D'ici 2030, plus de 80% de la déforestation devrait se concentrer sur 11 régions dans le monde

D'ici 2030, plus de 80% de la déforestation devrait se concentrer sur 11 régions dans le monde.<br />© Global Warming Images / WWFA l’occasion du Tropical Landscapes Summit organisé les 27 et 28 avril 2015 à Jakarta (Indonésie), le WWF a présenté le dernier volet de son Rapport Forêts vivantes dans lequel sont identifiés 11 fronts de la déforestation, régions les plus susceptibles d’être exposées à des activités de déboisement ou à une forte dégradation.

En l’absence d’action pour infléchir la tendance sur ces fronts, plus de 170 millions d’hectares de forêts pourraient disparaître d’ici 2030 par rapport à 2010, soit plus de 80 % de la déforestation prévue à l’échelle de la planète. A l’horizon de 2050, ces pertes pourraient s’élever à plus de 230 millions d’hectares.

« Pour se représenter l’ampleur du chiffre de 170 millions d’hectares, il faut imaginer la destruction d’une forêt recouvrant l’Allemagne, la France, l’Espagne et le Portugal en à peine 20 ans », a souligné Rod Taylor, Directeur du programme international sur les Forêts du WWF. « L’action du WWF vise à faire face à la déforestation pour préserver les communautés et les cultures qui dépendent de la forêt et s’assurer que les forêts continuent à stocker le carbone, à garantir notre approvisionnement en eau et en bois, et à abriter des millions d’espèces. »

Les entreprises ne sont pas les seules responsables de la déforestation. Les menaces sont nombreuses et dépassent souvent les frontières nationales :

  • expansion de l’agriculture intensive et grignotage des terres par les petits agriculteurs
  • exploitation forestière non-durable et prélèvement de bois de chauffage
  • activités minières
  • hydroélectricité et projets d’infrastructures

Compte tenu de la nature diverse des menaces, les solutions doivent prendre en compte les territoires concernés dans leur ensemble, c’est-à-dire intégrer les besoins des communautés, de la nature mais aussi des entreprises.

Retrouvez le détail des menaces sur les forêts et des mesures portées par le WWF pour lutter contre la déforestation dans le résumé du Rapport Forêts Vivantes en téléchargement ci-contre.

Déclaration du WWF suite au tremblement de terre au Népal

Logo WWF<br />© WWF

Le WWF est profondément affecté par la tragédie survenue au Népal. Nos pensées vont à toutes les personnes touchées par cette catastrophe, à leur famille, ainsi qu’aux salariés et collaborateurs du WWF travaillant dans le pays et ses alentours.

Nous travaillons étroitement avec notre équipe basée à Katmandou et dans nos bureaux voisins pour évaluer la situation sur le terrain et proposer notre assistance partout où cela est possible.

Les premiers rapports provenant du Népal indiquent que la quasi totalité des employés du WWF est en sécurité, et nous travaillons pour confirmer cela pour chaque collaborateur, y compris ceux travaillant dans des zones reculées.

Nous nous associons aux équipes WWF en Asie et partout dans le monde, dans notre engagement à soutenir le Nepal, nos employés et leur famille tout au long de leur rétablissement suite au tremblement de terre.

Le WWF a soutenu le travail de conservation au Nepal depuis les années 1960, ouvrant officiellement un bureau en 1993. Aujourd’hui ce sont plus de 100 employés qui travaillent avec les communautés locales pour protéger l’incroyable biodiversité du pays.

Estimée à près de 24 000 milliards de dollars, la richesse océanique fond néanmoins à vive allure

Pêcheurs à Tikina Wai, Fidji<br />© Brent Stirton / Getty imagesSi leur richesse place les océans au 7e rang des économies mondiales, le rapport publié aujourd’hui par le WWF n’en met pas moins en évidence leurs érosions rapides. Intitulée Raviver l’économie des océans : plaidoyer pour l’action 2015, l’étude analyse le rôle crucial joué par les océans au plan économique et expose les menaces qui les rapprochent à présent du seuil de rupture.
 
Conscient du fait que la science n’est pas une incitation à agir suffisante à elle seule, le WWF a décidé d’associer les preuves de la gravité de la dégradation de l’écosystème à un exposé économique en faveur d’une action urgente.
 
Produit conjointement avec le Global Change Institute de l’Université du Queensland et le Boston Consulting Group (BCG), le rapport est le premier du genre à se pencher aussi précisément sur la question du patrimoine océanique. Il souligne l’ampleur colossale des richesses marines, évalue les biens et des services procurés par les environnements marins et côtiers mais décrit également les agressions incessantes subies par des ressources océaniques, exposées à la surexploitation, aux mauvaises pratiques et au changement climatique.
 

