COP20 : Dernière répétition avant Paris Climat 2015

Sauver la planète sera moins cher que l'inaction<br />© naturepl.com/WWE/Widstrand/WWF-CanonLa 20e Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP20) s’ouvre à Lima, au Pérou, le 1er décembre prochain. Cette rencontre va permettre d’évaluer le degré de volontarisme politique affiché par les Etats  dans les  négociations portant sur un  nouvel accord mondial sur le climat. Les attentes sont fortes : les Etats sont censés jeter les bases d’un accord qui sera scellé en 2015, lors de la COP21 qui se déroulera en France, au Bourget.

Le changement climatique s’opère à un rythme galopant et le consensus est maintenant établi parmi les scientifiques sur ses différents impacts : les preuves scientifiques sont écrasantes. Il est donc impératif que les Etats fassent du changement climatique une priorité et quittent Lima en ayant dessiné les contours d’un accord en vue de 2015.

Les conséquences de l’inaction sont dorénavant connues

« Il ne faut pas se méprendre : c’est lors de cette COP20 qu’on va pouvoir évaluer la volonté politique de chacun en vue d’une action urgente sur le climat, et plus particulièrement en vue d’un accord mondial ambitieux et équitable sur le changement climatique« , a déclaré Tasneem Essop, chef de la délégation du WWF à la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.

Par ailleurs, ces derniers mois ont été le théâtre d’une mobilisation sans précédent de la société civile mondiale dans la lutte contre le réchauffement climatique, ce qui ajoute à l’urgence générale. C’est la preuve que les gouvernements doivent accélérer le rythme des négociations sur le climat et l’ampleur de leurs engagements.

« Apres les dernières annonces de l’UE, des Etats-Unis et de la Chine, ainsi que les contributions au Fonds vert, nous attendons des pays à Lima qu’ils puissent arrêter le bon cadre pour capturer ces contributions et les suivre. Nous attendons aussi qu’une revue l’an prochain puisse ouvrir la voie a plus d’ambition vers Paris Climat 2015 pour avoir une chance de limiter le réchauffement climatique à moins de 2°C » Pierre Cannet, Responsable du Programme Climat, Energie et Infrastructures durables.

Pour Diane Simiu, Directrice des programmes, « l’annonce par le Président de la République,  en ouverture de la conférence environnementale, de l’arrêt des crédits à l’export aux projets charbon est un autre signal encourageant, susceptible d’entraîner d’autres pays sur cette voie« .

Le WWF attend les résultats suivants à Lima :

Un engagement des gouvernements à agir de manière urgente pour parvenir à un pic des émissions avant la fin de la décennie, notamment en accélérant le déploiement  des énergies renouvelables dans le monde avec un objectif de 25% de consommation d’énergie et de doublement de l’efficacité énergétique d’ici à 2020, et via des actions  dans les secteurs de la forêt et de l’agriculture pour viser un objectif de « Zéro déforestation et dégradation des terres net »

Les gouvernements doivent également s’accorder sur les éléments du texte  à finaliser en 2015,  qui devra notamment :

  • revêtir un caractère contraignant en matière de réduction d’émissions avec des  objectifs nationaux clairs
  • définir un objectif mondial pour l’adaptation
  • fixer un objectif de long terme pour plafonner les émissions de GES en ligne  avec les « budgets carbone » identifiés dans le 5e rapport du GIEC
  • définir un processus de revue des efforts de réductions d’émissions et des  moyens de mise en œuvre associés, à la lumière du budget carbone global et  du cadre sur l’équité ;  et un mécanisme pour augmenter l’action et les  engagements en ligne avec ces revues ;
  • établir une feuille de route pour augmenter les financements d’ici à 2020

Les pays qui ne sont toujours pas engagés à contribuer au Fonds Vert doivent profiter de la
COP20 de Lima pour le faire.

« Nous allons nous réunir sur un continent composé de pays en développement qui ont déjà subi les effets dévastateurs du changement climatique, que ce soit par les inondations, la fonte des glaciers et des phénomènes météorologiques extrêmes. C’est aussi un continent où des mesures énergiques ont été prises pour combattre le changement climatique. Cela devrait inciter tous les pays à mettre de côté leurs propres intérêts nationaux et à agir dans l’intérêt de la planète« , a déclaré Tasneem Essop.  

Philippe Germa, Directeur général du WWF France et Pierre Cannet, responsable du Programme Climat, Energie et Infrastructures durables seront présents à Lima et pourront proposer un décryptage des négociations.

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#ParisClimat2015

Conférence environnementale : Le WWF attend que la France montre l'exemple

Centrale électrique à charbon<br />© Global Warming Images / WWF CanonLe Chef de l’État va ouvrir demain la troisième conférence environnementale de son quinquennat. Alors que Paris va accueillir dans 368 jours la conférence mondiale sur le climat, pour le WWF France, il est nécessaire que la France mette en conformité ses promesses d’excellence environnementale avec des actes politiques concrets. C’est cette exigence de cohérence et d’ambition que le WWF attend de l’exécutif français.

