Mettre à l'honneur les parcs naturels, la planète et les hommes

Le stand du WWF au Congrès Mondial de Parcs, 13 novembre 2014, Sydney, Australie.<br />© IUCN / WWF AustraliaLe Congrès mondial des parcs, rencontre qui se tient tous les dix ans pour établir l’état des lieux des aires naturelles protégées dans le monde, s’est achevé hier sur une promesse collective : relancer les efforts, inspirer de nouveaux acteurs, et investir dans les parcs naturels, marins comme terrestres.

Au cours de cette rencontre, les experts en sauvegarde de la faune et de la flore du WWF ont rejoint des gouvernements, d’autres organisations membres de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et des représentants du secteur privé pour traiter de la protection et de la gestion des habitats et des écosystèmes sensibles ; nombre d’entre eux sont en effet indispensables à la survie de l’espèce humaine.

« Partout dans le monde, des millions de personnes dépendent des services fournis par les écosystèmes sains des aires protégées : ils assurent leur sécurité alimentaire, leurs ressources en eau douce et en air pur, la stabilité de leur climat, et leur offrent même des opportunités d’emploi. Les aires protégées sont de puissants alliés pour garantir l’environnement sain, varié et productif qui est à la base de tout projet de développement durable à long terme », a déclaré Marco Lambertini, directeur général de WWF International.

Depuis 2003, Madagascar, « hotspot » de la biodiversité mondiale, a multiplié par 3 le nombre de ses aires protégées : 95 nouveaux sites ont été créés, et un fonds de conservation de 50 millions de dollars a été établi pour les gérer. Le président s’est engagé à accroître encore la surface des aires marines protégées existantes, et à mettre en place une gestion communautaire des ressources côtières.

Présent sur place, Hubert Géraux, responsable du WWF France en Nouvelle-Calédonie, s’est réjoui de voir que « le travail du WWF, ainsi que celui de Conservation International et de The Nature Conservancy, a été salué par Anthony Lecren, représentant du gouvernement de Nouvelle-Calédonie, qui souhaite s’inspirer du succès de l’initiative Triangle de Corail pour développer le projet « Mer de Corail ». La Nouvelle-Calédonie a déclaré souhaiter que la gestion de son futur parc marin, qui couvre l’ensemble de la ZEE calédonienne, s’appuie sur le développement de la collaboration avec les pays transfrontaliers, tels que l’Australie, le Vanuatu ou les îles Salomon ».

Au total, ce sont 140 millions d’hectares de nouvelles aires protégées qui seront créés suite aux engagements pris pendant le Congrès mondial des parcs. Les fonds de conservation destinés à la gestion de ces parcs atteignent 500 millions de dollars.

La Malaisie, membre de l’Initiative du Triangle de Corail, s’est engagée à rendre officielle la protection de près d’un million d’hectares d’océan dans le Sabah d’ici à 2015. Plus de 80 000 habitants des côtes et des terres de cet Etat tirent leur subsistance de la pêche. L’état malaisien a également annoncé son projet de création du parc Tun Mustapha Park, une aire marine essentielle qui doit être protégée de la surpêche, des pratiques de pêche destructives et de la pollution.

Les Fidji, qui participent également à l’Initiative du Triangle de Corail, ont révélé leur projet d’augmenter le nombre d’aires marines gérées localement afin que les communautés concernées puissent décider du meilleur moyen de maximiser les bénéfices qu’elles tirent de leurs ressources naturelles. Les Fidji ont également l’intention de protéger près d’un tiers de leurs eaux côtières, et le Gabon presque un quart. Les aires marines protégées empêchent l’effondrement des stocks halieutiques, car les poissons peuvent y grandir ; elles permettent d’éviter les prises trop conséquentes ainsi que la dégradation de leur habitat.

En ce qui concerne les aires terrestres, le gouvernement du Pérou, le WWF et d’autres partenaires ont annoncé la création historique d’une nouvelle alliance dont le but est d’assurer le financement à long terme des 76 aires protégées d’Amazonie et la participation des communautés indigènes qui y vivent à leur gestion.

