Calendrier 2015 Vincent Munier, en exclu pour l’ASPAS !

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Échec des négociations des Nations Unies sur le climat en dépit d'une année aux températures record

 COP20 in Lima, Peru courtesy GCEI<br />©  COP20 in Lima, Peru courtesy GCEIÀ l’issue des négociations des Nations Unies sur le climat à Lima, au Pérou, Samantha Smith, directrice de l’Initiative globale énergie climat du WWF, s’est faite son porte-parole, pour délivrer la déclaration suivante : « C’est dans le contexte de conditions météorologiques extrêmes aux Philippines et au cours de l’année potentiellement la plus chaude jamais enregistrée que les gouvernements qui ont pris part aux négociations des Nations Unies sur le climat à Lima se sont entendus sur un projet de réduction des émissions de gaz à effet de serre inabouti.« 

Ces gouvernements ne sont pas parvenus à s’accorder sur des projets spécifiques et pourtant essentiels à la réduction des émissions avant 2020. Ces projets auraient pourtant été précurseurs de la fin de l’ère des énergies fossiles et auraient accéléré la mutation vers les énergies renouvelables et une meilleure efficacité énergétique.

Les faits scientifiques sont clairs : sans action avant 2020, les conséquences les plus lourdes du changement climatique deviendront quasi inévitables. L’opportunisme des politiques a pourtant eu le dessus sur la science qui nous indique combien il est urgent d’agir. Plutôt que de nous inspirer, les politiques nous annoncent un projet sans intérêt qui n’est pas vraiment pertinent scientifiquement parlant.

Chez les négociateurs, nulle trace de l’optimisme politique qui les animait pourtant au début des négociations, et ce en dépit de l’engagement de la Chine et des États-Unis à réduire leurs émissions et de l’investissement initial de 10 milliards de dollars dans le financement de la lutte contre le changement climatique, issu de nombreux pays, petits ou grands.

Les gouvernements des pays développés ne sont même pas parvenus à expliquer comment ils arriveront à payer les 100 milliards de dollars annuels promis depuis longtemps pour le financement de la lutte contre le changement climatique d’ici à 2020. Dans un geste de mépris apparent de la cause des pays les plus vulnérables, ils ont complètement vidé de sa substance le concept de «  pertes et dommages ».

S’ils comptent sincèrement empêcher une catastrophe climatique, les gouvernements doivent agir immédiatement et identifier des actions spécifiques à mener pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et trouver des financements d’ici à 2020. Ils en auront l’occasion rêvée lorsque les pays les plus puissants se réuniront pour les sommets du G7 et des Nations Unies, tous deux prévus en juin 2015. Cela leur laisse six mois pour mettre en avant leurs réductions des émissions des gaz à effet de serre les plus ambitieuses, financer leurs engagements pour 2020 et au-delà, et les accompagner de toutes les informations nécessaires pour indiquer comment ils parviendront à les tenir.

L’incertitude plane encore sur l’issue de Paris Climat 2015, mais les gouvernements peuvent lever ce doute. Il leur faudra cependant redoubler d’efforts pour coordonner leurs actions dans l’année qui vient et en tirer un accord adapté et efficace basé non sur la politique, mais sur les faits scientifiques.

En marge des négociations et contrastant de manière saisissante avec elles, nous avons constaté des évolutions positives. Les pays d’Amérique latine ont montré qu’il est possible d’agir de manière décisive en faveur du climat : ils ont annoncé l’accélération du développement des énergies renouvelables, ont encore réduit leurs émissions en lien avec les forêts, ont investi leurs propres ressources et sollicité l’aide d’autres pays pour contribuer à la capitalisation du Fonds vert pour le climat.

Une fois les négociations de Lima terminées, le WWF poursuivra son travail avec d’autres partenaires de la société civile, des autorités locales et nationales, des entreprises et d’autres acteurs impliqués ou non dans ce processus afin de poursuivre sa lutte urgente contre le changement climatique.

Le moratoire sur le soja amazonien est prolongé jusqu'en mai 2016

Vue aérienne de la monoculture de soja et du Cerrado<br />© Adriano Gambarini / WWF-BrazilLe 25 novembre dernier, le Groupe de travail sur le soja (GTS) qui rassemble des ONGs, le gouvernement brésilien ainsi que de nombreuses entreprises internationales, a annoncé que l’accord qui interdit l’achat, la commercialisation et le financement du soja issu du biome amazonien sur des zones déforestées après juillet 2008 sera prolongé jusqu’au 31 mai 2016. Sont ajoutées à cet accord les aires de conservation identifiées par l’institut brésilien de l’environnement et des ressources naturelles (IBAMA) ainsi que celles où du travail forcé est avéré.

On note un élément nouveau dans l’accord signé cette année : toutes les parties s’engagent désormais à appliquer le nouveau code forestier et à adopter de bonnes pratiques agricoles.

Le moratoire sur le soja amazonien est entré en vigueur en 2006. Depuis cette date, il joue en faveur du ralentissement de la déforestation amazonienne car il interdit le commerce du soja issu des zones déboisées. Ainsi, le Brésil est par exemple parvenu à réduire considérablement la déforestation qui dépassait les 27.000 km² par an en 2004 pour atteindre 4.571 km² en 2012, l’année où la déforestation a été la plus faible.

Si les années précédentes, le gouvernement fédéral brésilien s’était contenté de signer l’accord, il en est cette année devenu membre officiel et a pris des engagements en faveur de l’application du code forestier, principalement par le biais du Registre rural de l’environnement (CAR) et du programme de régularisation de l’environnement (PRA).

En plus de sensibiliser les producteurs de soja, le GTS espère que le nouveau code forestier brésilien sera en priorité appliqué aux propriétaires fonciers situés dans les communes qui produisent du soja dans le biome amazonien.

Jean-François Timmers, Directeur de la politique publique du WWF Brésil et membre du GTS, affirme que « le Groupe de travail vient d’entrer dans une nouvelle phase, où l’objectif est de parvenir à la mise en place concrète du code forestier et à la propagation des bonnes pratiques agricoles, sans pour autant renoncer au compromis zéro déforestation liée au soja en Amazonie« . Selon lui, les discussions politiques au sein du GTS ont permis de mettre en évidence des problèmes techniques et ont montré leur potentiel important à générer des résultats sur le terrain.

Diane Simiu, Directrice des programmes de conservation du WWF France, salue tout particulièrement le rôle de catalyseur joué par le groupe Carrefour. « En menant les négociations pour le compte du Consumer Goods Forum (qui rassemble 400 entreprises de la distribution et de fabrication de biens de consommations, totalisant 3000 milliards d’euros de CA), le groupe Carrefour a clairement montré que certains groupes internationaux ont à cœur d’honorer leurs engagements de lutte contre la déforestation en lien avec le climat, pris notamment à New York en Septembre. Ainsi, le renouvellement du moratoire sur le soja amazonien est un excellent signal sur le front de la déforestation ».