Table ronde 1. Mobilisation nationale vers la COP 21 sur les enjeux du climat et de la biodiversité

L’ambition et les engagements concrets qui seront pris lors de cette table ronde dessineront en grande partie l’exemplarité et donc la légitimité de la France à être un acteur écouté lors de la conférence de Paris sur le climat.
Parce qu’il en va de la crédibilité de notre pays, le WWF attend des actes forts sur les points suivants :

  1. Démontrer l’exemplarité de la politique d’achat publique par la prise d’engagements quantifiables afin de faire de la commande publique  un réel vecteur de développement d’une offre de biens et services responsables. Cette notion d’Etat exemplaire était déjà dans la loi Grenelle 1 (articles 34.2 et 48) mais tarde à se concrétiser dans les faits.
  2. Arrêt des soutiens publics au charbon tant au sein des banques régionales de développement où la France siège qu’au travers de ses garanties aux crédits exports (COFACE).
  3. Soutenir la réorientation des investissements publics vers des projets à forte valeur environnementale, en particulier au niveau européen en faisant la promotion des obligations vertes.
  4. Donner aux Outre-Mer les moyens de réussir leur transition écologique et d’être des modèles de développement dans leur zone régionale (Antilles, Guyane, Nouvelle Calédonie, Réunion). Cela passe en particulier par l’arrêt de la défiscalisation des investissements et projets anti-écologiques en Outre-Mer. Il paraît ainsi inconcevable que l’Etat accorde la défiscalisation au projet de centrales en charbon en Nouvelle Calédonie alors que la France va accueillir en 2015 la conférence sur le climat.
  5. Renforcer la place des enjeux environnementaux dans la formation initiale et continue, en particulier pour les professions amenées à mettre en œuvre la transition écologique et énergétique, les professions agricoles et la fonction publique centrale et territoriale (ENA, IRA, Ecole de la Magistrature, conférence des grandes écoles, etc.)

Table  ronde 2. Santé et Environnement et Table 3. Transport

Alors que tout le monde prend conscience de l’impact sanitaire gravissime de la pollution automobile sur les populations urbaines, le WWF souhaite que les tables rondes santé et Environnement et transport aboutissent à un agenda commun de mesures sur ce sujet.
En ce qui concerne la table ronde 2, le WWF, qui soutient les positions du Réseau Santé Environnement dont il est membre fondateur, souhaite que l’Etat s’engage à décloisonner ses politiques publiques de santé, d’environnement et d’alimentation en intégrant de façon claire la dimension environnementale dans le Programme National pour l’Alimentation (PNA) et le Programme National Nutrition Santé (PNNS).

Twitter : #ConfEnv

Épargnez les derniers bouquetins du Bargy !

Capra pyrenaica<br />© WILD WONDERS OF EUROPE /WIDSTRAND / WWF

-52% de biodiversité dans le monde… mais bientôt -100% de bouquetins dans le Bargy !

Le Conseil National de Protection de la Nature (CNPN) s’apprête à rendre son avis sur la demande d’abattage de la totalité des bouquetins du Bargy. A cette occasion, le WWF tient à rappeler que l’extermination de cette espèce emblématique sur l’ensemble du massif ne permettra pas d’éradiquer le foyer de brucellose mais risque au contraire de l’étendre, favorisant ainsi la contagion de la maladie.

En avril 2012, deux personnes tombent malades après avoir consommé du fromage frais produit dans une ferme laitière. Une enquête met alors en évidence que les bouquetins ont transmis la bactérie aux bovins. Craignant que cette maladie contamine le cheptel bovin et rende le reblochon fabriqué avec le lait des vaches impropre à la consommation,  251 bouquetins de plus de 5 ans sont abattus, sur ordre de l’Etat, à l’automne 2013. Mais alors que cette opération a eu pour effet de disséminer la maladie, le préfet persiste et réclame aujourd’hui l’éradication de la totalité des bouquetins du Bargy.

L’abattage systématique, une fausse bonne idée

S’il prend très au sérieux la brucellose et les conditions de sa propagation, le WWF ne souhaite pas que cela se fasse au prix d’un sacrifice gratuit tel que l’éradication des animaux sains du Bargy. C’est pourquoi, le WWF demande d’attendre les résultats du prochain rapport de l’ANSES (Agence de Sécurité Sanitaire), prenant en compte la nouvelle situation après le premier abattage de l’automne dernier avant de lancer toute opération de mise à mort dans la population de bouquetins.

Préserver l’équilibre naturel de nos montagnes

Le WWF réclame une réévaluation de la gestion de cette maladie et plaide pour un abattage sélectif, préservant les bouquetins sains. Le WWF préconise également le recours à un vaccin – il en existe un pour les moutons et les chèvres, mais ses effets sur le bouquetin sont inconnus. Une solution similaire a été appliquée à d’autres espèces animales, notamment renards et sangliers et a relativement bien fonctionné. Pourquoi ne pas l’expérimenter sur les bouquetins ?

 « Nous nous opposons farouchement à cette extermination aveugle des populations de bouquetins et entendons démontrer qu’il existe d’autres alternatives pour écarter la menace de la brucellose » a déclaré Philippe Germa, Directeur Général du WWF France. Et de rappeler : « Ce n’est pas en éradiquant les chiens et les renards que nous avons vaincu la rage mais grâce à la vaccination ! »

Twitter#SOSBouquetinsBargy