Toujours pour les aires terrestres, le Bhoutan a annoncé le doublement de la surface de ses zones protégées : elles couvrent aujourd’hui plus de 50 % du territoire national, soit la proportion la plus importante au monde. Il a également décidé de la création d’un fonds de conservation d’un montant de 50 millions de dollars, qui s’inspire du fonds ARPA for life d’Amazonie brésilienne. La Chine, état voisin du Bhoutan, a déclaré qu’elle avait augmenté le rythme de création de nouvelles réserves naturelles, parmi lesquelles on compte les habitats du panda et du tigre, espèces toutes deux menacées.

Twitter : #WorldParkCongress
 

Visite de François Hollande en Nouvelle-Calédonie : 
des paroles aux actes ?

Ilot Maître, Nouvelle-Calédonie, France<br />© Roger Leguen / WWF-CanonLes îles du Pacifique Sud en première ligne face au péril climatique
Les futurs impacts du réchauffement climatique en Nouvelle-Calédonie illustrent déjà le présent de ses voisins océaniens qui sont venus hier à la rencontre du Président de la République : exil des familles papoues de l’atoll de Carteret en 2005, déplacement dans les terres de villages côtiers à Fidji depuis 2012, disparition programmée des îles Kiribati et Tuvalu, etc… Quel sera le prochain pays sur la liste ?

Le discours volontaire de François Hollande face à la Commission du Pacifique Sud (CPS)
A un an de la Conférence Paris Climat 2015 (COP21), François Hollande a tiré la sonnette d’alarme sur cette menace de la Commission Pacifique Sud : « la pire des guerres est celle que nous sommes en train d’organiser : une guerre contre les générations futures ». Le Président de la République a par ailleurs indiqué que la Nouvelle-Calédonie devait servir d’exemple dans la région Pacifique, en proclamant que « nous devons jouer un rôle majeur et d’exemplarité en matière de lutte contre le réchauffement climatique ». Il a par ailleurs affiché sa volonté d’intégrer la Nouvelle-Calédonie dans le Protocole de Kyoto et qu’elle soit partie prenante du prochain accord.

Il est donc regrettable de constater que la Nouvelle-Calédonie a augmenté ses émissions de CO2 de 228% depuis 2004 avec le choix charbon qu’elle a fait pour son industrie minière !

Non à la défiscalisation de la centrale à charbon Eramet/SLN !
Pour le WWF, l’exemplarité, dans cette situation d’urgence, ne peut venir que par des actions concrètes contribuant à la réduction significative de la note carbone de ce territoire, qui pourrait, si les projets de centrales à charbon voient le jour, se hisser au 4e rang mondial en termes d’émissions de gaz à effet de serre par habitant.  Soutenir l’adaptation des petits pays les plus menacés est tout à fait souhaitable et nécessaire. En ce sens, le WWF reconnait les efforts de contribution de la France au « Fonds vert mondial » à hauteur de 1 milliard de dollars et salue la nomination prochaine d’un expert français « réchauffement climatique » basé à la CPS. Mais la vraie solidarité océanienne s’évaluera aux mesures permettant la réduction de la contribution calédonienne au réchauffement climatique.

La mesure la plus attendue et la plus significative est celle d’une défiscalisation vertueuse, maintenue au profit du développement des Outre-mer mais respectueuse de l’environnement et de la lutte contre les émissions de GES. La France doit se détourner des projets fortement contributeurs au réchauffement climatique sur son territoire, tout comme elle s’est engagée à le faire depuis mars 2013 en supprimant les soutiens financiers de l’AFD aux projets de centrales à charbon.  

La France a donc ici l’opportunité de gagner de la crédibilité en passant de la parole aux actes !

Ce que le WWF demande :
Le WWF demande donc à l’Etat français de ne pas attribuer, si elle est demandée, la défiscalisation nationale à la société ERAMET, qui a le projet d’investir dans une nouvelle centrale à charbon pour faire fonctionner l’usine de nickel de Doniambo de la SLN. 184 millions d’Euros (22 milliards de francs pacifique) de ristourne fiscale au profit d’une centrale à charbon ! Si de l’argent public doit être investi en Nouvelle-Calédonie, et ce dans un contexte budgétaire plus que contraint, c’est bien au profit de la production d’énergies renouvelables que cela doit se faire, afin de contribuer à la réduction de la note carbone du territoire et permettre ainsi une plus grande indépendance de l’île face aux aléas d’approvisionnement en combustibles fossiles et de fluctuation de leurs cours.

