Le Congrès mondial des parcs, rencontre qui se tient tous les dix ans pour établir l’état des lieux des aires naturelles protégées dans le monde, s’est achevé hier sur une promesse collective : relancer les efforts, inspirer de nouveaux acteurs, et investir dans les parcs naturels, marins comme terrestres.
Au cours de cette rencontre, les experts en sauvegarde de la faune et de la flore du WWF ont rejoint des gouvernements, d’autres organisations membres de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et des représentants du secteur privé pour traiter de la protection et de la gestion des habitats et des écosystèmes sensibles ; nombre d’entre eux sont en effet indispensables à la survie de l’espèce humaine.
« Partout dans le monde, des millions de personnes dépendent des services fournis par les écosystèmes sains des aires protégées : ils assurent leur sécurité alimentaire, leurs ressources en eau douce et en air pur, la stabilité de leur climat, et leur offrent même des opportunités d’emploi. Les aires protégées sont de puissants alliés pour garantir l’environnement sain, varié et productif qui est à la base de tout projet de développement durable à long terme », a déclaré Marco Lambertini, directeur général de WWF International.
Depuis 2003, Madagascar, « hotspot » de la biodiversité mondiale, a multiplié par 3 le nombre de ses aires protégées : 95 nouveaux sites ont été créés, et un fonds de conservation de 50 millions de dollars a été établi pour les gérer. Le président s’est engagé à accroître encore la surface des aires marines protégées existantes, et à mettre en place une gestion communautaire des ressources côtières.
Présent sur place, Hubert Géraux, responsable du WWF France en Nouvelle-Calédonie, s’est réjoui de voir que « le travail du WWF, ainsi que celui de Conservation International et de The Nature Conservancy, a été salué par Anthony Lecren, représentant du gouvernement de Nouvelle-Calédonie, qui souhaite s’inspirer du succès de l’initiative Triangle de Corail pour développer le projet « Mer de Corail ». La Nouvelle-Calédonie a déclaré souhaiter que la gestion de son futur parc marin, qui couvre l’ensemble de la ZEE calédonienne, s’appuie sur le développement de la collaboration avec les pays transfrontaliers, tels que l’Australie, le Vanuatu ou les îles Salomon ».
Au total, ce sont 140 millions d’hectares de nouvelles aires protégées qui seront créés suite aux engagements pris pendant le Congrès mondial des parcs. Les fonds de conservation destinés à la gestion de ces parcs atteignent 500 millions de dollars.
La Malaisie, membre de l’Initiative du Triangle de Corail, s’est engagée à rendre officielle la protection de près d’un million d’hectares d’océan dans le Sabah d’ici à 2015. Plus de 80 000 habitants des côtes et des terres de cet Etat tirent leur subsistance de la pêche. L’état malaisien a également annoncé son projet de création du parc Tun Mustapha Park, une aire marine essentielle qui doit être protégée de la surpêche, des pratiques de pêche destructives et de la pollution.
Les Fidji, qui participent également à l’Initiative du Triangle de Corail, ont révélé leur projet d’augmenter le nombre d’aires marines gérées localement afin que les communautés concernées puissent décider du meilleur moyen de maximiser les bénéfices qu’elles tirent de leurs ressources naturelles. Les Fidji ont également l’intention de protéger près d’un tiers de leurs eaux côtières, et le Gabon presque un quart. Les aires marines protégées empêchent l’effondrement des stocks halieutiques, car les poissons peuvent y grandir ; elles permettent d’éviter les prises trop conséquentes ainsi que la dégradation de leur habitat.
En ce qui concerne les aires terrestres, le gouvernement du Pérou, le WWF et d’autres partenaires ont annoncé la création historique d’une nouvelle alliance dont le but est d’assurer le financement à long terme des 76 aires protégées d’Amazonie et la participation des communautés indigènes qui y vivent à leur gestion.
Toujours pour les aires terrestres, le Bhoutan a annoncé le doublement de la surface de ses zones protégées : elles couvrent aujourd’hui plus de 50 % du territoire national, soit la proportion la plus importante au monde. Il a également décidé de la création d’un fonds de conservation d’un montant de 50 millions de dollars, qui s’inspire du fonds ARPA for life d’Amazonie brésilienne. La Chine, état voisin du Bhoutan, a déclaré qu’elle avait augmenté le rythme de création de nouvelles réserves naturelles, parmi lesquelles on compte les habitats du panda et du tigre, espèces toutes deux menacées.
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