Une valeur des actifs océaniques estimée à 24 000 milliards d’US dollars

Calculé de la même manière que le PIB national, le Produit Marin Brut annuel placerait les océans au septième rang des économies mondiales grâce à une production annuelle de biens et de services évaluée à 2 500 milliards d’US dollars. La valeur globale du patrimoine océanique est quant à elle estimée à 24 000 milliards d’US dollars, une valeur sans commune mesure avec celles des plus grands fonds souverains.
 
« Dans ce contexte global, la mer Méditerranée s’impose comme un patrimoine crucial pour les pays côtiers » précise Giuseppe Di Carlo, Directeur de l’Inititative Méditerranée Marine du WWF. « Le tourisme maritime et côtier représente à lui seul, plus d’un tiers de l’économie maritime en Méditerranée, génère une valeur d’environ 100 milliards d’euros et emploie 1,7 million de personnes. »
 
 « Certes, la richesse de l’océan n’a rien à envier à celle des pays les plus riches du globe, mais nous sommes en train de la laisser sombrer et de précipiter du même coup la chute de cette économie », prévient Marco Lambertini, Directeur général du WWF International. « Aucun acteur responsable ne peut raisonnablement continuer à prélever les précieux actifs océaniques sans investir dans l’avenir. »
 
D’après le rapport, la valeur de la production économique annuelle des océans dépend à plus des deux tiers de la santé du patrimoine océanique. Or l’effondrement des stocks de poissons, la déforestation des mangroves, la disparition des coraux et des herbiers mettent en péril le moteur économique marin dont sont tributaires la vie et les revenus de nombreux humains sur Terre.
 
« C’est en quantifiant la valeur annuelle produite par les océans du globe et celle du patrimoine correspondant que nous pouvons pointer du doigt les vrais enjeux aux plans économique et environnemental. Ce que nous espérons, c’est que cela amène les dirigeants d’entreprise et les décideurs politiques à prendre des décisions plus raisonnables et plus avisées pour façonner l’avenir de notre économie océanique commune », déclare Douglas Beal, Associé au Boston Consulting Group.
 
La croissance démographique humaine et notre dépendance à l’égard de la mer font de la restauration de l’économie maritime et des actifs océaniques une urgence planétaire.

Les océans évoluent à un rythme inédit depuis des millions d’années.

« L’océan encourt davantage de risques aujourd’hui qu’à n’importe quel autre moment de notre histoire. Nous prélevons trop de poissons, rejetons trop de polluants, réchauffons et acidifions l’océan au point que les systèmes naturels essentiels vont tout simplement s’arrêter de fonctionner », annonce Ove Hoegh-Guldberg, auteur principal du rapport et Directeur du Global Change Institute de l’Université du Queensland (Australie).
 
Le changement climatique fait partie des premières causes du déclin de la santé océanique. Les études incluses dans le rapport montrent qu’au rythme de réchauffement actuel, les récifs coralliens, qui procurent alimentation et emplois à plusieurs centaines de millions de personnes et en assurent aussi la protection contre les tempêtes, auront complètement disparu en 2050. Au-delà du réchauffement des eaux, le changement climatique induit une acidification océanique dont la résorption s’étalera sur des centaines de générations humaines.
 
Autre cause majeure de détérioration des océans : la surexploitation, puisque 90 % des stocks mondiaux de poissons sont surexploités ou pleinement exploités. A titre d’exemple, la population de thons rouges s’est effondrée de 96 % depuis que l’espèce est pêchée.
 
Il n’est toutefois pas trop tard pour inverser les tendances inquiétantes à l’œuvre et garantir la bonne santé d’un océan bénéficiant aux individus, aux entreprises et à la nature.
 

Le rapport Raviver l’économie des océans présente pour cela un plan d’action en huit points permettant de restaurer pleinement le potentiel des ressources océaniques.

Parmi les solutions les plus urgentes présentées dans le rapport : l’incorporation de la reconstitution des actifs océaniques aux Objectifs de développement durable de l’ONU, la lutte contre le changement climatique au niveau mondial et la définition d’engagements ambitieux en faveur de la protection des zones côtières et marines.

« L’océan nous nourrit, nous donne du travail et contribue à notre santé et à notre bien-être, et pourtant, nous le laissons se dégrader sous nos yeux. Si l’actualité prouve chaque jour le délabrement de sa santé, elle ne suffit pas à faire réfléchir nos dirigeants. Peut-être une analyse économique poussée y parviendra-t-elle. Une tâche ardue nous attend pour protéger les océans, à commence
r par la définition de réels engagements internationaux en faveur du climat et du développement durable
 », ajoute Marco Lambertini.
 
Baptisée Sustain Our Seas (Préservons nos océans), la campagne mondiale lancée par le WWF pour les océans s’appuie sur plusieurs décennies de travaux menés par l’organisation et ses partenaires sur le thème de la conservation marine. Le WWF collabore avec les gouvernements, les entreprises et les communautés pour encourager les dirigeants à prendre des mesures urgentes permettant de redresser l’économie des océans et de protéger la vie et les moyens d’existence de milliards d’êtres humains sur la planète.