Thon rouge : des quotas augmentés trop fortement et prématurément

Thons rouge en Méditerranée<br />© Brian J. Skerry / National Geographic Stock / WWFLa 19e réunion extraordinaire de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (ICCAT) vient de s’achever, à Gênes, en Italie. Le WWF reste très préoccupé par l’augmentation trop rapide du quota de pêche pour le thon rouge de Méditerranée, d’autant plus que peu de progrès ont été faits pour renforcer la traçabilité de cette pêcherie.
 
« La réunion a été compliquée. Cela semble paradoxal, mais le cas du thon rouge nous confirme qu’il est parfois plus difficile de gérer un succès qu’une crise« , a déclaré le Dr Sergi Tudela, responsable du Programme Pêche du WWF Méditerranée. « Pour le WWF, considérer 20% d’augmentation annuelle sur les 3 années à venir comme une approche modérée est loin d’être décent. Nous sommes préoccupés à l’idée que les immenses efforts de conservation qui ont été menés ces dernières années puissent disparaître rapidement.« 
 
Les pays pêcheurs se sont finalement mis d’accord sur une augmentation d’environ 20% par an, passant de 13.500 tonnes en 2014 à 19.296 tonnes en 2016. Les quotas pour 2017, établis à 23.155 tonnes, seront revus sur la base des résultats de l’évaluation du stock prévue pour 2016.
 
Les signes récents annonçant la reprise du stock de l’Atlantique Est et de la Méditerranée ont engendré des attentes trop optimistes de la part de l’industrie et certains pays pêcheurs, qui ont demandé une augmentation importante du quota, ignorant les mises en garde des scientifiques qui répètent que cette augmentation devrait être graduelle et modérée.

 « Il est maintenant temps que tous les acteurs de la chaîne du thon rouge – pêcheurs, distributeurs et consommateurs – prennent pleinement leurs responsabilités pour garantir la complète récupération de la population sur le long terme. Le WWF encourage les pêcheries de thon rouge à démontrer qu’elles répondent pleinement aux critères de durabilité et de traçabilité » , a conclu le Dr. Gemma Quílez-Badia, Chargée de Programme Pêche au WWF Méditerranée.
 
Cette année à la CICTA, les quotas pour le thon rouge de l’Atlantique ouest ont également été augmentés, et les parties contractantes ont échoué à prendre de nouvelles mesures pour protéger les requins. 

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Accord Etats-Unis – Chine sur le Climat : un message fort adressé au monde entier

Immeubles de bureaux éclairés la nuit à Hong Kong, Chine<br />© Global Warming ImagesLes Etats-Unis et la Chine viennent de conclure un accord clef sur le climat avec des objectifs chiffrés et datés. Il s’agit là d’un signal important envoyé au monde vers la conclusion d’un accord sur le climat à la conférence Paris Climat 2015 dans un an.
 
Selon Pierre Cannet, Responsable du Programme Climat, Energie et Infrastructures durables du WWF France« Le plus grand pays émetteur historique de gaz à effet de serre et le plus grand pays émetteur actuel du monde viennent ensemble de démontrer que le climat pouvait être au plus haut de l’agenda politique. À près d’un an de la conférence Paris Climat 2015, cette annonce commune peut apporter une dynamique positive vers la conclusion d’un accord mondial sur le climat. Il faudra veiller à ce que ces objectifs soient bien précisés dans les contributions mises sur la table des discussions onusiennes par les Etats-Unis et la Chine début 2015. Avec le cadre fixé pour 2030 par l’Union européenne fin octobre et les contributions des autres pays, ces objectifs devront aussi pouvoir être revus en amont de Paris Climat 2015 au regard de l’objectif de limiter la hausse de la température moyenne mondiale bien en-dessous des 2°C et des nouvelles conclusions du GIEC. Ces objectifs doivent ainsi ouvrir la voie à plus d’ambition dans les négociations ces prochains mois, plutôt que de représenter une offre finale
 
Sze Ping LO, directeur-général du WWF-Chine a applaudi l’annonce de la Chine d’atteindre un pic de ses émissions : « Les leaders des économies majeures répondent aux voix des peuples du Sommet de l’ONU sur le climat et aux dernières conclusions sur le climat du GIEC
 
D’après Lou LEONARD, vice-président en charge des changements climatiques au WWF-US, « le Président Obama a compris que l’histoire nous jugera tous sur les actions que nous prenons aujourd’hui pour affronter la crise climatique montante. Dans le cas des Etats-Unis, la promesse précédente d’atteindre 30% de réduction d’ici 2025 doit servir de point de repère pour tout accord final à Paris »

Thon rouge, une reprise des stocks éphémère ?

