion avec les agriculteurs ou les pisciculteurs locaux mais également la réalisation d’inventaires et d’études qui constituent les préalables indispensables aux travaux de terrain. Ainsi, le WWF emploie un naturaliste pour sensibiliser les pisciculteurs et les inciter à modifier leurs pratiques et a participé, entre 2000 et 2010, à des recherches appliquées sur les canards, les guifettes, les butors et la cistude d’Europe.

Créée en 1985, Chérine fait figure d’exemple : elle est la seule réserve naturelle de France à s’être agrandie passant de 145 à 370 ha. Propriétaire de près d’un tiers des terrains de la réserve, le WWF France soutient également les actions mises en œuvre autour de celle-ci sur près de 500ha pour permettre une gestion compatible avec le maintien de la biodiversité. Une pisciculture « douce » y est pratiquée et les fauches et broyages de végétation sont soumis à un calendrier favorable à la faune.

Le Groupe Bel, dans le cadre de son partenariat avec le WWF, contribue également au fonctionnement de la Chérine par le financement d’actions avec les éleveurs (installation de clôtures, mise en pâturage des Terres de renard par des vaches Salers) et le co-financement de sentiers et d’observatoires.

Zoom sur la campagne #NatureAlert

Depuis le 12 mai, plus de 200 ONG environnementales mènent la campagne #NatureAlert pour appeler les citoyens à se mobiliser pour préserver la nature européenne et appeler les Etats membres à mieux mettre en œuvre les deux grands textes fondateurs de la protection de la nature en Europe : les Directives Oiseaux (1979) et Habitats (1992).
Traduite en 25 langues, cette campagne européenne a déjà mobilisé 231 000 personnes qui ont participé à la consultation publique lancée par la Commission européenne sur ce sujet.

Pour participer à la campagne #NatureAlert : wwf.fr/naturealert