Un thon rouge en captivité (Thunnus thynnus), Malte, Méditerannée<br />© Wild Wonders of Europe /Zankl / WWFLa 19e réunion extraordinaire de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (ICCAT) s’ouvre lundi 10 novembre, à Gênes, en Italie. A cette occasion, le WWF appelle les pays membres à faire preuve de prudence par rapport à la gestion du thon rouge en Méditerranée. Malgré des signes récents annonçant la reprise du stock, d’importants manquements empêchent encore la mise en œuvre de systèmes de traçabilité efficaces. Ces manquements favorisent par ailleurs l’accès aux marchés mondiaux de thons rouges issus de  la pêche illicite,  non déclarée et non réglementée (INN).

« C’est grâce aux efforts remarquables qui ont été accomplis ces dernières années par l’ICCAT et ses parties prenantes que la reprise des stocks de thons rouges d’Atlantique Est et de Méditerranée est en cours. Mais nous devons rester vigilants, car sans traçabilité claire et durable, les efforts entrepris depuis des années pour récupérer une des espèces les plus emblématiques des océans de la planète, risquent d’être anéantis « , a déclaré le Dr Sergi Tudela, responsable du Programme Pêche du WWF Méditerranée.

  • Le WWF demande une réforme urgente du système du BCD

Une étude récente du WWF conclut que le document de capture de thon rouge de l’ICCAT (BCD), qui est censé soutenir la traçabilité intégrale de la pêche, présente des lacunes qui peuvent directement compromettre sa capacité à maintenir le thon rouge issu de la pêche illégale en dehors des marchés. L’étude démontre également que le système actuel ne répond pas aux normes minimales requises dans le cadre de la réglementation INN de l’Union européenne.
« Les mesures efficaces mises en place par l’ICCAT au cours des dernières années, ajoutées aux premiers signes de reconstitution des stocks de thons de l’Atlantique Est et de la Méditerranée ont amené certaines demandes d’assouplissement des mesures de gestion. Ces mêmes parties prenantes, guidées par une lecture biaisée de l’information, ont même réclamé une augmentation spectaculaire des possibilités de pêche. De tels manques de prudence peuvent gravement perturber la reprise en cours « , a déclaré Sergi Tudela. Le WWF appelle tous les pays membres de l’ICCAT et les acteurs de l’industrie du thon rouge à faire preuve de vigilance dans la gestion du thon rouge cette année​.
 
 

Ce que le WWF attend de la 19e réunion de l’ICCAT 2014:

– Une réforme urgente du système de BCD (Bluefin Tuna Catch Document) et l’établissement d’autres mesures de contrôle afin d’assurer une traçabilité complète au niveau de chaque poisson.
– Maintenir le total admissible des captures (TAC) à peu près au niveau actuel (13.500 t). En cas d’augmentation (toujours conditionnée à la garantie d’une traçabilité complète), les augmentations annuelles devraient rester en dessous de 10% et le TAC devrait être inférieur à l’estimation la plus basse de rendement maximal durable (par exemple ci-dessous 20 000 t). Une telle augmentation doit être examinée en tenant compte de l’évaluation complète du stock prévue en 2016.

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Synthèse du GIEC sur le climat : un électrochoc aux décideurs vers plus d'action

IPCC<br />© IPCCCe 5ème rapport vient d’abord renforcer la certitude de la responsabilité des activités  humaines de l’Homme dans le réchauffement de l’atmosphère et de l’océan. Des concentrations record des gaz à effet de serre ont été mesurées dans l’atmosphère depuis plus de 800 000 ans, avec la plus forte hausse observée cette dernière décennie.`

Le dérèglement climatique est déjà là. Il affecte les écosystèmes, les espèces et les activités humaines.

De 1880 à 2012, les mesures de température moyenne de la surface des océans et terrestre montrent un réchauffement de 0,85°C

Les océans, qui jouent un rôle clef dans la stabilisation du climat, sont particulièrement affectés : plus de 90% de l’énergie accumulée entre 1971 et 2010 par le système climatique l’a été sous forme de réchauffement des océans. Les océans ont aussi absorbé 30% des émissions provenant des activités humaines de CO2, entrainant leur acidification. L’acidité des océans a ainsi augmenté de 26% depuis le début de l’ère industrielle.

Plusieurs espèces terrestres, d’eau douce et marines ont changé de périmètre géographique, d’activité saisonnière, de modèle de migration, d’abondance et d’interactions entre elles en réponse aux changements climatiques en cours. Les extinctions d’espèces seront notamment dues à plusieurs facteurs liés au climat (réchauffement, perte des glaces, variations des précipitations, réduction des flux de rivière, acidification des océans).

Des impacts sur l’Homme, avec des sociétés encore trop mal préparées

Les vagues de chaleur ont augmenté en Europe, en Asie et en Australie, tout comme la fréquence et l’intensité des évènements de fortes précipitations en Europe et en Amérique du Nord. Les impacts des évènements climatiques extrêmes qui se sont produits, comme les vagues de chaleur, les sècheresses, les inondations, les cyclones ou les feux de forêts, révèlent la vulnérabilité et l’exposition de certains écosystèmes et des sociétés humaines aux variations du climat. Nos sociétés doivent ainsi mieux se préparer pour faire face aux dérèglements à venir. Mais les mesures d’adaptation ont leurs limites : il faut donc réussir à réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre.

Les causes des changements climatiques sont connues et les transitions vers des sociétés plus résilientes et à faible empreinte carbone sont encore possibles. Ces quarante dernières années, les émissions de CO2 issues de la combustion d’énergies fossiles et de processus industriels ont contribué à hauteur de 78% du total de la hausse des émissions de GES. Sans effort supplémentaire de réductions de gaz à effet de serre, nous sommes sur une hausse allant de 3,7°C à 4,8°C.

Pour avoir une chance de rester en dessous du seuil de 2°C, le rapport relève le besoin d’aller vers une amélioration rapide de l’efficacité énergétique et d’une multiplication par trois, voire quatre, de l’approvisionnement en énergie à faible empreinte ou à empreinte carbone nulle comme les énergies renouvelables.

Pour Pierre CANNET, Responsable du Programme Climat et Energie au WWF-France, « A moins de 13 mois de la conférence Paris Climat 2015, ce rapport du GIEC doit servir d’électrochoc aux décideurs vers plus d’action. L’action requise coûtera moins cher que l’inaction et présente de nombreux co-bénéfices Sur cette base, la France qui accueillera la conférence doit œuvrer à convaincre ses partenaires vers plus d’ambition.»

Il n’est pas trop tard pour agir, mais nous devons faire vite prévient le GIEC. Le WWF appelle donc les gouvernements à bien préparer ces prochaines semaines leurs contributions vers la Conférence Paris Climat 2015.

Twitter : #GIEC

Madame la Ministre, donnez des femelles à nos ours des Pyrénées occidentales !

Photo automatique FIEP- Groupe ours Pyrénées<br />© Photo automatique FIEP- Groupe ours PyrénéesIl y a  dix ans, le 1er novembre 2004, Cannelle, ours femelle, tombait sous les balles d’un chasseur qui a été condamné.

Depuis la population d’ours dans les Pyrénées occidentales est réduite à 2 ours mâles : le fils de Cannelle et Néré, son père, d’origine slovène. Or, sans femelle, comment perpétuer l’espèce ?

Malgré la promesse de relâcher une ourse en 2011, l’Etat est revenu sur sa décision, condamnant inéluctablement les ours du Béarn à disparaître.

A l’occasion de ce triste anniversaire, les protecteurs de la biodiversité rappellent l’urgence de réintroduire des femelles pour permettre la pérennité de l’espèce dans les Pyrénées occidentales.

Le WWF, première organisation mondiale de protection de la nature soutient depuis plus de 30 ans la conservation des ours dans les Pyrénées et les associations qui œuvrent pour éviter l’extinction de l’espèce dans les Pyrénées.

Conférence internationale de la Guadeloupe sur la biodiversité et le changement climatique dans les outre-mer européens

Conférence internationale sur la biodiversité et le changement climatique du 22 au 25 octobre 2014 en Guadeloupe<br />© Conférence internationale sur la biodiversité et le changement climatique

Un sentiment d’inachevé ?

Le WWF a participé à la Conférence Internationale sur la Biodiversité et le Changement climatique dans les Outre-mer européens, qui s’est tenue en Guadeloupe du 22 au 25 octobre 2014. Si le WWF salue les engagements pris par la France pour protéger la biodiversité dans les Outre-mer français et se félicite de la prise en compte de nouvelles thématiques dans les échanges (adaptation au changement climatique, services rendus par les écosystèmes, etc.), il regrette en revanche que cette Conférence n’ait pas abouti à la formulation de propositions concrètes d’actions.

Tout reste donc à réaliser. Le WWF France sera un partenaire actif qui prendra sa part dans la mise en œuvre du « Message de la Guadeloupe » et qui restera vigilant quant à la traduction concrète des ambitions affichées.

Les Ultra-marins en première ligne de la lutte contre les changements climatiques et la protection de la biodiversité

Les Outre-mer européens sont particulièrement exposés aux impacts de ces deux phénomènes interdépendants que sont le déclin de la biodiversité et le changement climatique. Deux phénomènes dont la dernière édition du rapport Planète Vivante a montré l’importance.

En 2008, la « Conférence de la Réunion » avait constitué une étape importante dans la définition d’une stratégie pour ces territoires dans les domaines de la protection de la biodiversité et de l’adaptation aux changements climatiques.

Six ans après, la « Conférence de Guadeloupe » a de nouveau porté la voix commune des RUP (Régions Ultrapériphériques) et des PTOM (Pays et Territoires d’Outre-mer) auprès de la Commission Européenne et des Etats membres. Cette édition avait pour ambition d’entrer davantage dans l’opérationnalité, en proposant des actions concrètes et en réfléchissant aux modalités de nouveaux outils financiers pérennes et innovants afin d’aboutir à une feuille de route pour les 5 à venir.

Pour le WWF France, la « Conférence de Guadeloupe » a été marquée par la montée en puissance d’approches concrètes et de conceptions plus innovantes et transversales de la préservation de la biodiversité en Outre-mer : développement de stratégies d’adaptation et d’atténuation au changement climatique qui s’appuient sur des solutions fondées sur la nature ; appel au renforcement des connectivités écologiques et à la gestion effective des aires protégées; promotion de l’importance des services rendus par la nature et de leur valorisation par la mise en place de mécanismes de paiements pour services écosystémiques (PSE) ; etc.

Des engagements qui doivent désormais se concrétiser

Le WWF France salue les engagements pris par la Ministre française de l’Ecologie dans son message « Message de la Guadeloupe » délivré à l’ensemble des participants vendredi 24 Octobre. Parmi les annonces faîtes par Ségolène Royal qui ont retenu l’attention du WWF France, on peut noter :

–   La généralisation de la méthode EFESE (Evaluation Française des Ecosystèmes et Services Ecosystémiques) à l’ensemble des Outre-mer français comme « outil concret d’aide à la décision » ;

– L’appui annoncé du gouvernement français au gouvernement calédonien pour l’établissement du plan de gestion du Parc naturel de la Mer de Corail et auquel le WWF participe ;

– L’examen attentif que la Ministre de l’Ecologie donnera au projet de création d’un Parc national «zone humide » sur les marais de Kaw en Guyane française et que le WWF France soutient ;

– La mise en place d’une coopération renforcée entre les aires marines protégées de Crozet (France) et des Iles Edwards (Afrique du Sud), que le WWF porte depuis le déplacement du Président Hollande en Afrique du Sud en Octobre 2013 et auquel Philippe Germa, directeur général du WWF France, avait participé.

Les espoirs déçus de la Conférence

En revanche, le WWF France regrette fortement que le « Message de la Guadeloupe » se cantonne à l’édiction de principes encore trop généraux et peu opérationnels.  Les réflexions autour de la mise en place de mécanismes de financements pérennes et adaptés aux Outre-mer n’ont pas abouti, ce qui soulève de vives inquiétudes au sein de la société civile.

Bien que la Ministre de l’Ecologie ait indiqué sa vigilance « sur la cohérence des investissements publics et de leurs impacts sur l’environnement », la prise en compte des enjeux climatiques et de biodiversité dans toutes les politiques publiques, schémas d’aménagement et de planification n’a pas été réaffirmé dans la feuille de route de la Conférence.

Si la « Conférence de la Guadeloupe » permettra peut-être de resserrer les liens entre les Outre-mer européens, elle laisse derrière elle un sentiment d’inachevé et révèle l’ampleur de la tâche et du chemin qui restent à parcourir pour faire de la préservation de la biodiversité des Outre-mer un pilier de développement durable des territoires ultramarins.

Cadre européen Climat-Énergie 2030 : 
L'Europe échoue au test de crédibilité

UE<br />© UELe Conseil européen est parvenu dans la nuit de jeudi à vendredi un accord sur son cadre Climat-Énergie pour 2030 : au moins 40% de réduction des gaz à effet de serre, au moins 27% d’énergies renouvelables et au moins 27% d’économies d’énergie.

En se contentant de cet accord, les dirigeants de l’UE ont manqué l’occasion de construire un avenir meilleur pour les citoyens européens, qui auraient bénéficié d’un accord plus ambitieux. En ralentissant le rythme de l’action climatique de l’UE, le Conseil européen est resté bien en-deçà de ses ambitions et des attentes nourries à l’égard de l’Europe à l’échelle internationale.

Selon Jason Anderson, chef des politiques climat-énergie au bureau européen du WWF, « Les dirigeants européens sacrifient notre avenir sur l’autel de la politique. Les résultats d’aujourd’hui semblent avoir été obtenus pour ménager les intérêts de la « vieille économie », au détriment du bien-être des citoyens et des industries propres d’avenir. L’accord sera bien accueilli par les grands pollueurs car il leur permet d’échapper à des contraintes financières en cas de pollution significative, pour au moins une décennie.

Avec des objectifs d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables à peine au-dessus des tendances actuelles, un marché européen du carbone qui restera inefficace pour la prochaine décennie et l’absence de solution pour enrayer le charbon, les efforts européens en matière de lutte contre le changement climatique et de promotion des énergies propres ont été passés au second plan par le Conseil européen ».

Selon Diane Simiu, Directrice des programmes de conservation du WWF-France, « C’est un pays européen qui recevra la conférence des nations unies sur le climat décisive en décembre 2015 : la France. Il lui faudra donc une position plus forte pour assoir sa crédibilité. Les mois à venir seront déterminants car ils pourront servir à atténuer les points les plus néfastes de cette décision. »

Pierre Cannet, Responsable du programme Climat et Energie de WWF-France juge quant à lui « qu’au moins l’Europe ne ferme pas totalement la porte à plus d’ambition. C’est une première de voir ainsi trois objectifs précédés de la mention « au moins ». L’UE devra réussir à décoller de ces objectifs plancher. La France qui présidera la conférence Paris Climat 2015 aura un rôle moteur à jouer dans cet exercice politique européen clef« .

L’UE devra revoir sa copie, car elle-même formule des exigences sur le climat auprès des États-membres des Nations Unies. Les pays membres qui ont compris les avantages d’une action climatique claire vont essayer de combler le vide politique intérieur, mais l’action sera fracturée, et une réponse politique de l’UE sera nécessaire.

Les prochaines étapes :

plusieurs éléments sont nécessaires pour éviter les décisions du conseil ne bloquent les progrès européens en matière de climat et d’énergie :

  • dans les discussions à l’ONU, l’UE appuie une évaluation du fossé entre les réductions prévues et celles qui seraient nécessaires pour rester en dessous de 2*C de réchauffement climatique. Cela sera utilisé pour pousser les pays à accentuer leurs engagements – faisant de l’UE un candidat idéal pour réaliser une telle révision à la lumière de la faible ambition affichée au Conseil.

 

  • l’UE doit avancer une suite de mesures, pas seulement portées sur son marché de quotas d’émissions. Une révision de sa directive efficacité énergétique et des améliorations des marchés et des infrastructures permettant plus de renouvelables seront essentiels. L’introduction de critères de performance d’émission permettrait d’éviter les pires pilleurs d’affaiblir les changements vers une énergie propre.

 

  • la réserve du marché de stabilité de quotas acté par le ce doit être amendée pour intervenir plus tôt et accélérer l’annulation de l’excès de tonnes toxiques qui empoisonnent le fonctionnement du marché du carbone.

 

  • en échappant aux objectifs nationaux contraignants pour les renouvelables et en échouant à faire de l’objectif d’efficacité un objectif contraignant soit au niveau national ou européen, les Etats membres ont mis leur mise en œuvre en danger et ajouté de l’incertitude. La gouvernance devra être très bien pensée permettant à la fois une mise en œuvre au niveau domestique et également de rentre comptables les Etats membres pour leurs politiques pour les renouvelables et les économies d’énergie.

Twitter: #UE2030

Cadre européen Climat-Energie 2030 : </br> un test de crédibilité pour l'Europe

#UE2030<br />© Istockphoto / kinugraphikLes 23 et 24 octobre, les chefs d’Etat et de gouvernements européens se réuniront à Bruxelles pour définir le nouveau cadre d’action européen sur le climat et l’énergie pour la prochaine décennie.

Le Conseil européen semble s’orienter vers un appui des objectifs suivants : 40% de réduction des gaz à effet de serre, au moins 27% d’énergies renouvelables et 30% d’économies d’énergie. Cependant des rumeurs laissent penser que tout resterait ouvert, en bien comme en mal, dans cette dernière ligne droite vers le Conseil européen.

Des craintes existent

Notamment celle de voir la Pologne et un certain nombre de pays d’Europe de l’Est « torpiller » un possible accord s’ils n’obtiennent pas des soutiens financiers supplémentaires pour aider leurs efforts de réductions d’émissions.

En parallèle, des désaccords commencent à prendre forme sur les propositions faites en matière d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables. Alors que certains États membres continuent à faire pression pour que ces deux objectifs soient juridiquement contraignants et appliqués à l’échelle nationale, d’autres estiment qu’ils ne doivent pas être imposés au niveau des Etats.

Pour le WWF, l’adoption d’un cadre climat-énergie ambitieux pour 2030 est une ultime mise à l’épreuve pour l’Europe. Ces négociations permettront de mesurer la crédibilité réelle des ambitions affichées par l’Europe et sa capacité à être un leader mondial dans la lutte contre le changement climatique. Cette rencontre au sommet permettra aussi de mesurer si les dirigeants européens peuvent être moteurs dans la conduite de la transition industrielle et économique nécessaire, aux co-bénéfices sur les emplois, la santé et le bien-être des citoyens.

Un Eurobaromètre récent révèle que 90% des Européens considèrent que le changement climatique est un problème sérieux, tandis que 92% pensent qu’il est important que leurs gouvernements s’engagent à améliorer l’efficacité énergétique d’ici 2030 et que 90% estiment qu’il est important pour leur gouvernement de fixer des objectifs visant à accroître l’utilisation des énergies renouvelables d’ici 2030. Des résultats confortés en France par un sondage IFOP-WWF, ou 90% des Français estiment que l’Europe doit développer un modèle énergétique basé sur les énergies renouvelables et les économies d’énergie.

Le WWF appelle ainsi pour 2030 à la mise en place d’objectifs européens en matière de réduction de gaz à effet de serre (avec un minimum de 55% de réduction à atteindre au niveau national), d’énergies renouvelables (au moins 45%) et des économies d’énergie (au moins 40%), qui soient juridiquement contraignants et dont l’effort est partagé entre les Etats membres.

Selon Jason Anderson, chef des politiques européennes climat et énergie au bureau européen du WWF, « A moins que les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE aient la force de persuasion et le caractère nécessaires pour résister aux tentations de court-terme et aux intérêts particuliers des industries les plus polluantes, l’Europe s’enfermerait pour la prochaine décennie dans une faible action climatique, une stagnation du secteur énergétique, et des pertes sociales, environnementales, et d’opportunités économiques. »

Pour Pierre Cannet, responsable du programme climat et énergie au WWF-France, « A 404 jours de la conférence des Nations unies Paris Climat 2015, la France doit parvenir à un accord à la hauteur des enjeux climatiques pour l’Europe et réussir à rehausser le niveau dans cette dernière ligne droite vers le Conseil. Le 21 septembre dernier, 600 000 personnes se sont mobilisées à travers le monde pour demander plus d’action climatique. Au tour de l’Europe de montrer qu’une autre trajectoire est possible. La France prendra-t-elle la tête de la marche pour le climat vers la COP21 ? Résultats dès demain dans les négociations.« 

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